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Impact des subventions agricoles sur les exportations de coton du Burkina Faso

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par Mama Talla FAYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Diplôme d'études approfondies (DEA) 2011
  

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INTRODUCTION GENERALE

1

Les cours mondiaux du coton ont atteint un niveau record de 90 cents la livre durant la campagne 1994/1995. Mais depuis cette dernière ils sont durablement orientés à la baisse. Pour les pays émergents et en développement, cette chute prolongée des cours du coton est en grande partie liée aux aides généreuses accordées par les Etats-Unis (USE) et l'Union européenne (UE) à leurs producteurs. En effet, les USA, deuxième producteur et premier exportateur de coton au monde, occupent une place centrale sur le marché international. Les Etats-Unis sont également le premier pays pour le volume d'aide accordé à ses producteurs de coton avec 4,18 milliards de dollars en 2007/08. Les USA s'étaient engagés, à l'issue des négociations de l'Uruguay Round, à réduire leurs subventions de 20%. Cependant, avec un réarrangement des mesures de soutien, ils ont réussi à maintenir un niveau élevé de subvention depuis 2002. L'Union européenne réalise moins de 3% de la production et des échanges mondiaux de coton. Toutefois, avec environ un milliard de dollar de subvention, elle est la première entité pour le montant de l'aide par kilogramme de coton produit. Vu l'incertitude entourant les données chinoises, les USA et l'Union européenne UE sont considérés comme les principaux responsables de la baisse tendancielle des cours du coton observée ces dernières années.

C'est dans cette lancé, qu'en mars 2003, le Brésil porte plainte contre les subventions accordées par les Etats-Unis à leurs producteurs de coton devant l'Organe de règlement des différends de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), différend à laquelle le Benin et le Tchad décident de se porter tierce partie. Ces deux pays africains sont rejoints par le Mali et le Burkina Faso1 sur une initiative diplomatique. Ainsi, le 30 Avril 2003, ces quatre pays d'Afrique sub-saharienne (le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad) ont déposé au comité de l'agriculture de l'OMC un document intitulé « Réduction de la Pauvreté : initiative sectorielle en faveur du coton ». Faisant suite à la grave crise traversée par leur secteur cotonnier en 2001 - 2002, cette « Initiative sectorielle en faveur du coton » avait pour objet d'attirer l'attention des Etats membres de l'OMC sur les distorsions du marché international provoquées par les subventions des pays développés. Elle avait aussi comme but d'inscrire le dossier coton en priorité à la Conférence ministérielle de Cancun de 2003. L'initiative a eu un large écho dans la communauté internationale.

1 Formant ce qu'on a depuis appelé le « C4 ~

Elle a notamment été confortée par les organisations non gouvernementales qui l'ont largement reprise à leur compte. Elle est originale pour deux raisons :

D'une part parce qu'il s'agit d'une initiative de quatre petits pays africains qui introduisent dans l'agenda de la négociation commerciale multilatérale une discussion sur un problème urgent les concernant directement.

Et d'autre part parce qu'ils ne demandent pas dans leur initiative une aide au développement supplémentaire ou un traitement spécial et différencié mais tout simplement l'application des règles de base du système commercial international avec la suppression des subventions qui provoquent des distorsions sur les prix.

Sur le plan des principes, il est difficile pour les USA et l'UE, principaux pays pourvoyeurs de subventions, de contester la légitimité de la démarche des pays africains, a fortiori lorsqu'il s'agit d'un différend aussi symbolique opposant quatre pays moins avancés (PMA) parmi les plus pauvres du monde aux deux superpuissances commerciales.

Pourtant, c'est une fin de non recevoir qui a été donnée à l'initiative sectorielle en faveur du coton à Cancún et le dossier a sans doute participé à l'échec global de la Ministérielle.

Alors que les membres de l'OMC s'efforçaient à relancer la négociation commerciale internationale2, on peut se demander qu'elles sont les chances de l'initiative sectorielle sur le coton d'aboutir.

La faible et récente remontée des cours mondiaux a quelque peu affaibli la position des pays africains qui justifient leur proposition par l'urgence de la situation et l'impact sur la pauvreté de la distorsion des prix.

Pour autant cette embellie conjoncturelle n'enlève rien à l'existence de dispositifs de soutien qui lors d'une nouvelle crise aboutiraient aux mémes conséquences qu'en 2001- 2002 à savoir des subventions record, une surproduction et un effondrement des prix pénalisant les producteurs africains de coton tel que ceux du Burkina Faso (qui exportent l'essentiel de leur production et n'ont pas les mémes soutiens en cas de chute des prix).

2 Conférence de décembre 2005 par exemple

3

Pour le Burkina la question des subventions au coton est capitale dans la mesure où le coton représente environ 30 à 40% de ses revenus à l'exportation et sa contribution au PIB va de 5 à 10%. Le problème est d'autant plus important que les cours du coton aujourd'hui sont très faibles.

La réalité ainsi décrite justifie l'intérêt pour le dossier sur les subventions et la nécessité de réfléchir sur les effets réels de ces subventions sur le marché mondial du coton, particulièrement sur les exportations de coton du Burkina Faso. C'est donc dans ce registre que s'inscrit la présente recherche.

Ainsi notre recherche se fixe comme objectif général, d'analyser les distorsions sur le marché mondial du coton causées par les aides à la production de coton des Etats Unis et de l'Union Européenne.

Il s'agit spécifiquement :

D'analyser les impacts des aides sur les exportations de coton du Burkina ; D'apprécier les effets des aides sur le prix mondial du coton;

De déterminer le poids des aides sur la production de coton du Burkina ;

Dans le but d'atteindre ces objectifs, nous posons les hypothèses de recherche suivantes :

Hypothèse 1 : Les subventions américaines et européennes impactent négativement sur les exportations de coton du Burkina.

Hypothèse 2 : L'impact des subventions américaines est plus important que l'impact des subventions européennes sur les exportations de coton du Burkina.

Hypothèse 3 : Les subventions américaines et européennes influence négativement le prix mondial du coton.

Ainsi, notre recherche va s'étaler en trois chapitres.

Il s'agira dans un premier chapitre, d'analyser la problématique du coton au Burkina en montrant son importance dans le pays et en mettant en oeuvre les différentes mesures de soutien aux USA et dans L'UE.

Il consistera dans un second chapitre, d'effectuer une revue des études disponibles dans la littérature afin d'avoir un aperçue sur ce qui a était fait sur le plan théorique et empirique.

Il s'agira enfin, dans un troisième et dernier chapitre, d'effectuer une analyse économétrique de l'impact des subventions américaines et européennes sur le marchémondial du coton, et de voir leurs effets sur les exportations du Burkina Faso. Pour cela, nous faisons appel à la modélisation vectorielle autorégressive (VAR).

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon