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Représentations sociales et itinéraires thérapeutiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans le district de santé de guéré (région de l?extrême-nord Cameroun)

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par Nicodeme VOUDINA
UCAC Yaounde - Master en santé publique - nutrition 2010
  

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Source:district de santé de Guéré(année 2011)

Eu à cet égard, le gouvernement camerounais à travers le Ministère de la Santé Publique, avec l'appui des organismes partenaires (UNICEF, PAM, HCR, HKI), a depuis 2007 mis en place le programme de prise en charge communautaire de la malnutrition aiguë.

Les événements politiques survenus au Tchad en février 2008 ont entrainé un afflux des refugiés Tchadiens au Cameroun, particulièrement dans le département du Logone et Chari dans l'Extrême Nord, fragilisant davantage la situation. Pour répondre à cette urgence, en vue de la prise en charge nutritionnelle des enfants, l'approche «Community Management of Acute Malnutrition » a été adoptée avec la mise en place de 34 centres de nutrition supplémentaire et de 4 centres de nutrition thérapeutique. Ces centres ont pris en charge près de 3000 enfants malnutris aiguë réfugiés et camerounais dont 35% ont guéri en 2008. Cette composante «curative» a été renforcée par la suite, à partir de septembre 2008, par une composante préventive ayant pour socle les Actions Essentielles en nutrition, par le Gouvernement du Cameroun, UNICEF et HKI.

Ce programme a pour objectifs généraux de réduire le taux de la malnutrition aiguë dans deux régions où la prévalence de la malnutrition est de 14,2%, dans l'Extrême- Nord et 15,2% dans le Nord représente presque le double de la prévalence nationale (7,2%). Hors, selon les normes humanitaires, lorsque la prévalence est supérieure à 10%, la situation nutritionnelle est sérieuse et à 14%, elle a atteint le seuil d'urgence; la malnutrition étant la résultante d'un ensemble de facteurs complexes en relation entre eux. Les pratiques d'allaitement maternel inappropriés et non conformes (selon l'OMS/UNICEF/MINSANTE) ainsi que la qualité et la quantité insuffisante des aliments de complément ont été identifiés comme des facteurs favorisant la malnutrition infantile dans ces deux régions (MICS, 2006; MINSANTE, 2010).

Entre 6 et 8 mois, près de 80% d'enfants dans l'Extrême Nord reçoivent un aliment de complément contre 72,8% dans le Nord. Par ailleurs, la proportion d'enfants de 6 à 23 mois ayant reçu une alimentation diversifiée est de 43,9% (Extrême Nord : 48,4% ; Nord : 35,9%). Seulement 35,3% d'enfants âgés de 6 à 23 mois dans les deux régions reçoivent une alimentation de complément acceptable.

1.2. JUSTIFICATION DE L'ETUDE

La conduite de cette étude est fondée sur un certain nombre de motivations personnelles et scientifiques.

Ø Les raisons personnelles:

Notre expérience professionnelle dans le district de santé de Guéré nous a permis d'être témoins des souffrances et des décès dus à la malnutrition d'un nombre important d'enfants. Nous avons donc décidé de mieux comprendre ce problème en espérant que les aboutissements de notre recherche pourront contribuer à mieux le contrôler.

Ø Les raisons scientifiques:

Malgré une production alimentaire assez importante auCameroun, l'état nutritionnel des populations en général et celui des groupes vulnérables en particulier, ces derniers composés particulièrement des femmes enceintes et allaitantes et des enfants d'âge préscolaire, s'est dégradé au cours de la dernière décennie (MINSANTE/UNICEF, 2007). La prévalence de la malnutrition sous toutes ces formes n'a cessé relativement de croître depuis lors. Des dix régions du Cameroun où se vit cette situation alarmante, le district de santé de Guéré est la zone du Cameroun Septentrional la plus touchée. Ses trois départements supportent à eux seuls plus de 50% du poids de la malnutrition à l'Extrême Nord Cameroun. Il en résulte dans ces localités les taux de mortalité plus élevés au Cameroun (MINSANTE, 2010). Parmi les causes pouvant expliquer cette situation, les indicateurs des pratiques alimentaires et nutritionnelles sont les plus bas du pays.

Le choix du terme de notre étude a été orienté par l'acuité du problème de la malnutrition surtout infantile au Cameroun en général et dans ce diocèse en particulier. Nous avons aussi été motivés par la rareté d'étude traitant de la malnutrition au Cameroun, en particulier dans la région de l'Extrême- Nord. Nous nourrissions l'ambition de contribuer modestement d'une part à enrichir les études existantes, d'autre part à améliorer la mise en oeuvre et efficacité des Actions Essentielles en Nutrition (AEN).

Ensuite, la malnutrition a fait l'objet de plusieurs recherches.Nous citerons en ici quelques unes : d'abord en 2009, Patrice Tanang a mené une les facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans dans cette partie du pays tout comme Yvant Nguetimo qui lui aussi en 2011 s'est attardé sur les pratiques alimentaires et la malnutrition chez les enfants. Enfin Igor de Garine qui a, en 1985 réalisé une étude sur l'alimentation et ses aspects sociaux. Tous ont été unanimes que la malnutrition a un lien avec le niveau de vie des ménages, le niveau d'éducation des parents de l'enfant, le sexe de l'enfant, l'âge de l'enfant. Quant à nous, nous avons jugé opportun d'explorer les pistes thérapeutiques et les représentations sociales de la malnutrition.

Enfin, deux des dix premières causes de consultation dans les formations sanitaires du district de santé de Guéré notamment le paludisme et le VIH/SIDA bénéficient déjà de la couverture d'un programme entier de lutte contre le paludisme et le VIH/SIDA. Notre étude, de par son originalité pourrait peut être se constituer un lobbying pour qu'un programme national de lutte contre la malnutrition puisse aussi naitre pour le bonheur des enfants.

En conséquence, il faut une recherche participative en vue d'approfondir les approches socio culturelles et les savoirs thérapeutiques de la malnutrition d'une part et, d'autre part de contribuer à une meilleure analyse et à une bonne compréhension des mécanismes de chacune de ces causes. Elle pourrait aussi nous permettre de concevoir et de formuler de manière pertinente des messages éducatifs adéquats. C'est dans ce cadre que la présente étude a été menée.

1.3. PROBLEME

Le Gouvernement Camerounais dans ses efforts pour améliorer la santé et surtout le bien-être des populations et particulièrement celui des groupes vulnérables que sont les femmes et les enfants s'est engagé à travers le document de la Stratégie Sectorielle de la Santé (SSS) à réduire d'ici 2015 de deux tiers (2/3) la mortalité des enfants de moins de cinq ans, de trois quarts (3/4) la maternité maternelle et de moitié la proportion des personnes souffrant de la faim. Ces objectifs du Cameroun rejoignent les OMD que sont les Etats dans le cadre des Nations Unies (ONU).

Selon Ann M. Veneman

«La réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, l'abaissement de la mortalité infantile et la réalisation de tous les autres Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) concernant la santé et l'éducation sont largement tributaires des progrès en matière de nutrition. Si l'on ne vient pas à bout de la malnutrition, il sera difficile d'atteindre les autres OMD

Les recommandations de l'OMS, de l'UNICEF et du MINSANTE en ce qui concerne l'allaitement maternel et l'alimentation de complément visent de manière globale à assurer la survie et le développement normal de l'enfant. Si ces recommandations étaient respectées, la nation en tirerait grand profit. Elles contribueraient grandement à éviter la malnutrition et bien d'autres problèmes de santé auxquels sont exposés les jeunes enfants. Ce qui permettrait de réduire la mortalité infantile.

A quatre ans de l'atteinte des OMD, la situation des indicateurs de mortalité infantile et maternel ; et de malnutrition reste encore alarmante pour le Cameroun en général et pour les régions septentrionales en particulier. Les indicateurs liés aux pratiques alimentaires quant à eux demeurent assez bas.

Il nous semble opportun et pertinent de renforcer et d'améliorer les solutions mises en oeuvre sur le terrain pour éradiquer la malnutrition. La mise en exergue des représentations sociales et les itinéraires thérapeutiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans le district de santé de Guéré devient fondamentale si l'on veut agir sur les facteurs de risque de la malnutrition et éviter que d'autres enfants n'en soient affectés.

C'est dans cette perspective que s'inscrit cette étude. Le lien étroit entre la survenue précoce de la malnutrition infantile et les pratiques d'allaitement maternel et d'alimentation de complément adéquates des nourrissons et des jeunes étant avéré, cette étude cherche à appréhender les idées qui motivent ces pratiques afin d'améliorer la promotion de la nutrition de la mère et de l'enfant dans le cadre des Actions Essentielles en Nutrition (AEN) mises sur pied depuis 2008. Ceci contribuera à améliorer la santé de cette population vulnérable et de faire reculer la malnutrition au Cameroun en général et dans ces régions en particulier.

1.4. PROBLEMATIQUE

De nombreux facteurs et maladies se conjuguent pour accroitre la mortalité des enfants au-delà des impacts individuels. La malnutrition est responsable d'une part importante des décès d'enfants, directement ou indirectement (comme cofacteur aggravant d'autres pathologies), d'une forte morbidité et de séquelles touchant tous les aspects de développement (Simondon et al. 1989 ; WHO Working Group, 1986). Chaque année, la dénutrition contribue au décès d'environ 5,6 millions d'enfants de moins de cinq ans. Un enfant de moins de cinq ans sur quatre- soit 146 millions d'enfants dans le monde en développement - présente une insuffisance pondérale par rapport à son âge (UNICEF, 2006) : ce qui augmente son risque de décès prématuré. D'après la même source, la dénutrition est la cause sous-jacente d'environ 53% des décès d'enfants de moins de cinq ans. Elle affecte durablement le potentiel de vie des individus et des communautés, le développement social et économique en pâtit ainsi que le développement intellectuel des individus. Il s'agit là, de la spirale infernale dans laquelle beaucoup de pays africains se trouvent confrontés.

La malnutrition infantile provient rarement d'un seul niveau d'explication à l'exclusion des autres, mais d'une imbrication de facteurs en résonance les uns par rapport aux autres. Si on veut réduire donc la mortalité infantile, il est nécessaire d'en comprendre d'abord les facteurs qui la sous-tendent et les mécanismes qui les régissent. L'allaitement exclusif au sein pendant une période de six mois présente bien des avantages pour le nourrisson et la mère, et notamment l'insigne avantage de protéger contre les infections gastro-intestinales, tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Une mise au sein précoce, dans l'heure qui suit la naissance, protège le nouveau-né des infections et réduit le taux de mortalité en rapport.

Pour nous, il s'agit d'établir un partenariat avec la communauté et les responsables des services de santé du diocèse en vue d'avoir une même vision thérapeutique de la malnutrition.

Le partenariat dont il est question se décline en termes de son appropriation par les communautés. Les responsables de santé peuvent aider à réaliser l'appropriation en impliquant les communautés dans les différentes étapes de planification et de mise en oeuvre du programme. Pour impliquer davantage les communautés du diocèse dans la prise en charge de la malnutrition, nous épouserons l'idée de l'AEN(2009) :


· Pour la planification de programme, parler de l'importance des problèmes de nutrition avec les représentants de la communauté plus précisément les Maires, les Députés, les autorités traditionnelles et religieuses, les autorités administratives locales de la nécessité de résoudre ces problèmes.


· Pour l'évaluation des besoins, donner aux représentants de la communauté la responsabilité d'entreprendre la grande partie des activités d'évaluation des besoins et de tous les choix de conception de programmes.

Pour l'organisation et la gestion, utiliser plutôt les structures existantes dans la communauté -même si elles ne constituent pas un « comité » classique-qu'une structure conçue en dehors de la communauté. Consacrer du temps au développement des capacités du groupe local pour conduire la communauté dans le dialogue avec les agences externes, et développer leurs capacités de gestion.


· Pour l'organisation des activités quotidiennes, tenir des réunions avec des petits groupes, près des domiciles des mères en leur permettant de venir avec leurs enfants. Tenir les réunions les jours et les heures convenables pour les mères de jeunes enfants.


· Pour la formation, utiliser une formation sur le tas, basée sur la résolution de problèmes pour les travailleurs basés dans la communauté et les organisations communautaires au lieu de proposer des ateliers avec des cours magistraux et des théories.


· Pour le suivi, l'évaluation, et l'échange d'information, utiliser des indicateurs simples qui reflètent les priorités de la communauté, et utiliser des méthodes simples de collecte de données. Il est essentiel de donner aux communautés le pouvoir de posséder les informations et de s'en servir pour prendre des décisions.

1.5. QUESTIONS DE RECHERCHE

Après énonciation du problème et de la problématique, nous posons à présent les questions de recherche. Ce questionnement est constitué d'une question centrale et des questions secondaires.

Ø QUESTION PRINCIPALE

Notre question principale a deux volets et est formulée ainsi qu'il suit: Quels sont les représentations sociales et les recours thérapeutiques de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans dans le district de santé de Guéré ?

Ø QUESTIONS SECONDAIRES

Quelles sont les perceptions socio culturelles de la malnutrition dans les ménages du district de santé de Guéré?

Quelle est l'influence des savoirs thérapeutiques endogènes de la malnutrition sur la santé des enfants de moins de cinq ans dans le district de santé de Guéré ?

1.6. HYPOTHESES DE RECHERCHE

Les hypothèses dans un travail scientifique sont des réponses provisoires aux questions de recherche.Quelles soient confirmées ou infirmées à posteriori, cela n'oblitère pas la qualité des données. Nous avons ainsi une hypothèse principale et d'autres dites secondaires.

Ø HYPOTHESE GENERALE

L'hypothèse générale qui sous-tend cette étude est la suivante : La malnutrition dans le district de santé de Guéré serait influencée par les perceptions socio culturelles et la pluralité des chemins thérapeutiques empruntés par la population.

Ø HYPOTHESES SECONDAIRES

Les hypothèses secondaires à tester dans cette étude sont les suivantes :

H1: Les croyances socioculturelles influenceraient l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans. En effet, plus le système de croyance est dominant, plus les enfants sont vulnérables à la malnutrition.

Même remarque que SAN17

H2: La multiplicité des savoirsthérapeutiques sur la malnutrition influencerait la restauration de la santé de l'enfant.

Cette hypothèse est sans lien avec la question posée. Je propose de reformuler une question secondaire 2 qui sied à cette « bonne «  hypothèse.

1.7. OBJECTIFS DE L'ETUDE

Les objectifs constituent le but à atteindre à partir d'un canevas de recherche méthodique et scientifique. Etant donné que ces objectifs sont en connexion directe avec les questions et les hypothèses de recherche, nous en aurons un qui est principal et trois dits secondaires.

Ø OBJECTIF GENERAL

L'objectif principal de cette étude est d'analyser et de décrire les perceptions socioculturelles des personnes qui s'occupent de la nutrition des enfants de moins de cinq ans.

Ø OBJECTIFS SPECIFIQUES

Spécifiquement, il est question de:

· Déterminer l'influence des représentations sociales sur la malnutrition

· Explorer l'influence des savoirs thérapeutiquesendogènes nutritionnels sur la santé de l'enfant

1.8. INTERETS DE L'ETUDE

L'intérêt de l'étude revêt deux aspects : l'intérêtthéorique et l'intérêtpratique de l'étude.

Ø INTERET THEORIQUE

L'intérêt théorique renvoie à la contribution intellectuelle et ou scientifique à l'avancement des connaissances dans le domaine de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans.

Dans le district de santé de Guéré, cette étude est l'une des premières études réalisées sur le thème que nous avons choisi.Les résultats de notre étude contribueront certainement à la mise en place des informations endogènes sur la santé susceptibles d'alimenter les exploitations à des fins intellectuelles.

Ø INTERET PRATIQUE

L'intérêt pratique renvoie à l'utilité effective des résultats de la recherche.En 2009, le programme AEN a vu le jour à côté des autres programmes de prise en charge de la malnutrition mise sur pied par le Ministère de la Santé Publique avec l'aide des partenaires( UNICEF , HKI, PAM) depuis 2009 en réponse à la situation nutritionnelle alarmante dans les régions du Nord et de l'Extrême Nord (Nguetimo, 2011).

Son but majeur est la promotion des bonnes pratiques alimentaires et l'éducation nutritionnelle pour le changement des comportements.Au niveau du district de santé,ses principales activités sont :

· Contrôler les problèmes de nutrition, identifier les sous groupes de population exposés à des problèmes nutritionnels, et canaliser les ressources supplémentaires vers les secteurs à haut risque ;

· Fournir des ressources et des outils pour la mise en oeuvre d'activités de nutrition dans les structures de santé et dans les communautés ;

· Mettre à jour les politiques et les protocoles de nutrition ;

· Mener des actions spéciales en complément aux services de routine, par exemple des campagnes de masse pour la distribution de micronutriments ;

· Mettre en place des structures pour la prise en charge des cas de malnutrition et d'anémie grave ;

· Travailler en partenariat avec les prestataires privés exerçant dans le district (AEN, 2010)

Cette étude pourra être importante pour AEN dans la mesure où les résultats qui en découleront permettront de formuler des messages de communication pour le changement de comportement adapté.

En outre, les résultats de cette étude pourront améliorer l'impact des programmes de prévention et de lutte contre la malnutrition. Ainsi, la réduction de la malnutrition contribuera fortement à la baisse de la mortalité des enfants permettant au Cameroun de cheminer vers l'atteinte des objectifs des OMD. Notre souhait est qu'un programme national de lutte contre la malnutrition soit mis en place.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery