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Approche des représentations du "participatif" des journalistes des sites indépendants d'information @rrêtsurimages et Médiapart

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par Claire PHILIPP
EAC - Master de Manager de projet culturel 2009
  

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4.2.4. De la difficulté pour les journalistes de partager les roles

Les internautes contributeurs sont percus par certains journalistes comme étant un contre pouvoir stimulant, mais non suffisant. Notre hypothèse est donc que les professionnels de l'information, tel que Ricks Edmonds11°, justifient le fait que leur role d'intermédiaire est toujours indispensable sur la Toile en avancant que le regard extérieur qu'apportent les internautes se nourrit avant tout de leur production.

Mais d''autres, a l'instar de Clay Shirky pensent au contraire que réside la une crainte « corporatiste », qui figurerait les journalistes comme des « watchdogs » garants irremplacables de la démocratie. Il déclare a ce sujet :

"There are people in stage right now [...] trying to figure out wether or not bloggers are journalists and the answer of that question is : it does not matter, because that is not the right question ! Journalism was an answer to an even more important question, which is : how the society will be informed? How will they share ideas and opinions? And if there is an answer to that, that happens outside the professional framework of journalism, it makes no sens to take a professional metaphore and apply it to this distributive class. "111

Ainsi, la question serait moins de savoir si ces contributions émanent de journalistes professionnels ou d'amateurs, mais de savoir si celles de ces derniers constituent un moyen de s'informer (la tendance a s'informer sur Internet et donc des pages personnelles, des forums et des blogs, tend a prouver qu'elle répondent a un besoin112) et répondent ainsi a la question a l'origine du projet journalistique.

110 - Faute d'un regard extérieur sur notre travail, nous étions devenus un peu paresseux. Ce contre-pouvoir est donc un plus... mais il ne résout pas notre problématique : comment améliorer nos pratiques, utiliser au mieux les nouvelles facons d'informer et enrichir les conversations du Net ? Les blogs, les forums ont besoin de se nourrir de nos infos de terrain. Ce travail est irremplacable.. Cf. . Et si les journalistes disparaissaient ? ., Télérama.fr, 14/01/09, Interview de Rick Edmonds (analyste au Poynter Institute, observatoire des médias américains) et Bertrand Pecquerie (Directeur du World editors forum, observatoire réunissant des rédacteurs en chefs du monde entier). Propos recueillis par Emmanuelle Anizon et 0livier Pascal-Moussellard.

111 Ibid. . Il y a des personnes en activité actuellement qui tentent de déterminer si les bloggers sont ou non des journalistes et la réponse a cette question est : ca n'a pas d'importance, parce que la n'est pas la question ! Le journalisme était une réponse a une question plus importance encore, a savoir : comment la société peut-elle s'informer ? Comment vont-on partager ses idées et ses opinions ? Et si une réponse a cette question existe en dehors du spectre du journalisme professionnel, cela n'a aucun sens d'appliquer cette métaphore professionnelle a ce système distribué. .

112 En terme de temps passer en ligne, 71% des internautes français pensent délaisser les autres
médias aux bénéfices du Web. 51% estiment moins regarder la télévision, 39% moins lire la presse
papier et 30% moins écouter la radio selon l'étude Médiascope Europe publiée en décembre 2007

Si la structure de coopération en place sur Internet est un nouveau moyen de répondre a cette problématique, même en dehors d'un cadre institutionnel classique, est-il alors judicieux de s'en priver ?

Le fait que ces moyens d'expression soient a la disposition de tout le monde, car ils sont intégrés a la structure même de la production d'informations, implique que des personnes dont on n'approuve pas forcément l'amateurisme des méthodes par exemple, les utilisent sans que l'on puisse réellement avoir d'emprise sur elles.

Cela peut être comparé selon Howard Rheingold a la révolution de l'imprimé au 15eme siècle. La production physique de textes n'étant alors plus aux mains de l'Eglise, mais étant une technique accessible a un nombre croissant de personnes, le contrôle dogmatique de l'institution sur les contenus diffusés ne pouvait plus s'opérer comme auparavant. Mais cela a mené a un accroissement des connaissances et par la-même a des innovations ou bouleversements dans tous les domaines de la connaissance (politique, philosophie...), notamment par un phénomène d'intertextualité, qui peut être assimilé a une coopération selon les principes de . smart mobs . et de l'intelligence collective développés par Pierre Levy113. Ce concept revient a dire la chose suivante :

3 aucun d'entre nous ne sait tout, [que] chacun d'entre nous sait quelque chose et si nous mettons nos ressources en commun et réunissons nos compétences, nous pourront rassembler tous ces éléments. L'intelligence

collective peut 'etre considérée comme une source alternative au pouvoir des médias 114..

Selon Jenkins, ce nouveau mode de fonctionnement (. convergence >) ne constitue pas une révolution dans la mesure oil il est progressif et que les incertitudes le concernant ne s'effaceront qu'au fur et a mesure que les différentes options envisagées seront écartées suite a des luttes de pouvoir entre le public et les institutions. Ces compromis redéfiniront alors ce qu'il nomme la . culture publique du futur >.

pour le compte de l'European Interactive Advertising Association). A savoir que 57% des Européens ont acces a Internet soit 169 millions de personnes. GREFFE Xavier et S0NNAC Nathalie, Culture Web, Paris, Dalloz, 2008, p. 2.

113 LEVY Pierre, L'Intelligence collective, Paris, La Découverte, 1994,

http://www.archipress.org/levy/aql.htm (extraits) Et . L'Intelligence collective, notre plus grand richesse », Interview de Pierre Levy réalisée par Michel Alberganti, in Le Monde, 24.06.07.

114 JENKINS Henry, . La Culture de la convergence ., in Médiamorphoses, n°21, p.31-36.

Jenkins conclut en disant :

3ceux qui font les médias ne pourront résoudre leur crise actuelle qu'en renégociant leur relation avec leurs utilisateurs. Le public a qui on a donné le pouvoir grace a ces nouvelles technologies et qui occupe désormais un espace a l'intersection des anciens et des nouveaux médias exige de participer a cette culture *115.

Nous voyons donc la l'enjeu qui se pose aujourd'hui aux nouveaux sites d'information se trouvant a mi chemin des médias traditionnels et de ceux liés aux NTIC : renégocier le pouvoir et la manière d'informer et d'être informer.

Nous l'avons dit, les journalistes réticents avancent systématiquement la différence de statut qui les sépare des internautes émetteurs de contenus. Cela montre bien que s'ils sont prêts a considérer cette prise de parole comme 3 stimulante ., ils sont beaucoup moins enclins a l'envisager comme une . plus value . en soi en terme d'information. L'interaction avec les internautes serait donc avant tout concue comme un moyen de reconsidérer l'approche de l'information. Le . participatif . serait ainsi plus relié a la réflexion du journalisme qu'à la question de l'information du public, ce qui révèle leur difficulté a . passer le crayon » au public, pour reprendre une expression de Jenkins.

Nous avons articulé nos grilles d'entretien autour des hypothèses formuler dans cette première partie, dans le but de vérifier si les représentations des web journalistes des sites indépendants d'information de notre corpus a l'égard des UGC sont biens ambivalentes. Les points soulevés ici constituent les critères sur lesquelles nous avons basé nos résultats.

115 Ibid.

Dans cette premiere partie nous avons posé les bases de notre enquête. Ce travail liminaire de recherche a tout d'abord consisté a définir les termes clé de notre intitulé, afin de délimiter avec plus de précision le champ théorique de notre étude. Les notions de média, d'Internet comme média et de sites indépendants d'information sont souvent employés comme allant de soi. 0r, les cerner a constitué une premiere étape fondatrice dans l'affinage du choix de notre angle d'approche et la constitution de nos axes de réflexion. Ces termes ayant plusieurs acceptions et dimensions, cela nous a permis de mieux en saisir les diverses interprétations pour situer notre démarche. Caractériser les spécificités médiumniques d'Internet revient également a prendre en compte la part d'imaginaire collectif, notamment quant a son aspect horizontal révolutionnaire, qui constitue en partie les représentations sociales du . participatif ..

Ces dernières sont également issues du contexte socio-historique de la mouvance libertaire et la tradition de collaboration du web. Ce travail de recherche nous a permis de mieux saisir les tenants et les aboutissants de l'objet de notre enquête et de définir les criteres de vérification de nos hypotheses, afin d'aboutir a des résultats quant a la problématique posée. Cette étape constitue la deuxième partie de notre étude.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote