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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )

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par Salvator NYANDWI
Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013
  

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CONCLUSION GENERALE

L'objectif de notre travail de fin d'études était de mettre en exergue les déterminants ayant conduit l'entreprise COTEBU à sa faillite totale. Dans cette perspective nous avons organisé notre travail autour de trois chapitres bien distincts.

Dans le premier chapitre, nous avons montré que l'entreprise publique COTEBU fut mise en place depuis 1978 grâce à un crédit du gouvernement chinois accordé au gouvernement burundais. Tout au long de son existence, elle a connu des hauts et des bas.

Lorsque sa production initiale commença en 1980, la viabilité au cours des dix premières années a été une réussite avec des résultats largement positifs. Au cours de cette période, aucun analyste n'aurait pensé que l'entreprise publique pouvait un jour tomber en faillite vu le volume des ventes qui s'observait au niveau national.

Face aux importations des tissus concurrents vendus au prix inférieur du prix de revient des produits COTEBU, le gouvernement avait interdit l'importation des tissus similaires à ceux produits localement . Depuis lors jusqu'en 1990, notre entreprise publique a enregistré une croissance remarquable en parvenant même à exporter vers les pays voisins. Après 1990, le comportement des gestionnaires publics successifs à la tête de COTEBU n'a pas permis son éclosion complète. Même si les premiers dix ans ont été florissants pour l'entreprise, nous avons montré que la période qui a suivi fut complètement difficile aux gestionnaires de COTEBU.

Dans le deuxième chapitre, nous nous sommes focalisé sur l'organisation tant administrative que technique pour montrer les contours de la gestion. Les gestionnaires publics ont initié une extension dont la faisabilité était mal orientée et qui n'a pas produit des résultats escomptés. Les raisons de ces difficultés furent les commandes de machines ayant la même technologie que les anciennes au lieu de moderniser petit à petit l'outil de production. Aucun gestionnaire ne pouvait ignorer que des machines ayant fonctionné pendant plus de dix étaient devenues assez vétustes pour faire une bonne production.

Ceci nous a permis de démontrer que l'entreprise pouvait éviter une faillite dans le temps puisque la modernisation de l'outil de production aurait augmenté la production totale. Par la suite, la période qui a suivi la fin de l'extension a vu une crise sociopolitique s'abattre sur le pays à partir d'octobre 1993 dont les conséquences se sont prolongées sur plusieurs années.

Dans le troisième chapitre, nous avons développé les déterminants comme on peut les retrouver dans la revue de littérature. Les déterminants de la faillite de l'entreprise COTEBU, qu'ils soient endogènes ou exogènes, nous montrent qu'ils ont contribué à sa faillite. Au niveau des déterminants endogènes, l'insuffisance de la planification et de la gestion financière ainsi que les lacunes des gestionnaires n'ont pas permis à l'entreprise de continuer sur sa lancée. Quant aux déterminants exogènes qui sont le ralentissement de l'activité économique et l'accroissement de la concurrence, le changement technologique et la réglementation gouvernementale contraignante n'ont laissé aucune chance à COTEBU de concrétiser les objectifs qu'il s'était assignés lors de sa création.

Ainsi, la deuxième hypothèse de savoir si tous ces déterminants ont contribué à la faillite de COTEBU en a été confirmé.

Depuis sa création en 1978 jusqu'à sa faillite totale en 2007, l'entreprise COTEBU était considéré comme un noyau de l'économie du pays. En sa qualité d'entreprise à haute intensité de main d'oeuvre, elle faisait vivre un grand nombre de la population du pays. Sa reprise en 2010 par le biais d'un contrat de concession de 30 ans avec l'entreprise mauricienne Afri-Textile fait renaître de l'espoir aux familles burundaises qui avaient beaucoup souffert de sa faillite. Nous pensons que les autorités burundaises travailleront dans le sens de tirer le maximum de profit de cette entreprise pour le développement de notre pays. D'emblée, la concurrence dans le domaine du textile est rude à travers la sous région et même les pays asiatiques longtemps expérimentés.

Au terme de nos analyses, les déterminants de la faillite de l'entreprise COTEBU ne nous semblent pas exhaustifs, c'est pourquoi nous avons apporté une modeste contribution et nous interpelons tout autre chercheur intéressé à la vie des entreprises publiques de mener d'autres réflexions. Ainsi, sur base des analyses effectuées, nous ne pouvons pas clôturer notre travail sans formuler quelques suggestions.

Au gouvernement, nous suggérons d'éviter à l'avenir une politisation excessive des entreprises publiques pour que ces dernières travaillent dans des objectifs de grande productivité et générer beaucoup d'impôts pour les caisses de l'Etat.

Le Gouvernement pourrait aussi initier une loi portant réforme juridique des entreprises publiques en privilégiant leur mode gestion basé sur le partenariat public-privé qui pourrait inclure des clauses spécifiques sur la faillite des entreprises publiques. Cet argument tient compte des courants de pensées qui vont dans le sens de ne pas vouloir privatiser toutes les entreprises publiques. Cependant, les entreprises publiques qui fournissent un service public jugé vital à la population ou les entreprises potentiellement compétitives causeraient beaucoup de manque à gagner à l'Etat.

Au nouveau concessionnaire de COTEBU de recapitaliser l'entreprise en modernisant l'outil de production dans la perspective de fabriquer de tissus compétitifs sur les marchés local et régional. Enfin, nous ne prétendons pas avoir épuisé toutes les analyses au sujet de la faillite des entreprises publiques burundaises ; c'est pour cette raison que nous appelons tous les autres chercheurs intéressés à nous emboîter le pas et améliorer davantage ce sujet.

Les observations et les améliorations des éventuels lecteurs seront toujours les bienvenues parce que nous n'avons aucun doute que ce travail comporte des imperfections de tout genre.

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