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Approche des représentations du "participatif" des journalistes des sites indépendants d'information @rrêtsurimages et Médiapart

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par Claire PHILIPP
EAC - Master de Manager de projet culturel 2009
  

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2.3. Les « sites indépendants d'information «  ?

Les sites indépendants d'information, qui constituent l'objet de notre étude, s'inscrivent dans le média Internet et ont des dénominateurs communs bien que leurs objets puissent différer.

Nous avons considéré dans ce travail l'information au sens journalistique du terme, c'est-à-dire toute actualité se déroulant dans le champ public portée a la connaissance de tous par une organisation via un support médiatique. Nous comprenons par . organisation ., un organe de presse constitué d'une équipe éditoriale de professionnels, possédant ou non la carte de presse, mais exerçant leur activité selon des r~gles de déontologie journalistique établies (recoupement des sources...).

Cela exclut donc de notre enquête la blogosphère (même si certains blogs peuvent être tenus par des journalistes), les réseaux sociaux (Facebook32, Twitter33...) et l'ensemble des sites a usage privé (pages personnelles...), associatif ou purement marchand (a visée promotionnelle et/ou commerciale) de notre champ de recherche. Bien qu'Internet soit par définition un dispositif de portée internationale, nous avons également réduit ce dernier a des sites d'information 3 de production française . pour des raisons méthodologiques (temps, possibilité de rencontrer les journalistes...) et afin de pouvoir observer des offres s'inscrivant dans un même contexte social (lois, pratiques culturelles...).

Le theme de notre étude porte sur les sites indépendants d'information que la Direction du développement des médias (DDM) a défini ainsi :

. service de communication au public en ligne fourni a titre professionnel par un prestataire qui en assume la responsabilite editoriale, consistant en la production et la mise a disposition du public, de faFon periodique et reguliere, d'un contenu original, compose d'informations ayant fait l'objet d'un traitement journalistique et presentant un lien avec l'actualite, qui ne constitue pas, en lui-meme, un outil de promotion ou un accessoire d'une activite industrielle ou commerciale ».34

32 http://www.facebook.com/

33 http://twitter.com/

34 Le Livre vert des Etats généraux de la presse, propositions du pMle 3 dirigé par Bruno Patino, . Le Choc d'Internet. Quels modeles pour la presse écrite ? ., p. 40, http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/albanel/livrevert1.pdf

Cependant, cette definition generique ne correspond que partiellement a l'acception des sites d'information que nous avons retenus dans cette etude, dans la mesure oil elle ne fait pas intervenir les notions d'independance et de « pure player », qui constituent pour nous les criteres constitutifs de notre selection.

Nous avons caracterise ces derniers comme suit : sites Internet non-adosses a une marque ou un groupe de presse/audiovisuel/FAI/moteur de recherche (sites dits « pure players »), tirant tout ou partie de ses revenus de la publicite, de la revente de ses contenus a d'autres medias ou des abonnements de ses utilisateurs. Leur modele d'affaires peut donc etre mixte, mais ne permet pas pour le moment d'assurer la perennite de leurs sites, ces derniers ayant ete crees recemment (2007/2008 en ce qui nous concerne).

Ces sites sont constitues d'une redaction de journalistes professionnels ayant construit leur propre outil de travail, mais pouvant collaborer en parallele a d'autres media et/ou avoir leur propre blog. Leur offre en matiere d'informations, generalistes ou specialisees, s'appuie egalement sur les contributions des internautes, qui s'expriment sous la forme de commentaires, blogs, ou courriels. Les contenus co-produits sont multimedias et inter-connectes (liens avec d'autres sites de meme nature, liens pour les partager sur les reseaux sociaux ou les envoyer par courriel...). Ces sites donnent donc acces des differents espaces dedies, soit a des publications propres a la redaction, soit a des liens ou breves d'autres sites, soit a des contenus amateurs d'Internautes.

Ils correspondent en cela a ce que l'on appelle des « sites participatifs » et que Franck Rebillard definit comme etant des :

« sites agregeant des contenus deposes par des internautes n'appartenant pas a l'organisation editrice du site. [...] Ces sites s'inscrivent davantage [en opposition aux sites de partage de contenus] dans la filiation de l'~crit, possedent a ce titre une maquette plus hierarchisee et un rubricage plus contraignant pour l'insertion des contenus, et presentant une visee intellectuelle (ex : l'encyclopedie Wikipedia ou le site de journalisme participatif AgoraVox). 35 »

La visee intellectuelle citee evoque les notions de collaboration et de « foules Intelligentes » cheres a Howard Reingold36.

35 P. 1J8, RE9ILLARD Franck, Le web 2.0 en perspective. Une analyse socio-économique de l'Internet, L'Harmattan, Paris, 2007, 158 p.

36 RHEING0LD Howard, Foules intelligentes, Pais, M2 Ed, 2005, 300 p.

Le terme de sites d'information « pure players . renvoie a l'une des caractéristiques que donne également Franck Rebillard du webzine : « journal publié exclusivement sur Internet, sans déclinaison dans l'imprimé ou l'audiovisuel..37.

Nous assimilons les sites indépendants d'information sur lesquels notre étude se porte aux webzines, mais nous n'emploierons pas ce terme afin, de les distinguer des dimensions amateurs et alternatives des webzines utilisé par Franck Rebillard. Nous nous pencherons cependant dans notre partie consacrée a l'approche sociohistorique de l'information sur le web sur les liens, que l'on peut établir entre la tradition d'auto publication collective des webzines et les espaces participatifs présents aujourd'hui sur ces sites.

Nous considérons les sites observés comme indépendants davantage en raison de la nature de leur structure financière (n'appartenant pas a un groupe de presse et ayant un capital appartenant en grande partie a leurs fondateurs), que du fait de la distinction amateur/professionnel comme c'est en partie le cas dans la tradition du web/fan-zinat.

Nous ne traiterons pas des sites indépendants d'information sous le terme de « médias ., en raison de la confusion possible entre l'acception d' « organe de presse en ligne . et le médium Internet comme « dispositif communicationnel . tel que nous l'avons défini.

Cela évitera également une possible confusion avec les médias dits « de masse ., que nous évoquerons davantage sous le terme de « médias traditionnels >. Cette terminologie ne doit pas etre entendue dans le sens oil l'on recréerait une querelle des anciens et des modernes ou reposant sur une barrière technologique (factice dans la mesure ou la radio ou la télé ont également recours a la technologie numérique et sont aussi présents sur le web), mais dans la mesure oil leur activité repose principalement sur des supports classiques (papier, ondes hertziennes...) et répond a des procédés industriels de production et de diffusion.

Par ailleurs, le projet de loi sur le statut d'éditeur en ligne n'accorde a ces sites un
statut équivalent aux médias d'information que dans la mesure oil ils proposent des

37 Rebillard, op. Cit., p. 149.

contenus éditoriaux de professionnels. En ce sens, les espaces de publications participatives de ces sites ne sont pas directement compris dans la notion de 3 média ., mais plutMt vu comme une activité annexe d'hébergeur-modérateur des user generated contents (UGC). 0r comme nous l'avons évoqué, le terme de média appliqué dans son sens large a Internet comprend également les activités de publication amateur. Comme l'évoque Rebillard : . avec l'Internet, pratiques amateurs et professionnelles se retrouvent ainsi sur un même dispositif de communication.38 »

Autrement dit, ces deux formes d'expression peuvent coexister (de manière non antinomique sans pour autant être forcément sur un pied d'égalité) sur un même site d'information et constituent la spécificité même d'Internet en tant que . nouveau . média. Du fait que ce statut légal de média en ligne ne comprenne pas l'une des caractéristiques d'Internet, nous éviterons de nommer ces sites d'information indépendants de la sorte.

38 Rebillard, op.cit., p. 109.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon