2.7.2. Taux d'inflation
Les banques rémunèrent l'épargne par un
taux d'intérêt fixe. En outre, il est établi en
économie que l'inflation favorise les débiteurs (banques) au
détriment de créanciers (épargnants). Si l'inflation est
nulle, l'effet de l'inflation sur l'intérêt est nul. Cependant, la
RDC connaît un taux d'inflation moyen annuel (2006-2012) de 9%. Signalons
que l'instabilité de la politique monétaire n'encourage pas
l'épargne.
2.7.3. Pauvreté et effet mémoire
Comme signalé ci-haut, les pillages et les rebellions
des années 1990-2004 ont fortement fragilisé le secteur bancaire
par au moins deux canaux :
? l'augmentation de l'incidence de la pauvreté ? et
l'effet mémoire
L'épargne qui est la différence entre le revenu
disponible et la consommation demeure incertaine du fait de la faiblesse des
revenus des pauvres. En outre, l'instabilité institutionnelle
liée à l'absence d'Etat de droit constitue une incertitude (effet
mémoire) qui empêche certaines gens de se projeter dans le futur :
ils n'épargnent pas, n'investissent pas non plus.
2.7.4. Espérance et cycle de vie
Le graphique ci-dessous indique la fréquence relative
des congolais disposants d'un compte d'épargne. Il montre que la
proportion des personnes disposant d'un compte bancaire diminue avec leur
âge au-delà de 34 ans. L'espérance de vie moyenne à
la naissance en RDC étant à 46 ans (2010)34,
l'intérêt à épargner chute plus tôt
comparativement à la moyenne de pays pauvres.
34 BUJU NDALI, Démographie, Cours
inédit, G2 FSEG, CUEB, 2010.

48
Culture d'épargne selon les tranches
d'âge
15-19
20-24
25-29
30-34
35-39
40-44
45-49
35

En outre, ces résultats vérifient la
théorie du cycle de vie de MODIGLIANI F.36 qui certifie qu'au
début de sa vie d'adulte, l'homme a des revenus faibles,
inférieurs à sa fonction de consommation, ce qui explique qu'il
doive désépargner (phase I). Lors de sa vie active, l'homme peut
rembourser ses dettes et constituer une épargne (Phase II) qui servira
à financer la consommation de la période de vieillesse (Phase
III). Ainsi sur ce graphique, en RDC, la phase I de ce cycle couvre les
tranches d'âges inférieurs à 25 ans. Celle de la phase II
est comprise entre 25 et 34 ans, elle est caractérisée par des
forts taux d'épargnants. Donc, la période d'épargne dans
la vie du congolais est courte. Cela induit un niveau d'épargne formelle
faible préjudiciable au développement : un cercle vicieux dont il
faut sortir via l'amélioration des institutions.
Les causes de fragilité de l'économie bancaire
de la RDC demeurent essentiellement structurelles et institutionnelles. Toute
thérapie de surface ne serait efficace.
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