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La coopération sectorielle en Afrique Centrale: le cas de la CEBEVIRHA ( Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques )

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par Sébastien HEKEBEREYA
Université de Yaoundé II- Soa - Master en relations internationales option: intégration régionale et management des institutions communautaires 2009
  

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VIII. CHOIX THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE

Il conviendra ici de préciser le choix théorique (A), c'est-à-dire la méthode analytique qui permettra de mettre en exergue la réalité choisie, puis la démarche pratique qui sera empruntée pour y parvenir (B).

A. Cadre théorique

La théorie peut être entendue comme un schéma explicatif, c'est-à-dire, un modèle d'analyse, de présentation et de représentation de la réalité. C'est en quelque sorte, une boîte à outil à la disposition de l'analyste, grâce à laquelle il peut proposer une interprétation ou une compréhension de la réalité sous régionale, régionale ou internationale. Selon Karl Popper, « les théories sont des filets dont on se sert pour saisir la réalité »33(*). Pour Marcel Merle, « le détour par la théorie n'est (...) pas une évasion, mais un moyen de mieux appréhender la réalité »34(*).

Pour mieux appréhender la dynamique de la coopération sectorielle en zone CEMAC, coordonnée par la CEBEVIRHA, il importe de faire recours à certaines théories de Relations Internationales telles que l'Institutionnalisme historique, le Fonctionnalisme classique et la Gouvernance.

ü L'institutionnalisme historique

Par définition, l'institutionnalisme est un groupe de théories des relations internationales qui combinent plusieurs approches, du fonctionnalisme et néo-fonctionnalisme à la théorie des régimes ou à la théorie des cartels d'États (State cartel theory). Il met l'accent sur l'étude des «  institutions », dont la définition dépend de la théorie exacte adoptée. Celles-là peuvent en effet englober règles et normes, formelles et informelles, ainsi que les organisations politiques ( État, acteurs privés, ONGs, etc.).

Depuis les années 1980, un certain nombre d'auteurs34(*) ont entrepris d'élaborer une analyse institutionnelle s'inscrivant explicitement dans une perspective historique, et cela à deux points de vue : d'une part, il s'agit de construire une théorie de l'évolution endogène des institutions et, d'autre part, d'utiliser cette théorie pour étudier des phénomènes historiquement bien identifiés. Par exemple le développement de l'économie de marché en Occident ou, de manière plus précise, le développement des échanges impersonnels.

Nous avons retenu cette approche du fait que notre travail se situe dans une perfective essentiellement historique. Elle nous permettra d'expliquer le processus par lequel cette institution naît, fonctionne et continue à exister.

Dans la recherche des actions menées par la CEBEVIRHA au sujet de la coopération sectorielle en Afrique Centrale, cette approche nous servira également de rechercher les éléments pouvant expliquer le processus par lequel cette institution procède pour que les différentes politiques de l'élevage et des pêches s'étendent sur toute l'étendue de la sous-région.

ü Le fonctionnalisme classique

Depuis le début du XIXème siècle, les théories des organisations se sont succédé, chacune correspondant à une conception différente de l'organisation. Ces divers travaux se rattachent à des Ecoles de pensée, qui se sont constituées au fur et à mesure de l'évolution économique et sociale et du développement scientifique. Ces Ecoles s'opposent au niveau même de la définition de ce qu'est une organisation. Toutefois, dans ce domaine, la représentation la plus répandue est celle du fonctionnalisme. Cette perspective qui se veut explicative du fonctionnement des organisations, postule que l'organisation est un système d'activités intégré, orienté par des buts qui permettent de faire des choix de structure, de diviser le travail et de coordonner les tâches afin d'augmenter l'efficacité de l'organisation.

Le fonctionnalisme est une théorie utilisée pour la première fois par Bronislaw Malinowski35(*), et qui est le produit d'un long travail d' observation participante qu'il réalisa dans les îles Trobriand. Pour lui, « le fonctionnalisme suppose donc que toute pratique ait pour fonction de répondre aux besoins des individus. Mais en même temps, c'est toujours la totalité de la société, et non ses éléments séparés, qui répondent aux besoins individuels »36(*). Pour l'anthropologue anglais Alfred Radcliffe Brown, « La fonction d'un usage social particulier, c'est la contribution qu'il apporte à la vie sociale considérée comme l'ensemble du fonctionnement du système social»37(*).

Le fonctionnalisme classique, avec ses présuppositions implicites d'équilibre, d'intégration et de stabilité, a résisté aux attaques et aux critiques des sociologues et des ethnologues qui considèrent le changement, les conflits, les dysfonctionnements comme donnée empirique premier. Les sociologues G. Simmel, Karl Marx et L. A. Coser ont construit des appareils théoriques fondés sur l'hypothèse de contradictions inhérentes à la vie sociale, et certains sociologues ont contesté la validité des interprétations fonctionnalistes au nom de ces contradictions. De même, l'expérience des ethnologues depuis l'école fonctionnaliste a mis l'accent sur les changements affectant les sociétés « primitives » et sur leur dynamique propre, plus que sur leur miraculeux équilibre. Plus que ces débats souvent stériles et presque toujours académiques, il convient d'examiner la capacité heuristique des modèles fonctionnalistes.

Le choix de cette théorie se justifie par le fait qu'il est indispensable d'évaluer le niveau de cette coopération. Elle nous permettra également de traiter la structuration et le mode de fonctionnement de la CEBEVIRHA.

ü La Gouvernance

La gouvernance est une notion parfois controversée, car définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire. Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble recouvrir des thèmes proches du « bien gouverner ». Chez la plupart de ceux qui, dans le secteur public ou privé, emploient ce mot, il désigne avant tout un mouvement de « décentrement » de la réflexion, de la prise de décision, et de l'évaluation, avec une multiplication des lieux et acteurs impliqués dans la décision ou la Co-construction d'un projet. Il renvoie à la mise en place de nouveaux modes de pilotage ou de régulation plus souples et éthiques, fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre différents acteurs et parties prenantes, tant aux échelles locales38(*) que globales39(*) et nord-sud40(*).

On distingue deux principaux types de gouvernance : la gouvernance d'entreprise pour le secteur privé et la gouvernance politique pour la pensée politique et administrative. En gouvernance politique, l'on parle de Gouvernance mondiale ou globale, de Gouvernance locale ou Gouvernance régionale en fonction des échelles de gouvernance abordées. Le cadre analytique de la gouvernance est une méthodologie destinée à comprendre des situations de « gouvernance », lorsque les processus collectifs déterminent des solutions à des problèmes de nature publique et produisent des normes ou des institutions sociales.

Dans L'Etat social de la France, Jean-François Chantaraud présente la gouvernance comme « l'ensemble des règles et méthodes organisant la réflexion, la décision et le contrôle de l'application des décisions au sein d'un corps social »41(*).

La Commission européenne a fait inscrire sa propre notion de gouvernance dans le Livre blanc de la gouvernance européenne42(*). Ainsi, l'expression « gouvernance européenne » désigne les règles, les processus et les comportements qui influent sur l'exercice des pouvoirs au niveau européen, particulièrement du point de vue de l'ouverture, de la participation, de la responsabilité, de l'efficacité et de la cohérence. Ces cinq « principes de la bonne gouvernance » renforcent ceux de subsidiarité et de proportionnalité.

Le premier objectif de la gouvernance est d'apprendre à vivre ensemble et à gérer pacifiquement la maison commune ; d'y assurer les conditions de survie, de paix, d'épanouissement et d'équilibre entre l'humanité et la biosphère.

« La bonne gouvernance est le chemin le plus sûr pour en finir avec la pauvreté et soutenir le développement »43(*). Etant donné que la coopération sectorielle coordonnée par la CEBEVIRHA est une politique publique44(*), cette théorie permettra de faire l'étude des modes de coordination qui sous-tendent les diverses activités de cette organisation et qui en assurent la cohérence.

Ainsi, les théories démontrées, nous passons aux méthodes et techniques de collecte des données.

* 33 Karl Popper, La connaissance objective, Paris, Université de Paris IX Dauphine, 1971.

* 33 (M), Merle, sociologie des Relations Internationales, Paris, Dalloz, 1974, p. 3.

* 34HALL (P), TAYLOR (R), «Political Science and the Three New Institutionalism», Political Studies, vol. 44, 1996, p. 936-957.

* 35Bronislaw Malinowski, Les Argonautes du Pacifique occidental, Gallimard, 1989.

* 36Bronislaw Malinowski, Une théorie scientifique de la culture, Points Seuil, 1970, p. 128.

* 37 Radcliffe (A.B), Structure et fonction dans la société primitive, Points Seuil, 1972.

* 38 LEACH (R), PERCY-SMITH, (J), Local governance in Britain, Lavoisier, 2001, 256p.

* 39 FALK,(R), Humane Governance: Toward a New Global Politics, Ed: Lavoisier, 304p. Mai 1995

* 40Ostrom (E), Governing the Commons, Cambridge, Cambridge University press. 1990.

* 41 Robert Historique de la langue française

* 42Notice rédigée par Manuel De Oliveira Barata, service de traduction, Commissioneuropéenne,http://ec.europa.eu/governance/docs/doc5

* 43Kofi Annan, ancien Secrétaire Général de L'ONU sur les ondes de la radio BBC le 12 mars 2005.

* 44Pour l'Institut des Hautes Etudes en Administration Publique (IDHEAP), institut suisse, les politiques publiques sont « l'ensemble des décisions et des actions prises par des acteurs institutionnels et sociaux en vue de résoudre un problème collectif », cité par Charles GOFFIN, in projet INTERFORM, Université de Pau et des Pays de l'Adour UFR pluridisciplinaire de Bayonne, 2007, p.2.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe