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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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B. Appui à la structuration du milieu des éleveurs Bovins

Le secteur primaire occupe une place prépondérante dans la CEMAC à plusieurs égards. L'agriculture et l'élevage fournissent des emplois à une population rurale qui représente « 58 à 60 % de la population totale. Le secteur primaire fournit 30 à 50 % du PIB et de 20 à 60 % »102(*) des exportations de pays non producteurs de pétrole de la sous-région. Le potentiel n'est que très partiellement exploité et ce secteur devrait constituer le socle d'une politique de développement pour la plupart des pays de la sous-région et offrir de larges possibilités d'investissements.

L'élevage et la pêche sont les principales sources de protéines d'origine animale dans l'alimentation des populations de la zone. Les activités pastorales menées dans trois des six Etats couvrent une superficie d'environ 1,1 millions de km². Plus de 35% des populations au Cameroun et 40% au Tchad se consacrent aux activités d'élevage. L'effectif global du cheptel bovin de la zone était de 12 millions de têtes en 1995, et l'effectif disponible à l'exportation sur pied et vivant représente 12% de ce total. Mais aujourd'hui, on dénombre plus de 37. 014. 151 têtes réparties entre les Etats membre103(*) soit une augmentation de 25. 014. 151 têtes. Le Tchad et la RCA sont des exportateurs nets de bétail. Le Cameroun est à la fois importateur et exportateur.

L'Afrique Centrale n'a pas pu bénéficier du Protocole Viande prévue dans la Convention de Lomé IV. Au contraire, elle est envahie par les produits carnés européens subventionnés. La promotion et la valorisation des produits de l'élevage restent insuffisantes et n'ont pas permis d'exploiter à fond les ressources de la zone. Les importations du lait dans l'ensemble des pays en constituent une illustration. La zone CEMAC dispose d'atouts importants pour le développement de l'élevage, notamment l'abondance de pâturage et un climat très favorable. Les échanges en bétails et autres produits de l'élevage se multiplient de plus en plus dans cette zone. Le commerce est dominé par le circuit d'exportation des animaux sur pied du Tchad vers le Nigéria en passant par Kousseri au Cameroun. Aux circuits intra régionaux que sont le Tchad-RCA, Bangui-Brazzaville, Adamaoua-Yaoundé, RCA-Cameroun, Yaoundé-Douala, Yaoundé-Libreville et Yaoundé-Malabo s'ajoutent des circuits extra régionaux dont Tchad-Nigéria et Cameroun-Nigéria.

Ces échanges sont malheureusement entravés dans leur développement par de nombreuses contraintes notamment l'inorganisation des marchés à bétail, l'insuffisance des statistiques, les maladies animales émergentes et ré émergentes, les coûts élevés de production, le manque d'une législation adaptée, les mesures de l'Organisation Mondiale de Commerce sur le commerce des animaux et de leurs produits et la faible structuration des acteurs, qui sont autant de défis qui font à ce que la zone ne soit pas encore compétitive.

La conjoncture actuelle s'articule autour d'une dynamique, celle des organisations de la société civile qui s'activent aujourd'hui auprès des organismes d'appui au développement et des gouvernants pour améliorer les conditions de vie des populations. C'est dans cette optique qu'ont vu le jour la CNEBCAM104(*) au Cameroun, la FNEC105(*) en Centrafrique (qui est une structure très ancienne, très organisée et aussi très puissante en matière d'influence des politiques) et l'AJN106(*) au Tchad. Au-delà de toutes les diversités politiques, économiques et socioculturelles, ces organisations partagent une vision commune, celle du développement de l'élevage bovin et de ses filières ainsi que l'amélioration des conditions de vie des éleveurs et la promotion des bonnes pratiques de gestion des ressources pastorales.

Les multiples échanges de bétails qui s'effectuent chaque année entre les pays de la zone CEMAC n'obéissent malheureusement pas toujours aux normes de commercialisation qui sont pour la zone encore en plein développement. La CEBEVIRHA dont l'une des missions est l'harmonisation des politiques et législations en matière d'élevage s'active dans ce sens comme elle l'a si bien démontré dans le cadre de la mise en place de l'IPAR-CEMAC.

C'est au regard de tous ces paramètres que les organisations d'éleveurs du Cameroun, du Tchad et de la RCA se sont réunis afin de réfléchir sur la définition d'un cadre sous-régional qui pourrait favoriser l'exercice des activités d'élevage bovin allant de la production à la consommation en passant par la commercialisation. A cet effet, en 2010, elles se sont accordées pour la mise en place d'une organisation faîtière sous-régionale des éleveurs de bovins dont l'objectif principal sera de rendre la filière bovine plus compétitive en Afrique Centrale et face aux autres acteurs internationaux.

L'objectif de la CEBEVIRHA est de mettre en place et rendre fonctionnelle la Plateforme sous-régionale des éleveurs de bovins de la zone CEMAC. Le coût global de la mise en place est 13 151 000 F CFA, dont 9 891 000 F CFA sont financés par la CEBEVIRHA.

Cette liste est complétée par sa participation dans la mise en oeuvre du « Projet de Promotion du secteur lait ».Malgré que le cheptel bovin est bien adapté aux écosystèmes de la sous-région, les immenses ressources fourragères, d'eau et d'espaces pastoraux, la production de lait et produits laitiers est très faible parce qu'encore à un stade embryonnaire. Par ailleurs, si la tendance actuelle se maintenait, les besoins de la consommation urbaine en lait et produits dérivés importés dédoubleraient rapidement, étant donné que la production ne peut suivre la croissance démographique. Les pays de la sous-région accusent un important déficit laitier dû, en partie à une production traditionnelle stagnante et à une explosion démographique urbaine. Il est donc nécessaire que les Etats s'engagent dans le développement de la production laitière pour minimiser la dépendance de la zone CEMAC vis-à-vis des pays tiers en la matière. Le développement du secteur laitier est un outil important pour la réduction de la pauvreté et de développement rural, car il s'agit d'un secteur comportant de fortes externalités en amont (services et intrants) et en aval (transformation, conditionnement et commercialisation des produits).

Ce projet a pour objectifs de :

- développer l'exploitation du lait et des produits laitiers ;

- valoriser les potentialités pastorales ;

- réduire les importations du lait et des produits laitiers. Le coût total est de 90.000 000 FCFA pour une durée de 12 mois (toute l'année 2010).

En fin, nous retenons l'organisation des deux séminaires de formation, le premier en décembre 2010 à N'Djamena regroupant 30 femmes venues du Tchad, Cameroun et Centrafrique. Le second en 2011 à Libreville au Gabon, regroupant également 30 femmes venues du Congo, du Gabon et de la Guinée Equatoriale, sur la transformation du poisson.

Durant cette période, les femmes exerçant dans cette activité ont reçu une formation théorique et pratique afin d'améliorer la qualité de leurs prestations. La formation pratique a eu lieu sur un site107(*) équipé d'un fumoir et d'une tente solaire. Le respect des règles élémentaires d'hygiène (lavage des mains et des ustensiles de travail) a en premier lieu été inculqué aux participantes, avant de procéder à l'opération de séchage. Cette technique, innovante en Afrique, présente l'intérêt de faire sécher le poisson relativement rapidement, dans de bonnes conditions d'hygiène. « Pendant longtemps, nous avons axé nos formations sur les administrateurs en oubliant les femmes qui sont pourtant sur le terrain. Mais depuis deux ans, nous impliquons les femmes commerçantes car ce sont elles qui conservent et transforment le poisson »108(*).

Par ailleurs, la multiplication de ces types d'actions dans d'autres secteurs tels l'agriculture, aboutira au renforcement des liens qui existent entre agriculteurs et éleveurs. Ce qui permettra d'éradiquer les conflits éleveurs-pasteurs qui minent le développement de ces secteurs.

Maintenant que nous avons terminé avec l'appui de la CEBEVIRHA quelles sont les difficultés qui entravent sont fonctionnement ?

* 102 CEBEVIRHA, Service de Santé Animale, Mars 2011.

* 103cf. Tableau 5 à la page 53.

* 104 Confédération Nationale des Eleveurs de Bovin du Cameroun.

* 105 Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricain.

* 106 Association Des Jeunes Nomades.

* 107 Situé au quartier SONGOLO, dans le quatrième arrondissement de LOANDJILI à Pointe-Noire au Congo.

* 108 Benjamin Dira, Directeur Général de la CEBEVIRHA lors de l'atelier de Pointe-Noire.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle