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Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

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par Zied LOUKIL
Université du 7 novembre Carthage - Diplôme d'expert comptable 2010
  

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Conclusion générale

Le système bancaire tunisien, principal moteur du développement économique du pays, a réalisé une progression considérable au cours des deux dernières décennies, résultante d'un vaste programme de modernisation et de restructuration.

Les réformes entreprises en matière de libéralisation de l'activité bancaire, se sont accompagnées par un renforcement du cadre prudentiel et de bonne gouvernance, ainsi que par la mise en place de règles comptables spécifiques aux établissements de crédit.

Les apports de ces réformes constituent aujourd'hui des acquis considérables pour les établissements de crédit tunisiens, notamment en matière de renforcement des assises financières, d'amélioration de la qualité des actifs et de leur taux de couverture, d'amélioration des ratios prudentiels de manière générale et de renforcement des règles de bonne gouvernance et de contrôle interne.

Néanmoins, l'évaluation du dispositif actuel et des pratiques des établissements de crédit tunisiens en matière de gestion, de mesure et de communisation sur les risques, réalisée dans le cadre de ce travail, a fait ressortir un certain nombre d'améliorations attendues de la part du système bancaire tunisien, notamment en matière de gouvernance des risques, d'information financière et de surveillance bancaire.

La crise financière et économique qui a débuté en 2008 et qui s'est poursuivie sur l'année 2009, avec de multiples conséquences sur l'économie mondiale, a mis en évidence l'importance de la gestion et de la surveillance des risques au sein des établissements de crédit.

La Tunisie en tant qu'économie émergente et ouverte, doit poursuivre les réformes mises en place au sein du secteur bancaire, à travers la convergence vers les principales réglementations internationales en matière comptable, prudentielle et de gouvernance.

Certes, les principales réglementations internationales, à savoir les normes comptables US GAAP et IFRS, en particulier la notation de juste valeur, ainsi que les accords prudentiels de Bâle I et de Bâle II, ont été largement critiquées, voire accusées d'être à l'origine de la crise du fait de leur caractère pro cyclique. Néanmoins, ces réglementations constituent aujourd'hui la référence internationale en la matière. Un certain nombre de mesures et de réformes ont été entreprises depuis le déclenchement de la crise pour remédier aux insuffisances relevées et renforcer ces réglementations.

Dans ce cadre, les normes comptables IFRS et les accords prudentiels de Bâle II semblent les mieux adaptés au système bancaire tunisien, et ce malgré les divergences significatives avec le cadre légal et réglementaire actuel, les impacts considérables sur les établissements de crédit tunisiens et leur gouvernance, et les besoins d'adaptation des autorités de normalisation comptable et de régulation prudentielle.

L'adoption de ces référentiels permettra de répondre au mieux aux besoins du système bancaire tunisien en matière de gestion, de mesure et de communication sur les risques.

La mise en place des normes IFRS aura des impacts significatifs sur les établissements de crédit tunisien, notamment à travers une utilisation élargie de la notion de juste valeur, l'évaluation des créances au coût amorti selon la méthode du taux d'intérêt effectif et leur dépréciation sur base individuelle ou collective et le renforcement de l'information financière à fournir.

En ce qui concerne l'adoption de Bâle II, les principaux impacts de cette réforme correspondent au coût financier lié à sa mise en place, à la refonte nécessaire des systèmes d'information, au changement du processus interne de gestion des risques et au renforcement de la communication sur les risques.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Par ailleurs, la mise en place des nouvelles règles prudentielles de Bâle II aura des impacts en matière d'exigences en fonds propres réglementaires en particulier au titre du risque de crédit et du risque opérationnel, et sur le financement des entreprises et des petites et moyennes entreprises (PME) en particulier, qui nécessite la réalisation d'études d'impact, l'adaptation des règles à retenir aux spécificités locales et la mise en place de mesures d'accompagnement.

La réussite de l'adoption de ces référentiels exige la mise en place d'une approche structurante et progressive par les autorités de normalisation et de régulation, qui passe en premier lieu par une adaptation de leur organisation et de leurs ressources, à la préparation, la mise en place, à l'accompagnement de ces réformes et à l'examen de leur correcte application.

Ces référentiels internationaux étant en perpétuelle évolution, notamment à l'heure actuelle avec le projet de préparation d'une nouvelle norme spécifique aux instruments financiers, à savoir ; le projet de norme IFRS 9 qui remplacera à terme la norme IAS 39, ainsi que le projet de rédaction de nouvelles règles prudentielles dites Bâle III, démontrent la nécessité de mettre en place des structures de veille et de suivi permanents des réglementations internationales, travaillant de manière coordonnée et décidant des transpositions à retenir à l'échelle nationale.

Les établissements de crédit et les principales parties concernées en matière de gouvernance, en particulier les commissaires aux comptes, doivent être impliqués dès l'origine à la mise en place de ces réformes. Ces derniers auront un rôle significatif à jouer auprès de leurs clients et de l'autorité de supervision bancaire en matière d'application des nouvelles dispositions.

Aujourd'hui, le projet d'adoption des accords de Bâle II a dores et déjà été initié par la Banque Centrale de Tunisie à travers la création d'une commission stratégique en janvier 2008 dont l'objectif est de préparer le secteur bancaire tunisien à l'adoption des accords de Bâle II. La crise financière et les réformes prudentielles qui ont suivi ont retardé l'adoption des textes nécessaires, initialement attendus pour 2009.

En matière comptable, le projet de convergence ou d'adoption des normes IFRS et/ou de la norme IFRS spécifique aux PME, est moins avancé que le projet d'adoption des accords de Bâle II..

Les autorités tunisiennes doivent prendre les mesures adéquates pour définir l'orientation à retenir et prendre en considération l'importance de la conduite d'une réforme comptable et prudentielle coordonnée et cohérente, et poursuivre ainsi le chemin entamé depuis 1997 avec l'instauration d'un système comptable des entreprises largement inspiré des normes IFRS.

La convergence vers les réglementations internationales en matière comptable, prudentielle et de gouvernance, tout en prenant en considération les spécificités et les réalités locales, apportera aux établissements de crédit tunisiens les outils adéquats en matière de gestion, de mesure et de communication sur les risques.

La Tunisie donnera ainsi un signal fort d'ouverture, de dynamisme de son économie et de son intégration globale à l'économie mondiale, nécessaire pour répondre aux objectifs de développement du pays.

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