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Déterminants des disparités régionales en matière de scolarisation des enfants au Tchad

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par Hervé NOUBADIGNIM Ronelyambaye
Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) /Université de Yaoundé II - Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Démographie (DESSD) 2005
  

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Conclusion partielle :

Ce chapitre avait pour objectif de présenter brièvement le contexte de l'étude. Après avoir présenté certaines caractéristiques générales du pays, nous avons décrit le système éducatif tchadien et donné la justification de l'étude. La principale conclusion qu'on peut tirer au terme de ce premier chapitre est que le Tchad est un pays très pauvre et situé au coeur du continent africain. Le niveau de développement socio-économique reste faible et le niveau d'instruction observé dans le pays en est le reflet. Tout ceci a pour conséquence l'aggravation des problèmes relatifs à l'éducation des enfants.

CHAPITRE II 

CADRE THÉORIQUE DE L'ÉTUDE

Dans ce chapitre, nous allons élaborer le cadre théorique qui va servir de base à notre étude. Dans un premier temps il s'agira de présenter la revue de la littérature relative aux disparités régionales et entre sexes en matière d'éducation. Après cette revue de la littérature, nous formulerons les hypothèses qui vont sous-tendre cette étude. Avant de terminer, nous schématiserons les relations entre les concepts contenus dans ces hypothèses.

1) REVUE DE LA LITTÉRATURE

Nous nous proposons d'examiner les différents facteurs liés à la scolarisation des enfants en général et ceux relatifs aux inégalités en matière de scolarisation des enfants en Afrique subsaharienne en particulier.

La problématique de la scolarisation revêt en général deux aspects : l'offre et la demande scolaires. L'offre scolaire est le produit des politiques. La demande scolaire est le produit d'un ensemble de facteurs (scolaires, économiques, sociaux, démographiques, religieux, culturels), que les individus et les groupes prennent en compte, directement ou indirectement consciemment ou non, dans leurs pratiques de scolarisation ; ces facteurs conditionnent ainsi la mise à l'école, l'itinéraire scolaire et la durée de la scolarité (Pilon et Yaro, 2001 :8).

Quatre principales approches permettent d'appréhender les problèmes liés à la scolarisation dans les pays en voie de développement (l'approche institutionnelle, l'approche socioculturelle, l'approche socio-économique et l'approche socio-démographique).

1.1) approche institutionnelle

Elle repose plus sur l'offre scolaire que sur la demande d'éducation et intègre des éléments comme la capacité d'accueil des établissements scolaires, leur nombre, la quantité et la qualité des enseignants et des enseignements, etc. C'est par ces différents facteurs que cette approche explique les écarts observés entre certaines catégories sociales et régions.

Pour expliquer la sous-scolarisation dans certaines régions on évoque comme causes entre autres :

- les contenus des enseignements ;

- les méthodes ;

- les compétences des enseignants ;

- l'éloignement de l'école ;

- le nombre limité d'établissements scolaires ;

- la qualité médiocre de l'enseignement et apparemment sans rapport avec la vie réelle ;

- les coûts élevés de la scolarité ;

- les faibles perspectives d'emploi pour les diplômés ;

- etc.

Quant à la faible scolarisation des filles, elle résulterait grandement des curricula (contenus, valeurs, compétences, organisations et gestion du temps et de l'espace) des écoles publiques qui ne prendraient pas suffisamment en compte les attentes des parents.

Pour Djarma et Tolmbaye (1995), la décision de la fréquentation scolaire des filles émane des familles. Cette décision est conditionnée au niveau des parents par :

- le désir et la capacité à prendre en charge les coûts directs qui sont liés aux frais de scolarité (écolage, cotisations mensuelles, fournitures scolaires, participation aux constructions...) ;

- le désir et la capacité à supporter les coûts indirects appelés coûts d'opportunités (ou encore manque à gagner) ;

- l'espérance d'un revenu à l'issue de la scolarisation des filles ;

- leurs appréciations des facteurs internes du système.

Les écoles sont souvent concentrées dans les villes et zones où résident les familles riches et cela empêche ceux qui sont éloignées de ces centres de fréquenter. En plus de cela l'inadéquation entre les attentes des parents et le sort réservé aux enfants sortis diplômés du système constitue une source de découragement, de perte de confiance des parents vis-à-vis de l'école, ce qui freine leur élan à en scolariser d'autres. L'école facteur de mobilité sociale mais aussi de reproduction des classes sociales apparaît aux yeux des parents comme un moyen d'accès aux statuts sociaux supérieurs. Mais dès qu'elle cesse de jouer ce rôle, elle ne fait plus partie des priorités des parents.

Au Tchad, l'arrêt par le gouvernement des recrutements systématiques des diplômés dans la fonction publique dans les années 1990 a amené certains chefs de ménages à cesser de scolariser les filles et certains élèves à abandonner l'école pour se lancer dans la vie active. Car pour ces derniers, il est difficile de rattraper les autres -qui exercent déjà dans le secteur informel ou dans l'agriculture- après avoir passé tout son temps à étudier pour ne rien gagner en fin de compte.

En Amérique latine, les inégalités du niveau d'études sont attribuées à l'inefficacité de l'école publique, dont les pauvres sont tributaires, et à la part relativement faible du budget consacré à l'enseignement primaire et secondaire, dont les pauvres tirent généralement le plus de profit. Même quand l'Etat consacre suffisamment de ressources pour améliorer l'accès des pauvres à l'éducation, il arrive que les services fassent défaut (Bilo'o, 2004 :26).

La littérature révèle également que, même lorsque l'éducation a fait l'objet d'une réforme, la formation des enseignants a souvent été négligée et seul un faible pourcentage de l'appui financier a été affecté à la formation avant l'entrée en service ou en cours d'emploi. Le manque de personnel enseignant au Tchad était si considérable en 2000 à tel point que les solutions de rechange telles que la multiplication des classes multigrades étaient devenues un impératif pour l'amélioration de l'offre scolaire en milieu rural. Durant l'année scolaire 2000/2001, les classes multigrades à deux niveaux représentaient 34% des classes dans le secteur public, 10,7% dans le secteur privé et 55,68% dans le secteur communautaire (MEN, 2003 : 33).

1.2) approche socioculturelle

Elle est basée sur la perception et la valeur que les parents ont non seulement de l'éducation des enfants mais aussi du rôle de ceux-ci. La littérature sur la demande d'éducation fait souvent référence à des facteurs socioculturels, en particulier la religion et l'ethnie pour expliquer les réticences observées en matière de scolarisation des enfants.

La prééminence de certaines données sociales, comme les différences de statut et de rôle selon les sexes, entre notamment dans l'explication de la sous-scolarisation des filles. Si la sélection des enfants à scolariser est dictée par des considérations économiques, le fait qu'il se fasse au détriment des filles relève davantage de considérations socioculturelles. Les traditions africaines relatives au mariage et à la fécondité jouent fortement en faveur de la non-scolarisation des filles.

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