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La désertification des terres agricoles et baisse des rendements en milieu sahélien: exemple du phénomene de salinisation dans les communautés rurales de Latmingué et de Ndiaffate (bassin arachidire du Sénégal)

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par Sanokho Malick
Université Gaston Berger de Saint-louis - DEA 2007
  

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Introduction

L'économie du Sénégal est largement tributaire du secteur agricole. Ce dernier absorbe à lui seul 70% de la population active et participe jusqu'à 25% du PIB (Produit Intérieur Brut). Nonobstant, cette importance de taille, ce secteur est compromis ; ceci du fait de l'accentuation d'un certain nombre de contraintes comme la baisse de la pluviométrie, la salinisation des terres et le caractère extensif des exploitations.

Les techniques culturales comme l'amendement des sols sont utilisées à un degré très faibles d'où l'appauvrissement progressif des superficies exploitées. Dés lors, pour prétendre à un accroissement de sa production, le paysan sénégalais est souvent obligé de jouer sur l'extension des surfaces agricoles.

Signalons entre autre que ce facteur terre n'est pas à l'abri des problèmes. Il est surtout caractérisé par un facteur menaçant qui est la dégradation des sols liée à la remontée capillaire des eaux salées et dans de secondes mesures à l'action anthropique.

Dans les zones comme la Casamance et le Sine Saloum, cette dégradation se manifeste en grande partie à travers la disparition du couvert végétal, l'augmentation de la superficie des tannes. S'agissant de notre zone d'études en l'occurrence la communauté rurale de Latmingué et de Ndiaffate, (cf. carte n°1) les effets de la salinisation sont négatifs sur le cadre de vie des populations avec des degrés variés en fonction de la proximité avec les tannes ou l'intensité de l'évaporation est forte. On peut citer entre autres, l'appauvrissement des sols, la baisse des rendements agricoles et ses corollaires sur la qualité de vie des paysans.

Pour mieux saisir les contraintes engendrées par les sels et les stratégies locales mises en place, ce présent travail est scindé en deux parties :

- La première partie consiste à mettre en évidence les chapitres I, II, III et IV.

Il s'agit de traiter la problématique, la méthodologie, le cadre conceptuel et le cadre opératoire.

- En dernier lieu, nous allons présenter les zones d'étude et les résultats de notre

recherche. Nous terminons cette partie, sur la base des résultats obtenus, en formulant des perspectives de recherches.

Chapitre I- La Problématique

La salinisation des tannes met en évidence une cause principale d'ordre naturel (sécheresse) et une cause aggravante directement liée à l'action anthropique. En zone aride, des précipitations faibles et occasionnelles, induisent un drainage des eaux nettement déficitaire pendant la plus grande partie de l'année : les écoulements superficiels (bras de mer, marigots) ou hypodermiques qui sont les lieux privilégiés de manifestations salines dans les sols. L'importance de ces phénomènes dépend des apports hydriques et du bilan évaporatoire imposé par le climat.

Le bilan évaporatoire ou différence entre l'évaporation et les précipitations varie dans de larges mesures depuis des valeurs inférieures à 300 mm jusqu'à des valeurs supérieures à 1000 mm. Dans les zones désertiques extrêmes arides, il est positif toute l'année avec des épisodes pluvieux dont les effets sont rapidement effacés.

Des études menées au Sénégal entre les années 1940 et 1970 dans les niveaux fluviomarins n'ont révélé que l'existence des sols halomorphes (Massibot et Al. 1946, Charreau 1963, Maignieu 1965). Les sols sulfatés acides ont été identifiés avec les études menées par Beye (1972), et Marius (1985).

Dans le Bassin arachidier (Sine Saloum), le phénomène a eu comme conséquence l'hypersalure de la nappe phréatique qui varie en fonction de la pente des écoulements, mais surtout de la texture du sol qui subit les infiltrations capillaires.

La salinité des eaux de surface est presque deux à trois fois plus élevée que celle de l'eau de mer qui pénètre dans les estuaires avec une insuffisance du lessivage et de la chasse d'eau salée et une forte évaporation. Mais les relatives améliorations de la pluviométrie n'ont pas été accompagnées d'une chute significative de la salinité des eaux. Cette chute du niveau des nappes douces superficielles a de graves conséquences sur la salure. En effet, les eaux de surface et les nappes salées qui les bordent se sont trouvées à l'échelle de la Sine Saloum à une entité topographique supérieure à celle des nappes. La remontée des nappes salées a induit une salure des sols des zones basses atteignant souvent des teneurs supérieurs au seuil de tolérance des espèces végétales halines. Les sols du domaine des tannes du Sine Saloum se caractérisent par une grande

hétérogénéité due à leur morphologie et à leurs propriétés physico-chimiques. Leurs caractéristiques sont étroitement liées à la topographie, au type de matériaux et à l'hydrologie en place. Leur évolution pédogénètique actuelle est une conséquence de la sévère sécheresse qui a régné sur l'ensemble du Sénégal en particulier dans la zone soudano-sahélienne. La sursalure, peu répandue avant les années 1970, a vite atteint tous les sols depuis les terrasses jusqu'au glacis de raccordement. Il ya migration verticale des sels par remontée capillaire de la solution du sol ou de la nappe phréatique peu profonde, sous l'action des phénomènes d'évaporation intense due aux températures très élevées (25°c - 40°c) et qui maintiennent pendant 8 à 9 mois un profil salin ascendant. L'accumulation des livraisons salées transportées par les vers favorise la dégradation des zones couvertes de végétation.

A cause de ce processus, les sols restent sursalés pendant presque toute l'année. Néanmoins, on observe pendant l'hivernage, un dessalement des sols sableux des glacis de raccordement des levées sableuses et des sols des hautes terrasses à topographie plane grâce aux eaux de pluies. C'est le constant de tous les problèmes liés à la salinisation qui a aboutit à la mise en place de digue anti-sel ou de micro projets. Ces micro-projets ou digues nécessitent un financement de plusieurs montants de franc qu'il faut rentabiliser.

Aussi la mise en place de tels ouvrages doit entrainer nécessairement un aménagement adéquat des vallées voire un remembrement des terres. Mais au moment où l'Etat se préoccupe de la politique de maitrise de l'eau pour lutter contre la sécheresse et développer l'agriculture ( NPA, Plan REVA, programme GOANA, etc.) dans le pays afin de parvenir à une sécurité alimentaire, un débat avait opposé deux courants de pensées des décideurs.

Les uns pensaient à la réalisation de très grands ouvrages pour propulser le développement sur le plan macro-économique en comptant sur la coopération régionale et sous-régionale, tandis que d'autres optent pour la réalisation de micro barrages nécessitant un moindre coût facilement maitrisables par les populations à la base.

Concernant les zones où se situe notre cadre d'étude en l'occurrence les
Communautés rurales (CR) de Latmingué et de Ndiaffate, des études précédentes ont

révélées l'évolution du phénomène de dégradation sous l'effet des eaux salines. En 2002, des études menées par la collectivité locale de Latmingué dans le cadre du Plan Local de Développement (PLD) en collaboration avec les stagiaires de l'Ecole Nationale d'économie Appliquée (ENEA) et le PAGERNA, ont montré, que des ménages subissent l'effet de la salinisation des terres par une baisse de 10 à 15% de leur rendement habituel.

La proximité de celles-ci avec le bras de mer favorise l'avancée des eaux salées vers les terres agricoles. Ce processus renforcé par la surexploitation des terres constituent une contrainte énorme pour les paysans et réduisent considérablement les rendements agricoles et de façon progressive la dégradation des conditions de vie.

La conjonction de ces contraintes entraine un exode de plus en plus important des jeunes actifs vers les grandes villes. Ceci devient problématique pour les autorités locales, les partenaires au développement avec tous ses corollaires sur la productivité agricole. C'est dans ce contexte que des microprojets pilotés par des Organisations Non-Gouvernementales (ONG) ont pour objectif premier d'améliorer le système de production par la mise en oeuvre de pratiques fertilisant les terres. Il s'agit entre autres pour certaines zones du Sine-Saloum, de reconstituer les mangroves susceptibles de freiner la remontée saline dans les terres arables.

Aussi, certaines ONG avec les autorités locales se fixent comme objectifs de réduire les déplacements des jeunes qui sont la main d'oeuvre par le financement de quelques activités génératrices de revenus. Dans la même dynamique des activités de reboisement sont organisées afin de régénérer le couvert végétal.

Toutefois, en dépit des efforts consentis dans le sens de la lutte contre la progression saline pour une production agricole conséquente, des difficultés persistent encore. Les effets de la salinisation sont encore sentis par les populations traduisant par une décroissance de la productivité.

La dynamique de dégradation dépasse largement les capacités des services
administratifs et de leurs moyens même si ceux-ci sont sensiblement accrus ; les

campagnes de reboisement enregistrées dernièrement dans la CR de Latmingué remontent en 2003, alors que les coupes de bois sont quotidiennement constatées. Cependant une conscientisation du problème a permis, dans certains villages, la mise en place d'une stratégie locale de lutte par la mise en défens dont les impacts gagnent peu de terrain. Par ailleurs, ce cortège de problèmes qui émane de la dégradation des terres dans les zones en étude, nécessite une analyse approfondie, en vue de lutter efficacement contre ce phénomène.

Il convient à cet effet, pour une meilleure prise en compte des préoccupations des populations de la localité d'impliquer celles-ci dans les différentes phases du projet de désalinisation entamé par l'Etat. Cette même raison qui consiste à atteindre les objectifs de promotion agricole doit être élargie dans les rapports entre les projets et programmes qui oeuvrent dans ce sens.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault