I-3. Question spécifique de recherche
Comment expliquer les blocages de l'introduction d'une ou des
LN dans l'enseignement élémentaire formel au
Sénégal, nonobstant toutes les politiques linguistiques et
éducatives entreprises depuis la fin de la colonisation jusqu'à
nos jours ?
I-4.Intérêt du sujet
Notre réflexion sur ce thème n'est pas une
construction ordinaire. Elle doit être une participation pour
l'avancement de la science. Etant donné que les sciences sociales, la
sociologie surtout, se proposent de comprendre et d'expliquer l'activité
sociale, alors il serait intéressant pour nous, de se départir
des pensées naïves pour mieux se rendre compte des enjeux de
l'Education formelle par rapport aux LN.
Ainsi, travailler sur ce sujet peut permettre à
l'intelligentsia de la société sénégalaise en
particulier et africaine en général d'avoir un aperçu sur
les facteurs qui galvaudent les langues africaines et leur participation
formelle et scientifique aux secteurs administratifs.
Du reste, cette étude peut susciter de futures
recherches capables de mieux cerner les goulots d'étranglement que
connaissent les LN africaines pour leur prise en compte dans le SEF.
Cette question qui se pose aujourd'hui en termes complexes,
mérite compréhension, explication et éventuellement
solutions. Dés lors, notre étude n'atteindra son enjeu que
lorsqu'elle réussi à répondre cette triple exigence. Cette
dernière est une des raisons les plus valables pour justifier
l'intérêt scientifique et social que porte notre étude.
I-5. Motivations
La langue est souvent le giron d'une identité
socioculturelle. Sans une langue bien définie et clairement nourrie
grâce à son enseignement et son apprentissage, il est quasi
impossible de s'imposer scientifiquement sur la scène internationale.
Ainsi, pour ne pas assister à « l'extinction » de nos LN comme
le cas du grec, du latin, du basque... à l'heure actuelle, nous sommes
motivé à décrypter les facteurs qui pourront permettre cet
éventuel risque.
De prime abord, nous avons constaté que la sociologie
de l'école au Sénégal est moins préoccupée
par les LN, de ce fait l'accent de ladite discipline est porté le plus
souvent sur des préoccupations d'ordre démocratique
(l'éducation pour tous)tout en omettant la culture endogène que
devrait asseoir le système via l' insertion des LN a son sein. C'est
pourquoi nous ambitionnons de faire une sociologie de l'école
nouvelle ou une sociologie des LN à l'école en
posant comme point de départ l'analyse des facteurs de blocage de ses
dernières dans le SEF.
En outre, la plupart des intellectuels africains et notamment
sénégalais sont pessimistes eu égard au pragmatisme de nos
langues dans un système éducatif formel dans la mesure où,
à travers certains comportements, nombres de sénégalais
manifestent une croyance de l'inefficacité de nos langues. C'est ce qui
fait que les politiques linguistiques de l'Etat tant décrites ne sont
guère poursuivies intensément.
En fin, notre motivation se justifie par ailleurs, dans le
fait que le Sénégal à l'heure actuelle incorpore dans son
système d'enseignement secondaire et universitaire formel plus d'une
dizaine de langues occidentales (anglais, espagnol, portugais...) en omettant
les siennes. En effet, on note même l'émergence de l'enseignement
de la langue chinoise dans certains temples de savoir.24
C'est dans ce sillage que nous nous proposons de saisir les
causes efficientes de l'absence d'une ou des LN dans l'éducation
formelle afin que mes résultats obtenus puissent être pris en
compte par les décideurs politiques afin de pouvoir résoudre
durablement les écueils de ce programme d'introduction des LN à
l'école.
24 Nous voulons dire l'Enseignement gratuit de la
langue chinoise à l'université Gaston Berger de Saint-Louis,
années académiques 2009-2010,2010-2011.
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