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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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B. Mise en oeuvre des politiques intégrées pour l'éradication des maladies animales

Cette politique porte d'abord sur la lutte contre la peste porcine africaine, ensuite, l'organisation des réunions de concertations annuelles en matière d'élevage, de la pêche et l'aquaculture.

ü Mécanismes de lutte contre la Peste Porcine Africaine (PPA)

La PPA est une maladie virale ubiquitaire ayant un grand pouvoir de diffusion et des conséquences socio-économiques et sanitaires graves. Elle est apparue en Afrique au début des années 1920, puis s'est répandue très rapidement dans le monde entier en moins d'un demi-siècle. Connue d'abord sous le nom de « East African Swine Fever », la PPA s'est propagée à des degrés de virulence divers dans le monde entier, mais l'Afrique est la zone où elle a le plus sévi. Elle figure sur la "liste A »81(*) de l'OIE.

La dernière situation de la PPA signalée est celle de 2004. Elle a été signalée en Afrique et en Europe, tuant des milliers de porcs. Le virus de la PPA peut survivre pendant 18 mois à basse température et sa transmission se fait généralement par contact des animaux malades. Les phacochères, hylochères et potamochères sont, en dehors de porcs domestiques, des réservoirs connus de cette maladie. Le virus se transmet aussi par accident à travers les filières porcines lors des échanges internationaux, nationaux ou domestiques de porcs d'élevage ou de boucherie (train, camion, motocyclette, vélo, porte-tout), ainsi que lors des visites, inspections sanitaires et l'application des traitements et lors des visites des élevages. Faute de vaccin à nos jours, la méthode de lutte repose sur la prophylaxie sanitaire et le diagnostic rapide. La stratégie de lutte doit faire appel à l'élaboration et à la mise en pratique des mesures conservatoires :

- structuration de la lutte par des textes législatifs ;

- formation du personnel ;

- sensibilisation du public à la maladie et à ses conséquences socio-économiques ;

- rapidité de mise en quarantaine du foyer suspecté et interdiction de la divagation des porcs ;

- stamping out dans tout foyer et nettoyage général des élevages et des alentours, désinfection générale des fermes et du matériel d'élevage ;

- contrôles des mouvements en dehors des foyers et déploiement de troupeaux sentinelles couplé au monitoring de la surveillance épidémiologique. Le virus de la PPA est cité parmi les nouveaux dangers liés à l'agro terrorisme.

Pour cela, il est recommandé d'inclure, dans la formation des vétérinaires, les enjeux internationaux et la réglementation relative à la pratique vétérinaire et la prévention de l'agro-terrorisme. Sur le plan mondial, la PPA est en nette régression. Mais, les pays d'Afrique Centrale en continuent d'héberger le virus, souvent sans le savoir. Beaucoup de cas de mortalité de porc non élucidée sont signalés dans les élevages paysans. Des efforts spéciaux doivent être consentis pour bouter totalement la PPA hors d'Afrique Centrale, pour la sécurité sanitaire mondiale.

Il convient de souligner que la PPA n'a pas de médicament, seule la prophylaxie82(*) est conseillée. C'est-à-dire un ensemble de mesures sanitaires, et le diagnostic rapide peuvent arranger l'affaire.

Le Cameroun entretient des échanges de viande de porc avec le reste de la sous-région. Pour ce faire, des mesures ont été prises pour éviter la propagation de la PPA. Le Nord-Cameroun possède un important élevage porcin, ce qui contraste avec la forte communauté musulmane dans cette partie du pays. La PPA existe de façon endémique, depuis 1978. Aussi, a-t-on mis en place un programme national qui permet une concertation de toutes les parties prenantes, en vue d'organiser la lutte contre la maladie. Ce programme, qui est financé par les fonds PPTE, a également permis de relancer la consommation de la viande de porc dans le pays grâce à son action positif en matière de renforcement des capacités des acteurs, notamment la distribution des porcelets83(*) aux acteurs.

Actuellement 5 000 têtes de porc peuvent être abattues chaque semaine et par grand centre. Cependant, on n'a pas baissé pour autant la garde, la vigilance continue.

En Centrafrique, la PPA a été suspectée en 2007 dans les porcins venant des élevages de la République Démocratique du Congo (RDC). Mais la lutte a commencé une année plutôt, en 2006.

Au Congo, l'élevage des porcins est celui qui a pu se reconstituer le plus rapidement possible, après les troubles sociopolitiques de 1997 qui ont détruit le pays.

Au Gabon et en Guinée Equatoriale, il y a un manque cruel des laboratoires pour les diagnostics de la maladie et en appel à l'aide de la CEBEVIRHA qui a confirmé l'existence de la peste porcine dans la sous-région en dépit de l'absence d'une étude épidémiologique.

Seul le Cameroun dispose véritablement de moyens de lutte contre la maladie, alors que la filière porcine est celle qui fournit le plus rapidement de protéines animales.

S'agissant de la lutte contre la PPA, qu'en plus des études épidémiologiques, il faut faire au niveau sous régional de manière synergétique de la recherche sur les vaccins. La CEBEVIRHA doit apporter son aide dans l'acquisition des laboratoires ainsi qu'autres moyens tels les kits de diagnostics de la maladie. Le travail mené au Cameroun dans le cadre du programme financé avec les fonds PTTE devrait servir de référence dans la sous-région. De nombreux Etats membres84(*) ont interpellé la CEBEVIRHA pour des laboratoires et des kits de diagnostics de la maladie et autres moyens de lutte. Il faut assurer l'éducation des éleveurs sur la PPA, que les laboratoires existants se mettent en réseau et se renforcent par la formation de cadres sur les moyens d'échange d'informations.

Il existe aujourd'hui deux laboratoires dans la sous-région (au Cameroun et au Tchad). Le rôle de la CEBEVIRHA serait de faciliter la complémentarité entre ces infrastructures nationales, en les mettant en réseau, et assurer les échanges de chercheurs et d'informations autour d'un laboratoire sous-régional de référence et la CEBEVIHA organise le transport des échantillons.

* 81 Cf. article 3 de l'Accord du 19 décembre 1984, relatif à l'harmonisation des législations et réglementations zoosanitaires en UDEAC.

* 82 Ensemble des mesures prises pour prévenir l'apparition ou la propagation des maladies.

* 83 Jeunes de porc.

* 84Au Cameroun, en Centrafrique et au Tchad.

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