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Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

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par Zied LOUKIL
Université du 7 novembre Carthage - Diplôme d'expert comptable 2010
  

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3.5. La concentration et la division des risques

La mise en place de règles de concentration et de division des risques, instaurées par la circulaire n°91-24 « Division, couverture des risques et suivi des engagements » au sein des banques tunisiennes, a renforcé leur politique d'octroi de crédit dans une perspective de maîtrise des risques et de limitation des expositions à la défaillance des contreparties.

3.5.1. La limitation de la concentration des risques

L'article 2 de la circulaire n°91-24 telle que modi fiée et complétée par les textes subséquents, a fixé une limite de concentration des risques vis-à-vis d'un même bénéficiaire.

En effet, cet article a limité l'exposition des banques (risques encourus) sur un même bénéficiaire à 25% de ses fonds propres nets137. Le respect de ce ratio permet de limiter le risque de concentration des risques et l'exposition de la banque en cas de défaillance d'une contrepartie significative.

Par ailleurs, cet article a introduit la notion de « même bénéficiaire », correspond aux emprunteurs affiliés à un même groupe de personnes morales. L'analyse de la concentration des risques est désormais faite sur une base consolidée.

En effet, dans le cas où la contrepartie fait partie d'un groupe d'intérêts, l'évaluation du risque de crédit sera faite sur la base de la situation financière consolidée des contreparties considérées comme un « même bénéficiaire », permettant d'avoir ainsi une évaluation globale et plus pertinente du risque de crédit.

Les banques doivent également exiger des entreprises dont les risques encours dépassent 10% de leurs fonds propres, un rapport d'audit externe pour assurer le suivi de leurs situations financières et une meilleure estimation des risques encourus.

Les entreprises dont les engagements dépassent 5 MDT auprès du système financier doivent fournir des états financiers certifiés par un commissaire aux comptes habilité avant l'octroi de tout nouvel engagement. Les entreprises non cotées dont les engagements auprès du système financier dépassent 25 MDT doivent fournir une notation récente établie par une agence de notation avant tout nouvel engagement.

Le renforcement des règles prudentielles en terme de concentration et suivi des engagements significatifs sur une base consolidée, apporte une sécurité complémentaire au dispositif d'octroi et de surveillance des crédits.

La Tunisie a connu en 2002 une mauvaise expérience suite à la faillite du groupe BATAM138. Ce dernier n'établissait pas d'états financiers consolidés, et la société mère affichait un résultat net bénéficiaire de 3 MDT, comparé à un résultat net consolidé déficitaire de 67,5 MDT établi postérieurement par des cabinets d'audit durant la période de règlement judiciaire.

Le non établissement d'états financiers consolidés par le groupe BATAM, a empêché les banques d'évaluer risques réellement encourus par le groupe.

Le coût de cette faillite pour les établissements de crédit a été estimé à 33 MDT en pertes sur les crédits et à 37 MDT en conversion de dettes en capital.

Cet exemple réel, démontre la nécessité pour les banques tunisiennes de limiter la concentration du risque de crédit, mais également de procéder à son suivi et à son évaluation sur une base consolidée et auditée qui reflète la situation et la performance financière réelle de leurs contreparties.

137 : Cette limitation a été apportée par la circulaire n°99-04 du 19 mars 1999, qui a modifié et complét é la circulaire n°91-24.

138 : L'ensemble des données chiffrées relatives à l'affaire BATAM sont extraites du Rapport sur le Respect des Normes et Codes (RRNC), Comptabilité et Audit, établi dans le cadre d'un programme initié conjointement par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, octobre 2006, page 20.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

La revue des rapports annuels des banques cotées tunisiennes sur la concentration des risques et le respect du ratio réglementaire de 25% des fonds propres, a mis en évidence un faible niveau de communication sur ce sujet.

Seuls deux banques, à savoir ; la BIAT et la BT, ont communiqués sur le ratio de concentration des risques dans leurs rapports annuels 2008 (Cf. extraits des rapports annuels en Annexe 18). Les deux banques respectaient le ratio de concentration des risques à fin 2008.

Cette information non disponible au niveau du rapport annuel 2008 de la STB, a été communiquée dans son document de référence enregistré par le CMF le 20 janvier 2009 (Cf. extrait en Annexe 18).

A fin 2006 et 2007, la STB ne respectait pas le ratio de concentration des risques sur un même bénéficiaire. Toutefois, le montant des risques encourus sur un même bénéficiaire a évolué à la baisse entre de 2006 et 2007 passant de 415 MDT à 380 MDT.

La revue des rapports des commissaires aux comptes sur les comptes annuels 2008 de notre échantillon de banques, fait ressortir deux mentions au niveau du rapport général de l'un des deux commissaires aux comptes de l'ATB et de l'UIB, relevant respectivement deux et quatre dépassements de la limite de 25% des fonds propres, comparé à un seul dépassement en 2007 pour ces deux banques (Cf. extraits en Annexe 18).

D'après les constats présentés ci avant, certaines banques tunisiennes seront amenées à faire des efforts complémentaires en terme de diversification de leurs expositions, afin de respecter le ratio de concentration des risques encourus limité à 25% des fonds propres.

3.5.2. La division des risques

L'article 1 nouveau et l'article 3 de la circulaire n°91-24, telle que modifiée et complétée par les t extes subséquents, en l'occurrence par la circulaire n°20 01-12 qui a modifié l'article 1, ont instauré un certain nombre de limites en terme division des risques à respecter par les banques (Cf. Annexe 9).

La limitation du total des risques encourus sur les principales contreparties par rapport aux fonds propres nets, permet aux banques de diversifier les risques encourus sur leurs principaux clients.

Par ailleurs, la limitation du total des risques encourus sur les dirigeants, administrateurs et actionnaires ayant plus 10% de participation dans le capital de la banque, constitue un renforcement des règles prudentielles de bonne gestion.

La revue des rapports annuels des banques cotées tunisiennes sur la division des risques, a mis en évidence un faible niveau de communication sur ces ratios.

Seules la BIAT et la BT dans leurs rapports annuels 2008 ont communiqué sur le respect de règles prudentielles de division des risques. Par ailleurs, la STB a également communiqué sur ces ratios dans son document de référence 2008139 (Cf. extraits en Annexe 19).

Les ratios de division des risques sont respectés par la BIAT et la BT à fin 2008 et par la STB à fin 2007.

La diversification du risque de contrepartie rentre dans la politique prudentielle mise en place par la BCT, afin de limiter la dépendance et l'exposition aux contreparties de taille significative et/ou impliquées dans le gestion ou dans le capital.

Par ailleurs, la revue des rapports des commissaires aux comptes sur les comptes annuels 2008 de notre échantillon de banques, fait ressortir deux mentions au niveau du rapport général de l'un des deux commissaires aux comptes de l'ATB et de l'UIB, qui affirment le respect par ces deux banques des ratios de division de risques présentés ci-dessus.

139 : Document de référence 2008 de la STB enregistré par le CMF en date du 20 janvier 2009.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

En ce qui concerne l'ATB, le commissaire aux comptes a relevé dans son rapport général sur les comptes annuels 2008 (Cf. extrait en Annexe 19) :

· 11 relations individuelles au-delà du seuil de 5% des fonds propres avec un total inférieur à 5 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté),

· 5 relations individuelles dépassant 15% des fonds propres dont le total est inférieur à 2 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté),

· le total des engagements des administrateurs et actionnaires possédant plus de 10% du capital de la banque est inférieur à 3 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté).

En ce qui concerne l'UIB, le commissaire aux comptes a relevé dans sont rapport général sur les comptes annuels 2008 (Cf. extrait en Annexe 19) :

· 19 relations individuelles au-delà du seuil de 5% des fonds propres avec un total inférieur à 5 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté),

· 1 relation individuelle dépasse les 15% des fonds propres dont le total est inférieur à 2 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté),

· le total des engagements des administrateurs et actionnaires possédant plus de 10% du capital de la banque est inférieur à 3 fois les fonds propres de la banque (ratio respecté).

Le respect des ratios règlementaires de division des risques par les banques tunisiennes constitue un signe positif de leur conformité avec les règles prudentielles et de leur adhésion à une politique globale d'une meilleure gestion et maîtrise des risques.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault