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Médias et pouvoir politique en rdc. (de la deuxième république à  la transition)

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par Michel Kifinda-Ngoy
Université de Kinshasa, RDC -  Licence en sciences de l'information et de la communication 2009
  

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2. l'analyse du journalisme sous la transition mobutienne

Pendant la période de la transition sous Mobutu, l'exercice du métier journalistique admirablement audacieux dans le fait que c'était parmi les métiers révolutionnaires du pays, capable de braver tous les puissants, y compris le président de la République, le véritable roi du Zaïre sous la deuxième République.

Il faut admettre que la qualité de médias, à cette époque fut assez haute parce que tous les journalistes de l'époque paraissaient bien maîtriser le métier qui était leur. Face à l'objectivité des informations, il s'avère que les faits rapportés par les médias étaient sacrés et la divergence de l'opinion ne résidait qu'au niveau des commentaires. Ce pendant, la question de l'équilibre médiatique et celle de l'indépendance des journalistes étaient encore loin d'être satisfaisante d'autant plus que chaque média avait déjà un camp politique qui était sien et cela ne permettait pas aux journalistes de traître l'information dans toute impartialité.

En effet des années 1990, les journaux de la mouvance présidentielle et ceux de l'opposition radicale se battent donc par communiqué interposé où, en général, ils ne s'opposent pas sur les faits eux-mêmes, mais attribuent chacun la responsabilité de la situation catastrophique du pays à la partie adverse ; ce fut ainsi pour la couverture du pillage en 1991 et 1993 ou les déboires de la conférence nationale souveraine.174(*) C'est un journalisme de controverse qui se développe au lieu que ce soit un journalisme qui favorise la circulation d'une information impartiale complète, indépendante, honnête, objective et finalement conformiste.175(*)

Lors du massacre des étudiants sur le campus de l'Unilu en mai 1990, la voix du Zaïre (OZRT) a joué un rôle non négligeable pour dissimuler l'ampleur des tueries et véhiculer des analyses tronquées. Lors de l'expulsion violente et meurtrière des populations Kasaïennes du Katanga, l'antenne Katangaise de la télévision nationale et des journaux locaux acquis à la cause du pouvoir (Le Lushois, Le Libérateur-Ujamaa) ont véhiculé des appels à la haine, des discours xénophobes, poussant les populations originaires de la province à se débarrasser des citoyens venus de la province voisine.176(*)

3. critique du contenu médiatique depuis 1997.

La presse, sous L. D. Kabila, reste marquée par ses divisions internes entre la presse proche du gouvernement et presse proche de l'opposition. Cette situation est évidente pour la ville de Kinshasa. Face à toutes les situations de controverse, les journalistes ne se sont pas empêchés de prendre position. Kayembe A.177(*) affirme que les médias de l'intérieur de la RDC ont affiché un traitement différentié des informations, marqué par le manque de professionnalisme.

Pendant la période des inter-guerres, les médias (surtout privés) affichent des intérêts divergents, privés, puisqu'ayant chacun choisi de se faire le porte-voix d'au moins un groupe armé. En conséquence, les médias privés évitent de donner un large écho au rapport de l'Onu sur le pillage des ressources en RDC, l'enjeu étant de soustraire certains de leurs partenaires à la critique. Les médias officiels en appellent à l'intervention de la communauté internationale. Cette position officielle a contribué à réduire l'image de marque du système des Nations unies au Congo, en mettant en exergue ses stratégies différentielles.

Le caractère non belliqueux du président Joseph Kabila a été favorable au discours de réconciliation dans la presse. Mais la formation du gouvernement d'Union nationale n'a pas renforcé les acquis auprès des médias publics : la télévision publique cible les actions du chef de l'Etat et des membres de son obédience. Les télévisions privées installées à Kinshasa sont au service des différentes factions : le vice-président Arthur Zahidi Ngoma par Antenne A, Yerodia Ndombasi par la RTGA, Azarias Ruberwa par la RTP d'abord, puis par sa propre télévision Africa TV, Jean-Pierre Bemba par ses propres télévisons dont CKTV et CCTV. En plus de la RTNC Kabila est toujours défendu par Digital Congo.

Les médias, affirme Kayembe A.,178(*) ont sacrifié la construction d'une information politique neutre sur l'autel du battage médiatique personnalisé, qui frise un contexte de campagne électorale avant l'heure. Cela constitue un dérapage préjudiciable à l'avènement d'une bonne démocratie. Quant aux médias internationaux, ils sont quelque peu distants du jeu congolais, excepté la RFI qui s'est montrée, dans le traitement de ses informations, contre le Régime de Joseph Kabila depuis le ministre de l'information presse et communication en exercice pendant les élections, Mova Sakanya, avait empêché à Gislaine Dupond, journaliste à la RFI d'accéder à Kinshasa pour couvrir les élections.

Somme toute, il faut souligne avec Kayembe que les médias congolais ont sans doute joué un rôle négatif, faute d'indépendance, d'autonomie et du professionnalisme. Trop politisés, ils sont marqués par la duplicité entre le champ politique et le champ journalistique. Par contre les médias communautaires sont restés témoins du processus démocratique et de la paupérisation de la population par de longues années de conflits et de conciliabules

* 174 M. S. Frère, Afrique centrale, médias et conflits : vecteurs de guerre ou acteurs de paix, Paris, Grip, 2002, p. 103.

* 175 Banga F. politique et église face aux médias, op. cit., p. 22 - 23.

* 176 M.S. Frère, op. cit. p.104.

* 177 Kayembe, A., op. cit., p. 81.

* 178 Kayembe, A., Op. Cit., p. 84.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille