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Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

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par Zied LOUKIL
Université du 7 novembre Carthage - Diplôme d'expert comptable 2010
  

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2.2. La réforme de la normalisation comptable

En Tunisie, la normalisation comptable est du ressort du Conseil National de Comptabilité (CNC), institution prévue par les textes législatifs et chargée de l'élaboration et de la réforme des normes comptables, sous la tutelle du Ministère des Finances.

L'adoption des normes IFRS par la Tunisie, constituera une réforme majeure aux impacts significatifs sur les entreprises et sur l'économie, qui doit être mise en vigueur dans le cadre d'un processus progressif, sous le pilotage et la supervision du CNC.

Les principales étapes de ce processus d'adoption des normes IFRS, peuvent être ventilées en trois grandes phases :

1. Une première phase de réflexion, d'étude et d'approbation des options à retenir,

2. Une deuxième phase d'accompagnement et de supervision des entreprises pour l'application de la réforme,

3. Et une dernière phase de mise en place d'un dispositif de suivi et de participation active aux travaux de l'IASB, et de veille technique par rapport aux évolutions normatives.

Tout d'abord, et avant de rentrer dans le modalités détaillées de la mise en application de ce processus, il faut souligner les limites soulignées par plusieurs experts et institutions nationales et internationales, de l'organisation et du mode de fonctionnement actuels du CNC tunisien, et la nécessité de le réformer et de le moderniser pour lui permettre de répondre au mieux aux objectifs qui lui sont assignés.

Aujourd'hui, le CNC ne dispose pas d'une structure adéquate qui lui permet d'assumer pleinement son rôle en matière de normalisation comptable. A noter que le décret cité par l'article 5 de la loi n°96- 112 relative au système comptable des entreprises, relatif à la composition et au mode d'organisation du CNC n'a été publié qu'en mai 2007401.

401 : Décret n°2007-1096 du 2 mai 2007 relatif à la fixation de la composition et les règles d'organisation du Conseil National de la Comptabilité.

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Les principaux travaux réalisés à aujourd'hui par le CNC correspondent à la conduite de la réforme comptable de 1996, réalisés en étroite collaboration avec les cabinets d'expertise comptable. Cette réforme n'a pas été accompagnée d'exposés sondages, de guides d'application ou d'interprétations pour aider et accompagner les entreprises à son application.

Par ailleurs, l'évolution considérable des normes IFRS depuis la mise en place du système comptable des entreprises en Tunisie à fin 1996, n'a donné lieu à aucune révision des NCT.

Le CNC ne disposant pas d'un pouvoir indépendant de normalisation, de ressources suffisantes de financement, d'une organisation et d'un mode de fonctionnement bien définis, ne pourra pas répondre de manière adéquate aux enjeux d'une telle réforme et aux attentes des acteurs économiques.

Dans son rapport final daté d'octobre 2006402, la Banque Mondiale a recommandé la revue des objectifs et de l'organisation du Conseil National de Comptabilité et a estimé que ses ressources étaient très limitées. Par ailleurs, ce rapport a souligné la nécessité de mettre en place une structure ayant une capacité suffisante en matière de ressources intellectuelles, financières et administratives, permettant d'assurer l'élaboration des normes et leur diffusion d'une manière continue.

Les principaux travaux à réaliser par le CNC dans le cadre du processus l'adoption des normes IFRS, seront les suivants :

1. Une première phase de réflexion et d'étude, dont l'objectif est d'examiner les différentes options possibles de réforme, leur adéquation avec les spécificités du contexte et des entreprises tunisiennes, les éventuelles difficultés de leur mise en application et les impacts potentiels sur les états financiers des entreprises. Dans ce cadre, le CNC aura deux grandes options :

· soit la poursuite de la convergence vers les normes IFRS, entamées par la mise en place du système comptable des entreprises, à travers une mise à jour des NCT tout en tenant compte des particularités comptables et fiscales de l'environnement tunisien.

· soit l'adoption pure et simple du référentiel IFRS, avec la définition des modalités à retenir en ce qui concerne la transposition de ces normes dans la législation tunisienne, les options et les dispositions transitoires à retenir à chaque évolution normative.

La publication en juillet 2009 par l'IASB d'une norme comptable spécifique aux PME, peut inciter le normalisateur tunisien à s'orienter vers la 2ème option. En effet, la principale critique portée à l'IASB au cours des dernières années par les pays en voie de développement, est relative à la complexité des normes IFRS et à la difficulté de leur mise en application dans un environnement économique composé en majorité par des PME.

Des consultations avec les différentes parties prenantes (experts comptables, commissaires aux comptes, universitaires, la BCT, le CMF, des représentants de sociétés cotées et de PME, des représentants d'établissements de crédit et d'assurances, l'administration fiscale...) doivent également être initiées, pour anticiper les impacts de cette réforme, définir la démarche à retenir dans le cadre de cette réforme (application limitée aux entreprises d'intérêt public dans un premier temps par exemple) et préparer toutes les conditions nécessaires à la réussite de sa mise en application.

2. Une deuxième phase d'accompagnement et de supervision consiste à renforcer le dialogue entre le CNC et les entreprises, à travers la mise en place de guides d'application des normes, la publication d'interprétations et la réponse aux interrogations des entreprises.

Le CNC doit également préparer les entreprises à cette réforme en multipliant les canaux de communication (organisation de conférences, de formations, articles de presse...).

402 : Rapport sur le Respect des Normes et Codes (RRNC), Comptabilité et Audit, établi dans le cadre d'un programme initié conjointement par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, octobre 2008, page 28.

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3. Une troisième et dernière phase consiste à mettre en place une structure permanente dédiée au suivi et à la participation active aux travaux de l'IASB pour assurer une veille normative, et par conséquent la mise à jour des normes tunisiennes et la préparation de guides d'application destinés aux entreprises tunisiennes.

Les établissements de crédit, en tant qu'acteurs majeurs de l'économie et de son financement, seront au coeur de ces travaux de réforme et de l'harmonisation comptable internationale, notamment à travers à leur représentation au sein du CNC et leur participation aux études d'impacts de l'adoption d'un nouveau référentiel

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