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Exploitations agricoles familiales et projets d'agrocarburants de proximité au Sénégal: cas du projet Jatropha dans le département de Foundiougne

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par Amadiane DIALLO
Université catholique de Louvain - Master 2 en politique économique et sociale finalité développement/ politique et gestion de projets 2011
  

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1.3- Systèmes de culture et d'élevage

1.3.1- Appréciation paysanne de la nature et de la fertilité des sols cultivés

L'enquête sur l'appréciation des chefs d'exploitation de la nature des sols cultivées donne :

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Mémoire Master Amadiane DIALLO

? 16 chefs d'exploitation disent avoir des sols majoritairement de type « Deck-Dior » à forte proportion « Dior » ; ces sols que l'on peut qualifier de sablo-argileux leur permettent de diversifier leurs cultures

? 09 chefs d'exploitation disent plutôt que leurs sols sont « Dior », c'est-à-dire sablonneux et plus propices aux cultures de l'arachide et du mil.

En ce qui concerne l'appréciation de la fertilité des parcelles de culture, les réponses agrégées indiquent :

? 41% de bonne fertilité ? 25% de fertilité passable ? 37% de fertilité faible

1.3.2- Assolement, superficies emblavées et rotations pratiquées

La moyenne des Superficies Cultivées Annuellement (SCA) est de 7,36 #177; 4,51 ha pour toutes les 25 exploitations. L'analyse de variance avec le test de Fisher (F = 4,457 >1 et sig= 0,014< á= 5%) révèle des différences significatives entre les moyennes des villages. Il faut noter que dans l'échantillon, il y a 8 exploitations qui emblavent en moyenne par année moins de 5 ha ; 07 qui font entre 5 et 9,99 ha par an, et 10 qui cultivent plus de 10 ha par an.

Sur une moyenne de 5 campagnes agricoles, les exploitations agricoles familiales ont réparti les cultures sur les surfaces comme indiquées dans le graphique ci-après.

Figure 6 : Assolement moyen pratiqué par les EAF

L'arachide occupe une grande partie des surfaces cultivées (49%). La superficie totale consacrée aux cultures céréalières (mil, maïs, sorgho, riz) est de 48%. Malgré les difficultés

liées à la disponibilité de semences en quantité suffisantes et la cherté des engrais, les paysans portent toujours leur espoir d'une bonne campagne agricole sur les bons résultats de l'arachide. Elle est ainsi devenue un « mal nécessaire » pour eux du moment où ils ne peuvent pas s'en passer pour leur propre alimentation et celle des animaux surtout de trait.

Le mil et le maïs sont souvent cultivés dans les parcelles de case (près des concessions). Tandis que l'arachide et le sorgho sont conduits dans les parcelles plus éloignées de la concession.

La rotation bisannuelle céréales-arachide est pratiquée dans les parcelles de brousse tandis que dans les parcelles de case qui bénéficient d'une bonne restitution en matière organique, la monoculture de céréales y est de mise.

Les femmes pratiquent des « cultures dérobées » soit à l'intérieur des parcelles, soit sur des lignes intercalées ou autour de la parcelle. C'est une forme d'association de culture qui permet de retrouver dans la même parcelle arachide et bissap (Hibuscus sabdarifa) ou arachide et niébé (petit haricot).

Concernant le Jatropha, le mode de plantation « haie vive en bordure des parcelles de culture » est essentiellement adopté par les exploitations. Seule deux exploitations sur les 25 enquêtées ont fait, en plus de leurs haies vives, l'une, 1 ha de Jatropha en plein champ et l'autre, 1 ha d'association avec l'anacardier. Les superficies des parcelles de cultures qui ont fait l'objet de haie vive sont en moyenne de 1,56#177;1,17 ha par exploitation. Il n'y a pas de différence entre les moyennes des villages (F=0,678<1). Pour les superficies des parcelles prévues pour le Jatropha en haie vive dans le moyen terme, la moyenne est de 2,24#177;3,07 ha avec une différence non significative (F = 1,539 >1 et sig= 0,234 > á= 0,05). La corrélation positive de 24% entre la superficie cultivée annuellement et la superficie prévue en clôture Jatropha n'est pas significative.

Pour mieux apprécier, dans mon analyse, la culture de Jatropha en bordure, je vais essayer de faire une estimation de la superficie correspondante à 1 ha de haie vive en rapport avec la superficie d'1ha de Jatropha en plein champ en me focalisant sur la densité de plantation.

Pour 1 ha de Jatropha en plein champ, les écartements 2,5 m X 2,5 m sont préconisés par le projet. Ce qui fait une densité de semis de (100/2,5)*(100/2,5) soit 1600 plants par ha.

Pour l'implantation des haies vives, il est pratiqué une plantation de 2 bandes de pourtour avec des écartements de 1m X 0,5 m. Ce qui donne (400/1) plants par bande soit 800 plants pour toute la haie vive de 2 bandes. Toute chose étant égale par ailleurs, une déduction faite

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des 1600 plants par ha, permet d'obtenir la superficie fictive d'une haie vive plantée sur 1 ha de culture : 800/1600 soit 0,50 ha. En clôturant une parcelle en Jatropha avec la méthode décrite, le producteur réalise 50% du nombre de plants de Jatropha, voire la superficie correspondante en culture pure.

Ainsi, en choisissant d'opter pour le mode de plantation « haie vive », les exploitations enquêtées ont fait en moyenne 1,56*0,5 #177;1,17*0,5 ha de superficie fictive en Jatropha soit 0,78#177;0,58 ha et compte en faire dans le moyen terme 2,24*0,5 #177;3,07*0,5 ha soit 1,12#177;1,53 ha.

Ces superficies fictives de moins de 2 ha (0,78+1,12) d'engagement dans le moyen terme par producteur montrent que les producteurs ont choisi la stratégie d'intégration minimale du projet de plantation de Jatropha.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984