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La spéculation est-elle rentable ?

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par JB TANQUERAY
Université Paris Dauphine - M2 Recherche106 Macroéconomie et finances internationales 2007
  

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6.1.2.2 Cascades informatives

Cette théorie se concentre sur les inefficiences liées à l'agrégation d'informations privées, les actions des investisseurs produisant évidemment un signal sur leurs informations privées. Si celui-ci est positif, il peut induire un deuxième signal positif de la part d'un agent. Dans ce cadre, il est plausible de déboucher sur des situations où les stratégies d'investissement à retour positif entraînant des risques de bulles. Elle alimente le processus de s'aligner sur les consensus de marché.

Dans un marché à formation des prix endogènes comme le marché des changes, les investisseurs n'agiront pas si les coUts de transaction sont trop élevés eu égard au gain escompté grace à des pièces d'information petites et disparates. Par exemple une succession de petites mauvaises nouvelles peut ne pas provoquer de transactions expliquant la présence d'anticipations a priori visqueuses. Seul un signal public peut les pousser à traiter en dépit du coût de transaction, telle les réactions en chaîne lors de la crise de change asiatique en 1997 ou russe en 1998.

Cet effet est toutefois pondéré par le fait repris par Zemsky et Avery (1996) que si les prix fournissent des signaux sur l'information privée et si cette dernière est suffisamment riche, il ne sera pas possible pour le marché d'isoler l'information privée à partir des prix. On retombe donc dans un environnement plus enclin à la spéculation mais où l'incertitude est plus grande donc obligeant les acteurs à restreindre leurs paris pour une plus grande diversification a priori salvatrice en termes de protection de performance.

6.1.2.3 Croyances a priori hétérogènes

Toutes les différences de croyance sont, selon la finance classique, le résultat de différentes informations : personne n'a les mêmes. Or selon Milgrom et Stokey (1982), ce n'est pas la différence d'informations détenues qui incite à la transaction mais la présence de convictions différentes. Par exemple en reprenant le modèle dynamique d'Harrison et Kreps (1978) où les agents sont neutres en risque mais avec des croyances a priori hétérogènes, aucun actif n'est traité à sa valeur fondamentale en raison de l'éventualité de pouvoir le revendre plus cher à un autre agent. Ce que A pense ne correspond pas au point de vue de B qui peut accepter d'acheter à un prix plus élevé ou non.

C'est donc tout le processus d'apprentissage par les prix qui se retrouve potentiellement déstabilisé, en se focalisant sur la différence de croyance. Tout dépend ensuite de la capacité des agents à déterminer la nature de ses différences à partir des changements de prix. Dans la perspective de la construction de portefeuille appréhendé à l'aune de la théorie des jeux, c'est la lenteur de cet apprentissage des différences d'opinion qui induit des prises de risque initialement mineures qui s'accroîtront au fil de l'eau en fonction de l'interaction stratégique des agents et des flux d'information privée ou publique.

Par conséquent, la crainte des mouvements adverses du marché vient restreindre la spéculation dans sa prise de risque. Ces événements proviennent plus statiquement de la présence d'agents incompétents ou, plus dynamiquement de la capacité des agents à interagir stratégiquement entre eux. Nous abordons là le paradoxe de la spéculation contrainte de maximiser son ratio de Sharpe : parier en se soumettant d'une certaine manière au marché et à son consensus.

Si théoriquement il existe bien une incitation à spéculer, plus concrètement, sa mise en oeuvre n'est pas nécessairement viable pour le spéculateur. Est-ce aussi la raison pour laquelle la spéculation se fait remarquer uniquement sur des situations de déséquilibre évident ?

Si la notion de croyance d'ordre supérieur abonde dans le sens d'une crainte du marché par la spéculation, les modèles opèrent une dichotomie dogmatique entre les groupes qui, en leur sein, opèrent de manière non identique et aléatoire. Si ceci explique la diversité du nombre d'agents irrationnels ou d'opinions hétérogènes, elle ne permet pas d'élucider les bulles et autres phénomènes de marché qui invalident une position adverse bien que fondamentalement saine. Nombreux furent d'ailleurs quelques spéculateurs à crier dès 1998 à la bulle Internet...

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote