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L'influence de l'éclairage dans l'évaluation du point de vente

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par Mehdi Moufatih
Université Hassan II - Diplôme en science et gestion 2006
  

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A Rôle psychologique :

La couleur, celle de la lumière surtout, joue un rôle psychologique considérable. Ne parlons pas de caméléons de grenouilles et autres animaux qui manifestent clairement peur, répulsion, ou leur affinité pour certaines couleurs ; laissons aussi sous silence les emplois souvent préconisés de certaines lumières colorées en thérapeutique.

Il n'est pas douteux toutefois que la lumière rouge, par exemple, est excitante et l'on connaît bien les faits qui se manifestèrent jadis dans certaines usines de produits photographiques où l'on travaillait en lumière rouge, troubles qui disparurent lorsque la lumière rouge fut remplacée par une lumière verte.

On cite également des cabines téléphoniques peintes intérieurement en rouge et qui attirent, puis repoussent, ce qui a augmenté sensiblement le nombre d'utilisateurs.

Certains chercheurs, aux Etats-Unis, se sont demandés si les sensations de chaleur étaient purement physiologiques ou si elles étaient un effet psychologique dérivant de la réaction physiologique elle-même des effets métaboliques de production de chaleur. L'expérimentation a montré clairement qu'aucune corrélation n'existait entre la sensation de chaleur et la sensation de la couleur de l'ambiance dans les limites habituelles de confort. La sensation de froid ou de chaud existe, mais cela hors de toute modification thermique de l'individu. Lorsque l'on peint en bleu un local, une chaufferie par exemple, on lui confère une impression de fraîcheur qui est purement psychologique. De même on a pu vaincre la sensation de froid qui se manifeste dans les vestiaires, des lavabos, par l'usage rationnel de coloris chauds.

Les couleurs chaudes possèdent donc un fort potentiel d'excitation, de larges qualités de stimulation et induisent ainsi un état enthousiaste (Schaie et Heiss 1964). De plus, sous une lumière «chaude», les sujets sont visuellement orientés et en apparence intégrés. En revanche, sous une lumière «froide», les sujets sont détachés ou écartés du monde extérieur (Jaensch 1930). D'ailleurs une étude menée par Babbitt (1978) a démontré que des patients de caractère violent étant placés dans une pièce à dominante rouge, devenaient plus agressifs. Par contre, quand ces mêmes patients sont placés dans une pièce à dominante bleue, ils deviennent beaucoup plus calmes. Le bleu paraît donc bien indiqué pour contrôler émotions et comportement (Schaie et Heiss 1964).

Les psychologues utilisent donc les couleurs de façon variée. L'application la plus populaire est le test de personnalité (la pyramide des couleurs). Cette méthode consiste à associer la couleur préférée des individus avec leurs traits de personnalité (Schaie et Heiss 1964).

B Rôle physiologique :

Les problèmes physiologiques de la vision des couleurs sont extrêmement complexes et parfois difficiles à bien séparer des aspects psychologiques, ou même physiques.

L'adaptation, par exemple, est à placer en bon rang. Notre oeil s'adapte bien à une couleur monochromatique. Ainsi, dans la lumière jaune du sodium, l'oeil se trouve avoir une acuité plus grande. Par contre par manque d'habitude et par l'effort d'accommodation, l'oeil fatigue davantage au bout d'un certain temps. Ainsi s'expliquent les anomalies de la lumière jaune et les nombreuses discussions auxquelles elle a donné lieu. En réalité, on peut dire que la lumière qui fatigue le moins, à éclairement égal, est la lumière blanche.

Cependant, dans les lumières composites, l'oeil ne s'accommode pas, c'est-à-dire ne se met pas au point, exactement et simultanément sur plusieurs couleurs. Nous parlons ici de l'aberration chromatique. Celle-ci explique certaines réactions du public devant des films en couleur où les images paraissaient colorées très brutalement. Ces couleurs sont naturelles, mais l'oeil n'ayant pas le temps, comme dans la nature de regarder successivement les diverses plages colorées, se trouve heurté et choqué parce qu'il ne peut pas tout accommoder simultanément comme l'esprit le souhaiterait.

Ceci montre bien le rôle pratique fondamental des observations sur les effets de la couleur dans les lieux de repos ou de plaisir, de détente ou de travail.

La littérature démontre bien que la couleur a des effets sur des choses vivantes. Gérard (1957) a dirigé une de ses recherches sur les effets psychophysiologiques de la couleur et de la lumière sur l'organisme humain, en utilisant le rouge, le blanc, et des lumières bleues transmises sur un écran. Les mesures étaient établies sur : la pression du sang, les poumons, la respiration, le coeur, l'activation musculaire, la fréquence du clignotement des yeux et des ondes cérébrales des sujets. La pression du sang augmentait sous l'influence de la lumière rouge et diminuait avec une lumière bleue. L'exposition à la lumière rouge causait aussi une augmentation de la fréquence du clignotement des yeux et inversement pour la couleur bleue.

Beaucoup de recherches se sont aussi orientées sur l'utilisation de la couleur avec les animaux. Par exemple, Ott (1973) a travaillé sur le comportement des visons sous une lumière rouge puis bleue. Sous une lumière rouge, les visons devenaient agressifs, difficiles à maintenir et vicieux. Sous une lumière bleue, leur comportement devenait beaucoup plus amical. En effet, en 30 jours les visons devenaient suffisamment dociles pour être touchés, et toutes les femelles étaient enceintes après le premier accouplement. A l'inverse, sous une lumière rouge, seulement 87 % des femelles étaient enceintes après trois tentatives d'accouplement alors que les effets inverses ont été noté chez les mâles.

C. La couleur fonctionnelle et les ambiances

Le rôle psychologique des couleurs joint à leurs caractères physiques est largement utilisé aujourd'hui pour créer des ambiances de travail appropriées dans les usines.

A titre d'exemples, les couples de couleurs recommandées pour peindre l'intérieur des ateliers sont les suivants :

Murs

Machines

Chamois crème

Vert clair

Beige crème

Bleu vert clair

Ocre jaune pâle

Bleu clair

 

En particulier, la couleur chamois clair pour les murs pourra éventuellement être mise en oeuvre avec deux ou trois degrés de clarté différents. Elle assure un ensemble gai et dynamique.

On notera ainsi l'intérêt de réaliser des sols et des planchers clairs et en harmonie avec les murs et les plafonds. La couleur et la clarté du sol, qui présente une large surface, doivent participer aux ambiances .

La lumière et la couleur, éléments indissolubles, font donc aujourd'hui l'objet de recherche approfondies dont on conçoit dès lors l'intérêt fondamental. En fait, une bonne mise en couleur d'un lieu de travail doit résulter d'une étude où l'architecte et le décorateur, l'éclairagiste et le coloriste, doivent intervenir.

Il en va de même dans les bureaux où l'on pourra rechercher une ambiance accueillante, intime, dynamique, avec des tons chauds ou au contraire, un aspect apaisant et équilibrant avec des couleurs froides.

Dans les magasins et lieux de vente on utilise également avec profit les lois de la mise correcte en couleur des lieux, des marchandises, de leurs emballages. Toutefois la plupart de ces recherches ne sont pas publiées car la concurrence est concernée. Quelques études sont cependant consultables puisqu'elles ont été réalisées dans le domaine public comme par exemple, Hattwick (1950) qui a dédié quelques unes de ces recherches sur la couleur dans le domaine du Marketing, ainsi que Warden et Flynn (1926) qui ont prouvé que la couleur du packaging avait un effet sur l'évaluation du poids des produits, ou encore Luckiesh (1923) qui a démontré que le jaune apportait une meilleure lisibilité en publicité que le blanc. Plus récemment Kotler (1973-1974) a déclaré que les atmosphères tels que le bruit, la taille, la forme, le parfum et la couleur contribuaient à attirer l'attention, envoyer des messages, et créer des sensations pouvant accroître la probabilité d'achat.

Bien que les effets de la musique ont été récemment reconnus comme ayant une influence sur le trafic en magasin (Millinam 1982) et le choix des produits (Gorn 1982), la couleur n'a pas reçu une si sérieuse attention. En effet, les recherches sur la couleur sont généralement appliquées au packaging et à la publicité mais beaucoup moins sur l'environnement du magasin, alors que dans la maison même la maîtresse de maison, avec le concours du décorateur et de l'éclairagiste, peut apporter plus de confort et de bonheur de vivre par une bonne distribution conjuguée et harmonisée des couleurs.

C'est toutefois par l'essor logique et bien étudié des couleurs fonctionnelles dans l'industrie qu'ont pu être établies les lois logiques de l'usage des couleurs vis-à-vis de l'être humain.

V La préférence des couleurs :

Selon Michel PASTOUREAU, la couleur est un phénomène culturel qui se vit différemment selon les époques, les sociétés et les civilisations. Il n'y a rien d'universel dans la couleur, dans sa nature et dans sa perception. Le discours scientifique de la couleur est fondé uniquement sur les lois de la physique, de la chimie et des mathématiques. La couleur est un produit culturel, elle n'existe que si elle est perçue (une couleur qui n'est pas regardée ne peut être perçue et donc est une couleur qui n'existe pas).

A Histoire sociale des couleurs :

Pendant deux millénaires, la couleur ne s'est pas définie comme un phénomène perceptif, mais soit comme une substance, c'est-à-dire comme une véritable enveloppe matérielle habillant les corps, soit comme une fraction de la lumière. Ce n'est qu'à l'époque contemporaine que les hommes de science, à la suite des anthropologues, ont pris l'habitude de définir la couleur non plus comme une fraction de la lumière ou comme une longueur d'onde, encore moins comme une matière, mais bien comme une sensation, la sensation d'un élément coloré par une lumière qui l'éclaire, reçue par l'oeil et transmise au cerveau. Si l'homme (ou l'animal) n'est pas présent avec ce récepteur complexe que constitue le couple oeil /cerveau, le phénomène «couleur» ne peut pas exister.

Peut-on écrire l'histoire d'une sensation ? Apparemment non puisque jusqu'à présent aucun historien n'a tenté de le faire. Seuls quelques philosophes et quelques rares historiens de la peinture ont essayé, dans leur domaine propre, d'étudier tel ou tel problème lexical, pigmentaire ou artistique, lié à l'emploi des couleurs par un individu, un milieu, une époque ou une société donnée.

Quelle est votre couleur préférée ? Le bleu probablement. Du moins pour la moitié d'entre vous. Toutes les enquêtes conduites depuis la Seconde Guerre Mondiale sur cette notion de couleur préférée ont, en effet, montré, avec une belle régularité, que près de 50% des personnes interrogées, tant en Europe qu'aux Etats-Unis et au Canada citaient le bleu en réponse à une telle question.

Tels sont les chiffres en occident pour la population adulte. Chez les enfants, l'échelle des valeurs est autre. Elle est du reste plus variable selon les pays et selon les âges ; en outre, elle ne présente pas dans la durée la même stabilité : contrairement à ce qui se passe pour les adultes, ce qui était vrai au début des années cinquante ne l'est plus tout à fait aujourd'hui. Toutefois, c'est toujours et partout le rouge qui est ou a été cité en tête par les enfants, devant soit le jaune, soit le blanc. Seuls les grands enfants (au-dessus de 8 ans) expriment parfois des préférences pour les couleurs froides (bleu, vert) comme le font, majoritairement les adultes. Dans les deux cas, en revanche, on n'observe aucune différence entre les sexes : les réponses sont statistiquement les mêmes chez les garçons et chez les filles d'une part, chez les hommes et les femmes d'autre part. De même, l'influence des classes ou des milieux sociaux, voire des activités professionnelles, semble faible sur les réponses obtenues (du moins depuis les années soixante, car auparavant, dans de telles enquêtes, cette variable ne paraît pas avoir été retenue). La seule différence pertinente a donc trait à l'âge : on aime les couleurs chaudes quand on est jeune ; on préfère les couleurs froides lorsqu'on est devenu adulte. Ce sont évidemment les stratégies de la publicité et du marketing contemporains qui, depuis près d'un demi-siècle, ont contribué à la multiplication de ces études chiffrées sur la notion vécue de couleur préférée. D'où vient et depuis quand s'est mise en place cette primauté de la couleur bleue dans la civilisation occidentale ? Ces enquêtes, aujourd'hui encore, n'existent malheureusement pas pour tous les domaines des activités humaines ni pour toutes les régions du globe. Elles sont au contraire relativement ciblées, et c'est abusivement que les sociologues étendent à un grand nombre de champs socioculturels ce qui, au départ, ne concerne bien souvent que la publicité, la vente de produits, et, plus spécifiquement encore, la mode vestimentaire occidentale.

La notion de couleur préférée est en elle-même extrêmement floue : peut-on dire, dans l'absolu, hors de tout contexte, quelle est la couleur que l'on préfère ? et quelle portée cela peut-il avoir sur le travail du chercheur en sciences sociales ou encore de l'homme de marketing ? Lorsque l'on cite le bleu, par exemple, cela signifie-t-il que l'on préfère réellement le bleu à toute autre couleur et que cette préférence s'étend à tous les domaines, aussi bien le vêtement que la décoration de l'habitat, les objets de la vie quotidienne, la symbolique politique, les goûts artistiques ou la dimension onirique des couleurs ? Ce problème est important. Il excite d'autant plus la curiosité de l'historien que celui-ci, lorsqu'il tente de façon anachronique parfois, de projeter dans le passé de telles enquêtes sur l'évolution des couleurs «préférées», ne peut jamais cerner de résultats intéressant la psychologie ou la culture individuelle mais seulement des faits de sensibilité collectifs, ne concernant en général qu'un domaine des activités d'une société (le vêtement, l'emblématique, l'image, etc.), étant entendu que la couleur est un phénomène rebelle à toute généralisation.

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