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La gestion du transport urbain : cas du trafic des taxis-motocyclettes dans la ville des cayes. periode 2011-2015

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par Joseph Samuel Sander MONDESIR
Universite Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC) - Licence 2016
  

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Université lblique du Sud Aux Cayes

(IPSAC)

Faculté des Sciences Administratives

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Soutenu le 22 janvier 2016 à l'UPSAC.

Membres du Jury : Prospère DUME, président Pierre Macul DESPIERRE, directeur Clodison METELLUS, lecteur critique.

i

DEDICACE.

A ma mère : Mie-Pricile Pierre-Louis MONDESIR

A mes frère et soeur : Wesly et Ingrid JOSEPH A mon neveu : Hans-Carly JOSEPH

A mes collègues de promotion notamment : Josué LUCIEN, Samuel

ALMEDA et Ricardo PORCENA

A tous(tes) mes amis(es), Je dédie ce document.

ii

REMERCIEMENTS.

Nul ne peut se vanter d'avoir rédigé un mémoire de sortie sans l'aide d'autrui. Ce travail est le résultat de nos efforts intellectuels, de nos interrogations et recherches personnelles, mais aussi des conseils et des idées des autres. Ainsi, nous ne saurions le présenter sans adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à son élaboration.

Nos remerciements vont particulièrement.

> A Dieu, pour cette capacité d'apprendre qu'il a placée en nous.

> A l'Etat haïtien pour avoir mis sur pied cette institution, UPSAC, ci-devant CEST, nous permettant à peu de frais d'atteindre le niveau de premier cycle universitaire.

> A notre mère, Mme Mie-Pricile Pierre-Louis MONDESIR pour avoir contribué à notre formation intellectuelle dès notre enfance jusqu'à aujourd'hui.

> Au professeur Pierre Macul DESPIERRE, notre directeur de recherche, pour ses nobles suggestions et corrections. Son encadrement a été nul autre pareil.

> Au professeur Daniel FÉLIX, pour ses précieuses notions de méthodologie.

> A tous les professeurs de l'Université Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC) qui ont contribué à notre formation.

> A ma soeur Ingrid JOSEPH, pour son appui en logistique.

> A tous ceux qui m'ont soutenu moralement pour la réalisation de ce travail.

Enfin, nous tenons à remercier vivement toutes les personnes qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué à sa réussite

Qu'elles trouvent ici notre sincère reconnaissance.

Nous restons seuls responsables de ce travail et de ses éventuelles imperfections.

iii

RÉSUMÉ.

Le monde entier fait face actuellement à un problème de transport dû à l'urbanisation. Depuis 2008, plus de la moitié de la population mondiale habite en milieu urbain1 et d'ici 2050, ce chiffre passera à près de 70%2. C'est la raison pour laquelle, on assiste à une augmentation de la demande du transport au niveau des villes. Donc, la question de transport représente un maillon fort dans le processus de développement économique et social d'une ville.

En Haïti, notamment aux Cayes, les déplacements effectués par les individus ont généralement pour motifs visites, travail, achats, affaires, etc. La marche à pied et l'usage des voitures et des motocyclettes (privées et publiques) sont bien des moyens utilisés pour se déplacer. Cependant, les taxis-motocyclettes occupent une place non négligeable dans les déplacements des Cayens. Ainsi, le nombre de ces deux roues continuent d'augmenter au fur et à mesure que la mobilité augmente dans la ville.

Nous avons pu comprendre que le transport urbain assuré par les taxis-motocyclettes est une réponse à cette demande croissante de transport individuel et au chômage existant dans le pays. Il n'y a aucun problème à cela. Cependant, très informel, ce secteur engendre des problèmes comme les cas d'accidents et d'insécurité. A travers ce travail nous nous basons sur des théories scientifiques de transport urbain et sur des données de notre enquête afin de répondre à notre question de départ : Comment atténuer les effets négatifs liés à l'activité de taxi-motocyclette au sein de la ville des cayes ?

Mots-clés : Gestion, transport urbain, mobilité et taxi-motocyclette.

1 [UNFPA] United Nations Populations Fund (2007). État de la population mondiale 2007, p.1.

2[IBM] International Business Machine (2010). «SmarterCities», disponible en ligne au www.ibm.com/smarterplanet/ca/en/sustainable_cities/ideas

iv

RAMASE LIDE.

Jounen jodi a, zafè transpò a bay pwoblèm toupatou sou latè, akoz vil yo k'ap vin gen plis moun. Depi 2008, plis pase mwatye moun k'ap viv sou tè a abite zòn lavil3 e bò 2050, etid yo prevwa ap gen plis pase 70%4moun nan mond lan k'ap abite nan zòn sa yo. Se poutèt sa, demann pou deplase anndan vil yo ogmante tou. Donk zafè transpò a tounen yon gwo koze nan wout devlopman ekonomik ak devlopman sosyal yon vil.

Nan peyi dayiti, okay sitou, moun yo deplase pou yo al fè vizit, pou yo al travay, pou yo al regle afè yo, etc. Mache a pye, itilizasyon vwati ak motosiklèt se mwayen sa yo ke moun okay itilize pou deplase. Fòk nou di tou ke taksi-moto yo itil anpil nan sans sa. Konsa, taksi-moto yo kontinye ap ogmante menm jan kantite moun ki bezwen deplase yo ap ogmante nan vil la.

Nou konprann ke transpò iben ke taksi-motosiklèt yo fè se yon repons ak ogmantasyon demann pou deplasman chak grenn moun sa yo epi ak chomaj la ki gen nan peyi a. Pa gen pwoblèm nan sa. Men, aktivite sa a pa gen okenn lòd epi li bay pwoblèm tankou aksidan ak ensekirite. Nan travay sa a, nou chita sou tewori syantifik sou kesyon tranpò iben ak sou rezilta ankèt nou pou nou reponn kesyon rechèch nou ki se: Kòman diminye bagay ki negatif yo ke aktivite taksi-moto a pote nan vil okay?

Mo-kle yo : Jesyon, transpò iben, mobilite ak taxi-motosiklèt.

3 [UNFPA] United Nations Populations Fund, op.cit. p.1.

4 [IBM] International Business Machine (2010), loc.cit.

v

SIGLES.

AMTS : Association des Motocyclistes Taxis du Sud.

CIN : Carte d'Indentification Nationale.

DGI : Direction Générale des Impôts.

HIC : Hôpital Immaculée Conception des Cayes.

IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique.

JORF : Journal Officiel de la République de France.

MA : Membre Actif.

MBJ : Marge Bénéficiaire Journalière.

MBP : Marge Bénéficiaire d'un Propriétaire.

MTPTC : Ministère des Travaux Publics Transport et Communication.

NIF : Numéro d'Identité Fiscale.

OAVCT : L'office d'Assurance des Véhicules Contre Tiers.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

PNH : Police Nationale d'Haïti.

PR : Prix de Revient.

PV : Pouvoirs Publics.

RGPH : Recensement Général de la Population Haïtienne.

SCCV : Service de la Circulation et de Contrôle des Véhicules.

SPDJ : Section Départementale de la Police Judiciaire.

SWOT : Strengths Weaknesses Opportunities and Threats.

TM : Taxi-motocyclette.

vi

INTRODUCTION.

A. Objet d'étude: Etude sur la gestion du transport urbain assuré par les taxis-motocyclettes dans la ville des Cayes.

La population totale haïtienne est estimée à partir des résultats annuels des projections globales réalisées pour la période comprise entre 2000 et 2015 à plus de 10 413 211 personnes dont 51.8% de femmes (IHSI 2012)5. Les jeunes âgés de moins de 21 ans composent plus de la moitié de la population haïtienne (IHSI 2012)6. Plus d'un tiers de ces jeunes sont au chômage (Banque Mondiale) et ceux qui travaillent se trouvent en majorité avec des emplois intermittents, précaires et faiblement rémunérés dans le secteur informel sans aucune protection sociale. De nos jours, presque partout dans le monde, hommes et femmes profitent énormément des avantages qu'offre l'économie de marché comme par exemple : « la libre concurrence » où chacun peut prendre l'initiative d'ouvrir sa propre entreprise. C'est ainsi qu'on assiste à l'émergence de certaines activités économiques individuelles telle que le taxi-moto. En tant que gestionnaire, nous ne saurions négliger le caractère économique de cette activité de transport aux Cayes, assuré par ces motards, que nous qualifions d'informelle dès le commencement.

Le concept d'«économie informelle» a été introduit dans l'économie pour la première fois7 par l'anthropologue Keith Hart en 1971 et est entendu comme l'opposé d' « officiel; enregistré ». Les activités économiques considérées comme informelles sont celles caractérisées par la petite taille et le non respect de la loi8. Dans la plupart des pays en développement, notamment en Haïti, les activités informelles jouent un rôle prédominant dans l'économie. A titre d'exemples de ces activités dans le pays, nous pouvons citer : les vendeurs de recharge téléphonique, les vendeurs (ambulants) d'eau en sachet et en détail, les cireurs de bottes, les restaurateurs en plein-air, plu connus sous le nom de : « Chen janbe, anbadra, etc. » et les taxis-motocyclettes qui constituent notre objet d'étude.

5 [IHSI 2012]Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique, Direction des Statistiques Démographiques et Sociales (DSDS). 6Ibidem

7SAVANE I., »l'informel c'est la vie», in Africaonline, [en ligne] ; [reference du 22 février 2011], disponible sur http : www.Africaonline.co.ci/Africaonline/Infos/fratmat/9697éco2html

8Lautier, B. (2004). L'économie informelle dans le tiers-monde, nouvelle edition, Paris, La Découverte.

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A la question pourquoi tant d'entrepreneurs dans les pays en développement, les économistes9Barnejee et Duflo (2007) répondent : parce qu'ils sont pauvres, les entrepreneurs pauvres ont de compétences et disposent de peu de capital (financier et technique). Parce qu'ils sont peu éduqués, contrairement à ce que pense Karnani10, ils ne peuvent que s'auto-employer. Là encore, ce n'est pas le problème. En 2010, 57,1% des emplois en Haïti sont informels11 et ces emplois se retrouvent surtout en milieu urbain, selon l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique. Tenant compte du poids du secteur informel dans l'économie haïtienne, il est donc important pour que l'Etat haïtien commence à formaliser l'informel. D'où, une première nécessité de structurer l'activité informelle du trafic des taxis-motocyclettes aux Cayes qui répond à des besoins directs d'une population au chômage.

B. Raisons justifiant le choix du thème.

Les raisons qui nous portent à faire choix de ce thème sont d'ordre personnel, scientifique et

académique.

? Raison d'ordre personnel.

Nous constatons que le secteur transport est livré à lui-même. C'est pour nous une

occasion de nous faire entendre dans le but d'améliorer l'état actuel des choses. En tant que Cayen, nous nous sommes dit pourquoi ne pas contribuer à l'avancement de cette ville dont nous sommes si fiers.

? Raison d'ordre scientifique.

Nous voulons aussi, à travers ce travail, apporter notre contribution dans la littérature

scientifique sur la question du transport en Haïti, étant donné que la documentation scientifique haïtienne dans le domaine du transport n'est pas abondante.

? Raison d'ordre académique.

La rédaction du mémoire est la dernière exigence pour l'obtention du grade de licencié

en Sciences Administratives à l'Université Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC). Nous déployons ce dernier effort pour avoir droit à notre licence en gestion des affaires

9Barnejee, A. V. et Duflo, E. (2007). «The Economic Lives of the Poor», The Journal of Economic Perspectives, vol.21, 1: 4-34.

10Karnani, Aneel G. (2008). `'Employment, not microcredit, is the solution», The Journal of Corporate Citizenship, vol. 32, pp. 23-55.

11 [IHSI] Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique : Enquête sur l'Emploi et l'Économie Informelle publiée en Juillet 2010.

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C. Problématique de recherche.

L'un des facteurs qui détermine le développement économique, social et urbain de la ville c'est le transport urbain car, il constitue un auxiliaire entre les activités professionnelles, de loisirs et de production. Tout comme le sang humain qui sert à alimenter le corps, le transport constitue le sang qui irrigue une agglomération en assurant la liaison entre les différents quartiers. Pour ainsi dire, l'économie locale et régionale dépend en grande partie du transport. Ce dernier peut même contribuer au développement du tourisme car il participe de son côté à l'esthétique de la ville Donc, la question de transport, surtout au niveau des villes est d'une importance capitale car il fait partie des dépenses quotidiennes des ménages tout comme l'habillement, les soins médicaux, les loisirs et culture, les équipements ménagers qui absorbent une bonne partie du budget des ménages. Comme dans la plupart des pays du monde, Haïti en particulier, le transport s'effectue sur les voies : terrestre, maritime et aérienne. Cependant, pour le transport en commun la voie terrestre est la plus utilisée dans notre cas.

A cause du faible pouvoir d'achat des gens, circuler en privé en Haïti est comme un luxe réservé aux gens plus ou moins aisés dans cette société. Pourtant, la question du transport public est un peu négligée par les autorités. Les passagers sont parfois obligés de s'entasser comme des sardines dans des routes pitoyables et même dans des carcasses roulantes. Malgré une certaine amélioration enregistrée au niveau des conditions de transport dans les grandes villes, nous pouvons dire que : « fòk ou gen fyèl12 » pour voyager en Haïti.

Le plus souvent, les autorités concernées prennent des mesures tardives à la suite d'un accident qui révolte la conscience humaine. Mais, ce ne sont que des mesures provisoires puisque peu de temps après, il n'est pas étonnant qu'un autre accident se reproduise en raisons des mêmes circonstances.

Parlant de transport public en Haïti, nous faisons référence principalement aux camionnettes appelées : « tap tap », aux bus et aux taxis-motocyclettes. Mais dans cette étude, nous allons nous focaliser sur ces derniers.

12Thème créole qui traduit: « il faut avoir du courage.»

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Près de nous, Aux Cayes, face à la précarité croissante de la situation économique, certains, voulant échapper au chômage, s'adonnent à des activités de taxi-moto. En tout cas, la raison c'est généralement pour se nourrir, éduquer les enfants, payer le loyer, etc. Aussi, en raison de la non structuration du secteur agricole, des gens laissent la campagne, vendent parfois leurs terres, leurs boeufs pour venir se lancer dans le transport à travers les villes. C'est ainsi que nous pouvons même constater une augmentation de ces chauffeurs de taxi-motocyclettes au cours de cette dernière décennie. Ceci dit, n' importe qui peut être chauffeur de taxi en un rien de temps. Il suffit juste d'avoir une motocyclette, de faire le tour de la place d'armes pendant une journée et l'on est déjà opérationnel. Donc, il n'y a aucun contrôle sur la prolifération des taxis-motos au sein de la ville, ce qui engendre notamment plus d'insécurité et plus de cas d'accidents. Nous nous demandons si les pouvoirs publics peuvent dire combien de taxi-moto qui fonctionne dans la ville.

C'est pourquoi, nous pensons que ce secteur d'activité sous étude mérite une attention particulière car la situation dans laquelle ce secteur évolue est, pour nous, un peu critique. Est-il normal que ces motards sont très peu identifiés ? En ce sens, comment la police nationale pourrait-il sécuriser la ville en ayant si peu d'information et de contrôle sur ces motards dont le nombre va croissant ?

La ville des Cayes est réputée pour sa plage, gelée, ses sites touristiques, son foire « Haïti verte », organisée chaque premier mai et pour son jardin botanique. Tout récemment en 2012, le gouvernement a pris la décision d'y organiser le carnaval national. Actuellement, on parle de nouveaux projets pour la ville tels que : centre sportif et aéroport international. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a détruit Port-au-Prince, Les Cayes devient de plus en plus ouvert au reste du pays. Mais, comment un touriste, par exemple, pourrait-il se fier à ces genres de chauffeurs de taxi pour se déplacer surtout avec le phénomène du kidnapping ? Tout ceci constitue une entrave au développement économique et sociale de la ville. Pour ainsi dire, le secteur est très peu structuré et pour cela, est perçu comme informel à travers notre étude. Dans le contexte actuel et aussi prospectif nous nous inquiétons beaucoup sur le devenir de ce secteur au sein de la ville et des problèmes qui peuvent bien accompagner son

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développement.De nos jours, plus précisément après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, nos dirigeants parlent à tort et à travers de la reconstruction physique, sociale et économique d'Haïti. Or toute société, pour connaître de véritable succès tant sur le plan social que sur le plan économique doit être projetée et planifiée. Selon Bonello : « La ville est faite de projets successifs qui se corrigent progressivement »13. Il doit toujours y avoir de visions continues pour une ville. Il faut toujours impliquer l'inachevé, repenser un projet à partir de nouvelles données. En d'autres mots, il faut construire la ville à partir d'une vision prospective. Ainsi, une meilleure gestion du secteur transport peut particulièrement donner une autre image esthétique à la troisième ville de la République d'Haïti.

Donc, dans un tel contexte, où l'activité de taxi-moto, bien que génératrice de valeurs est source d'insécurité et génère beaucoup de cas d'accidents dans la ville, nous arrivons à notre question de recherche : comment atténuer les effets négatifs liés à cette activité afin que les citoyens puissent circuler en toute quiétude sur les routes ?

C'est donc à juste titre que cette étude est intitulée «La gestion du transport urbain : cas du trafic des taxis-motocyclettes dans la ville des Cayes. Période 2011-2015 ». Pour ce faire, nous allons entreprendre le diagnostic de la situation actuelle des taxis-motos dans le transport au sein de la ville des Cayes, exposer les différents problèmes auxquels confronte le secteur et ensuite faire des propositions.

D. Hypothèse de recherche.

En présence d'une augmentation des chauffeurs de taxis-motos dans la ville des Cayes, l'une des solutions efficaces serait la structuration de cette activité par les pouvoirs publics. Ainsi, l'hypothèse assortie au présent travail stipule que l'encadrement des motocyclistes notamment les chauffeurs de taxis contribuera à augmenter la sécurité routière et la sécurité physique des Cayens.

13 Y.-H Bonello, La ville, PUF, Paris 1996, p.34, coll. Que sais-je?

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E. Revue de littérature.

Il ne nous a pas été facile de trouver une documentation appropriée pour notre travail de recherche car, dans le contexte haïtien malheureusement, la question du transport public urbain plus précisément celle des taxis-motos face à l'économie et au développement d'Haïti est abordée superficiellement. Nous avons eu recours à la littérature étrangère qui, dans le domaine, possède une riche documentation. Ainsi nous avons passé en revue des textes à caractères théoriques traitant des aspects du transport public liés à la ville, à l'économie et à l'urbanisation.

BONELLO Yves-Henri, dans son ouvrage « LA VILLE » montre qu'en dehors de l'habitat, l'emploi, le commerce et les activités culturelles, les transports sont aussi comptés parmi les facteurs d'équilibre de la ville. Ils assurent la mobilité qui est au centre de la question urbaine et au coeur du processus d'urbanisation. Une mobilité qui prend une double forme: « les déplacements dans la ville liés à la division des tâches et les migrations liées aux cycles de la vie et à la vie socioprofessionnelle »14.

MERLIN Pierre, dans son livre « Les Transports Parisiens » présente les moyens de transport comme un corollaire du développement de la ville et un élément de cohérence entre les différents facteurs de ce développement dont l'essor industriel en est le principal. «En l'absence des moyens de transport, affirme-t-il, au lieu d'être une métropole Paris serait devenu une juxtaposition de quartiers sans lien ni hiérarchie »15

De son côté, Mario Polèse dans son oeuvre « Economie urbaine et régionale (Logique spatiale des mutations économiques)16», publié en 1994, fait ressortir l'importance des moyens de transport urbain par rapport à l'interaction spatiale et l'interaction sociale. Ces deux interactions sont sensibles à la distance et de ce fait impliquent des coûts de transport qui sont explicables par les coûts de communication de l'information, par les coûts de déplacements des personnes et par les coûts de transport des marchandises. Tous sont assumés par le

14 Y. Bonello, La ville, Presses Universitaire de France, Paris 1996, p.63 collection Que sais-je?

15 P. Merlin, Les transports parisiens (Etudes de géographie économique et sociale), Robbert Laffont, Paris, 1967, p.76

16Mario Polèse, Economie Urbaine et Régionale (Logique spatiale des mutations économiques), Economica, Paris, 1994, p.39

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consommateur sous forme de déplacements, ou par le producteur sous forme de coûts réels de transport et de distribution. Donc, dans leurs échanges économiques et leurs contacts interpersonnels, les hommes franchissent une distance qui comporte un ensemble de coûts dont le coût d'option du temps consacré aux transports.

L'analyse de l'ensemble de ces oeuvres nous permet de dégager des approches différentes mais complémentaires sur le transport urbain et de comprendre l'importance du transport au sein d'une société. Riches en méthodologie et en théorie, ces oeuvres nous ont beaucoup éclairé. Elles serviront à conceptualiser les argumentations qui seront élaborées dans le cadre de notre démarche.

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F. Méthodologie de la recherche17.

Nous situons la démarche de notre recherche dans un cadre scientifique du transport urbain. Pour réaliser ce travail, nous avons privilégié la recherche documentaire. Nous avons utilisé les statistiques de l'Hôpital Immaculé Conception (HIC) des Cayes et celles de la Police Nationale pour pouvoir faire le point sur le nombre de cas d'accidents par mois ou par année. Nous avons fait aussi des entretiens exploratoires formels auprès d'une association de taxis-moto (AMTS). Ensuite, par la méthode d'interviews directes semi-structurées qui consistent en une forme de dialogue établi avec des chauffeurs de taxis, nous avons recueilli certaines informations. Les données collectées auprès des chauffeurs de taxis-motos ont été utilisées pour faire le point sur leur fonctionnement. Nous avons aussi mené une enquête auprès des distributeurs de motocyclettes de la ville des Cayes afin d'avoir une idée sur la quantité de motocyclettes qui peuvent être vendues au cours d'une année. Enfin, nous avons interrogé une trentaine de taxi-motocycliste (15 syndiqués et 15 non-syndiqués) en ce qui concerne leur implication dans des cas d'accidents au cours de l'année 2015 afin de vérifier notre hypothèse.

? Choix de l'échantillon.

Notre étude basée sur l'enquête de terrain admet à quelque degré que ce soit des limitations comme toute recherche scientifique. Il faut dire que ce travail dont l'enquête a été faite sur un échantillon de 50 chauffeurs de taxis-motocyclettes devrait tenir compte d'un échantillon de plus grande taille. Cependant, des contraintes d'ordre logistique nous empêchent de satisfaire ces exigences. L'absence de littérature sur ce secteur d'activité aux Cayes, constitue aussi un handicap. Mais malgré cette faiblesse, l'approche méthodologique que nous adoptons constitue la seule piste pouvant nous permettre d'atteindre les objectifs poursuivis par ce travail et cerner le thème sous étude en nous basant aussi sur des théories scientifiques du transport urbain. Donc, les résultats constituent une tendance révélatrice de la population étudiée.

17 FELIX, D., notes de cours de méthodologie du mémoire, Université Publique du Sud Aux Cayes, 2012.

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? Enquête exploratoire.

Cette enquête nous a permis d'avoir une idée globale dans le domaine du transport dans la ville des Cayes. Des observations ont été faites particulièrement sur les motards. Du coup, nous avons exploré les enjeux du transport dans la ville. Elle nous a permis d'entrer en contact direct avec notre population d'étude.

? Elaboration du questionnaire d'enquête.

Dans un premier temps, nous avons élaboré un questionnaire d'enquête qui se base sur le mode de fonctionnement des taxis-motocyclistes dans la ville des Cayes (annexe I). Ce questionnaire, reparti en deux colonnes, comprend 20 questions qui renseignent sur l'activité de taxi-moto à partir d'un échantillon de 50 chauffeurs. Ainsi, nous avons particulièrement mis l'accent sur les questions qui renseignent sur leur comportement face aux feux de circulation routière, leur revenu journalier, leur niveau d'éducation, leur activité avant de devenir chauffeur de taxi, le port des casques, les plaques et assurance et sur la question d'insécurité. En suite, nous avons aussi élaboré un deuxième questionnaire portant sur la vente des distributeurs de motocyclettes dans la ville des Cayes.

? Collecte et traitement des données.

L'enquête de terrain a été réalisée du 3 avril 2014 au 15 décembre 2015. Au cours de cette période, nous avons été aussi au Service de Circulation de la PNH, à l'Hôpital général des Cayes (HIC), à l'Office d'Assurance des Véhicules Contre-Tiers (OAVCT), au ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), au Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), à l'ONU-habitat, à la mairie des Cayes et chez les distributeurs de motocyclettes pour la cueillette des informations. Les données recueillies ont été d'abord classées dans un fichier Excel afin de faciliter leurs suivis. Puis elles ont été présentées sous forme de tableaux et analysées avec soin afin de faire des propositions appropriées.

? Limitation de la zone d'étude.

Ce travail aborde le problème de transport urbain assuré par les taxis-motocyclistes dans la ville des Cayes. Les résultats et les propositions de l'étude ne concernent que cette ville.

9

G. Présentation et justification des différents chapitres.

Notre travail est divisé en deux parties structurées autour de cinq chapitres. ? La Première partie réunit les trois premiers chapitres.

Le premier chapitre, cadre conceptuel et théorique, consiste à présenter les différents concepts utilisés au cours de notre travail afin d'éviter toute mésinterprétation. Ce chapitre est aussi écrit pour énoncer les fondements théoriques sur lesquels repose ce travail.

Dans le second chapitre, brève présentation de la ville des Cayes, nous présentons le cadre physique, le cadre géographique, le cadre économique et social et le cadre institutionnel de la ville des Cayes. La rédaction de ce chapitre permet au lecteur d'avoir une meilleure connaissance de l'espace sur lequel porte l'étude.

Le troisième chapitre, diagnostic du transport dans la ville des Cayes, présente une vue d'ensemble sur le mode de transport dans la ville des Cayes notamment, le transport privé, le transport public et le transport par taxi-moto avec ses avantages et ses inconvénients.

? La deuxième partie comprend les deux derniers chapitres (IV et V) de notre travail.

Le quatrième chapitre, Etude comparée du modèle de la France au modèle d'Haïti, expose une brève parallèle de la réglementation du transport par taxi-motocyclette dans ces deux pays. La présentation de cette parallèle nous sert d'inspiration pour la formulation des principales propositions.

Enfin, c'est au niveau du dernier chapitre, présentation et analyse des résultats, que nous allons pouvoir discuter des résultats de notre travail et faire des propositions visant à améliorer la situation du transport urbain aux Cayes, notamment le trafic des taxis-motocyclettes.

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PREMIÈRE PARTIE

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon