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Politique de l'enseignement universitaire en République Démocratique du Congo (1947-1993)

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par Aurélie Maketa
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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III. La libéralisation de 1993

Comme on le voit, l'Université d'Etat se trouve confrontée à une crise majeure et pour trouver des palliatifs à cela, les particuliers vont se mettre dans la danse. C'est le début de l'épopée des universités et des instituts privés qui prennent tous ceux qui ne peuvent être pris dans des établissements publics d'enseignement supérieur et universitaire officiels. En 1987, l'on comptait au moins 200 de ce genre d'établissement répandus à travers tout le pays et l'on y retrouvait à peu près 30.000 étudiants dans tout le pays169.

Face à ces micros instituts qu'il ne peut contrôler et qui, pour la plupart, fonctionnent en dehors de toutes les normes académiques, l'Etat en 1986 va réaffirmer dans la décision d'Etat n°44/CC/86 du 11avril 1986 son monopole dans l'organisation de l'enseignement universitaire « la création d'un établissement d'Enseignement Supérieur ou Universitaire reste le monopole de l'Etat ». Il exigera la fermeture de ces micros universités, jugées illégales170.

167 Idem, p.69

168 Idem, p. 60.

169NGUB'USIM, R., Op. Cit., p. 201: il s'agit des résultats d'une enquête du ministère de l'enseignement supérieur et université et de la recherche scientifique

170 TSHIBANGU, T. (Mgr), Op. Cit., p.150

Certes, il était précisé que la gestion des dits établissements pouvait être conviée aux privés, personnes physiques ou morales qui pouvaient « apporter la preuve qu'ils [disposaient] de moyens suffisants et présenter des garanties de moralité, d'honnêteté et de crédibilité », mais l'Etat ne voulait pas abandonner sa prérogative. Pourtant comme nous l'avons dit plus haut, elle n'arrêta pas de diminuer le budget alloué à l'enseignement et au fil des ans, la crise de l'Université d'Etat alla en s'accentuant en montrant chaque jour un peu plus les limites du système.

Devant ce naufrage, l'Etat tentera de revoir ses positions trop stricte pour trouver d'autres voies de sorties à la crise. C'est ainsi que lors de la 17éme session ordinaire du Comité Central du Parti, une décision importante fut prise pour tenter un énième sauvetage de l'enseignement supérieur et universitaire. La décision d'Etat n°75/CC/89 du 29 avril 1989 qui modifiait la décision de 1986. Désormais « les particuliers, personnes physiques ou morales [...] [pouvaient] [...] créer des établissements d'Enseignement Supérieur et Universitaire »171. L'Etat décidait donc qu'il reconnaitrait le droit d'exister aux différents établissements universitaires qui existaient déjà, pour peu que ces derniers respectent les conditions qu'il poserait à travers une Loi-cadre sur l'enseignement national.

Pour arriver à trouver les modalités acceptables à l'effectivité de cette mesure, une Commission Nationale fut créée sous la direction du Commissaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et Universitaires et à la recherche scientifique, M Lombeya Bosongo pour mettre sur pied des combinaisons convenables. Il fallait « tracer les lignes directrices d'une action qui [rendrait les] exigences concrètes, réelles pour le profit de la jeunesse et de la Nation »172. Cette commission se réunit du 1er au 5 juin 1989 à la N'sele.

Au bout du compte, une nouvelle structure fut donnée à l'ESU. Elle comprenait un département de tutelle confié au commissariat d'Etat de l'ESU, un CAS universitaire, ainsi qu'une chancellerie des universités et enfin des conseils d'administration des établissements.

Les conseils d'administration des universités étaient décentralisés, et avaient tous les pouvoirs en matière de fonctionnement académique, de fonctionnement financier et de fonctionnement administratif de leurs établissements. La chancellerie de l'université devait s'assurer que les normes académiques et scientifiques étaient respectées dans les différents établissements et en faire rapport au département de tutelle173. Cette

171 Idem, p. 152

172 Idem, p.154

173 Idem, p.159

libéralisation de l'enseignement, fut officiellement promulguée durant l'année 1993, avec pour objectif, l'accroissement du nombre d'établissements d'enseignement supérieur, mais aussi la création d'une certaine compétitivité qui devait être bénéfique à l'enseignement universitaire. Cela ne résolut qu'une partie du problème, car dans les Universités d'État les mêmes problèmes continuaient à se poser et le contrôle effectif de l'État sur ces nouveaux établissements ne fut pas toujours effectif174.

174Ici encore c'est un problème de moyen, l'Etat n'a pas les moyens de contrôler effectivement tous ces établissements.

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