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Pacification et sécurité nationale. Quelles stratégies pour la RDC ?

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par Frédéric BIRINDWA MIHIGO
Univesrité Simon Kimbangu de Bukavu - Licence en Relations Internationales 2010
  

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CONCLUSION PARTIELLE

La RDC peut être fière du chemin parcouru pour le rétablissement de la sécurité, l'instauration de la paix et la consolidation de l'esprit de réconciliation nationale.

Le peuple Congolais qui a payé le lourd tribut des différentes guerres retrouve, enfin, des nouvelles perspectives pour l'exercice de ses libertés et l'amélioration des conditions de vie dans un environnement en voie de pacification. Malgré l'existence de quelques poches d'insécurité dans l'Est du pays, la RDC peut également être fière d'avoir préservé l'intégrité du territoire national.

Elle peut être fière d'avoir réussi l'organisation des principales élections avec succès, et le rétablissement des principales institutions républicaines dans leurs fonctions.

Ces évolutions positives ont enclenché une dynamique d'encrages de pratiques démocratiques plus saines et le développement des institutions du pays.

Toutefois les efforts restent encore à faire en matière de sécurité, de professionnalisation des forces armées et de la Police et de respect des droits humains.

CHAP .III.PORTEE ET LIMITES DE LA REFORME DE LA SECURITE EN RDC

Le but de cette présentation est de fournir quelques idées sur la manière de créer des conditions favorables à la réforme du secteur de la sécurité (RSS) en RDC. Il existe donc une nécessité de mettre en place une RSS pour toute stabilisation et reconstruction efficaces dans des Etats touchés par des conflits dont la RDC est parmi.

Depuis 2003, la prise de conscience s'est traduite par une variété d'initiatives menées avec le soutien des bailleurs dans les secteurs de la police, de la défense et de la justice.

Si certaines de ces initiatives ont pu paraître initialement prometteuses, globalement, les progrès en matière de RSS en RDC sont restés très limités. Les observateurs tiennent pour responsables des problèmes actuels à la fois la communauté internationale et le gouvernement Congolais.71(*)

La première parce qu'elle n'a pas pu comprendre la complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreuses initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est pour sa part, critiqué par son manque d'engagement politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la priorité aux opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de sécurité.

Les raisons de la lenteur des progrès de la RSS sont complexes. Mais il est clair que la RDC est dans une situation qui affecte actuellement de nombreux pays touchés par les conflits, à savoir que la nécessité de réformer le secteur de la sécurité est d'autant plus grande que la capacité de l'Etat à la mener est faible.

L'effondrement des institutions de sécurité congolaises depuis le milieu des années 1990 s'est accompagné de celui, plus large, des capacités gouvernementales. Cela a eu pour conséquence de créer un environnement très difficile pour les réformes, une situation aggravée par la persistance du conflit dans l'Est du pays, laquelle a accru la dépendance de la RDC envers l'aide extérieure.

Comme c'est le cas d'ailleurs, l'aide extérieure apportée à la RDC a eu des résultats mitigés. En l'absence d'une vision nationale claire de la RSS et face à des besoins humanitaires pressants, les bailleurs ont pris la responsabilité de définir et de diriger l'agenda de la RSS.

Si ces interventions extérieures ont permis de donner un élan considérable aux réformes de la sécurité en RDC, cela s'est produit au dépens de l'appropriation nationale du processus de réforme. Pilier central de la souveraineté de l'Etat ,le secteur de la sécurité est hautement sensible. Il n'est donc surprenant que le gouvernant ait résisté à un grand nombre de ces interventions des bailleurs.

L'absence de consensus sur la nature, l'orientation et le rythme de la RSS a eu trois conséquences qui sont particulièrement problématiques pour le processus de réforme :

Premièrement, cette absence a conduit à une approche fragmentée de la RSS, caractérisée par une multiplicité des visions extérieures et nationales concurrentes de la réforme.72(*)

Les incitations et les structures tant du côté gouvernemental que de celui des bailleurs ne favorisent pas l'intégration des efforts. Il n'existe pas de direction claire de la RSS d'un côté ou de l'autre en RDC qui soit acceptée par tous les acteurs concernés.

Plusieurs pays bailleurs, par exemple, continuant de préférer fournir leur assistance en matière de RSS dans un cadre bilatéral traditionnel, plutôt qu'en coordination avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

Deuxièmement, la tendance à travailler seul accroît la probabilité d'une approche technique de l'assistance. C'est particulièrement le cas dans le domaine militaire où prédomine une approche « former et équiper », mettant davantage l'accent sur le renforcement des capacités militaires que sur le développement de forces de sécurité responsables. Généralement, un suivi efficace desdites actions n'est pas organisé.

Cette insistance sur l'aspect technique reflète en partie l'urgence des réformes, une préférence de la part des nombreux acteurs, tant nationaux qu'internationaux, pour une solution militaire au conflit dans les provinces de l'Est, ainsi que la difficulté de travailler avec des institutions gouvernementales faibles.

Cette approche permet aussi aux bailleurs et au gouvernement d'éviter plus facilement de devoir s'engager dans les réformes de gouvernance plus difficiles et plus sensibles politiquement mais qui sont absolument nécessaires pour créer un appareil de sécurité qu réponde mieux aux besoins des citoyens.

Ces réformes concernent entre autres, le contrôle civil des institutions de sécurité, la participation publique dans les processus de définitions des politiques publiques, la gestion financière et les efforts nécessaires pour s'attaquer au problème de l'impunité.

Troisièmement, l'absence de vision commune de la réforme à mener garantit que la « demande » de réformes continue d'être exprimée fortement par la communauté internationale plutôt que par des acteurs nationaux eux-mêmes.

Or, non seulement cette situation accroît la probabilité selon laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la durabilité du processus de réforme.

Le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc être considéré comme une priorité de long terme fondamental pour la RSS, sans laquelle il est peu probable de répondre à la situation et aux besoins spécifiques du pays.

Pour comprendre les enjeux stratégiques de la réforme du secteur de sécurité en RDC, il nous faut passer par un examen du contexte historique dans lequel ces institutions ont évolué depuis l'époque coloniale. Ces lignes qui suivent présentent donc ce contexte avant d'aborder les enjeux.

* 71 I.C.G. ; une stratégie globale pour désarmer les FDLR, Rapport Afrique, n°151

* 72 Sébastien Melmot, Candide au Congo : l'Echec annoncé de la réforme du secteur de sécurité (RSS), Focus stratégique n°9, IFRI.

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