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L'identité et le spectacle vivant à La Réunion

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par Virginie Verbaere
Université Aix-Marseille III - Administration des Institutions Culturelles 2004
  

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2) La population Indienne

(a) Les vagues d'immigration Malbars/Tamouls

Un arrêté du 18 mars 1859 a interdit tout recrutement de main d'oeuvre sur la côte d'Afrique, à Madagascar et aux Comores14(*). La venue des Indiens dans l'île date d'après l'abolition de l'esclavage (1848). Ils avaient été engagés pour la canne à sucre. Ces Indiens « engagés » de La Réunion sont appelés « malbars » mais précisons que cette appellation de "malbars" n'est pas très juste puisque la plupart des travailleurs indiens ont été amenés de la côte de Coromandel et du Sud de l'Inde15(*). Les Indiens véritablement d'origine malabare ont été les premiers arrivés à la fin du XVIIIe siècle. Tous les Indiens tamouls venus par la suite ont tout naturellement été appelés "malbars".

Entre 1846 et 1885 (date de la fin de l'engagiste indien) plus de 80 000 personnes sont venues dans cette colonie. Chaque engagé était muni de son livret d'engagement servant à la fois de passeport et de pièce d'identité. Il comprenait le signalement du travailleur.

De tous ces Indiens engagés, le plus grand nombre fut rapatrié à l'expiration de leur contrat. Mais beaucoup restèrent et évoluèrent dans l'île.

(b) Evolution sociale

Dès la fin de la guerre, les fils des familles "malbars" n'ont pas voulu perpétuer une tradition de petits employés. Leur train de vie est souvent bien supérieur à celui du Réunionnais moyen. Mais cette réussite ne concerne qu'une infime partie de la communauté : la plus grande partie connaît encore des conditions de vie très modeste même s'ils vivent mieux qu'au début du siècle dernier. Si les Indiens à La Réunion n'ont pas instauré le système de castes que l'on retrouve sur le continent indien, la fortune en a instauré un autre. En effet les mariages entre tamouls riches et pauvres sont difficiles pour ne pas dire impossibles. A leur arrivée à Bourbon, ils se sont installés autour des usines de canne à sucre et des chapelles tamoules se sont construites à proximité pour perpétuer leur culte. Ces Indiens sont aujourd'hui profondément occidentalisés : les langues indiennes ne sont plus ou peu parlées.

En outre, au fil du temps, la communauté tamoule, soumise au bon vouloir des propriétaires terriens qui l'avaient engagée, a perdu une partie des coutumes de ses ancêtres. Les Indiens engagés n'avaient pu pratiquer leur culte car nombre de propriétaires leur avaient interdit la pratique religieuse ou refusé un endroit où bâtir un temple. Or ce droit leur était clairement accordé dans les contrats qu'ils avaient signés. Mais la tendance s'est inversée : les tamouls de l'île ont pris conscience de leur identité propre et les contacts avec l'île Maurice, plus liée à l'Inde, encouragent les "malbars" de La Réunion a retrouver leur passé et leur coutumes. Outre les marches sur le feu, les sacrifices des animaux, la pratique de la religion reprend sa place au sein de la société tamoule. Les jeunes garçons réapprennent le sens des cérémonies tandis qu'aux jeunes filles on enseigne les gestes des danses sacrées traditionnelles.

Enfin, dans cette recherche d'une identité culturelle s'inscrit aussi une recherche religieuse qui laisse la liberté au tamoul de choisir de vivre sa culture soit du côté de l'hindouisme, soit du côté du christianisme. Culture et religion peuvent vivre indépendamment l'une de l'autre, bien que l'une reste quand même liée à l'autre.

* 14 http://www.iledelareunion.net/peuple_de_la_reunion/malabar.php

http://www.clicanoo.com/histoire/histoiree.asp?id=130

* 15 Cf. Annexe 2 : Carte des migrations

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe