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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )

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par Salvator NYANDWI
Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013
  

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III.2. Les déterminants exogènes

Dans la gestion de toute entreprise, il y a des facteurs imprévus à l'avance mais qui viennent perturber sa bonne marche.

Ils sont appelés « déterminants exogènes » étant donné que les autorités n'auront pas de marges de manoeuvres pour les éviter. Les déterminants exogènes proviennent en général des effets externes, que le gestionnaire n'aura pu imaginer au cours de son mandat et il sera obligé de les subir.

Comme je l'ai souligné au début, les principaux déterminants exogènes pour la faillite du COTEBU sont le ralentissement de l'activité économique ; l'accroissement de la concurrence ; le changement technologique et la réglementation gouvernementale. Pour une analyse macroéconomique, cette liste n'est pas exhaustive parce qu'on peut se retrouver avec d'autres effets externes moins contraignants que ces derniers.

III.2.1. Le ralentissement de l'activité économique

Le pays fut confronté à une crise sociopolitique depuis 1993, juste après la fin de l'extension de l'usine, qui s'est réalisée sur une longue durée. Ceci est arrivé au moment où les promoteurs s'attendaient à une meilleure production de l'entreprise ainsi qu'à sa croissance rapide. Malheureusement, l'économie du pays a baissé à cause de l'embargo qui a suivi en 1997, entraînant dans sa suite le ralentissement de l'activité économique dans plusieurs secteurs dont le COTEBU. Ajoutons à ce constat que l'environnement économique n'était pas aussi favorable dans les pays de la région des grands lacs où l'entreprise pouvait écouler sa production. Les conséquences qui ont suivi en ont été les difficultés de ventes des produits fabriqués entraînant le tarissement des fonds de l'entreprise. Les autres problèmes furent liés à la perte des clients de la sous région ainsi que les difficultés d'importer les matières premières et autres intrants nécessaires à la production des tissus.

Source : Nos entretiens en annexe 5

III.2.2. L'accroissement de la concurrence

En tant que déterminant exogène, la concurrence possède plusieurs significations mais selon le dictionnaire Larousse, c'est une structure d'un marché qui se caractérise par une pluralité d'entreprise en compétition les unes par rapport aux autres pour bénéficier de la préférence des consommateurs.

Depuis 1980, période à laquelle l'entreprise COTEBU a commencé à produire ses premiers tissus, le gouvernement du Burundi a beaucoup protégé son industrie textile naissante en interdisant l'importation des tissus de la même qualité que ceux produits localement. Fort de cet engagement de l'Etat, le COTEBU vendait à l'aise localement et pouvait même exporter une quantité non négligeable.

Cependant, les réformes économiques du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) intervenues en 1986 que le gouvernement a mis en place avec le concours des institutions de Bretton Woods ont perturbé l'évolution du COTEBU. Dans ce cadre, les réformes et mesures préconisées étaient les suivantes :

- La libéralisation des prix et des importations par la suppression des barrières institutionnelles et tarifaires.

- La promotion des exportations grâce aux incitations institutionnelles et fiscales.

- L'ajustement régulier du taux de change en fonction du marché.

Les effets de ces réformes seront ressentis par le COTEBU à partir de 1990 avec la réduction des tarifs douaniers et la libéralisation des importations et des prix. C'est à cette période que le projet d'extension débuta en lieu et place du renouvellement total ou progressif de l'outil de production déjà vétuste.

Lorsque la libéralisation de la vente des tissus intervint en 1986, l'entreprise se heurta à une concurrence accrue de la part de tissus en provenance du marché asiatique qui se développe de plus en plus dans le domaine. Quelques années plus tard, même le marché d'exportation dans les pays de la région des grands lacs s'amenuise d'autant plus que les gouvernements rwandais, ougandais et congolais ont fournis beaucoup d'effort pour relancer leurs propres industries textiles à savoir SOTEXKI et UTEXAFRICA pour le République Démocratique du Congo et UTEXRWA pour le Rwanda.

Le tableau suivant montre la variation des prix des tissus COTEBU par rapport aux tissus fabriqués ailleurs

Tableau n°17 : Evolution de la masse salariale par rapport à la valeur ajoutée de 1991 à 2005

Type de tissu

Longueur

Prix en BIF

Tissu COTEBU

4 M

3 500

Tissu UTEXRWA

4 M

4 000

Tissu Asiatique (DUBAI)

4 M

8 000

Tissu WAX REAL

5,4 M

14 000

Tissu WAX Hollandais

5,4 M

20 000

Tissu WAX Super

6 M

50 000

Source :SCEP, Rapport d'audit de PricewaterhouseCoopers sur l'étude de viabilité du COTEBU, décembre 2001.

Au vu des prix pratiqués sur les tissus COTEBU, ils étaient largement inférieurs par rapport aux autres, mais il reste à comparer le rapport qualité-prix.

Source : Nos entretiens en annexe 5.

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