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Politique de l'enseignement universitaire en République Démocratique du Congo (1947-1993)

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par Aurélie Maketa
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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Introduction

Il est de coutume de dire que la « jeunesse est l'avenir de demain ». Cela est vrai car c'est à elle que reviendra la charge quand les aînés auront disparu, de conduire la société vers un avenir que, nous tous, espérons meilleur. Cependant, pour que cette jeunesse puisse mener à bien cette mission, elle doit être instruite et capable de relever les défis. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'instruction, tant traditionnelle que moderne avec ses cycles primaires, ses humanités et son enseignement supérieur. Dans nos sociétés modernes, l'initiation traditionnelle a pratiquement disparu, et là où elle existe encore, elle a été supplantée par le modèle européen d'instruction. C'est donc dans les universités d'aujourd'hui que se forme l'élite de demain.

I. Intérêt du sujet

L'intérêt de ce travail est d'analyser et de comprendre chacune des étapes par lesquelles est passée l'enseignement supérieur ainsi que les implications qui en ont découlé ; car c'est de ces anciennes réalités que résulte notre système universitaire actuel. Pour songer à l'améliorer, il faudrait d'abord comprendre la nature du mal qui le ronge.

Cela est important car le rôle de l'université dans la formation de l'élite est essentiel pour qu'un pays aille de l'avant. C'est cette élite qui sera amenée à avoir entre ses mains les destinées du pays. Le développement de l'enseignement universitaire est donc un facteur capital pour l'épanouissement d'un pays.

II. Problématique

La question, en matière de politique d'enseignement, qui se posa au départ, fut celle de savoir pourquoi l'Etat colonial, qui se fiait totalement aux missions catholiques en leur confiant la conception d'un secteur prioritaire de la vie nationale qu'était l'enseignement de base, ne voulait il pas favoriser le développement de l'enseignement supérieur. La pyramide de l'enseignement dont la base est l'enseignement primaire pour la masse s'est fort peu souciée du développement de l'enseignement secondaire et encore moins de l'enseignement universitaire durant la période coloniale.

Fut-il facile pour l'Etat de se débarrasser de cette politique qui favorisait l'enseignement de masse au détriment de celle d'une élite ? Quelles sont les décisions qui furent prises pour marquer une volonté d'aller de l'avant? Quelles furent les orientations données à l'enseignement universitaire naissant ? Quels furent les divers intervenants et les questions majeures qui marquèrent l'évolution de cette politique ?

Comment l'Etat postcolonial chercha-t-il à s'assurer le contrôle de l'institution universitaire ? Quel serait le profil d'hommes à former et pour quelle utilité sociale ? Voulait-on former des élites proches ou coupés de leur peuple ? Des cadres faisant preuve d'une conscience nationale ou totalement aliénés et extravertis ?

Voilà autant de questions qui mériteraient de trouver une réponse dans le cadre de la présente étude.

III. Méthode

Dans ce travail, nous avons fait usage de la méthode historique non seulement dans l'heuristique, c'est-à-dire, dans la recherche des documents relatifs à notre sujet d'étude, leur confrontation et leur critique mais aussi dans l'explication et la relation des faits permettant de réaliser une synthèse historique. Celle-ci est soucieuse de montrer non seulement la succession des faits dans le temps, les continuités mais aussi les ruptures dans les évènements passés.

Cette approche s'imposait car en tant qu'historien, il ne convient pas seulement d'évoquer un thème de recherche, mais il faut aussi l'analyser objectivement en le replaçant dans son contexte. C'est à ce niveau que se situe l'intérêt de cette méthode qui permet de ressortir les faits dans leur totalité mais aussi dans leurs époques afin de pouvoir en saisir les différents aspects, autant les continuités que les cassures, ainsi que leurs causes. Grâce à cela, il devient plus aisé, comme dans notre cas, de cerner les véritables problèmes qui se posent durant la période étudiée.

IV. Délimitation du sujet

Le présent travail commencera en 1949 et se terminera en 1993.

Le choix de l'année 1949, date de la reconnaissance officielle de la C.U.L. qui deviendra UL comme « terminus a quo » n'a pas été aisé pour nous. Car d'aucun pourrait penser que l'aventure universitaire commence de nombreuses années plus tôt. En 1926 avec la FOMULAC de Kisantu, ou en 1933 avec la CADULAC parce que même si le pouvoir colonial les considéraient comme des écoles professionnelles, pour les concepteurs du projet, il était question d'arriver à long terme à la mise en place d'un établissement d'enseignement supérieur dans la colonie belge et à une formation universitaire pour les autochtones du Congo. Deux autres dates ultérieures auraient pu être prises comme « terminus a quo » de notre travail; l'année 1954 date de l'ouverture de l'UL, la première université de notre pays, ou encore l'année 1947 date de la création du C.U.L.

Il nous a pourtant paru plus pertinent de choisir l'année 1949 comme « terminus a
quo » car, c'est de cette année que date la reconnaissance officielle du C.U.L par un

arrêté royal promulgué le 21 février 1949. Et même si la première année académique d'une université au Congo ne débuta qu'en octobre 1954, cette reconnaissance officielle marque, pour nous, le véritable début de l'enseignement universitaire au Congo, puisque le climat tant national qu'international se prêtait beaucoup mieux à la mise au point de ce projet qui était en gestation depuis 1945 déjà.

Comme « terminus ad quem », nous avons choisi de nous arrêter en 1993 parce que c'est durant cette année que fut promulguée la loi de « libéralisation » de l'enseignement universitaire. L'Etat n'avait plus le monopole de l'organisation de l'enseignement supérieur et universitaire. Les particuliers, qui répondaient aux critères instaurés par le Ministère de l'Enseignement supérieur et universitaire, pouvaient créer des établissements d'enseignement supérieur et universitaire.

La seconde raison qui a motivé ce choix, c'est qu'il fallait éviter la dispersion. Ainsi, nous avons préféré nous limiter à la période où il n'existait que trois grandes institutions universitaires dans notre pays.

V. Revue de la littérature

Nous allons commencer cette revue de la littérature par les publications officielles de la période coloniale.

Nous avons les bulletins officiels qui contiennent les différentes lois qui ont ponctué les débuts de l'enseignement universitaire dans la colonie belge.

Ensuite viennent les Comptes Rendus Analytiques du Conseil Colonial, qui sont des documents reproduisant les débats qui avaient lieu alors. Ils nous donnent une vision assez nette de tous les débats au sein du conseil colonial, donc l'esprit des décrets, lois et règlements concernant la colonie.

Nous avons aussi les Rapports Annuels sur l'Administration du Congo Belge, présentés aux chambres. Ils sont une source importante pour dresser une liste des différents changements qui ont eu lieu et de leur effectivité dans la colonie.

Nous avons utilisé des publications de l'université, des discours de rentrée académique, prononcés par Mgr Luc Gillon, recteur de l'Université Lovanium et Mgr Tharcisse Tshibangu ou encore des discours prononcés à l'université de Louvain en Belgique et qui ont eut une grande importance pour le Congo. « L'appel de la colonie à l'université » de Mgr Van Waeyenbergh, que nous avons utilisé pour notre travail, en fait partie.

Des programmes de cours. Nous avons eu à travailler avec les programmes de l'UL ainsi que ceux de l'UOC. Analyser ces documents permet d'avoir une idée de l'orientation de l'enseignement dans les universités en présence.

Ces publications de l'université nous ont permis de nous plonger dans la réalité de ces universités dont nous parlons. Car au-delà de tout ce qui aura été écrit, il est important parfois de se servir des sources de première main pour se faire une idée qui ne soit pas faussée par les préjugés qu'un auteur pourrait introduire dans son étude.

Deux livres nous ont particulièrement intéressés : « Servir en acte et en vérité » paru à Kinshasa en 1995 et « L'université Lovanium des origines lointaines à 1960 » paru à Kinshasa en 2008. Ces deux ouvrages sont respectivement des biographies de deux personnages importants dans l'histoire de Lovanium, Monseigneur Luc Gillon le premier recteur de l'UL et Guy Malengreau professeur mais aussi un des fondateurs de Lovanium. Ils retracent de manière étonnamment vivante la naissance et les premiers pas de l'UL.

Pour la période traitant de l'Université sous la deuxième République et des différentes réformes sous cette période, le livre de Monseigneur Tharcisse Tshibangu « L'université congolaise, étapes historiques, situation actuelle et défis à relever » paru à Kinshasa en 2006 nous a été d'une aide considérable. Au delà de son étude sur l'université congolaise, ce livre nous donne la retranscription de nombreux documents originaux, et des rapports des commissions ayant promulgué les différentes réformes. Malgré cela on pourrait regretter le caractère impersonnel de l'ouvrage où il parle des faits auxquels il a participé comme l'aurait fait un simple rapporteur. Ses impressions nous aurait pourtant permis d'avoir une meilleure perception du pouvoir réel de décision qu'avait les autorités académiques et du poids de l'Etat sur les décisions de l'université.

Nous pouvons aussi citer l'ouvrage de Galen Spencer Hull « Université et Etat : l'UNAZA Kisangani » paru en 1976 à Bruxelles qui nous donne une vision de l'ULC assez complète pour permettre une bonne compréhension de cet établissement et de son fonctionnement.

D'autres ouvrages qui traitent de la question de l'université avec cette fois ci un regard beaucoup plus critique ont été pour nous d'une aide précieuse dans l'écriture de ce mémoire. Il s'agit, entre autres, de « Pouvoir et structure de l'Université Lovanium » de Bernadette Lacroix, du livre du professeur Verhaegen « L'enseignement supérieur au Zaïre. De Lovanium à l'UNAZA » ainsi que du livre du professeur Bongeli « L'université contre le développement au Congo-Kinshasa ». Ces ouvrages ne se contentent pas de relater les faits comme les ouvrages que nous avons cités plus haut,

ils nous proposent surtout une analyse assez pertinente de l'université et de son insertion dans la société.

Nous avons aussi utilisé des ouvrages collectifs. Tels que « L'Université dans le devenir de l'Afrique : Un demi siècle de présence au Congo Zaïre ». Cet ouvrage dirigé par le professeur Isidore Ndaywel est écrit pour commémorer les cinquante ans de l'Université au Congo. On y retrouve des témoignages d'hommes et de femmes ayant participé à la grande histoire de l'université congolaise.

VI. Division du travail

Notre travail est divisé en trois chapitres. Le premier chapitre est axé sur les conditions de naissance d'un enseignement universitaire au Congo belge.

Les deux derniers chapitres traitent respectivement de la politique de l'enseignement universitaire au Congo durant la première période qui va de 1954 à 1971 puis durant la seconde période qui commence en avec la nationalisation des universités et se termine par une libéralisation du système d'enseignement universitaire.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry