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Stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l`arrondissement de Mora, extrême-nord, Cameroun

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par Lopsiwa MAIRAMA
ENS / Université de Yaoudé I - DIPEN II 2010
  

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2.1.2- Achèvement du cycle primaire

Dans le système scolaire, le niveau d'achèvement ou rétention ou maintien scolaire renvoie à l'évolution des élèves dans le cursus du cycle primaire. En effet, le niveau d'achèvement est conçu en termes de taux d'achèvement du primaire (Rapport ZIP-UNICEF, 2008/2009) et est ainsi défini comme étant le rapport entre les nouveaux entrants en dernière année du primaire et la population ayant l'âge officiel d'y accéder (population de 11 ans). Elle est dite «évolutive» lorsque les élèves parcourent le cursus sans redoublement, «statique » lorsque les élèves redoublent et enfin « incomplète » lorsque les élèves sont exclus ou abandonnent leurs études. Il s'agit d'une variable quantitative dont les résultats relèvent d'échelles de rapport.

Dans cette optique, le taux de maintien évolutif se mesure à partir du rapport entre l'effectif d'une cohorte d'élèves à leur première inscription au Niveau I (SIL) et son effectif cinq ans plus tard au Niveau III(CMII). Le Taux de rétention pour un cycle d'études, est ainsi égal au pourcentage des élèves d'une classe d'âge qui ayant été inscrits en première année du cycle au cours d'une année scolaire donnée sont parvenus finalement jusqu'à la dernière année de ce cycle. Cette définition met ainsi en relation plusieurs indicateurs qui peuvent être mesurés soit à chacun des niveaux, soit à la fin du cursus. Un enfant achève son cycle lorsqu'il a obtenu son Certificat d'Etudes Primaires(CEP), diplôme qui sanctionne la fin des études au cycle primaire et qui permet l'insertion dans la vie active par la réussite à un concours par exemple.

2.2- REVUE DE LA LITTERATURE

Lorsqu'on entame un travail de recherche, on commence toujours par une exploration documentaire pour avoir une orientation par rapport à la problématique que l'on veut construire et les postulats posés. De ce point de vue, nous pouvons dire que la revue de la littérature constitue un maillon essentiel dans le processus de recherche car ; elle permet au chercheur d'approfondir ses connaissances sur le sujet qu'il veut étudier. Ce travail s'appuie sur les expériences empiriques, le vécu quotidien et/ou les études théoriques produites par ses prédécesseurs. Ces « savoirs » antérieurs permettent au chercheur non pas de traiter le thème en utilisant les mêmes approches mais, de l'aborder dans une perspective nouvelle. Notons ici que l'éducation est un champ très vaste qui intéresse de nombreux spécialistes : les pédagogues, les psychologues, les sociologues, etc.

En effet, de nombreuses recherches ont démontré clairement les avantages économiques et sociaux de l'instruction des femmes. Les effets bénéfiques de l'éducation de la population féminine sont entre autres: une réduction de la fécondité et de la mortalité maternelle et infantile, une amélioration de la santé et du bien-être familial, un accroissement de la productivité agricole et des revenus, ainsi qu'une augmentation de la productivité générale des femmes et de l'économie dans son ensemble (Floro et Wolf, 1990 ; Odaga et Heneveld, 1995).

Le développement des femmes des régions septentrionales et au-delà, les africaines ; leur participation au pouvoir de décision passe par la formation et l'information inscrit dans le cadre de l'éducation. C'est la vision défendue par Coquery-Vitrovitch (1994 :806) lorsqu'elle tranche que :

«La seule voie est l'éducation. Or l'éducation des filles est restée très en retrait de celle des garçons]. Aujourd'hui, les trois-quarts des femmes africaines sont encore analphabètes, et dans les écoles la parité est loin d'être atteinte entre filles et garçons : on compte en moyenne moins du tiers des fillettes scolarisées contre plus de la moitié des garçons. L'élément essentiel aujourd'hui est donc l'éducation des filles, qui demeure la condition nécessaire pour qu'elles fassent reconnaître le rôle qu'elles jouent dans l'économie et la culture du pays».

La question de l'accès équitable des filles et des garçons à l'éducation devient donc aujourd'hui une préoccupation constante de tous les Etats et des organisations internationales. Mais les différences de scolarisation entre garçons et filles ne font l'objet d'une attention particulière que depuis un passé récent. Aussi, pendant longtemps, le faible niveau de scolarisation des filles fut-il considéré comme l'une des caractéristiques plus ou moins naturelle des sociétés non occidentalisées (Lange, 1998).

L'accès inéquitable des filles et des femmes à l'éducation y est généralement traité sous plusieurs aspects : l'accès à l'école (en terme de fréquentation), l'itinéraire scolaire (type d'établissement- public ou privé, filières d'enseignement), la performance scolaire (redoublement, échec/réussite aux examens), la poursuite de la scolarité (abandons scolaires) (Lange, 1998). Certes, les récentes rencontres sur l'éducation en Afrique mettent l'accent sur la nécessité d'accélérer l'éducation des filles et des femmes (UNESCO, 2000), mais des actions spécifiques requises ne sont pas toujours mises en oeuvre pour réduire les écarts entre sexes et résoudre ainsi les problèmes spécifiques auxquels les systèmes éducatifs sont confrontés en Afrique subsaharienne.

Les récentes littératures consacrées aux facteurs scolaires qui affectent l'éducation des filles indiquent plusieurs modes par lesquels les écoles africaines limitent le potentiel des filles. Ainsi par exemple, à travers un insidieux processus d'exclusion et de marginalisation, les écoles reflètent et renforcent les attitudes et le comportement d'une société qui n'attend pas grand-chose des filles. Les enseignants ont des attitudes négatives quant au potentiel académique des filles et projettent dans les écoles et les salles de classe les préjugés de la communauté envers les filles (Capso, 1981 ; Davison et Kanyuka, 1992 ; Davison, 1993).

En dépit d'une amélioration progressive de la scolarisation des filles sous l'effet des efforts conjugués des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des bailleurs de fonds internationaux, les études révèlent l'existence de disparités persistantes entre les sexes dans le domaine d'achèvement du cycle primaire normal, particulièrement dans les régions septentrionales( UNICEF, 2008-2009). A cet effet, des auteurs tels Tchombe, Mapto Kengne, Matchinda & Nkonpa Kouomegne (2006), Matchinda (2008), Tsala Tsala (2008) et certaines structures de gestion des écoles ont eu à s'intéresser à la question.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille