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Essai de conception d'un outil méthodologique d'aide à  la planification de l'appropriation des TIC dans une école

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par Théodore EKENGUELE
Université de Yaoundé I - Ecole Normale Supérieure de Yaoundé - Diplome de professeur de l'enseignement secondaire général second grade 2009
  

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1.2.2. Les modeles d'adoption d'une innovationG

Pour passer de la théorie à un modèle d'adoption d'une innovation l'on convient de considérer les aspects ou facteurs qui influencent l'adoption de celle-ci par les membres d'un système social donné. C'est pourquoi Rand Corporation (Claire Isabelle, 2002) a pu déterminer les facteurs (1975) qui expliquent le succès d'une innovation dans une école :

· l'école est orientée vers la résolution des problèmes (approche analyse du système d'information) ;

· elle rejette une innovation qu'elle ne peut pas adapter (refus de conformisme ou de ralliement à la mode) ;

· elle développe son propre matériel à partir des usages ou des outils proposés par l'innovation ;

· elle favorise la formation continue pour les nouvelles compétences à développer ;

· elle fait appel à l'assistance technique locale (et externe) ;

· elle reçoit le soutien de l'administration (et même de la hiérarchie ou de la tutelle) ;

· elle s'ouvre au monde extérieur pour rechercher des expériences, de l'expertise ou pour partager des opinions (sur l'innovation) ;

C'est à partir de ces facteurs généraux que Claire Isabelle identifie des modèles d'adoption de l'innovation dont un, basé sur l'innovation elle-même et sur son

6 Claire Isabelle, Regard critique et pédagogique sur les technologies de l 'information et de la communication, P.70-74

fonctionnement : modèle fonctionnel ; et l'autre se référant en même temps à l'innovation et à ses adoptants : modèle basé sur les préoccupations.

1.2.2.1. Le modèle fonctionnel de Doyle et Pondre (1977-1978)7

Doyle et Pondre estiment qu'un changement du monde éducatif pousse le personnel enseignant à lui opposer un questionnement sur leur principale occupation : favoriser un système d'enseignement apprentissage de qualité. Tout dépend alors selon les enseignants, du fonctionnement de l'innovation qui est tributaire de trois éléments :

· L'innovation doit être perçue comme étant claire et spécifique sur le plan instrumental : c'est le principe de l'instrumentalisation. Ainsi l'innovation doit être facilement manipulable en proposant des outils et/ou des méthodes qui, manipulés peuvent être adaptés.

· L'innovation doit être perçue comme congruente, soit en lien avec les croyances, les valeurs et le style de l'enseignant : c'est le principe de la supplémentarité. L'innovation apporte, en sauvegardant le système initial dans ses objectifs, une plus-value en terme de crédibilité, de qualité, de célérité et de rendement, d'ergonomie, de compétences, et d'image de marque concernant respectivement l'information, les tâches ou les opérations, le travail, le personnel et la visibilité de l'école.

· L'innovation doit être perçue comme rentable selon le rapport temps/coût/bénéfices : c'est le principe de l'efficience (rapport qualité/prix) qui rend compte de la démarche qualité poursuivie lors de l'implantation d'une innovation dans un système. Ce qui signifie alors que l'innovation s'adapte à toutes les couches sociales, à toutes les bourses.

L'innovation ne peut alors être adoptée que si elle respecte les trois principes. C'est-àdire que les membres du système actuel se reflètent le système dans le futur à partir du fonctionnement de l'innovation elle-même. La représentation de ce modèle de Doyle et Pondre, repris que nous convenons d'appeler cette fois Modéle des trois principes d'adoption d'une innovation, équivaut à celui consigné à la figure suivante.

 

Figure 2 : Modele des trois principes d'adoption d'une innovation

 

7 Claire Isabelle, Regard critique et pédagogique sur les technologies de l 'information et de la communication, P.70

1.2.2.2. Le modèle basé sur les préoccupations de Hall et Hord (1987)8

Le Concerns-Based Adoption Model (CBAM) comme l'ont appelé les auteurs Hall et Hord, pour favoriser le changement en milieu scolaire se base sur le principe selon lequel les individus intéressés à l'implantation d'une innovation (facilitateurs du changement) doivent considérer les préoccupations des enseignants ; c'est-à-dire négocier l'adoption de l'innovation (Philippe Perrenoud, 1999). Ces dernières elles-mêmes tiennent compte du temps d'implantation, de l'innovation elle-même, des interventions et de l'école qui voudrait changer son système.

1.2.2.2.1. Présentation du modele CBAM

Le modèle comporte trois procédures qui permettent la description du processus de changement tel que vécu par les membres de l'école. Il s'agit des stades ou degrés de préoccupation des membres par rapport à l'innovation - de leur niveau d'utilisation de ladite innovation et des formes opérationnelles que celle-ci peut prendre. Le tableau suivant résume ces trois procédures de diagnostic système/adoptants/innovation.

Les stades de preoccupations

Les niveau) d'utilisation

Configuration de l'innovation

- La simple connaissance

La non-utilisation :

- Comment est-ce que je me

- Le stade

- La non utilisation

sens par rapport à

informationnel

- L'orientation

l'innovation ?

- L'intérêt personnel

- La préparation

- Quel est mon niveau

- La gestion

L'utilisation :

d'utilisation de

- Les conséquences

- Utilisation primaire de l'outil

l'innovation ?

- La collaboration

- La routine

- Quels éléments de

- Le recentrage

- Le perfectionnement

l'innovation est-ce que

 

- L'intégration

j'utilise ?

 

- Le renouvellement

 
 

Tableau 4 : Récapitulatif des procedures du modéle CBAM

8 Claire Isabelle, Regard critique et pédagogique sur les technologies de l 'information et de la communication, P.71

1.2.2.2.2. Presentation des procedures du modele.

Tableau 5 : PROCEDURE N°1 DE DIAGNOSTIC DES STADES DE PREOCCUPATIONS DES ENSEIGNANTS

Stades de preoccupations

Perceptions de l'innovation par les enseignants et autres membres

0

Simple connaissance
(Awareness)

L'enseignant ne se sent pas concerné par l'innovation et participe peu au processus d'implantation : sensibilisation - idée vague de l'innovation.

1

Stade informationnel
(Informational)

Pas d'inquiétude par rapport à l'innovation mais plutôt recherche de

connaissances sur l'innovation (caractéristiques, effets et principes).

2

Intérêt personnel
(Personal)

Assurance des critères que requiert l'innovation et comment les remplir ; des effets du changement. Analyse de son rôle et de son engagement. Il considère les conflits potentiels qui pourraient surgir par rapport à la structure existante.

3

Gestion
(Management)

Ou Inter/t pour le maniement de l'innovation : Quelle meilleure utilisation des informations et des ressources de l'innovation. Questionnement sur son efficacité : comment l'organiser ? la gérer ? la planifier ?

4

Conséquences
(Consequences)

Ou Attention axée sur les repercussions : Questionnement sur les répercussions de
l'innovation sur les élèves. Comment centrer l'innovation sur le plus utile pour eux

5

Collaboration
(Collaboration)

Questionnement sur la coordination et la coopération avec les collègues, situation créée par l'utilisation de l'innovation.

6

Recentrage
(Refocussing)

Ou Inter/t pour l'exploration de nouvelles possibilités d'utilisation : Maîtrise de l'outil mais comment aller plus loin. Intégration d'autres aspects ou combinaison des outils de l'innovation.

 

Tableau 6 : PROCEDURE N°2 DE DIAGNOSTIC DES NIVEAUX D'UTILISATION DE L'INNOVATION

Niveaux d'utilisation

Comportement de l'enseignant dans l'utilisation de l'innovation

Non
utilisation

Non-utilisation

L'enseignant a peu de connaissances ou n'en a pas du tout sur l'innovation. Il n'est pas engagé vis-à-vis de son l'utilisation.

 

Ou Exploration d'utilisations possibles : Acquisition des connaissances sur

l'innovation et exploration des habiletés qu'exige l'utilisation de l'innovation.

 

L'enseignant se prépare ou est préparé à la première utilisation de l'innovation.

Utilisation

Utilisation
primaire de l'outil

Concentration de ses efforts sur le court terme. Essai de maîtrise des tâches nécessaires à l'utilisation de l'innovation. Il en résulte souvent un usage superficiel et décousu.

 

L'utilisation est stabilisée sans essai d'invention. L'enseignant ne se préoccupe pas vraiment de voir comment il pourrait augmenter son utilisation de l'innovation et en améliore les résultats. Il utilise l'outil de façon régulière.

 

Ou recherche pour varier l'utilisation et créer d'autres repercussions : l'enseignant varie ses utilisations grâce à ses connaissances.

 

L'enseignant utilise l'innovation pour aboutir à un travail coopératif avec ses collègues en vue d'augmenter ses répercussions.

 

Ou Utilisation dans le but d'inventer ses propres strategies : l'enseignant apporte des modifications à l'innovation afin d'augmenter les répercussions. Il explore également de nouvelles stratégies d'utilisation de l'innovation.

 

Tableau 7 : PROCEDURE N°3 DE DIAGNOSTIC DE CONFIGURATION DE L'INNOVATION

Configuration de
l'innovation

Utilisations possibles de l'innovation

Outils complexes

Utilisation non variée et vulgaire de quelques outils de l'innovation avec lesquels l'enseignant se sent à l'aise

Outils moins complexes

Utilisation de routine et variée des outils aussi divers de l'innovation

Outils simplifiés

Pouvons-nous ajouter l'utilisation experte des outils de l'innovation

 

Cette dernière procédure présente une échelle d'utilisation générale des outils d'une innovation qui va de la vulgarité à la routine et aboutit à l'expertise. A chaque niveau de la configuration de l'innovation correspond un degré d'utilisation des ses outils : l'on deviendra aisément expert dans la manipulation d'une innovation lorsque celle-ci est fort simplifiée. Les trois questions de la configuration font ainsi place à l'aperçu même de l'innovation qui peut être complexe, moins complexe ou alors simple.

Le modèle résultant des trois procédures de Hall et Hord est consigné dans la représentation suivante.

Figure 3 : Modele d'adoption de l'innovation base sur les preoccupations des enseignants

Les explications liées à ce modèle, comme le stipulent les flèches, sont à double sens car toutes les trois procédures permettent chacune à son niveau, la compréhension et la maîtrise de l'innovation pour son adoption. L'on remarque fort aisément que chaque préoccupation de l'enseignant ou membre du système école détermine un niveau d'utilisation ou de manipulation de l'innovation qui, à son tour détermine le degré de complexité de l'innovation et vice-versa. Ainsi si l'utilisation de l'innovation reste primaire, alors les enseignants ne sont pas assez motivés par rapport au changement ; ce qui signifie que l'innovation se présente très complexe. Les utilisations peuvent être de routine, voire perfectionnées si les enseignants ont été motivés par une innovation moins complexe ou dont ils avaient assez d'informations, de formation et de soutien. Si les enseignants deviennent des experts par rapport à l'innovation, ceci signifie qu'ils ont une parfaite maîtrise de ses outils/éléments et/ou méthodes qui en plus témoignent de la simplicité de ladite innovation, ou tout au moins de l'effort d'information et de formation.

En conclusion, tous les modèles d'adoption rendent compte de la théorie d'une manière, chacune bien différente. En schématisant la théorie d'adoption d'une innovation, nous sommes parvenus à un premier modèle que nous retenons ici pour élaborer une synthèse avec le modèle de Hall et Hord. C'est un modèle à cinq entrées sur six colonnes dont la dernière et la première sont équivalentes.

La première entrée porte sur les caractères de l'innovation ou alors sa configuration.

La deuxième colonne porte sur les catégories d'adoptants dont les préoccupations sont représentées par la quatrième colonne et les phases d'adoption de l'innovation en troisième colonne.

La cinquième colonne représente les niveaux d'utilisation de l'innovation par les adoptants ; ceux-ci déterminent en même temps les préoccupations de la quatrième colonne et la configuration de l'innovation de la sixième colonne (équivalente à la première colonne). Ainsi le modèle finit là où il commence pour boucler le cycle d'adoption de l'innovation.

Le modèle résultant de cette synthèse, que nous convenons d'appeler Modele des cinq procedures d'adoption d'une innovation apparaît clairement en page suivante. Il explique au mieux sur cinq angles différents d'analyse interconnectés, pourquoi une innovation peut échouer à une certaine phase d'adoption et ce qu'il aurait fallut pour son implantation réussie. Mais d'une manière générale, une innovation dont l'intégration dans un système social échoue, témoigne de sa complexité, soit en elle-même, soit alors aux yeux des adoptants ou tout simplement de son degré de visibilité. Ce qui détermine en même temps les facteurs favorisant ou limitant l'implantation d'une innovation dans un système social donné.

Figure 4 : Modele des cinq procedures d'adoption d'une innovation

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery