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Droits du patient soigné sous contrainte

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par Noémie ROZANE
Paris XI - Faculté Jean Monnet - Master 2 droit de la responsabilité médicale 2011
  

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B -- La volonté de se prémunir contre les comportements maltraitants

La lutte et la prévention de la maltraitance à l'hôpital est devenue l'une des priorités de la Haute Autorité de Santé. Il s'agit d'un critère principal figurant dans son manuel de certification des établissements de santé rédigé en vue d'améliorer la qualité et la sécurité des soins.

La Direction des droits du patient des hôpitaux ainsi que la Commission de Relations avec les Usagers et de la Qualité de la Prise en Charge sont elles aussi sensibles à cet engagement contre les pratiques maltraitantes.

Dans cette optique, des procédures ont été instaurées pour lutter contre cette situation de fait (/). Pour renforcer cette démarche d'endiguement de la maltraitance et de promouvoir la qualité de la prise en charge des patients, est également apparue la notion de bientraitance (~).

1) Les procedures de lutte contre la maltraitance institutionnelle

Dans la circulaire du 23 juillet 2010 relative au renforcement de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées et des personnes handicapées, il est écrit que « tout acte de maltraitance est intolérable, d'autant plus s'il est exercé sur une personne fragile [...] qui ne dispose pas nécessairement de la possibilité de se défendre ou de le dénoncer ».

Même si cette circulaire ne semble concerner que les personnes âgées et handicapées, il est évident qu'on peut la transposer aux personnes vulnérables du fait de leur trouble mental, certaines maladies psychiatriques étant d'ailleurs considérées comme un handicap.

Il est donc nécessaire de prévoir des procédures afin de dénoncer les pratiques maltraitantes.

Au sein de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, les évènements indésirables sont signalés sur l'Intranet de chaque hôpital par le biais du logiciel Osiris. Le signalement est obligatoire pour les membres du personnel qui sont témoins de maltraitances.

En plus de cette procédure locale peuvent être intentées des actions pénales ou disciplinaires à l'égard du ?maltraitant?.

« Le responsable de l'établissement peut engager une action disciplinaire face à une révélation d'une situation de maltraitance causée par un salarié de l'établissement »28.

La maltraitance peut être également sanctionnée sur le terrain pénal. En effet, la circulaire du 30 avril 2002 relative aux signalements de maltraitances envers les enfants et les adultes vulnérables oblige les établissements à signaler sans délai toute situation de maltraitance auprès du Procureur de la République.

La maltraitance est susceptible de diverses qualifications pénales, telles que l'omission de porter secours à personne en péril, les violences volontaires, l'abus de faiblesse, l'abus de confiance ou encore les agressions sexuelles ou les homicides volontaires. Concernant les atteintes à l'intégrité corporelle de la personne, la vulnérabilité du patient soigné en psychiatrie constitue une circonstance aggravante.

28

Fédération Hospitalière de France, Guide pratique Bientraitance/Maltraitance à usage des établissements et institutions

La question qui se pose en matière de signalement est celle du secret professionnel, dont sont tenus les membres du personnel soignant.

Mais le secret professionnel n'empêche pas le signalement d'un acte maltraitant à l'encontre d'un patient hospitalisé en psychiatrie, puisque l'article 226(14 du Code pénal prévoit expressément la possibilité pour une personne tenue au secret professionnel de dénoncer aux autorités judiciaires des faits de maltraitance commis sur une personne vulnérable. A l'article 434(3, on apprend qu'il s'agit d'une obligation : « le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de mauvais traitements ou privations infligés [...] à une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison [...] d'une maladie ou d'une déficience physique ou psychique [...], de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ».

Toute personne témoin d'un fait de maltraitance à l'encontre d'une personne soignée en psychiatrie est donc dans l'obligation de le signaler.

Depuis quelques années a émergé la notion de bientraitance au sein des établissements de santé. Il ne s'agit plus seulement de lutter contre les maltraitances, mais on veut désormais promouvoir le respect du patient en tant que personne humaine.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci