WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Société civile et pouvoir politique en Afrique

( Télécharger le fichier original )
par Amadou Moctar DIALLO
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Diplôme d'études universitaires générales 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- Les rapports variables entre société civile et pouvoir politique

A- La société civile, un contre pouvoir au pouvoir politique :

Avant de se payer « le luxe de la démocratie », le système politique africain est marqué par le parti unique, synonyme de pensée unique qui « se contrôle » lui-même. Cependant, le processus de démocratisation a favorisé d'autres acteurs qui se sont constitués progressivement comme des contres pouvoir hors du cadre institutionnels. Car les assemblées parlementaires (les partis d'opposition) qui devaient normalement joué ce jeux se trouvent limité par l'organisation du système politique lui-même. Ainsi, les (OSC) joue aujourd'hui un rôle de sentinelle sur beaucoup de questions allant du respect de l'Etat de droit aux questions de développement. D'ailleurs dans l'histoire, les mouvements contestataires ont pris leur source dans les mouvements de la société civile. On peut citer l'exemple de la révolution de mai 68 avec le mouvement estudiantin qui a plongé beaucoup de pays (surtout les jeunes africains qui venait d'accéder à l'indépendance) dans une instabilité politique sans précédente. Dans certain pays comme le Burkina Faso ou le Sénégal, le mouvement étudiant a su étrangler le pouvoir politique. Au Burkina par exemple, l'Association nationale des étudiants burkinabé (ANEB), section nationale de l'Union générale des étudiants burkinabé (UGEB) a organisé au printemps 1997 une grève houleuse que le Pr. Augustin Loada qualifie comme étant « la plus longue grève de l'histoire du mouvement étudiant »4(*) burkinabé. Cette même situation s'est posée au Sénégal avec les grèves étudiantes de 1988 et de 1993 qui ont conduit respectivement à une année blanche et à une année invalide. Ces tensions souvent teintées de soubresauts politiques sont des moments d'instabilités sociopolitiques que le pouvoir essaye malheureusement de gérer par la répression et la division avec son corollaire, la corruption. D'ailleurs on note une nouveauté dans la société civile selon le Pr. TESSY BAKARY5(*) avec « des « mouvements aux groupes de soutien » à des candidats aux élections présidentielles. Quelques-unes de ces organisations qui s'inscrivent dans la durée fonctionnent sur le modèle des « Political Action Committees » (PAC) et procèdent à la levée des fonds pour les campagnes électorales et procurent des services à des électeurs (photos et démarches administratives pour l'obtention des cartes d'électeur, par exemple) ».

Ainsi, on voit que cette société dite civile ne se cantonne pas simplement dans la « sphère civile », mais elle s'invite aussi dans le champ politique Cette attitude s'explique bien par la théorie de « Tout est politique », le fameux slogan de mai 68. Cette attitude de la société civile reste cependant très controversée aux yeux de l'opinion. Dans un dossier réalisé par Sud Echos6(*) intitulé « ONG et Politique : Complémentarité ou symétrie ? » les hommes politiques comme Yaya Mané (1er adjoint du maire de la commune de Ziguinchor) pense qu' «il faut procéder à une redéfinition des tâches. Car chacun doit rester dans ses compétences » et Mamadou Konté, responsable politique dans le parti au pouvoir renchéri en dénonçant « l'intrusion des ONG dans l'univers politique ». Mais de l'autre côté, cet engagement est vu simplement par un acte citoyen, selon Ibrahima Ka, le coordinateur de l'ONG PACTE souligne avec regret, le fait que « la présence des ONG aux côtés des populations met souvent les autorités dans une situation embarrassantes ». Le Collectif burkinabé « Trop c'est Trop » qui lutte pour le respect des valeurs démocratique et de l'Etat de droit, pose ce débat en ces termes « Les organisations ou associations formelles réputées « apolitiques» sont-elles interdites de politique ou d'activités politiques ? Qu'est ce qui est politique, qu'est-ce qui ne l'est pas ? À supposer que ces activités soient politiques, sont-elles illégitimes ? »7(*)

Ces positions montrent bien les relations entre le/la politique et les ONG et d'une manière générale les OSC qui « empruntent souvent le chemin des clichés » selon Oumar Ba, Directeur Général de l'ONG ASACASE dans le même dossier.

Cependant malgré leurs importantes ressources humaines et financières, qui leur permettent de contrer le pouvoir politique, la société civile souffre de quelques limites face à ce dernier.

* 4 Augustin Loada, « Réflexions sur la société civile en Afrique : Le Burkina de l'après-Zongo »in Politique africaine n° 76 - décembre 1999, p 138.

* 5 TESSY BAKARY, « La vie politique en Afrique noire francophone entre pesanteurs et métamorphoses », communication présentée au symposium international de Bamako, tenu du 01 au 03 nov 2000, p 326.

* 6 Sud Echos « Liberté », Bulletin d'informations du Sud Sénégal, N° 10- 2008, pp 19- 20

* 7 Augustin Loada, op.cit. p 141.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera