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La réintégration du Maroc à  l'Union Africaine

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par Manne SORY
Université Africaine de Technologie et de Management  - Licence Professionnelle  2017
  

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Paragraphe II : Un poids géostratégique

Le retour du Maroc devrait pouvoir, de par son poids dans les relations extérieures de l'UA, réjouir profondément les membres de cette organisation continentale. Le royaume du Maroc sera donc en mesure de booster la plaidoirie de l'équipe continentale dans sa recherche d'un siège permanent au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU (B). Aussi, l'expérience marocaine permettra une gestion autonome des ressources étatiques (A).

A- Une gestion autonome des ressources étatiques

« L'Afrique est un grand continent par ses forces vives, ses ressources et ses potentialités. Elle doit se prendre en charge, ce n'est plus un continent colonisé. L'Afrique doit faire confiance à l'Afrique ». Tels sont les propos tenu par le roi Mohammed VI dans son célèbre discours prononcé en février 2014 à Abidjan en Côte

105 Oumar Baldé, Que promet le Maroc à l'Afrique ?, Les éco.ma [en ligne], 17-11-2016, [consulté le 0710-2017], disponible à l'adresse : http://www.leséco.ma/cop22/51785-que-promet-le-maroc-a-l-afrique.html

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d'Ivoire. De ces propos, le roi Mohammed VI plaide pour une prise de conscience profonde des Etats africains dans le cadre de la gestion de leurs ressources étatiques.

En effet, le continent africain depuis ses indépendances n'a pas su être, au fil des années, maître de son devenir, de ses richesses et de ses biens. Il a toujours été dans l'ombre des anciennes puissances coloniales qui dans la plupart des Etats actuels, continuent par dicter leurs lois. Mécontent de ce système, le royaume du Maroc se montre pourfendeur du colonialisme, s'affiche antioccidental et fustige contre la mainmise des anciennes puissances colonisatrices sur les politiques internes des Etats africains. « Il n'y a plus de terrain acquis, pas plus qu'il n'y a de chasse gardée. Ce serait une illusion de croire le contraire ». S'insurgeait-il et ce, en faisant référence aux anciennes puissances occidentales. Il se campe dans cette même position devant la tribune de l'Assemblée Générale des Nations Unies plus tard en septembre 2014, mais cette fois, en dénonçant les effets néfastes de la colonisation : « Aujourd'hui, après tous ces effets pervers [de la colonisation], ces Etats n'ont pas le droit d'exiger des pays du sud un changement radical et rapide [...] comme si le développement ne pouvait se réaliser qu'à l'aune d'un modèle unique : le modèle occidental »106. Le roi Mohammed VI affiche une image contre le néocolonialisme qui exploite seulement les ressources du continent sans au retour accorder un intérêt quelconque à ce dernier qui pourrait être lié au développement socioéconomique ou humain. Le royaume du Maroc se veut être novateur. Ainsi, il se veut être le fer de lance d'une Afrique émergeante, pragmatique et responsable s'appuyant évidemment sur une coopération sud-sud accordant donc de profit à chaque partie. Une telle stratégie, prôné haut et fort par le royaume chérifien, trouve écho déjà auprès de plusieurs Etats africains en général, et particulièrement auprès de ceux-là qui se reconnaissent dans ce genre de situation.

Pour ce faire, une mission essentielle et cruciale s'impose au royaume du Maroc. Celui de ne pas faillir à son rôle essentiel au sein de l'UA qui consiste à servir de guide et de locomotive à l'ensemble des Etats africains, mais aussi et surtout, à pouvoir servir de guide et de leitmotive à l'ensemble des Etats africains, mais aussi et surtout, à pouvoir réellement permettre à l'Afrique d'imposer sa présence et ses

106 Ce discours fut présenté par son premier ministre d'entre temps Abdelilah Benkirane vue que le souverain marocain n'avait pas fait le déplacement à l'ONU durant ce sommet de l'Assemblée Générale.

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marques dans le concert des grandes nations et des échanges économiques mondiaux.

Conscient de l'exploitation anarchique et de l'instabilité du continent, le roi Mohammed VI qui plaide pour « une Afrique aux africains » pourra ainsi, apporter son savoir-faire et son expérience aux autres Etats africains surtout en matière de gouvernance. Témoignant de cet apport précieux que peut faire le Maroc aux pays africains en matière de gouvernance, Rachida Dati, ancienne garde des sceaux français et eurodéputée déclarait : « ... et il est encore un pays où l'Afrique prend le Maroc modèle : celui de la gouvernance »107. Ceci leur permettra donc de pouvoir sauvegarder leurs pays respectifs et offrir ainsi aux populations, éducation, emploi, formation et logement. Toutefois, ce lourd fardeau ne saura revenir au Maroc seul. En compagnie des autres puissances coloniales, ils pourront conduire un leadership qui amènera le continent dans son ensemble à devenir une puissance imposante et faire face aux nombreux défis auxquels il est confronté.

B- A la recherche d'un siège permanent au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU

Depuis plusieurs années, la réforme de la plus vaste organisation internationale, l'Organisation des Nations Unies (ONU) plane sur tous les toits. Pour chacun, après plus d'un demi-siècle d'existence, l'ONU doit pouvoir s'adapter aux réalités du monde actuel et aux défis nouveaux que présente ce nouveau siècle. Cette réforme porte principalement sur l'organe décisionnel de l'ONU, le Conseil de Sécurité.

Depuis 2005, la réforme de l'ONU et principalement la réforme du Conseil de Sécurité s'avère primordiale et reste l'un des sujets de discussion les plus tendus. Récemment, à l'occasion de la 72e Assemblée Générale des Nations Unies tenu à New York aux Etats-Unis en septembre 2017, le président américain Donald Trump affirmait que la réforme de l'ONU s'avère nécessaire dans un but de la rendre plus

107 Le Matin, Le Royaume du Maroc, moteur de l'émancipation africaine, Le Matin [en ligne], 02-082017, [consulté le 01-10-2017], disponible à l'adresse : https://lematin.ma/journal/2017/le-maroc-moteur-de-lemancipation-africaine/276165.html

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performante. Il déclare : « je suis confiant que si nous travaillons ensemble en vue d'obtenir de vraies réformes courageuses, les Nation Unies vont devenir une force plus performante, plus forte, plus juste pour la paix et l'harmonie dans le monde »108. Cependant, les bases de cette « réforme Trump » de l'ONU ne fait aucunement grincer de dents sur le continent africains. La raison d'un tel désintéressement des Etats africains réside dans le fait que cette réforme du président américain se situe dans une mesure à vouloir « rationnaliser la bureaucratie et la paperasserie de l'organisation mondiale », c'est-à-dire finir avec les lourdeurs administratives de l'ONU pour la rendre « plus efficace et performante » 109 . Auparavant, des réformes nouvelles ont été annoncées. Celles annoncées par exemple en 2005 par l'ancien Secrétaire Général de l'ONU Koffi Annan restent des plus percutantes sur le continent. Selon lui, « après une période difficile dans les affaires internationales, face à des dangers nouveaux et aux nouvelles manifestations de menaces déjà connues, beaucoup souhaitent voir apparaître un consensus sur lequel puisse se fonder une action collective. Et le désir est là d'opérer à l'ONU es réformes plus ambitieuses que jamais afin que l'organe ait les moyens financières et autres nécessaires pour aider à mettre en oeuvre le programme d'action du 21e siècle »110. Dans cette large envie d'entreprendre des réformes, un point qui touche plus le continent africain et auquel ils veulent remédier reste celui qu'une « meilleure représentativité du continent au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU ».

En effet, deux ans plus tôt, en 2003, une commission fût mise en place pour penser aux réformes qui pourront être entreprises par l'ONU pour booster sa performance. « La charte des Nations Unies a accordé aux Etats les plus puissants le statut de membre permanent du Conseil de Sécurité et le devoir, à charge pour eux d'exercer leur pouvoir pour le bien commun, de promouvoir et de respecter le Droit

108 Rfi, Donald Trump veut réformer l'ONU pour la rendre efficace, Rfi [en ligne], 18-09-2017, [consulté le 02-10-2017], disponible à l'adresse : http://www.rfi.fr/ameriques/20170918-donald-trump-veut-reformer-onu-rendre-plus-efficace-guterres

109 Isabelle Hanne, Donald Trump veut réformer l'ONU contre la « bureaucratie » et la « mauvaise gestion », Libération [en ligne], 18-09-2017, [consulté le 02-10-2017], disponible à l'adresse : http://www.liberation.fr/planete/2017/09/18/donald-trump-veut-reformer-l-onu-contre-la-bureaucratie-et-la-mauvaise-gestion 1597235

110 Rapport du Secrétaire Général de l'ONU, Koffi Annan « Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et respect des droit de l'homme pour tous », 2005

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international »111, soulignent-ils dans leur rapport. Ainsi, dans le souci d'améliorer le fonctionnement du Conseil de Sécurité, tout le monde s'échine en vue d'une possible refondation et redéfinition de l'octroi des membres du Conseil de Sécurité. Une guerre qui va dans tous les sens et dans tous les fronts, où chacun essaye de mieux se situer pour une remise à charge d'un possible siège de membre permanent à son égard.

Dans ce combat que mène l'Afrique pour une refonte du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, la nouvelle arrivée du Maroc peut donner du poids à la plaidoirie du continent. Si les propositions faîtes en 2003 par le groupe de personnalités ne font pas intégrer les positions africaines à cette démarche112, pour eux dans la constitution des membres permanents du Conseil de Sécurité, la géographie doit être prise en compte pour une meilleure représentativité de monde entier. Le leadership marocain surtout sur le plan diplomatique pourrait faire pencher la balance, pour l'obtention d'un siège de membre permanent au sein du Conseil de Sécurité. Le résultat reste donc indéniable. Avec le retour du royaume en son sein l'UA verra son poids décupler dans le concert des Nations Unies.

En revanche, si la conduite de la lutte pour l'obtention du siège au Conseil de Sécurité en est une chose, sa probable attribution en est une autre. Jusqu'à l'heure actuelle, aucun candidat ne fait le consensus au sein de l'UA pour pouvoir représenter le continent au sein du Conseil de Sécurité. Si pour certains le poids du Nigéria et de l'Afrique du sud leur en donne droit, le royaume alaouite ne se verra pas mener un tel combat sans au final espérer avoir gain de cause. D'ailleurs, beaucoup prennent déjà position. Comme l'a indiqué un diplomate, « la longue absence du Maroc a permis aux autres pays de consolider leurs positions au sein de l'UA. Le combat mené par exemple au niveau de l'ONU pour réformer le Conseil de Sécurité s'est fait dans lui. Si l'Afrique arrive à obtenir un siège permanent, l'UA décidera de son attribution, mais je

111 A/59/565 Rapport du groupe de personnalité sur l'état des lieux, « un monde plus sûr, notre affaire à tous », 2003, p.14

112 Dans leur rapport, le groupe de personnalités de haut niveau, propose que ceux qui contribuent le plus aient davantage de voix au chapitre d conseil, ceux qui pèsent le plus dans les décisions contribuent davantage et ceux qui doivent appliquer les décisions soient consultés davantage.

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doute fort qu'il revienne au Maroc »113. Le malaise continuera par prendre de l'ampleur avec ces prises de position qui ne feront qu'éclater l'absence d'unanimité.

Toutefois, le Maroc et l'UA devraient encore attendre des années avant de voir une telle réforme revenir sur les rails puisqu'actuellement, ce projet a été mis de côté, même si le nouveau Secrétaire général Antonio Guterres place son mandat dans une réforme profonde du système onusien.

113 Christophe Guguen, enquête sur l'influence réelle du soft-power de Mohammed VI en Afrique, Le desk [en ligne], 20-10-2016 MAJ. Le 20-08-2017, [consulté le 07-10-2017], disponible à l'adresse : https://ledesk.ma/grandangle/les-dessous-de-la-nouvelle-politique-africaine-de-mohammed-vi/

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote