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La spéculation est-elle rentable ?

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par JB TANQUERAY
Université Paris Dauphine - M2 Recherche106 Macroéconomie et finances internationales 2007
  

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6.2 Anticipations rationnelles subjectives : risque d'entêtement et de crise

Contrairement aux autres approches que nous avons abordées, la finance cognitive se focalise sur le processus de prise de connaissance des informations à commencer par celles véhiculées par les prix. Cette approche se fonde sur la remarque du sociologue Durkheim selon laquelle la valeur n'est que le fruit d'un contexte social. Elle se concentre sur la méthode dont la valeur des choses est établie et acceptée au sein d'un groupe.

Ensuite, cette approche analyse les anticipations dans leur mode de formation et leur viscosité conduisant à une homogénéisation des dernières. Cette étape induit des comportements de masse qui ne sont pas nécessairement irrationnels. Ils permettent ainsi d'estimer comment la spéculation se fonde dans ce processus expliquant la prise de risque limitée en dépit d'anticipations fortes. Le « que fait le marché ? » aussi appelé « bêta » par les théories microéconomiques de la finance...

6.2.1 Une inexactitude constante

Les modèles économiques partent de l'hypothèse que la finance est le fidèle reflet de l'économie réelle. Dans ce cadre la valorisation se caractérise comme la valeur d'équilibre future. Ce futur est appréhendé comme existant objectivement sous forme probabiliste. Ainsi les méthodes de valorisation sont objectivistes par nature.

Or le futur est subjectif. Rien n'est formellement définissable ex ante. Le futur est fonction de vues individuelles prises dans une complète incertitude knigthienne42. Du nom de son auteur John Knight, celui-ci introduit une distinction entre risque et incertitude.

Le risque est un futur dont la distribution des états possibles est connue. L'incertitude correspond à un futur dont la distribution d'états est non seulement inconnue mais impossible à connaître. Elle ne tient pas au manque d'information ou à l'incompétence de l'observateur, mais à la nature même du phénomène. Nous passons donc ainsi de la prise de risque à la décision dans l'incertitude avec toutes les contingences présentes comme l'impératif de rendement à risque maîtrisé. L'incapacité des analystes financiers, par exemple, à atteindre leurs objectifs illustrent ce phénomène : ces derniers fonctionnent sur une base d'anticipations adaptatives où le futur sera semblable au présent, toutes choses égales par ailleurs. D'où les réactions substantielles des marchés et de ses intervenants aux surprises. Les anticipations ne sont ainsi que friables par conjonction des faits et une incapacité à être devin.

Par conséquent, l'ensemble des anticipations et des conjectures est intrinsèquement inexacte. Non pas parce que c'est difficile comme le suggère Villa (2004) mais simplement parce que les marchés sont dans le règne de l'incertitude quant aux événements à venir et à la réaction des autres agents. Ceci fait clairement référence à la philosophie d'investissement fondant les décisions d'investissement du fonds Quantum de Soros : comprendre les participants dans l'incertitude de l'avenir tout en s'ancrant dans des vues fondamentales. Ceci permet de jouer plusieurs scénarii spéculatifs adaptés en permanence selon les signaux de marchés.

42 ORLEAN A. « Efficience, finance comportementale et convention : une synthèse, CEPREMAP, ( + ( 66T H&RQseIlH135 QMVH( FRQRP IDITH« Les crises ».

A l'aune de cette approche de l'efficience des marchés, les prix de marché ne sont que la sommation des estimations subjectives individuelles pondérées par le poids de chaque investisseur43. Il n'est que le reflet chaotique de visions divergentes. Ces cours sont nécessairement un pari de par cette incertitude naturelle dans un monde non stationnaire. Aucun équilibre ne fonctionne sur une base de conjecture établis ex ante mais sur une réalisation a posteriori de vues différentes. C'est à ce seul moment que les prix sont informatifs mais uniquement sur l'état des visions passées quant au futur à venir.

Ainsi le marché fonctionne comme une marche cognitive faisant émerger, comme une synthèse, une opinion de référence perçue par tous comme une expression de ce que pense le marché et vis-à-vis desquels les intervenants se positionnent. Le marché se rend plus intelligible. Les acteurs passent d'un état de croyances divergentes non stationnaires où les gains sont aléatoires à une convention financière. Celle-ci se définit comme une manière partagée d'appréhender le futur.

Rationalité des agents, qualité des anticipations et prise de risque ne constituent plus les éléments à investiguer. Nous sommes dans la dimension sociale des marchés où la rationalité financière, première et unique est de vouloir réaliser un profit maximal par le jeu de l'investissement boursier. Plus précisément elle porte sur l'évolution des cours. Elle ne se confond pas néanmoins la rationalité fondamentaliste. Celle-ci n'est qu'une approche dans la formation de son opinion personnelle initiale.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote