WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

( Télécharger le fichier original )
par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2. Les difficultés au fonctionnement de la CEBEVIRHA

Il s'agit ici de présenter les difficultés matérielles (A) et les difficultés humaines (B).

A. Les difficultés matérielles

Les échanges sont un puissant facteur d'intégration et contribuent aux économies et à la sécurité alimentaire, mais très peu développés dans la sous-région. En réalité il existe, de nombreux obstacles à la libre circulation des produits du bétail et des pêches à plusieurs niveaux :

- les systèmes pastoraux sont réputés rigides quant à leurs capacités d'offre ;

- une ferme saisonnalité de l'offre ;

- un étirement des circuits sur plusieurs centaines de kilomètres ;

- la volatilité des prix sur les marchés terminaux ;

- de nombreuses tracasseries et taxes illégales prélevées par les agents des douanes sur le commerce sous régional ;

- une insécurité, voire une situation des guerres civiles comme c'est le cas des crises tchadiennes (1962-2008), congolaises (1996) et centrafricaines(2003 à nos jours) qui ont un impact particulièrement dramatique sur la dynamique de l'intégration sous régionale à partir des flux du bétail à l'intérieur de la sous-région. Toutes ces difficultés provoquent une réduction totale des échanges entre les Etats sahéliens (Centrafrique, Tchad) et les Etats côtiers qui sont obligés de se tourner vers d'autres régions (UE, CEDEAO...). D'où une réduction des chances d'une coopération efficace. A cela ajoute l'absence des infrastructures de transport (sauf le Cameroun est doté d'un train qui lui permet d'acheminer le bétail de la frontière avec le Tchad jusqu'à Douala). Le reste des trajets se fait par la route en Camion ou à pieds. Les moyens de transport comme les bateaux et hors-bords sont inexistants. On note également les moyens de conservation (frigo, congélateur) qui sont presque absents dans les pays comme le Tchad et la Centrafrique où l'énergie électrique est difficile à s'en procurer.

- L'absence de financement. En effet, bien que financée par la TCI dans le cadre du budget de la communauté, le rythme mensuel d'approvisionnement par la commission et la hauteur de ces approvisionnements ne permettent pas à la direction générale de planifier et moins encore réaliser entièrement et convenablement son programme. A ces difficultés d'ordre matériel, il convient d'ajouter celles à caractère humain.

B. Les difficultés humaines

Au cours de son existence, la CEBEVIRHA n'a pas connu que de succès,  mais également de nombreuses difficultés d'ordre humain, notamment :

- l'insuffisance de la main d'oeuvre qui constitue un problème majeur pour le fonctionnement effectif de cette institution (en dehors du personnel d'appui). En effet, jusqu'en 2010, le personnel de la direction générale ne comptait que « 22 fonctionnaires »109(*). Ce nombre qui sans doute est très insuffisant pour une institution qui travaille dans deux (2) secteurs, considérés comme des sources de revenus de la sous-région après le pétrole (qui est appelé à tarir un jour). Son organigramme n'est pas totalement rempli. On constate que sur 13 services prévus dans l'organigramme, sauf sept (7) existent et fonctionnent avec les directions auxquels ils sont rattachés. Ce qui entraine un retard sur l'avancement des travaux et perturbe le calendrier de fonctionnement. Pour régler ce problème, la CEBEVIRHA doit renforcer la main d'oeuvre avec des fonctionnaires compétents et connaissant très bien le domaine de l'intégration régionale pour éviter l'idée selon laquelle « l'intérêt personnel ou encore national doit primer sur celui de la communauté » ;

- l'instabilité politique dans laquelle vit le pays où siège la direction générale, provoque une panique générale du côté des fonctionnaires expatriés (Camerounais, Congolais, Centrafricains, Gabonais et Equato-guinéens). Cette situation oblige certains à habiter à Kousseri au Cameroun. Les exemples les plus palpant sont ceux des événements du 13 avril 2006 et celui du 02 au 03 février 2008 à N'Djamena, qui se sont soldés par le pillage et la mise à sac de l'ensemble immobilier du siège. Ce qui a coûté plus d'un milliards de F CFA à l'institution et poussé à la suspension de ses activités de 2008 à 2010. Mais depuis lors les autorités tchadiennes ont pris des mesures qui ont ramené la stabilité dans le pays.

En gros, il ressort dans ce chapitre que le bilan coopérationnel de la CEBEVIRHA est peu mitigé, mais non négligeable. Il importe de retenir entre autre, les actions menées pour la mise en oeuvre du PPB, la mise en place de l'IPAR-CEMAC, la mise en place des mécanismes de lutte contre les maladies animales, l'appui aux GIC et bien d'autres encore. Depuis sa création, la vie de cette institution a été perturbée par un certain nombre de contraintes tant matérielles qu'humaines, qui entravent son fonctionnement. L'éradication de ces contraintes est un atout pour renforcer l'état de la coopération dans ces deux (2) secteurs.

Après avoir évalué le bilan coopérationnel de la CEBEVIRHA, il importe de passer au dernier chapitre qui porte essentiellement sur ses perspectives de développement.

* 109 Direction générale de la CEBEVIRHA, le 10 août 2010.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera