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L'influence de l'éclairage dans l'évaluation du point de vente

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par Mehdi Moufatih
Université Hassan II - Diplôme en science et gestion 2006
  

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B La géographie des couleurs :

Le flou d'un concept peut néanmoins se révéler opératoire et pertinent. C'est le cas ici lorsqu'on constate combien, pour la population adulte, les résultats chiffrés évoluent peu dans le temps (les quelques données que nous ayons pour la fin du 19ème siècle donnent des chiffres assez voisins de ceux cités ci-dessus) et ne diffèrent guère dans l'espace. Ce dernier point est à souligner : la civilisation occidentale fait bloc autour de la couleur bleue (c'est du reste cette couleur qui emblématique l'Europe sur son drapeau et dans les cinq anneaux olympiques) et présente en matière de couleur une homogénéité culturelle remarquable. Partout, en effet, non seulement en Europe occidentale et en Amérique du Nord, mais aussi en Australie et en Nouvelle Zélande, c'est le bleu qui est cité en tête.

Pour l'Amérique du Sud, l'échelle des réponses obtenues est assez différente de ce que l'on rencontre en occident proprement dit : au Brésil, le bleu vient en tête devant le rouge, au Chili et en Argentine, le bleu devant le blanc, au Pérou, le rouge devant le vert, en Colombie, le jaune devant le bleu. Les «valeurs» chromatiques européennes sont ici perturbées par celles d'autres civilisations et présentent à l'anthropologue des cas riches et complexes d'acculturation chromatique dans la longue durée.

Pour l'Europe de l'Est, les chiffres manquent ou du moins ne sont pas disponibles dans les publications occidentales. Il semblerait cependant que les chiffres soient comparables à ceux de la population occidentale.

En Asie du Sud, il est très difficile de catégoriser ainsi les préférences par couleur, chaque couleur ayant une signification très particulière selon la situation (culture, traditions orientales souvent opposées aux coutumes occidentales...).

Au Japon, par exemple, le seul pays non occidental qui fournisse des chiffres appuyés sur des enquêtes similaires, l'échelle des couleurs préférées est très différente : le blanc vient en tête (40%), devant le rouge (20%) et le noir (10%). Cela pose plusieurs problèmes aux grandes firmes multinationales japonaises. En matière de publicité par exemple (affiches, prospectus, images photographiques ou télévisuelles), elles doivent adopter deux stratégies différentes : l'une destinée à la consommation intérieure, l'autre à l'exportation. Certes la couleur n'est pas seule en cause, mais elle constitue une dimension dont une firme qui veut séduire à l'échelle de la planète entière ne peut pas ne pas tenir compte. Un exemple récent l'illustre parfaitement : quelques grandes firmes fabricant du matériel photographique (Canon, Nikon, Fuji) ont récemment lancé sur le marché des boîtiers bon marché et en couleurs (jaune, bleu, rouge) au lieu du noir traditionnel. Ces boîtiers aux couleurs vives ont rencontré un succès certain en Europe et aux Etats-Unis mais n'en ont guère rencontré au Japon.

Le cas japonais est intéressant à d'autres titres. Il souligne combien la couleur est quelque chose qui se définit et se pratique différemment selon les cultures. Dans la sensibilité japonaise, en effet, il importe parfois moins de savoir si on a affaire à du bleu, du rouge ou du jaune que de savoir si l'on est en présence d'une couleur mate ou d'une couleur brillante. C'est là un paramètre essentiel. En règle générale, les Japonais attachent plus d'importance à l'effet de brillance ou de matité plutôt qu'à la couleur elle-même. Le rouge est, par exemple, mieux apprécié, car sa structure renforce l'effet de brillance tandis que le bleu ne permet pas d'obtenir la même intensité.

Il y a ainsi toutes sortes de blancs, portant des noms différents (comme dans la plupart des langues esquimaudes) et s'étageant du mat le plus terne jusqu'au brillant le plus lumineux. L'oeil occidental, contrairement à l'oeil japonais, n'est pas toujours capable de les distinguer, et le lexique des langues européennes est dans la gamme des blancs beaucoup trop pauvre pour pouvoir les nommer. Il est toutefois un domaine où l'Occident s'est, au cours des dernières décennies, acculturé à cette articulation mat/brillant si importante dans la sensibilité japonaise : celui des papiers photographiques. L'emprise du Japon en ce domaine nous a progressivement habitués aux différences de matité et de brillance (alors qu'auparavant, l'oeil occidental était plutôt sensible en matière de photographie tirée sur papier, aux questions de grain et de chaleur des tons, et lorsque nous faisons tirer sur papier nos photographies d'amateurs nous précisons désormais, comme le Japonais, «papier mat» ou «papier brillant».

Ce qui s'observe au Japon, pays qui par bien des côtés est déjà fortement occidentalisé, est encore plus patent pour d'autres cultures asiatiques, africaines ou océaniennes, pour qui les définitions occidentales de la couleur n'ont guère ou pas de signification. Dans la plupart des civilisations d'Afrique noire, par exemple, peu d'importance est attachée à la frontière qui peut séparer la gamme des tons rouges de celle des bruns ou des jaunes, voire celle des verts. En revanche, devant une couleur donnée, il est essentiel de savoir s'il s'agit d'une couleur sèche ou d'une couleur humide, d'une couleur tendre ou d'une couleur dure, d'une couleur lisse ou d'une couleur rugueuse, d'une couleur sourde ou d'une couleur sonore, parfois d'une couleur gaie ou d'une couleur triste. La couleur n'est pas une chose en soi, encore moins un phénomène relevant seulement de la vue. Elle est appréhendée de pair avec d'autres paramètres sensoriels, et de ce fait teintes et nuances (au sens occidental) ne sont nullement seules en cause. En outre, dans certaines sociétés d'Afrique centrale, la culture chromatique, la sensibilité aux couleurs et le vocabulaire qui s'y rattache, diffèrent selon les sexes. Chez plusieurs ethnies, le lexique des bruns, extrêmement riche, n'est pas le même pour les hommes et pour les femmes.

Ces différences entre les sociétés sont fondamentales. Elles mettent en effet en valeur le caractère fortement culturel de la perception des couleurs et des faits de nomination qui en découlent ; elles soulignent le rôle important des synesthésies et des phénomènes d'association perceptive concernant les différents sens ; enfin, elles nous invitent à la prudence en matière d'études comparatistes portant sur des faits de sensibilité s'inscrivant dans l'espace ou dans la durée. Un chercheur occidental peut à la rigueur saisir l'importance des concepts de matière et de brillance tels que les articule le système des couleurs au Japon. En revanche, ce même chercheur est plus désorienté par l'univers des couleurs tel que le vivent les sociétés africaines : qu'est-ce qu'une couleur humide, une couleur tendre, une couleur gaie ? Et combien y a-t-il d'autres paramètres définissant la couleur qui lui échappe totalement ?

Ce qui est vrai de la géographie l'est aussi de la chronologie. On doit toujours se souvenir que le relativisme culturel concernant la perception, la nomination et l'utilisation sociale ou symbolique de la couleur s'inscrit aussi dans le temps, qu'il a aussi une histoire et que cette histoire est complexe.

VI Symbolique des couleurs :

Outre son aspect physique et psychologique, la couleur revêt également une dimension symbolique. Celle-ci intervient tant au niveau de la perception des couleurs par chaque individu, qu'au niveau du rôle psychique de la couleur sur ce dernier. Dans cette optique, il est bien reconnu que les couleurs peuvent avoir un rôle considérable dans la vie de chacun de nous.

Les couleurs nous entourent et agissent sur notre esprit, nos états d'âme et même notre santé.

Dans les grandes lignes, il convient de retenir :

- le rouge : c'est la couleur chaude par excellence. Elle est dynamique, brutale, exaltante jusqu'à l'énervement. C'est la couleur guerrière (le sang), celle de l'amour vainqueur, elle s'impose sans discrétion. C'est une couleur qui est souvent préférée des enfants, des «primitifs». Délicate à manier mais extrêmement intéressante pour jouer son rôle dans un cadre qui se veut chaud, saillant, accueillant. C'est la couleur saillante par excellence. Dynamisme, enthousiasme, ambivalence, impulsivité, contrôle difficile (barrage, blocage, agressivité). Passion, énergie... plus le rouge devient foncé, plus il devient grave et digne ; plus il est clair, plus il exprime la légèreté, la fantaisie, l'énergie...

- l'orange : c'est encore une couleur très chaude, intime et accueillante. Moins brutale mais très vive, son évocation psychologique est tout naturellement le feu, le soleil, la lumière, la chaleur. C'est une couleur physiologiquement active : elle est capable de faciliter la digestion ou exprimer un certain orgueil et faire bon marché.

- Le jaune : lumineux, digne, évoquant la richesse matérielle comme celle de l'esprit et la domination, le jaune sera très différent selon qu'il est jaune d'or, actif ou encore jaune verdâtre, jaune pâle se rapprochant alors déjà de l'équilibre du vert.

Couleur du soleil, astre valorisant, le jaune est éclatant et pur.

- Le vert : Il est des nuances bien diverses de vert : le vert vif, pur est essentiellement équilibrant sur le plan nerveux. La couleur verte des tables de jeux, des tables de billards, des draps et des blouses opératoires, des tables de conseils d'administration, et de certaines lampes de bureaux n'est pas fortuite.

Symbole de paix, d'étendue et d'espérance, le vert transmet une idée de permissivité et de sécurité.

- Le bleu : le bleu est la couleur froide par excellence, c'est aussi la couleur fuyante. Le bleu est calme, reposant, voire un peu soporifique. Ce sera la couleur de la chambre de repos, du coin de relaxation. Sa vision généralisée donne une sensation de fraîcheur, c'est pourquoi on peint en bleu les chambres de chauffe dans les usines, les centrales ou les navires. Un local bleu évoque l'espace, l'air, la mer et paraît agrandi. A connotation religieuse, harmonieuse et unitaire pour les Japonais, il est synonyme d'immortalité.

VII Conclusion :

La notion de couleur a donc évolué par le biais des recherches et des preuves scientifiques. Les couleurs ont changé de connotations idéologiques et symboliques qui conditionnent nos choix et nos attitudes.

PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE

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La problématique de ce mémoire indique l'orientation générale de l'étude.

Les effets de la couleur ont été très largement étudiés. De nombreuses recherches ont effectivement interprété l'impact physique et psychologique de la couleur.

Néanmoins, peu de recherches ont été réalisées sur l'utilisation spécifique des couleurs en magasin si ce n'est que l'étude sur le packaging ou encore la publicité.

La communication se réalise quand des symboles sont échangés entre la source du message ainsi que le receveur du message.

Même si écrire ou parler sont certainement les symboles les plus utilisés, d'autres sont employés dans le même objectif. Le Marketing s'est toujours investi dans ce domaine. Symboles des mots, des formes, des objets, du son, de l'éclairage peuvent être utilisés pour produire une signification.

Quelques recherches suggèrent que la couleur et la saturation chromatique de l'éclairage attirent les clients et produisent une certaine qualité conceptuelle du magasin et des marchandises.

L'objectif principal de ce mémoire sera de déterminer quel est réellement le pouvoir développé par l'éclairage ?

La problématique de décision est de déterminer l'influence de l'éclairage des produits sur le comportement d'achat.

Pour réaliser ce mémoire, nous nous appuierons donc sur deux études effectuées aux Etats-Unis.

En effet, nous reprendrons scrupuleusement l'échelle de Fischer utilisée pour déterminer la dimension d'animation, d'évaluation, puis la dimension d'évaluation des marchandises (qualité et prix) dans l'étude sur l'impact de la couleur en magasin, réalisée par Crowley. De la même façon, nous décidons de réutiliser l'échelle tirée du modèle de Mehrabian et Russell réadaptée par Donavan et Rossiter évaluant principalement la stimulation ainsi que le plaisir dans l'article étudiant l'atmosphère de magasin et comportement d'achat.

La problématique de recherche porte par conséquent sur les réactions suscitées par la saturation chromatique et la couleur de l'éclairage, définies par :

- la dimension d'animation due à l'environnement général du magasin,

- la dimension d'évaluation,

- L'évaluation des marchandises présentées dans le magasin (qualité prix),

- la stimulation,

- et enfin le plaisir.

Les objectifs qui découlent de cette problématique sont explicatifs :

Ils constituent l'objectif principal de cette approche causale, visant à établir une relation de cause à effet entre la couleur et la saturation chromatique de l'éclairage et les dimensions d'évaluation que le consommateur accorde au magasin, d'animation, de l'évaluation des marchandises, puis la stimulation et le plaisir qui en découlent. Pour cela, il faut manipuler et contrôler des causes (variables indépendantes) afin de vérifier que les effets attendus sont imputables à la manipulation affectée.

HYPOTHESES ET VARIABLES

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I Les hypothèses et variables :

Les hypothèses décomposent chacun des objectifs en un certain nombre de questions.

Comme nous sommes dans le cadre d'une étude explicative, nous posons des hypothèses qui introduisent des relations de causes à effet. Nous allons contrôler les causes, c'est à dire la couleur et la saturation chromatique de l'éclairage pour vérifier les effets sur le comportement du consommateur.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard