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L?impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne

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par Nixon Mbale
Université de Lubumbashi - Licence 2013
  

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    REPUBILIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

    UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    FACULTE DES SCIENCES SOCIALES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

    DEPARTEMENT DE RELATIONS INTERNATIONALES

    L'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne

    Par MBALE EPAMBILO Félicien

    Année 2013

    INTRODUCTION GENERALE

    1. Problématique et hypothèse

    A. Problématique

    La Syrie s'enfonce dans la guerre civile sur le fond de blocage persistant du conseil de sécurité des nations Unies. Le nombre de morts augmente chaque jour, les massacres et les tortures se comptent par millier sous le regard impuissant de l'organisation mondiale, portant en charge du maintien de la paix et du respect des droits de l'homme. Cette inaction du conseil de sécurité est largement due au veto russe soutenu par la chine.

    La chine partage la vision russe sur des points essentiels même si, bien évidemment, à la différence de la Russie elle se trouve dans une position ascendante. Pour éviter d'apparaitre isolés, ces deux Etats ont conclus un marché peu glorieux : ils ont décidé de se soutenir mutuellement aux Nations Unies chaque fois que les intérêts essentiels de l'un ou de l'autre venaient à être remis en cause, notamment par les occidentaux.

    Sur la crise syrienne, la chine et la Russie sont restées en contact étroit pour se coordonner à la fois à New-York, à Moscou et à Pékin. La position de deux camps est parfaitement claire : il devrait être mis fin immédiatement à la violence et un processus de dialogue politique devrait être lancé dès que possible. outre l'éloge qu'il a fait sur la coopération sino-russe sur cette question, l'ambassadeur chinois à l'ONU a bien fait comprendre l'objectif constante des deux pays à l'usage de la force pour résoudre la question syrienne « la chine et la Russie partagent la même position sur ces points et les deux parties s'opposent à une intervention extérieure dans la crise syrienne, ainsi qu'à un changement de régime par la force »1(*).

    De ce qui précède, il est à noter que cette position sino-russe adoptée face à la crise syrienne, fait couler beaucoup d'ancre amenant ainsi beaucoup d'auteurs à partager chacun un point de vue contraire à celui des autres.

    Pour sa part, Jean Pierre Cabestan dans son article intitulé « la chine et la Russie : entre convergences et méfiance » il se donne comme préoccupation de passer en revue les relations sino-russes depuis 1990 à ces jours. Dans ces analyses, l'auteur note que depuis la fin de la guerre froide, les relations entre la chine et la Russie sont marquées par une renaissance sans précédent. Cet essor s'est accéléré depuis le début de la présente décennie, tant sur le plan politique que dans les domaines économique, militaire et énergétique; les politiques étrangères et les intérêts stratégiques de Pékin et de Moscou ont incontestablement connu une plus nette convergence ces dernières années, qu'il s'agisse de questions stratégiques (espace, défense antimissile), de non ingérence dans les affaires intérieures (Taiwan, Tchétchénie) ou des grandes crises internationales (Kosovo, Corée du Nord, Iran, Soudan). Toute fois, le rapprochement entre Pékin et Moscou est loin d'être dénué de limites et d'arrière pensées. Les échanges économiques restent bien inférieurs à ceux que ces deux pays entretiennent avec l'occident et le Japon. La coopération, militaro-industrielle s'est souffle, faute d'une confiance politique véritable. Le difficile règlement de la délimitation de la frontière et la question de l'immigration chinoise en Russie témoignent aussi de la méfiance réciproque2(*).

    En définitive, l'auteur s'attache à montrer que les relations sino-russes sont caractérisées par des notables convergences, mais aussi par de multiples méfiances qui contribueront sans aucun doute à déterminer l'avenir du vaste continent eurasiatique3(*).

    De notre part, nous avons bien voulu être plus pratiques dans la question de la coopération sino-russe notamment dans la crise syrienne. Autrement dit, au delà du rapprochement sino russe, nous avons souhaité être plus pratique, en étudiant l'impact de cette coopération ou rapprochement dans la crise syrienne.

    Dans ses analyses « énigme syrienne », Xavier GUILH4(*), gravite sa préoccupation autour de la nouvelle guerre froide ou coup de poker des émergents.

    Il constate que face à la question syrienne, les grandes puissances occidentales sont face à une impasse stratégique, politique et juridique et laissent leurs services secrets et forces spéciales oeuvraient discrètement sur le terrain aux côtés des insurgés pour gérer une prime de Damas en souplesse. L'ONU va d'échec en échec, la situation lui échappe à tous les niveaux. Il en est de même pour la ligue Arabe ou pour l'organisation de la conférence islamique. Seuls les grands acteurs régionaux et locaux maitrisent pour le moment leurs intérêts immédiats, et à moyen terme qui ne sont pas forcément convergents avec ceux de Washington, de Bruxelles, de Londres ou de Paris. en effet, le retour d'une nouvelles guerre froide entre les Etats Unis et la Chine avec une instrumentalisation d'acteurs régionaux autour de points de fixation comme le fut et pourrait encore l'être la Syrie pour les turcs, les russes et les iraniens d'un côté alors que d'un autre côté des coups d'éclats spectaculaires qui surprendraient l'occident en plein crash euro et qui apparait affaibli, divisé, déstabilisé dans ses stratégies de résolution de ses propres crises internes et en repli sur ses stratégies de projection de puissance face à un Orient qui se poutinoise dans ses postures aussi bien à Ankara, qu'à Téhéran ou à Jérusalem face à cet échiquier très déséquilibré dans ses postures, la Chine silencieuse compte les points et attend le moment opportun pour convier tout le monde à de nouvelles règles du jeu qu'elle imposera.

    Ceci étant, l'auteur conclut que sur cette énigme syrienne la surprise est l'épreuve du vrai courage. Le levant peut en effet nous réserver encore des rebondissements.

    Ayant parcouru les analyses de Xavier GUILH, nous pensons que le point de convergence est le fait que tous nous touchons la crise syrienne dans nos analyses, alors que le point de divergence est marqué dans nos objets d'étude, étant donner que de sa part, il a envisagé une perspective de guerre froide ou coup de poker des émergents dans cette question syrienne, alors que de notre part c'est la position sino-russe dans cette crise qui nous intéresse.

    Un autre auteur qui a abordé presque dans le même sens, est Karin Emile Bitar5(*).Dans un article publié sur le dossier syrien, sa préoccupation gravite autour des fondements de la position russe sur la crise syrienne qui dure depuis dix huit mois.

    L'auteur pose la problématique suivante : « quel sont les fondements de la position russe dans la crise syrienne ? ».

    A cette question les avis sont partagés et plusieurs thèses ont été évoquées pour expliquer le soutien russe au régime de Bachar Al Assad qui ont chacune leur importance mais ne sont pas convaincante pour expliquer la rigidité de la position russe.

    L'auteur pense pour sa part que la position russe à la crise syrienne fait ressortir des facteurs psychologiques que de considérations concrètes. Vladimir Pouline a tendance à analyser la situation syrienne au prisme tchétchène.Donc selon lui, Bachar Al Assad ne fait pas pire que ce que lui a fait en Tchétchénie. D'autre part, la Russie estime qu'elle a été flouée sur la résolution 1973 qui a permis, par une interprétation qu'elle juge abusive non sans hypocrisie, l'intervention militaire en Libye et le renversement du régime de Mouammar Kadhafi.

    En conclusion, l'auteur estime que l'ambition de Vladimir Pouline est de dire au reste du monde et aux Etats Unis que la phase unipolaire ouverte avec la Chute du mur de Berlin a pris fin et que la Russie est de retour sur la scène internationale, qu'il faut prendre en compte ses intérêts. Ainsi, pour la Russie, le dossier syrien est l'occasion de remettre à plat ses relations avec le reste du monde et notamment avec les Etats Unis.

    Notons par ailleurs que nous nous démarquons de cet auteur par le fait qu'à ce qui nous concerne, nous portons notre étude sur l'impact de la coopération sino-russe dans la définition de leurs choix internationaux et de manière particulière sur la crise syrienne.

    De côté, Milad Jokar, dans son article intitulé « la guerre en Syrie : la géopolitique du conflit »6(*), tente d'aborder le dossier syrien en articulant sa préoccupation sous la forme de la question suivante : « la guerre syrienne : le départ de BacharAl Assad changera t il quelque chose ? ».

    Dans ses analyses, il constate que la guerre civile syrienne est bien plus complexe qu'on ne veut le croire. Il ne s'agit plus d'un simple mouvement démocratique contre une dictature. Cela va même au delà d'une guerre civile entre une opposition contre un régime. Désormais il s'agit d'un conflit régional qui déborde dans les pays voisins, le tout entremêlé de conflits sectaires. La Syrie est devenue un théâtre de guerre dans lequel les puissances régionales tentent d'imposer leur influence et défendre leurs propres intérêts géostratégiques et économiques.

    L'auteur conclut en notant qu'il est vrai que le régime syrien a effectivement perdu sa légitimité et ne peut rester au pouvoir. Cependant, la crise est devenue très profondément au point que le départ du dirigeant syrienne stoppera pas la montée de l'islamisme radical ni l'infiltration d'Al-Qaïda causée par l'érosion de l'Etat. Par ailleurs, son départ ne stoppera pas le bain de sang causé par cette guerre civile qui est alimentée principalement par le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie d'un côté et par la Russie, l'Iran, et certains groupes irakiens chiites de l'autre.

    Ceci étant la démarcation entre cet auteur et nous réside dans le fait que contrairement à ses analyses, nous nous préoccupons plutôt non pas de la Syrie après Bachar Al Assad, mais plutôt de l'objectif sino russe poursuivi dans cette crise.

    Le dernier auteur que nous pouvons citer et qui a aussi dans ses analyses marqué notre étude, c'est Chantal Dupille7(*).À travers son analyse « la Russie, le meilleur allié de la paix ». L'auteur formule sa problématique de la manière que voici: « la Russie est elle la puissance qui peut restaurer la paix universelle ? ».

    L'auteur note que le retour de la Russie sur la scène internationale est un signe fort et un soulagement pour toute l'humanité. Une Russie non alignée, forte, souveraine, très active dans des opérations de maintien de la paix, dénonçant l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats, prônant le dialogue et la concertation comme ce le cas en Syrie, mais décidée à faire preuve de fermeté. Non alignée, c'est à dire rejetant le joug de l'empire, et donc diabolisée par les médias aux ordres orchestrés par les sayanims. Poutine a raison de protéger son pays de Washington et de ses alliés en occident. Il a également raison de défendre l'intégrité de la Syrie afin qu'elle ne subisse pas le même sort que la Libye dépecée, ruinée, pillée, fanatisée, islamisée de force en proies de la guerre civile etc. En agissant ainsi, le dirigeant russe protège le pays de Bachar Al Assad (laïc) du terrorisme, du fanatisme religieux, de l'horreur comme en Irak et plus généralement, il est aujourd'hui le premier rempart contre le risque de guerre mondiale commençant en Syrie, se poursuivant en Irak et pouvant décimer via l'attaque ensuite de la Russie et la Chine, la planète toute entière y compris.

    L'auteur conclut en montrant que parce que le puissant Vladimir Poutine est le plus ferme partisan d'un monde multipolaire facteur d'équilibre. Il est aujourd'hui le meilleur garant de la paix pour les peuples.

    Eu égard à ce qui précède, il est à noter que la démarcation avec l'auteur précité se situe dans le fait qu'à ce qui nous concerne, la préoccupation est celle de savoir pourquoi la Chine et la Russie soutiennent le régime syrien et non l'étude de la Russie comme partisan d'un monde unipolaire et facteur d'équilibre.

    En effet, en observant la position sino-russe dans la crise syrienne, La question de notre étude est formulée comme suit : quel est l'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne ?

    B. Hypothèse de travail

    En réponse à la question de notre étude, il importe de noter que, l'objectif principal des deux puissances est très probablement d'empêcher qu'un directoire occidental vienne s'installer au moyen orient à la faveur des crises qui s'y succèdent. L'épisode libyen pouvait marquer le début d'une pratique, il convenait d'abord et avant tout d'éviter qu'il se reproduise en Syrie terre éminemment stratégique lorsqu'on regarde la carte de la région.

    La Russie ne pouvait pas regarder et accepter qu'un moyen orient voisin immédiat de sa zone privilégie soit un champ de manoeuvre occidental. La chine ne pouvait pas tolérer aussi de son côté qu'à la faveur d'une intervention, l'édite même de souveraineté et d'intégrité territoriale soit légalement bousculée; du côté de Moscou, le zèle est plus marqué non pas tellement parce qu'on craint la chute d'un gouvernement avec lequel on pourrait s'entendre, mais plus fondamentalement, parce que la diplomatie russe trouvait dans les maladresses et les hésitations occidentales un moyen de s'imposer comme un suprême arbitre. en fait, à bien y regarder, la crise syrienne va évoluer au rythme du bon vouloir de Moscou: ce sur pouvoir ainsi acquis par rapport aux capacités réelles de la Russie est une aubaine que Vladimir Poutine et Serguei Lavrov ont su saisir.

    2. Choix et intérêt du sujet

    Le choix d'un sujet de recherche ne se fait pas de façon hasardeuse, d'autant plus que le thème que le chercheur se propose d'étudier doit correspondre à la formation dont il est bénéficière. À ce qui nous concerne, le choix du présent énoncé est d'une grande importance étant donné que la crise syrienne préoccupe plus d'une personne, sans oublié de ce fait, la farouche opposition sino-russe pour une intervention militaire dans cette crise pour rétablir la paix. Ce sujet nous permet d'appréhender deux notions importantes des Relations internationales parmi tant d'autres, à savoir : la notion de coopération internationale d'une part et celle des relations de puissance d'autre part.

    A ce qui concerne l'intérêt que porte ce sujet, il peut s'expliquer sous trois facettes notamment : académique, social ou pratique et enfin scientifique.

    a. Du point de vue académique

    Selon les Us et coutumes universitaires, la rédaction d'un travail de fin de cycle est un impératif, dans la mesure où celui-ci vient sanctionner la fin de tout un parcours et sans lequel l'obtention du titre du à la formation devient hypothétique. Ainsi donc, pour se conformer à ces dispositions règlementaires, nous avons eu à opter pour ce sujet afin de rédiger un travail de fin de second cycle.

    b. Du point de vue social ou pratique

    Sur le plan social ou pratique, le sujet que nous avons choisi revêt un intérêt capital étant donner que la position sino-russe dans la crise syrienne suscite une flopée de réactions dans l'opinion internationale. Il est donc à signaler que la position sino-russe au conseil de sécurité en rapport avec le dossier syrien demeure une question très préoccupante, étant donner que non seulement l'organisation mondiale ayant dans ses attributions le maintien de la paix et de la sécurité internationale ne sait plus s'acquitter de ses missions, mais aussi la situation sur terrain qui demeure préoccupante dans ce sens que le nombre de morts augmente du jour au jour, les massacres et les tortures se comptent par millier.

    Sur ce plan, notre travail vaut son pesant d'or et trouve sa raison d'être.

    c. Du point de vue scientifique

    Ce sujet dénote d'un caractère scientifique dans la mesure où, il nous permet de mieux cerner la notion de la coopération internationale et aussi le rapport de force entre les grandes puissances ou mieux les membres permanents du conseil de sécurité.

    En effet, la position sino-russe dans la crise syrienne, nous a permis de comprendre les fondements de la coopération entre les deux puissances (la chine et la Russie) et surtout la solidarité croissante que ces deux membres permanents du conseil de sécurité affichent sur le nombreux dossiers multilatéraux, et notamment sur le dossier syrien, dans le but de militer pour un monde multipolaire, en contrecarrant ainsi l'hégémonisme américain.

    3. OBJECTIF D'ETUDE

    En élaborant ce travail de mémoire, nous nous sommes assignés comme préoccupation d'étudier l'impact de la coopération sino - russe sur la crise syrienne étant donné que l'organisation des Nations Unies ne sait pas trouver une issue favorable en fin de sortir de cette crise suite au large veto russe soutenu par la Chine.

    4. Méthode et technique de recherche

    A. Méthode de travail

    Sans nous perdre dans le dédale des brillantes définitions consacrées à la méthode, retenons tout de même avec Marcus BINDUNGWA IBANDA qu'elle est « un ensemble organisé des procédés mis en oeuvre afin d'atteindre l'objectif que tout chercheur s'est assigné dans son travail »8(*).

    De ce qui précède, dans le cadre de ce travail et comme son intitulé l'indique, il nous a été demandé de faire une étude sur l'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne, d'où le recours à la méthode analytique étant donné que cette dernière a la spécificité de présenter ou de décrire, notamment dans une perspective critique, les faits ou les réalisations d'un ou plusieurs acteurs sur la scène mondiale.

    A la lumière de ce qui précède, il a été clair pour nous de comprendre les retombées imprévisibles de la coopération sino-russe dans la crise syrienne grâce à cette méthode précitée.

    B. Technique de recherche

    De manière générale, une technique est un instrument permettant au chercheur de collecter les données. autrement dit, les données d'un travail scientifique, ne sont pas à concocter de façon éparse, elles sont le résultat des techniques rigoureusement usitées.

    Pour ce qui nous concerne, nous avons fait usage de la technique documentaire qui nous a permis de mener nos recherches au travers les bibliothèques et l'internet.

    5. Délimitation du sujet

    Toute étude scientifique doit avoir un cadre spatio-temporel dans lequel graviteront les investissements du chercheur. C'est ainsi que dans l'élaboration du présent travail, il nous sera capital d'avoir un cadre spatio-temporel limitatif pouvant nous permettre de mieux cerner l'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne.

    A. Délimitation spatiale

    Il importe de souligne que notre étude couvrira l'espace de la Syrie étant donné que, nous sommes convié à analyser l'impact qu'à la coopération sino-russe sur la crise qui se déroule dans ce pays.

    B. Délimitation temporelle

    Le présent travail posera ses repères temporels dans la période allant de mars 2011, qui marque le début de la crise en Syrie, à mars 2013, étant donné que jusqu'à cette date, deux années déjà écoulées, alors qu'aucune sanction voir solution n'a été trouvée pour mettre fin à cette crise.

    6. Subdivision de l'étude

    Pour mieux élaborer ce travail,excepté l'introduction et la conclusion, nous avons subdivisé la matière en quatre chapitre scindés chacun en sections et paragraphes.

    Dans le premier chapitre, nous présenterons la coopération internationale ainsi que ses approches théoriques.

    En suite, le deuxième chapitre retracera les phases importantes et l'évolution de la coopération sino-russe.

    Puis, il s'agira dans le troisième chapitre d'analyser les différents aspects de la crise syrienne.

    Enfin, dans le quatrième chapitre, il sera question de ressortir l'impact de la coopération sino-russe dans la crise syrienne.

    CHAPITRE I : COOPERATION INTERNATIONALE

    Le premier chapitre du présent travail scientifique, portant sur la coopération internationale, nous sera d'une grande importance étant donné qu'il faire comprendre la notion de la coopération dans tous ses aspects et niveaux, ainsi que ses méthodes opératoires.

    Section 1 : Définition de la coopération internationale

    La présente section de chapitre est consacrée à la définition de la coopération internationale. Ainsi donc, par ici; il faudra comprendre ce que signifie la coopération internationale, quelles en sont les typologies et domaines.

    §.1. Définition du concept

    Partant de son étymologie, le concept coopération tire son origine du latin.Il est constitué de deux mots à savoir, cum et operare, qui peut se traduire comme suit : faire quelque chose, agir avec etc.

    De ce fait, la coopération peut être comprise comme étant l'action de coopérer, de participer à une oeuvre, à un projet commun.Autrement dit, elle est la capacité de collaborer à une action commune ainsi que les liens qui se tissent pour la réaliser.

    Labana pense pour sa part que la coopération internationale est l'engagement de tous les Etats à collaborer pour la réalisation des objectifs de développement des droits humains de chacun d'eux. Elle se concrétisepar la voie et la méthode que ces Etats auront librement et démocratiquement définies comme les plus appropriées à leur contexte: de telle manière que ne soit pas entravé leur développement, ni que ne soient imposées à un peuple ou à une nation, des voies qui ne lui conviennent pas9(*).

    Bouhacene quant à lui définit la coopération internationale comme étant une activité dans laquelle deux ou plusieurs agents internationaux (principalement les Etats), mettent en commun certains moyens pour atteindre des objectifs qu'ils ont déterminés conjointement; elle implique donc une certaine stabilité (entrainant l'accomplissement et la répétition d'actes positifs), et exige souvent une certaine institutionnalisation (pouvant aller jusqu'à la création d'organes intergouvernementaux appropriés)10(*).

    En suite, René Dumont indique, que le mot coopération remplace l'aide, l'assistance qui impliquait surtout l'idée de charité, de générosité du riche pour le pauvre11(*).

    De ce qui précède, nous pouvons retenir que la coopération internationale est une politique d'entente et d'échange entre plusieurs acteurs sur la scène internationale (Etats, Les Organisations Internationales, les Sociétés Multinationales, etc.). Ceci étant, dans le but de collaborer ensemble ou de mener communément les actions collectives, ces acteurs mettent en place de multiples mécanismes pouvant permettre à atteindre les objectifs préalablement définis.

    §.2. Typologie de la coopération internationale

    Du point de vue de nombre des parties, la coopération internationale prend deux formes : soit elle est bilatérale, soit elle est multilatérale.

    2.1. La coopération bilatérale

    Le bilatéralisme est le type des relations entre deux sujets du droit international.D'autres auteurs vont plus loin pour affirmer que la coopération bilatérale peut désigner les échanges entre les pays de l'hémisphère nord et ceux de l'hémisphère sud, autrement qualifiée de coopération au développement considérée comme une coopération verticale. Selon la deuxième hypothèse, elle désigne le type des échanges entre les pays appartenant à une même sphère : l'hémisphère nord-nord ou sud-sud et ses pays se localisent plus ou moins à un même niveau de développement coopération qualifiée d'horizontale.

    De ce point de vue, il convient de noter que les relations bilatérales des Etats ne gardent plus leurs habituelles configurations, elles sortent aujourd'hui de leurs cadres traditionnels pour prendre les nouvelles orientations dictées par les nouveaux besoins et nouveaux intérêts12(*).

    Pour autant, la plupart des pays africains qui ont gardés longtemps des relations des privilèges avec les anciens métropoles, remettent aujourd'hui en question ces anciens schémas, bien que ces gains persistes, naissent et se consolident de plus en plus des tendances nouvelles vers une collaboration avec d'autres pôles comme c'est le cas avec la chine, la Corée du Sud, l'Inde ou encore le Brésil. La disparition de l'antagonisme idéologique qui a caractérisé la période de la guerre froide, les innovations technologiques, ainsi que le processus actuel de mondialisation explique dans une large mesure ces tendances nouvelles et laisse même présager leurs consolidation pour les années à venir.

    2.2. La coopérations multilatérale

    Il est question ici d'une structure ou d'une association interétatique poursuivant les buts d'intérêts communs.Autrement dit, la coopération multilatérale est le type d'échange entre plusieurs Etats au travers les organisations internationales.

    Au siècle actuel, les Organisations Internationales sont une réalité évidente par tout dans le monde, elles se comptent par millier; Ceci se révèle comme étant la volonté imminente des Etats à oeuvrer ensemble dans un environnement globalisant.

    Labana Lasay Abar pense que ce qui est à la base de la coopération multilatérale aujourd'hui ce notamment :

    - L'échec de la coopération bilatérale ;

    - La mise sur pied de mécanismes de coopération défavorables aux pays sous développés ;

    - La recherche d'une plus grande ouverture au monde par les Etats pauvres, ex-colonies, en vue d'une réelle légitimation internationale. D'où la préférence d'une coopération multilatérale13(*)

    C'est donc, dans le cadre de cette coopération que se développent les mécanismes et stratégies de l'aide publique au développement (APD).

    §.3. Domaines de la coopération internationale

    Le plus souvent, les échanges qu'entretiennent les Etats sont multisectoriels et confrontent des domaines variés, dont les plus souvent sont :

    - Le domaine scientifique : il peut concerner les différents accords au sujet des centres de recherche commun, ou bien encore la mise en place d'un budget de recherche commun.

    - Le domaine politique : ici on voie les différentes associations entre les Etats, dans le principal but de maintien de la paix et de la sécurité internationale.

    - Le domaine militaire : l'exemple des accords conjoints en cas de conflits, les manoeuvres communes aux quelles les Etats sont confrontés ;

    - Le domaine économique : il est question ici, de chercher des solutions aux problèmes économiques, on peut soulever le cas de accords de libre circulation douanière, mesures économiques, alliances, etc.

    Toutefois, il est fait un constat, de la primauté des considérations politiques sur les autres secteurs, sans minimiser les échanges d'ordre économique.

    Certes, des préoccupations pour les pays du Sud d'éradiquer la pauvreté et de réaliser le développement de leurs peuples d'une part et la recherche effrénée pour les pays développés du mieux être de leurs populations d'autres part, appel à des échanges économiques de tous genres capable de contribuer à l'accumulation de la richesse nécessaire pour atteindre ces objectifs légitimes.

    Section 2 : Les acteurs de la coopération internationale

    De façon générale, par acteur, il faut entendre toute autorité tout organisme et même à la limite toutes les personnes morales susceptibles de jouer un rôle dans les champs social, à l'occurrence sur la scène internationale14(*).

    Ce faisant, les principaux acteurs de la coopération internationale sont notamment : l'Etat qui est un sujet principal et ordinaire du droit international, les organisations internationales et les forces transnationales.

    §1. L'Etat

    L'Etat est l'unité politique de base des relations internationales il est né à la suite du traité de Westphalie de 1648 qui a reconnu la séparation entre l'Etat et l'Eglise. Les Etats sont des acteurs principaux et originels des relations internationales. Ils différent par la taille, la puissance et le régime politique, mais ils ont tous les mêmes éléments constitutifs et fondent leurs relations sur des principes juridiques communs. On dénombre environ 194 Etats dans le monde et tous sont membres de l'organisation des Nations Unies.

    Max Weber définit l'Etat comme étant une communauté humaine qui dans les limites d'un territoire revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime15(*).

    Jean Barrea pour sa part note que, l'Etat est un centre des décisions autonomes et une capacité de contrainte physique16(*). Cette définition fait mansion de deux éléments légitimes et impératifs à un Etat. Le premier élément, c'est la souveraineté. Autrement dit,  tout Etat doit être souverain faute de quoi il n'a pas de place sur la scène internationale. Le deuxième élément, c'est la puissance. Tout Etat qui n'est pas puissant sur la scène internationale renvoie à un simulacre ou encore à une irréalité.

    Brice Soccol, mentionne que « même si les Etats sont différents par la taille, leur puissance, leur force militaire, leur développement économique, l'importance de leur population ou la forme de leur gouvernement, ils ont tous les éléments objectifs identiques, nécessaires à l'attribution de la qualification d'Etat17(*). Toute fois, il est important de signaler que ces éléments sont regroupés en deux catégories, à savoir : les éléments sociologiques d'une part et d'autre part les éléments juridiques.

    1.1. Les éléments sociologiques

    L'Etat estdu point de vue sociologique constitué de trois éléments, à savoir : le territoire, la population et une organisation politique ou gouvernement.

    - Le territoire étatique : les Etats sont d'abord des territoires inscrits sur la carte du globe, au gré des circonstances historiques. Chaque Etat est placé dans un environnement donné maritime ou continental, enclavé ou doté de façades maritimes. Le territoire étatique est donc constitué selon Brice Soccol, d'éléments géographiques, avant tout d'un espace terrestre, surplombé d'un espace aérien et parfois possédant un espace maritime.

    - La population : l'Etat est avant tout défini par une collectivité humaine, sa population. l'expression originelle de cette entité juridique étatique, la population est alors reconnue par le droit international comme constitutive d'un peuple.

    Brice SOCCOL soutient qu'en premier lieu, la population est une donnée géographique et démographique, dans le sens où elle constitue l'ensemble des habitants qui vivent et travaillent sur le territoire d'un Etat. En dernier lieu, elle revêt un aspect identitaire et historique, facteur de stabilité ou d'instabilité pour les Etats.Mais la population peut également se définir comme un critère économique, indicateur utile pour le développement des sociétés18(*).

    - L'organisation politique : elle est le troisième élément constitutif de l'Etat entant que personne juridique titulaire de nombreuses compétences, l'Etat se dote d'organes qui le représentent. La structure gouvernementale qui comprend l'ensemble des pouvoirs publics au sein de l'Etat, est nécessaire à son existence. Autrement parlant, l'Etat se constitue d'un gouvernement qui assume réellement l'ensemble de ses fonctions étatiques à l'égard de sa population sur l'ensemble de son territoire ainsi que l'exécution des engagements internationaux.

    De ce qui précède, il est à noter que tout Etat est libre de choisir et d'établir son système politique. La seule condition que le droit international impose au pouvoir étatique est son effectivité. Le gouvernement doit réellement étendre le contrôle administratif sur toute l'étendue du territoire et y exercer le pouvoir. Cette extension de la compétence du pouvoir étatique consiste dans la capacité pour l'Etat d'y faire régner l'ordre public, d'y extraire les revenus par le biais des services de fisc et d'y défendre la population contre toutes les menaces.

    1.2. Les éléments juridiques

    L'Etat est composé de deux éléments du point de vue juridique à savoir : la souveraineté et la reconnaissance internationale.

    - La souveraineté de l'Etat : entant qu'acteur sur la scène internationale, l'Etat possède la personnalité juridique. Entant que sujet du droit international, il est une personne juridique souveraine. la souveraineté peut être définie d'après Jean Bodin comme étant « une puissance absolue et perpétuelle d'une république19(*) ». A cet effet, sur le plan interne, dire de l'Etat qu'il est souverain signifie qu'il a le pouvoir de commander et de décider en dernier ressort. Sur le plan international, la souveraineté ne veut pas dire que l'Etat ne soit pas soumis à des règles obligatoires qui lui sont supérieures. Elle signifie par contre qu'il n'est soumis sans son consentement à aucune autorité ou organisme qui lui imposerait une volonté contraire à la sienne.

    - La reconnaissance internationale : elle est perçue comme étant l'acte par lequel un Etat admet qu'une entité tierce déterminée réunit, à raison des éléments qui la composent ou mieux des modalités de sa formation. Les conditions nécessaires à la possession de la personnalité juridique plénière dans l'ordre international20(*).

    Germain NGOIE TSHIBAMBE, la conçoit comme étant un acte unilatéral par lequel un Etat accepte de reconnaitre un autre comme existant21(*). Dece fait, il faut noter que, cet acte permet l'établissement des rapports diplomatiques normaux entres les deux Etats. Notons par ailleurs que la reconnaissance n'est pas une condition d'existence de l'Etat comme les trois éléments sociologiques analysés.Elle est seulement un préalable, sans lequel l'établissement des relations diplomatiques est impossible. En pratique, on distingue la reconnaissance de l'Etat de la reconnaissance du gouvernement.

    Toute fois, il faut noter que, parce que la reconnaissance ne crée pas l'Etat, mais limite ses effets juridiques internationaux; chaque Etat peut se voir opposer une situation juridique donnée. En effet, Brice Soccol, fait entrer l'Etat nouvellement reconnu dans l'ordre juridique international en lui conférant des droits mais aussi en lui opposant des obligations, sa liberté originelle est ainsi aliénée aux dépenses de ce que l'on pourrait nommer une sociabilité internationale22(*). Ainsi, si la reconnaissance est un acte unilatéral qui affirme la volonté d'un Etat, la société internationale exigera de l'Etat nouveau, une promesse de bonne conduite, notamment le respect des règles du droit international.

    1.3. L'Etat : acteur de la coopération internationale

    L'Etat est étudié en droit international comme sujet de celui-ci dans le cadre du présent travail, il est étudié comme acteur principal du milieu international. Ceci étant, son étude entant que sujet de la coopération internationale soulève une panoplie de principes parmi lesquels on peut citer :

    - Le principe de l'égalité des Etats ;

    - Le principe du règlement pacifique des différents ;

    - Le principe de la clause de la nation la plus favorisée.

    A. Le principe de l'égalité des Etats : fondement de la coopération entre les peuples, ce principe est énoncé à l'article 2 paragraphe 1 de la charte des Nations Unies dans les termes suivants : « l'organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraineté de tous ses membres »23(*). Il sera repris et développé dans la déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats. Ce principe est aussi requis dans toutes les chartes des organisations régionales de coopération, à titre exemplatif, dans la charte de l'organisation des Etats Américains, de la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, de l'organisation de l'Unité Africaine, etc.

    B. Le principe du règlement pacifique des différends : l'article 2, paragraphe 3 de la charte des Nations Unies énonce que « les membres de l'organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationale ainsi que la justice ne soit pas mise en danger »24(*). Ce principe, est mentionné également dans la résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970 dans le cadre de la déclaration sur les relations amicales entre les Etats. a fait l'objet d'une normalisation par l'intermédiaire de nombreuses conventions multilatérales, telles la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe dans son acte final de la conférence d'Helsinki de 1975, le conseil de l'Europe lors de la convention de Strasbourg du 29 Avril 1957, l'organisation des Etats Américains lors du pacte de Bogota du 30 Avril 1948, ou encore l'organisation de l'unité Africaine lors du protocole du 21 Juillet 196425(*).

    C. Le principe de la clause de la nation la plus favorisée : ce principe est une clause d'un traité par lequel chaque Etat signataire s'engage à accorder à l'autre tant d'avantage qu'il accorderait à un Etat tiers26(*). Cela veut dire, aux termes des accords de l'organisation Mondiale du commerce, que les Etats ne peuvent pas, en principe établir de discrimination entre leurs partenaires commerciaux. Si un Etat accorde une faveur spéciale à un autre (en baissant par exemple, le droit de douane perçu sur un des produits), il doit le faire pour tous les autres membres de l'organisation mondiale du commerce (OMC).

    Pilier du multilatéralisme la clause de la nation la plus favorisée ajoute le professeur MWAYILA TSHIYEMBE, remplit deux fonctions essentielles : primo, empêcher la discrimination, secundo, sécuriser les accords commerciaux, afin que leurs effets attendus ne soient remis en cause ultérieurement par un renversement d'alliance, c'est-à-dire par la signature d'un accord préférentiel27(*).

    §2. Les Organisations Internationales

    Par définition, une organisation internationale est une structure de coopération interétatique, une association d'Etat souverains poursuivant les buts d'intérêts commun au moyen d'organes autonomes28(*). D'un point de vue commun, elles sont fondées et constituées par les Etats. Sous l'angle juridique, les organisations internationales s'entendent comme des associations d'Etats, établis par accord entre leurs membres et dotées d'un appareil permanent d'organes, chargés de poursuivre la réalisation d'objectifs d'intérêt commun par voie de simples mesures de coopérations ou par voie d'intégration.

    2.1. Typologie des organisations internationales

    L'extrême multiplicité et l'extrême variété des organisations internationales obligent les spécialistes à élaborer une typologie en tenant compte de trois critères suivants : la composition ou le champ d'action géographique, les fonctions ou les domaines d'activités, les pouvoirs ou la nature des rapports que les organisations internationales entretiennent avec les Etats membres.

    - La classification d'après la composition

    Elle conduit à distinguer deux types d'organisations internationales, celles à vocation universelle et celles à vocation régionales ou inter régionale. L'organisation des Nations Unies et ses institutions spécialisées font partie des premières, l'Union Africaine, l'Union Européenne, l'Organisation des Etats Américains, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est, etc. font partie de la seconde catégorie.

    - La classification d'Après les fonctions

    Certaines organisations internationales ont une vocation ou une compétence générale qui les autorise à s'occuper de toutes les questions, alors que d'autres ont une compétence spécialisée d'où l'opposition entre les organisations politiques et les organisations techniques.Ainsi, on peut souligner que l'organisation des nations Unies est une organisation à compétence générale tandis que l'organisation internationale du travail est à compétence limitée.

    Germain NGOIE TSHIBAMBE souligne que, sur le plan de la nature de fonction, on distingue les organisations internationales de coopération et les organisations internationales de gestion.Les premières s'occupent de la coordination de l'activité politique entre les Etats membres comme c'en est le cas de l'organisation des Nations Unies ou encore de l'Union Africaine, alors que les secondes accomplissent une tâche spécifique ou fournissent certains services matériels, tel est le cas de l'organisation mondiale de la santé, de l'organisation mondiale du commerce, etc.29(*).

    - La classification d'Après les pouvoirs

    Elle permet de distinguer les organisations internationales de coopération, des organisations internationales supranationales dites les organisations d'intégration. Les organisations intergouvernementales de coopération entendent comme le dit Kwam Kouassi « « laisser intacte la structure fondamentale de la société internationale contemporaine, composé des Etats souverains. Loin de remettre en cause leur existence et leur rôle, elles permettent de mieux s'acquitter de leurs fonctions sociales, dans les domaines ou la dimension des problèmes dépasse leur capacité d'action individuelle.Elles fonctionnent alors comme agents des Etats avant de pouvoir se comporter en acteurs autonomes.Elles se retrouvent dans le domaine politique, qui se prête moins aisément au processus de l'intégration »30(*).

    De ce fait, il est à noter que, l'organisation internationale comme acteur de la coopération internationale s'occupe de la coordination de l'activité politique entre les Etats membres dans le but de la réalisation d'intérêt commun par voie de simples mesures de coopération ou d'intégration.

    §3. Les forces transnationales

    Elles sont des courants, des transactions, des flux qui échappent au contrôle des gouvernements et qui traversent les frontières nationales.On distingue à cet effet, dans cette catégorie, les organisations non gouvernementales et les sociétés ou firmes transnationales.

    3.1. Les Organisations Non Gouvernementales

    Elles ne sont pas composées d'Etats, il s'agit de groupements, d'associations ou de mouvements sans but lucratif crées spontanément et librement par des particuliers, et qui expriment une solidarité transnationale. On trouve par exemple les internationales syndicales (la fédération syndicale mondiale : FSM, créée en 1954, la confédération mondiale du travail : CMT créée en 1968, la croix Rouge internationale créée en 1963, les médecins sans frontières, etc. ces organisations font partie de la société civile internationale.

    3.2. Les Firmes Transnationales

    On peut définir une firme internationale comme « une entreprise le plus souvent de grande taille, qui, à partir d'une base nationale, a implanté à l'étranger plusieurs filiales dans plusieurs pays, avec une stratégie et une organisation conçues à l'échelle mondiale»31(*). Elle occupe sans conteste une place centrale sur la scène économique internationale. Plusieurs observateurs n'hésitent pas à ce sujet à reconnaitre que l'essor des firmes transnationales est l'un des principaux phénomènes caractéristiques de la mondialisation. Pour illustrer cette montée en puissance des firmes transnationales, Bill Clinton avait coutume de dire qu'elles ont pratiquement un droit de véto sur les politiques économiques américaines32(*). Elles sont constituées par les éléments suivants : un statut national, puisque toute société commerciale ou financière possède une nationalité, une implantation de filiales à l'étranger, une internationalisation des activités de production, un état major international qui contrôle et dirige tout l'ensemble à partir d'un centre de décision unique. C'est le cas de Général Motors, Unilever, Nestlé, Exxon, etc.

    De ce qui précède, il faut noter que dans le milieu international, il n y a pas seulement les institutions étatiques ou interétatiques qui agissent comme les acteurs de la coopération internationale, mais on note à côté d'elles, de nombreuses autres institutions dites non étatiques comme les firmes transnationales, les organisations non gouvernementales, etc. qui disposent d'importants moyens financiers et dont les actions sont souvent suivies d'impacts immédiats, en matière de coopération internationale.

    Section 3 : Les dimensions de la coopération internationale

    Parlant des dimensions de la coopération internationale, il est fait allusion aux niveaux voir degrés aux quels se déroule la coopération internationale. A cet effet, il est maintenu dans ce travail trois dimensions aux quelles se déroule la coopération internationale; ce notamment la dimension universelle, la dimension régionale et enfin la dimension sous régionale.

    §1. La dimension universelle de la coopération internationale

    Il est question ici, d'une dimension de coopérations qui comprend théoriquement tous les Etats du monde, sans exception du Nord ou du Sud, mais dans la seule condition d'être un Etat indépendant et souverain. A cet effet, nous évoquerons la coopération aux niveaux de l'organisation des Nations Unies et de ses institutions spécialisées.

    1.1. L'organisation des Nations Unies

    On ne peut pas parler des organisations internationales, sans pour autant recourir à l'organisation mondiale de référence qui est sans doute l'organisation des Nations Unies, ainsi que de ses organismes qui s'occupent de la coopération internationale.

    Ceci étant, en vertu de l'article 1, paragraphe 3 de la charte des Nations Unies, la coopération internationale est inscrite parmi les principaux buts ou objectifs de cette dernière.

    Le chapitre IX : relative à la coopération économique et sociale internationale, prévoit les voies et moyens à suivre pour une meilleure coopération et énumère certaines exigences à l'article 55 relatives :

    - Au relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans l'ordre économique et social ;

    - A la solution aux problèmes internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et d'autres problèmes connexes, la coopération internationale dans les domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;

    - Le respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion33(*).

    Ainsi donc, l'article 56, de la charte des Nations Unies encourage tous les Etats membres à s'engager en vue d'atteindre les buts énoncés à l'article 55, à agir, tant conjointement que séparément, en coopération avec l'organisation.

    1.2. Les institutions spécialisées

    Ces sont des agences créées dans le cadre de la participation des Nations Unies dans le développement économique social, culturel, scientifique, ... et sous le contrôle du conseil économique et social34(*). Elles sont nombreuses et variées dans le cadre de ce travail, nous pouvons citer quelques unes, parmi lesquelles :

    - L'organisation internationale du travail (OIT) ;

    - L'organisation mondiale de la santé (OMS) ;

    - L'organisation météorologique Mondiale (OMM) ;

    - L'organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et la Nourriture (FA0) ;

    - L'organisation de l'Aviation civile Internationale (OACI) ;

    - L'organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), etc.

    §2. La dimension régionale de la coopération internationale

    Les organisations internationales dites régionales, sont celles qui regroupent les Etats appartenant à une région donnée tout en ayant parfois les compétences générales. Par région ici, il est fait allusion aucontinent. A ce stade on peut citer :

    2.1. L'organisation des Etats américains :

    C'est un acteur de coopération économique unissant les Etats Unis aux Etats de l'Amérique Latine. Cette organisation a été créée avec comme but, « la prise des actions communes pour la paix et la sécurité du continent américains, le règlement pacifique des différends, la résolution en commun des problèmes politiques, juridiques et économiques, mais aussi promouvoir le développement de la coopération économiques, sociale et culturelle »35(*).

    2.2. La ligue Arabe :

    Elle a été créée en 1944 avec comme buts multiples, destinés à favoriser la coopération entre les Etats arabes. Parmi ses principaux buts on peut citer :

    · La coordination des programmes politiques de façon à assurer l'indépendance et la souveraineté des Etats membres.

    · Elle prône, toute une série de domaine de coopération notamment sur le plan économique, financier, commercial, monétaire, agricole, industriel, etc.

    2.3. Union Européenne :

    C'est une organisation qui a des compétences exceptionnelles dans le panorama des institutions régionales. Elle est une organisation d'intégration économique, qui tend aussi vers un rapprochement politique des Etats membres.Elle est composée de quatre institutions importantes, à savoir :

    · La commission européenne ;

    · Le conseil de ministre ;

    · Le parlement européen ;

    · La cour européenne de justice.

    2.4. Union Africaine :

    C'est une organisation régionale basée sur le continent africain, créée en 2001 à Lusaka en Zambie en remplacement de l'organisation de l'unité africaine. Comme ce fut le cas pour son prédécesseur, sa création est l'aboutissement d'un affrontement entre des visions sur la nouvelle approche susceptible de mieux réaliser l'intégration et l'unité du continent36(*).

    Au terme de l'article 3 de l'acte constitutif de l'Union Africaine, les quelques des objectifs principaux relatifs à la coopération internationale sont les suivantes :

    · Réaliser une plus grande unité et solidarité entre les pays africains et entre les peuples d'Afrique ;

    · Accélérer l'intégration politique et socio-économique du continent ;

    · Favoriser la coopération internationale, en tenant dument compte de la charte des nations unies, de la Déclaration Universelle des droits de l'homme ;

    · Promouvoir le développement durable aux plans économiques, social et culturel, ainsi que l'intégration des économies africaines ;

    · Promouvoir la coopération et le développement dans tous les domaines de l'activité humaine en vue de relever le niveau de vie des peuples africains, etc.37(*).

    §3. La dimension sous régionale de la coopération internationale

    Les organisations internationales sous régionales, sont des organisations qui ont pour principal but de faciliter la coopération dans un secteur précis. En Afrique par exemple, depuis l'adoption du plan d'Action de Lagos, on parle beaucoup d'organisations sous régionales.

    L'Afrique par rapport à elle même a été subdivisée par l'organisation de l'unité Africaine en cinq sous régions : l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale, l'Afrique de l'Est et l'Afrique Australe. Ce ci étant, il importe de signaler qu'à chaque sous région correspond une organisation internationale d'intégration économique.

    Ces organisations à vocation d'intégration sont constituées entre autre par: la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), la communauté des pays des grands Lacs (CEPLGL), la communauté Economique et Monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), la communauté Economique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), du marché commun des Etats de l'Afrique Australe (COMESA) et la conférence pour le Développement de l'Afrique Australe (SADC). Ces organisations d'intégration, mettent en place comme le souligne BELA BALASSA une politique économique ou commerciale dont l'intégration passe par quelques étapes38(*), à savoir :

    · La zone de libre échange ;

    · Le marché commun ;

    · L'union économique ;

    · L'intégration complète.

    De ce qui précède, il importe de souligner que les organisations internationales d'intégration ont été misent en place par les Etats membres pour promouvoir la coopération entre eux au niveau régional. De ce point de vue, il est donc, nécessaire de comprendre que dans le cadre régional, les organisations d'intégration passent pour toute forme de coopération institutionnelle entre plusieurs Etats, visant dans la plupart de cas la libération ou la facilitation du commerce à un niveau autre que le multilatéralisme. A titre d'exemple au delà du continent africain on peut citer L'ALENA (L'Accord de libre échange Nord Américain) qui est une organisation régionale de libre échange, crée en 1950 par les Etats Unis, le Canada et le Mexique, avec comme objectif principal la suppression des barrières douanières ou tarifaires dans le but de promouvoir un multilatéralisme régional, le MERCOSUR (Marché Commun Sud-Américain), crée en 1971 par l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, avec comme principal objectif; de faciliter la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et de main-d'oeuvre. Etc.

    CONCLUSION PARTIELLE

    Le chapitre premier du présent travail scientifique a été consacre à l'analyse de coopération Internationale. Il a été d'une grande importance dans la mesure où il nous permet de comprendre que la coopération internationale demeure incontournablement une réalité évidente dans ce 21°sicle. Face à l'immensité des besoins que ressentent les nations et la précarité des moyens susceptibles de satisfaire ces besoins, elle s'imposé comme rempart sans lequel celles-ci poudrant établir une interdépendance positive et bénéfique; car il est une illusion de penser qu'en ce troisième millénaire caractérise par l'excellence technologique, il est encore possible de mener une existence commode en se passant des autres.

    Ces faisant, les acteurs de la coopération ont institué des mécanismes par lesquels ils relisent la coopération tant bilatérale que multilatérale selon les différentes conceptions qu'ils jugent utiles d'adopter. Toutefois, il sied d'indiquer que, l'environnement international qui est le cadre au sein duquel se déroulent les interactions multisectorielles des acteurs, détermine considérablement le flux coopérationnel de par ses multiples transfigurations aussi bien historiques, géopolitiques, géostratégiques.

    CHAPITRE II : LA COOPERATION SINO-RUSSE

    Le deuxième chapitre du présent travail retracera de manière globale les fondements historiques et les réalisations de la coopération entre la chine et la Russie. Ceci est d'une importance très grande étant donné que sans celui-ci c'est-à-dire ce chapitre, la position sino-russe dans la crise syrienne ne sera pas facile à appréhender.

    Section 1 : La coopération bilatérale sino-russe

    Depuis la normalisation des relations entre la Russie et la Chine, plusieurs traités ont été ratifiés entre ces deux pays. Ils ont permis d'instaurer les conditions appropriées pour une collaboration au niveau bilatéral, mais également et surtout pour promouvoir une position commune dans les relations internationales. La Russie et la Chine sont effectivement déterminées à rassembler leurs efforts pour lutter contre toute forme d'hégémonie, en particulier celle de la superpuissance américaine.

    §.1. Présentation générale

    Au lendemain de l'effondrement de l'empire soviétique, le développement des relations de la Russie avec son voisin chinois constitue un succès indéniable dans la politique extérieure menée par Moscou alors que l'influence de la Russie déclinait pratiquement sur tous les formats, les relations entre ces deux pays ont été conduites sous le signe de la normalisation et de la convergence politique. Un partenariat stratégique s'est naturellement établi entre ces deux pays et a permis d'instaurer les conditions favorables pour un rapprochement dans les nombreux domaines.

    Par exemple, au niveau des relations internationales, la Russie et la Chine partagent une vision commune à propos de la nature des relations entre tous les pays du monde en l'occurrence, le principe d'indépendance nationale qui se caractérise par le droit à la souveraineté de chaque pays et l'intégrité territoriale sont considérés comme des conditions fondamentales pour l'équilibre international.Indirectement ils souhaitent former une alternative à la vision hégémonique des Etats Unis afin de pouvoir contrer la stratégie d'influence américaine à travers le monde39(*). Sur le plan économique, certaines de leurs coopérations ont été très fructueuses depuis le début des années 1990 au rang desquelles on peut citer la coopération militaro-technique. Cependant, ayant connu de nombreuses difficultés pour assumer correctement la transition entre la fin de l'époque soviétique et l'ère de la société libérale, la Russie est consciente plus que jamais que le développement économique du pays est devenu la condition impérative qui lui permettra de renouer avec son statut de grande puissance mondiale. D'où le choix du partenariat avec la chine est idéalement a priori. Lorsque Poutine est arrivé au pouvoir, il comptait bien donner davantage de substance à cette coopération économique conscient des difficultés rencontrées par le passé, il a adopté une attitude très pragmatique et a obtenu quelques résultats concrets. Côté chinois, les dirigeants ont reconnu les avancées du président Poutine pour favoriser l'essor économique, et plus largement le développement de son pays40(*). Ceci a conduit récemment la Chine et la Russie à signer huit accords de coopération, stimulant l'investissement bilatéral et la coopération commerciale et technique41(*).

    De ce qui précède, il convient de signaler que, dans le but d'institutionnaliser les progrès accomplis jusque-là, la Russie et la Chine ont signé, le 16 juillet 2001, un traité définissant les fondements de leurs relations. Il s'agissait du premier traité d'amitié conclu entre Moscou et Pékin depuis le Traité sino-soviétique d'amitié, d'alliance et d'assistance mutuelle de 1950.

    §.2. Les fondements de la coopération sino-russe

    Les relations entre Moscou et Pékin dépendent en grande partie de l'évolution du système international, plus encore de la volonté même des acteurs politiques en présence.Historiquement, l'axe sino-russe n'a pas commençait avec la guerre froide.Au contraire, celle-ci a favorisé une montée constante de la tension entre les deux puissances42(*).Même après la mort de Mao ZHEDOUNG, alors que Deng Xiaoping imposait une politique d'ouverture au monde de l'économie chinoise, le discours restait intransigeant; le nouveau dirigeant chinois parlait encore en 1980 de social impérialisme pour qualifier son voisin soviétique.

    Malgré les appels de Brejnev à une normalisation des relations, celle-ci ne s'est jamais accomplie du vivant de l'URSS43(*).En réalité, la structure bipolaire du monde faisait craindre à Pékin qu'un axe le reliant à Moscou le placerait en situation de subordination.

    En outre, le marxisme ne s'est jamais révélé suffisant pour constituer un trait d'union entre l'URSS d'alors et la Chine. En particulier, la ligne tenue par Mao soulignait les particularités du modèle chinois, et le grand timonier, déçus dès sa première visite à Staline en 1950. Cherchait avant tout à se distinguer du puissant voisin44(*). En réalité, rien ne reliait objectivement les deux puissances l'une de l'autre. Il n'est pas certain qu'aujourd'hui les intérêts soient durablement communs, mais il est vrai en revanche que dans le nouvel équilibre des forces, la chine ne craint plus d'être en situation d'infériorité et donc de subordination à l'égard de son voisin russe.

    Certes, il convient de signifier que, deux éléments fondamentaux qui marquent le contexte international d'aujourd'hui créent en revanche une situation favorable à la coopération : la structuration militaire de l'occident, notamment autour de l'OTAN, la crise économique européenne qui incite russes et chinois à échanger davantage, comme pour compenser le risque de déficit dû à l'affaiblissement du marché européen.

    De toute évidence, il importe de noter que, le rapprochement entre la Chine et la Russie a un fondement tout à fait stratégique; Qui n'est rien d'autre que de militer pour un monde multipolaire, comme au sein du BRIC, en rejetant ainsi la domination américaine.

    §.3. Les secteurs prioritaires de la coopération sino-russe

    Il n'est point important de démontrer la volonté de la chine et de la Russie à coopérer, étant donné que cela est très visible aujourd'hui au point que l'on parle de l'axe sino-russe chose qui n'avait jamais existé. A cet effet, il faut noter que, cette coopération entre la chine et la Russie embrasse plusieurs domaines, allant du politique à l'économie, sans négliger bien entendula culture et le reste. Deux domaines méritent d'être soulevés dans le cadre du présent travail, qualifiés des domaines prioritaires. Ce notamment le domaine de la coopération militaro - technique, qui est aujourd'hui un exemple d'une collaboration fructueuse pour l'avenir de ce deux pays et le domaine de la coopération économique.

    En ce qui concerne la coopération militaro-technique, il est à noter que, la chine et la Russie partagent une vision commune à propos des questions de souveraineté et de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats les différents partenariat qu'ils ont entrepris ensemble témoignent de cette convergence politique, et ils ont permis d'instaurer un climat de confiance suffisant pour envisager une coopération militaro-technique d'importance. Néanmoins, il semblerait que l'évolution de la demande chinoise en matière d'équipements, associée aux inquiétudes de la Russie en raison du danger potentiel que présente son voisin, puissent freiner notablement la coopération en la matière45(*). Dans ce climat d'incertitudes, on peut douter des perspectives de développement pour ce qui concerne la coopération militaro-technique. Tout au plus, elle devrait se maintenir à l'avenir à un niveau assez comparable à la situation actuelle, c'est-à-dire quelques coopérations ponctuelles en fonction de la demande chinoise et des besoins particuliers des industries de défense russes, le tout sous le contrôle étroit des responsables politiques.

    Sur le plan économique la Russie qui souhaite retrouver son statut de super puissance, cherche à développer ses échanges commerciaux avec les pays étrangers, et elle compte sur l'afflux de capitaux pour subvenir à ses besoins en termes d'investissements. Parallèlement, les responsables russes souhaitent réhabiliter les régions de l'Est qui disposent d'un formidable potentiel mais qui ont été trop longtemps délaissées par Moscou. La chine apparait donc comme un interlocuteur incontournable, et de nombreux efforts ont été consentis pour favoriser les échanges entre les deux pays, même si cette coopération ne cesse de progresser, les résultats bruts restent peu convaincants.Des divergences majeures pourraient bien compromettre toutes perspectives en la matière.

    Toutefois, un cas particulier de cette coopération mérite d'être évoqué, ce notamment, la coopération dans le domaine énergétique. Actuellement, toutes les conditions sont réunies pour que les exportations d'énergies russes (pétrole et gaz) essentiellement au profit du voisin chinois s'intensifient. La Russie dispose de ressources et s'appuie sur les revenus qui en découlent pour financer sa reprise économique. La chine a pour sa part des besoins croissants en hydrocarbures liés à son important développement. Le domaine de l'énergie constitue à la fois la force et le talon d'Achille de l'économie russe, étant donné qu'elle dispose de ressources considérables46(*). Alors que côté chinois, les besoins en énergie sont en constante augmentations : sa consommation de pétrole a augmenté de 4,5 par an depuis 1993. En 2005, la chine était le deuxième consommateur mondial de brut, et elle importait 40% de son pétrole47(*). La coopération sino-russe dans ces domaines parait encore plus plausible étant donné les récentes difficultés rencontrées avec le client européen. La charte de l'énergie proposée par les partenaires européens est largement critiquée par les responsables russes qui se disent prêts à trouver des alternatives pour avoir de nouveaux clients à l'Est48(*).

    Section 2 : Pacte sino-russe

    La Russie et la Chine sont deux puissances politiques et militaires d'importance majeure, dont le rôle dans les enceintes internationales ne peut être ignoré. Elles comptent, avec l' Union européenne, parmi les seuls contre-pouvoirs opposables à la puissance américaine. Des contre-pouvoirs qui peuvent peser plus lourd dès lors que ces deux pays rassemblent leurs efforts dans un projet commun

    §.1. Les relations bilatérales sino-russes : entre convergence et divergence

    De prime à bord, notons que les points de divergence ont singulièrement régressé depuis 1989. Il n'y a plus de compétition idéologique, ni guère davantage de concurrence pour dominer un camp du socialisme qui n'existe plus.Il y a aussi un rééquilibrage des forces qui s'est fait à l'avantage de la Chine dont la crédibilité économique et politique s'est singulièrement renforcée. Autrement dit, les divergences qui gâchaient toutes les chances de normalisation ont aujourd'hui disparu: c'est la raison pour laquelle on se trouve entre Pékin et Moscou dans un contexte beaucoup plus fluide et créatif laissant la place à des initiatives qui peuvent être spectaculaires et dont la dernière visite de Vladimir Pauline à Pékin offre un exemple concret.

    Du côté des convergences, celles-ci sont de trois ordres. On notera d'abord que la reconstitution post bipolaire d'un occident élargi jusqu'aux frontières russes, incite les maitres du Kremlin à regarder vers l'Est49(*).Ils comprennent facilement que face à une alliance atlantique qui n'a pas disparu, leur seule chance de rééquilibrage se trouve du coté de l'Asie et singulièrement de la Chine. Il ne s'agit pas là de la reconstruction d'un bloc, mais d'initiative sans cesse confirmées, par exemple sous la forme de manoeuvre communes qui permettent de parler d'un effet d'attraction réciproque d'autant que de son côté, la chine a bien du mal à trouver des alliés en Asie méridionale et orientale ni le Japon, ni l'Inde ne peuvent tenir ce rôle. Quant aux Etats plus petits de l'Asie du Sud est, leur principal souci est de garder le maximum d'indépendance à l'égard de leurs grands voisins.

    En deuxième lieu, les convergences économiques sont de plus en plus évidentes. La chine à des besoins énergétiques forts que la Russie est déjà à même de satisfaire partiellement50(*). Non seulement Moscou livre 15 millions de tonnes de pétrole à son voisin chinois, mais la coopération est renforcée en termes de pétrochimie, mais aussi d'énergie nucléaire. La Russie participant notamment au développement de la centrale nucléaire de Tian Wan.

    Plus largement la Russie est de plus en plus présente dans le développement de la Chin: on en veut pour preuve l'augmentation substantielle du fonds d'investissement sino-russe. Il est évident que plus les paramètres économiques mondiaux deviennent incertains, plus chine et Russie ont intérêt à coopérer. La crise mondiale et, sur le plan plus spécifique énergétique, le désordre moyen oriental, poussent mécaniquement les deux puissances à coopérer.

    Peut être faut il dégager un troisième champ de convergence plus global et plus stratégique. L'évolution du système international se traduit par une marginalisation mécanique des puissances non occidentales. La Russie, qui a un passé de superpuissance, ne peut pas l'accepter et la Chine, jalouse de sa souveraineté, ne peut que s'en méfier, la mise en évidence d'un directoire occidental sur le monde est en partie à la base du processus qui a conduit à la création de l'organisation de coopération de Shanghai, l'initiative était celle de cinq puissances : la Russie, la Chine et trois républiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizstan) dès 1966. L'organisation s'est structurée en Juin 2001 et à accueilli d'autres Etats dont certains ont obtenu le statut d'observateurs et d'autres celui de membres associés ;

    L'Iran est l'un de ceux qui entrent dans la première catégorie, l'Inde et l'Indonésie, notamment la seconde.C'est dire que progressivement s'est dégagé en espace très vaste couvrant non seulement les deux grandes puissances, mais l'essentiel de la partie la plus continentale de l'Asie.Ni bloc, ni alliance, cet ensemble régional s'est peu à peu institutionnalisé instaurant aussi des sommets réguliers.Son existence même crée des contraintes pour les membres présents comme un instinct de solidarité qui tend à se routiniser et à modifier la politique des grands.

    Une telle évolution a contribué à réorienter la politique étrangère de Pékin et de Moscou à l'égard de l'Iran, de l'Afghanistan et des anciennes républiques d'Asie centrale peut être un tel ensemble évoluera-t-il vers une réelle communauté de sécurité qui justement à force de s'afficher, produira un axe solide.

    Notons enfin, que cette communauté de sécurité, aux yeux des dirigeants russes et chinois a aussi une valeur interne : l'Asie centrale regorge de minorités qui peuvent défier l'autorité de Pékin et de Moscou. Plus les risques d'instabilité se trouveraient confirmé, plus les deux capitales auront intérêt à consolider cette orientation sécuritaire. On peut alors penser que les arguments de politiques intérieures viendraient renforcer la cohérence internationale de cette organisation.

    §.2. La chine et la Russie face aux grandes questions internationales

    Le rapprochement sino-russe ayant atteint son paroxysme, il n'est point important aujourd'hui de démontrer ses retombées qui sont, n'on seulement visibles, mais aussi et surtout un risque pour l'occident et son allié les Etats unis d'Amérique.La politique étrangère de ces deux puissances va jusqu'à forger peu à peu une sorte d'entente et de coopération dans la définition de leurs choix internationaux. Le cas de la défense antimissile en Europe et en Asie, la coopération dans ce domaine est rendue explicite par le soutien de la Russie à la Chine par rapport à son inquiétude concernant la coopération nippo-américaine sur l'installation de système de désarmement nucléaire. Seule crainte à terme, la possibilité que la chine revendique l'antimissile en Asie.La même convergence de vue entre les deux pays à été affirmée dans la crainte pour la Russie concernant le déploiement des défenses antimissile américaines en Europe. Les dossiers iraniens et Nord coréens, méritent également d'être soulevés.

    La Chine et la Russie partagent les mêmes soucis sur l'évolution de la situation militaire, politique et économique de la Corée du Nord, notamment en affichant une opposition ferme à une nucléarisation de la péninsule coréenne51(*). La coopération sino-russe-iranienne s'articule autour de l'énergie sous toutes ses formes: les hydrocarbures mais aussi l'énergie nucléaire. La rhétorique chinoise sur le dossier nucléaire est proche de la rhétorique russe; opposition aux sanctions et au recours à des moyens militaires et préférence à la voie des négociations. En ce qui concerne le Kosovo, la chine et la Russie se soutiennent mutuellement sur les enjeux du séparatisme. La Russie considère que l'ordre international serait menacé pour ce qui concerne l'inviolabilité des frontières des Etats52(*). Dans le cas du Kosovo, le respect de l'intégrité territoire des Etats et de leur souveraineté contre les séparatismes est mis en cause.

    §.3. Lutte contre l'hégémonisme Américain : un objectif commun

    La Russie et la Chine sont deux puissances politiques et militaires d'importance majeure dont le rôle dans les enceintes internationales ne peut être ignoré. Elles comptent avec l'union européenne, parmi les seuls contre pouvoirs opposables à la puissance américaine. Des contres pouvoirs qui peuvent peser plus lourd dès lors que ces deux pays rassemblent leurs efforts dans un domaine commun, qui n'est d'autre que de lutter contre l'influence américaine, d'où la mise en place de l'organisation de coopération de Shanghai53(*). Cette organisation, s'efforce de promouvoir une attitude commune sur le triple plan sécuritaire, économique et politique elle vise à renforcer la sécurité et la stabilité régionale ainsi que l'aide aux processus économiques et aux processus d'intégration tout en maintenant l'identité nationale et culturelle de chaque Etat.

    Le forum des cinq a vu le jour à un moment où la tension montait entre Moscou et Washington à propos de l'élargissement de l'OTAN, tandis que la chine et les Etats Unis connaissaient une crise importante à propos du détroit de Taïwan. A l'évidence, cette organisation a servi de moyen politique pour exprimer l'opposition sino-russe à la vision américaine d'un ordre international unipolaire.Il s'agit bien de proposer une alternative telle que le monde multipolaire, comme le soulignait le vice ministre russe des affaires étrangers A IAKO VENKO en 2005 : « l'organisation de coopération de Shanghai occupé clairement une place particulière parmi les structures régionales formées pour incarner dans des formes réelles et viables l'idée de multipolarité54(*) ». Pour mémoire, l'organisation de coopération de Shanghai est une des rares structures internationales asiatiques sans participation américaine.

    En 2005, on note un regain significatif des relations sino-russes lié à la présence américaine sur le long terme en Asie centrale. Celle-ci est considérée par les deux parties comme une menace qu'il faut neutraliser, d'autant que « la stratégie d'influence » américaine commençait à porter ses fruits. On a noté en effet, un accueil très favorable de la part des ouzbèks, des Kirghizes, des Tadjiks et des Kazakhs, car les Etats Unis ont versé les indemnités financières substantielles55(*). En même temps, du fait de leur présence militaire, ils participaient au renfort de la sécurité intérieure. Inévitablement la Russie et la Chine ont agi pour contrer cette influence grandissante des américains dans cette région, et via l'organisation de coopération de Shanghai, ils ont exigé qu'ils élaborent un calendrier de retrait de leur présence militaire des territoires des membres de l'organisation56(*), d'autant que la nervosité de la Russie et de la chine face aux avancées américaines dans son pré carré traditionnel s'était accrue depuis la révolution démocratique survenue en mars 2005 au Kirghizstan. Ces régions représentent des intérêts d'une importance stratégique pour chacun de ces deux pays, comme en témoigne l'intérêt russe porté au Kirghizstan où la Russie a souhaité installer une base aérienne permanente en 200357(*).

    Finalement, nombreux sont les sujets de discorde avec les Etats Unis.Officiellement, Moscou et Pékin convergent en de nombreux points et ils souhaitent s'opposer fermement à la stratégie d'influence américaine. Mais en bilan, les résultats obtenus ne sont pas très convaincants. Il semble que les actions réellement menées soient en décalage avec le discours officiels. Constat étonnant pourrait paradoxalement bien s'expliquer par les intérêts que Moscou et Pékin partagent respectivement aves les américains.

    Section 3 : Evaluation de la coopération sino-russe

    Depuis la normalisation des relations entre la Russie et la Chine, plusieurs traités ont été ratifiés entre ces deux pays. Ils ont permis d'instaurer les conditions appropriées pour une collaboration au niveau bilatéral, mais également et surtout pour promouvoir une position commune dans les relations internationales. La Russie et la Chine sont effectivement déterminées à rassembler leurs efforts pour lutter contre toute forme d'hégémonie, en particulier celle de la superpuissance américaine.

    §.1. Contexte et objectifs

    Finie l'époque où la chine communiste était subordonnée au grand frère soviétique.La relation s'est inversée; la chine est en pleine ascendance et désormais deuxième puissance économique mondiale loin devant la Russie classée huitième, et dont la suprématie demeure dans la dissuasion nucléaire et le spatial. Mais ces deux membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU affichent une solidarité croissante sur le nombre dossiers multilatéraux: Proche-Orient, Soudan, non prolifération ou reforme de l'ONU et des institutions financières internationales. Chine et Russie en militant pour un monde multipolaire, comme au sein du BRIC, rejettent également la domination américaine.Elles sont actives dans les dossiers du nucléaire iranien et nord Coréen, Moscou en pointe pour le premier et Pékin le second, où elles privilégient l'une et l'autre généralement la négociation sur les sanctions.

    De manière générale, les relations sino-russes se trouvent dans l'une des meilleurs périodes de leur histoire. Les deux pays sont liés par un partenariat stratégique depuis 1996, le premier signé par la Chine depuis la signature d'un traité d'amitié en 2001, leurs relations se sont développées dans presque tous les domaines. Pékin et Moscou, qui après leur normalisation de 1989 se sont beaucoup rapprochés à partir du milieu de la décennie 90, ont réglé en 2004 un différend complexe sur leur frontière de 4250 km. Il y a eu un investissement très fort, ils ont voulus apurer les comptes du passé.

    Au plan militaire, la Russie demeure le principal fournisseur d'armements à la Chine, même si les ventes se sont tassées depuis cinq ans, étant donné que la chine reste sous le coup d'un embargo occidental.Les relations commerciales ont décollé sans toute fois atteindre un niveau correspondant au lieu diplomatique, avec les échanges d'environ 50 milliards de dollars en 200858(*). Dans le domaine de l'énergie, Pékin et Moscou ont scellé un partenariat à long terme avec la livraison par le pipeline Sibérie Pacque pendant 20 ans, de brut russe à la Chine.

    De ce qui précède, il important de signifier que, bien que les relations sino russes connaissent une ascension sans précédente, il est à noter cependant que les rivalités et méfiance subsistent. La Russie perçoit la Chine avec un mélange d'admiration, de jalousie, d'inquiétudes et d'agacement59(*). Moscou est gêné par une telle force tranquille et l'incapacité de l'économie russe de se hisser à nouveau parmi les cinq grandes économies. L'Asie centrale est le champ de rivalités. Les deux pays s'y livrent une concurrence pour le pétrole et le gaz, note Jean Pierre Cabestan, Moscou s'inquiète de voir Pékin réserver ses liens, économiques mais aussi diplomatiques avec les anciennes marches de l'empire russe. De même Moscou vit comme une menace l'immigration chinoise, légale ou pas en extrêmes orient russe et en Russie européenne. Dans le commerce, Moscou trouve déséquilibrés des échanges axés surtout sur les matières premières et la Chine est, comme en Afrique, perçue par certains comme un pilleur des ressources énergétique nationales.

    De pékin, dont la hantise de la sécurité énergétique détermine aujourd'hui largement la diplomatie, la Russie est vue comme un partenaire énergétique peu fiable, comme elle l'est pas l'Europe. La relation bilatérale est aussi ambiguë dans la mesure où Pékin et Moscou ont l'oeil rivé sur Washington.

    §.2. Caractéristiques

    C'est dans les efforts menés par les dirigeants russes et chinois pour créer un monde multipolaire capable de contrecarrer les tentatives de domination des Etat Unies que le partenariat sino-russe a trouvé sa force. La coopération entre Moscou et Pékin s'est traduite par des ventes d'armes russes à la chine et par la délimitation d'une frontière aujourd'hui paisible. Maintenant que la Russie a opté pour un alignement plus proche des intérêts occidentaux dans la coalition antiterroriste, le partenariat sino-russe a été relégué au domaine des relations bilatérales et régionales, où la coopération s'est avéré la plus difficile.

    Mais comme l'ont montré les événements du 11 Septembre 2011,le paysage des relations internationales peut rapidement changer et prendre une direction inattendue des changements récents dans les relations extérieures de la Russie ont laissé les chinois perplexes quant aux intentions du président Poutine, et la nouvelle équipe au pouvoir en chine devra en élaborant sa politique étrangère, prendre en compte un certain degré d'incertitude.

    Il est en tout cas trop tôt pour affirmer sans équivoque que le partenariat sino-russe est promis à une longue vie. Après tout, le partenariat stratégique mis en place par le gouvernement Clinton, s'est achevé dans un sentiment de désillusion partagé à la fin des années 1990. De même, alors que l'ancien président russe, Boris Eltsine, avait présenté la vision d'une Russie tournée vers l'occident, il fut rapidement confronté à une opposition qui l'accusait de brader les intérêts de la Russie, sans rien obtenir en retour, comme Eltsine, le président Poutine devra donner la preuve de ce que les concessions importantes qu'il a faite sur le traité ABM (Anti Balistic Missile) et sur la présence de l'armée américaine en Asie centrale ont apporté à la Russie tant en termes de statut que l'aide à la formation du pays60(*). Par ailleurs, la conception qu'a Poutine d'une Russie située en occident ne signifie pas qu'il adopte les normes démocratiques occidentales et il est clair que des différences fondamentales d'intérêts entre la Russie et les Etats Unis continueront d'exister un peu comme pour l'adoption du capitalisme par le pouvoir chinois, les reformes de Poutine dépendront du maintien d'un pouvoir étatique fort, ce qu'il a appelé la dictature du droit plutôt que ce que l'occident appelle l'Etat de droit. Comme l'ont souligné Michael MCFAUL et Nikolaï Zlobin, une Russie semi démocratique restera toujours un semi allié des Etats Unis61(*).

    Dans tous le cas, même si les Etats Unis intervenaient seuls en Irak, l'opposition en Russie contre la diplomatie tournée vers l'occident grandirait et comme ce fut le cas lors de l'intervention des Etats- Unis au Kosovo en 1999, donnerait du poids à ceux qui, à Moscou, préconisent un partenariat avec la Chine et l'Inde pour contraindre la domination américaine dans les affaires mondiales. Ainsi, tandis que les divergences entre Moscou et Pékin sur les questions bilatérales et régionales ont contribué à distendre les liens entre ces deux capitales, les réactions des dirigeants russes et chinois face aux développements internationaux actuels pourraient jouer un rôle décisif dans la redéfinition de leur partenariat dans les années à venir.

    §.3. Résultats de l'évaluation

    La relation émergente entre Moscou et Pékin, qui s'est développée au lendemain de la guerre froide, à donné suite à un partenariat de portée stratégiques particulièrement ambitieux. La déclaration commune de 2001 représente l'illustration ultime de cette convergence de points de vue. Mais six années plus tard, force est de constater que ces grandes ambitions soulèvent bon nombre de difficultés. Ces deux pays paraissent divisés autant par leurs similitudes que par leurs différences.Ils aspirent tous deux à de venir de grandes puissances mondiales, la chine entant que puissance émergente, et la Russie à la recherche de sa puissance perdue.La Russie, qui reprend confiance en elle suite à la relance progressive de son économie, pourrait bien durcir ses exigences vis-à-vis de son voisin chinois. Cela se traduirait par un ralentissement inévitable des diverses coopérations entre ces deux grandes nations.

    A de nombreux égards, les intérêts que la Russie défend ne sont pas nécessairement compatibles avec les objectifs visés par les responsables chinois sur le long terme. En premier lieu, certains responsables chinois considèrent que le partage du territoire dans la zone frontalière s'est fait au détriment de leur pays si la confrontation militaire parait hautement improbable, le risque que la Chine investisse les régions d'extrême orient russe par la voie de l'immigration de masse ne peut être écarté. D'autant que le déséquilibre démographique de part et d'autre de la frontière est flagrant sur le plan économique, la Russie vient à peine de se relancer grâce aux pétrodollars et la pérennité de sa croissance pose encore question, tandis que la chine connait une progression considérable depuis plusieurs années. La formidable ascension chinoise pourrait bien placer le voisin russe en position d'éternel junior.Par ailleurs, et paradoxalement, ces deux pays se livrent une compétition de plus en plus après pour obtenir les faveurs de l'occident, en particulier des Etats Unis. Les enjeux sont nombreux: afflux d'investissement, soutien politique, ou arrangements avantageux pour la sécurité nationale. A l'évidence, ce pragmatisme vis-à-vis de l'occident peut gêner les relations bilatérales sino-russes. Sur le plan militaire, Pékin s'est engagé dans une politique de réarmement et dispose à présent de forces conventionnelles modernes. Une pareille tendance soulève de multiples inquiétudes parmi les dirigeants russes qui deviennent de plus en plus préoccupés pour la sécurité nationale. Mais la relance de son économie interne est la diversification de ses clients extérieurs pourrait bien rendre la Russie moins dépendante de la chine en matière d'exportation d'armements.Enfin, chaque partenaire est particulièrement soucieux de consolider son intégration dans la vie politique et économique internationale. Cela implique de préserver de bonnes relations avec la super puissance américaine immanquablement, cette dépendance réduit notablement la marge de manoeuvre de chacun lorsqu'il s'agit de s'opposer aux intérêts américains.

    Ainsi, à propos de la future relation sino-russe, le scénario le plus probable suggère que la Russie, à la recherche de sa puissance perdue, pourrait bien veiller à consolider sa position dans la région asiatique. Elle s'efforcerait du coup de varier l'ensemble de ses partenaires, et ne se cotonnerait plus à une relation privilégiée avec la Chine dans ces conditions d'imaginer que le partenariat stratégique se développe de manière significative à l'avenir. Le risque qu'il devienne plus une constante rhétorique qu'une réalité profonde parait bien réel, et l'on pourrait fort assister à une période de stagnation dans les relations entre ces deux grandes puissances.

    CONCLUSIONPARTIELLE

    Pour clore, il convient de signifier que, dans ce chapitre, il a été question de retracer de manière globale les fondements historiques et les réalisations de la coopération entre la Chine et la Russie. De ce fait, il importe d'indiquer qu'au lendemain de l'effondrement de l'empire soviétique, le développement des relations de la Russie avec son voisin chinois constitue un succès indéniable dans la politiqué extérieure menée par Moscou alors que l'influencé de la Russie déclinait pratiquement sur tous les formats, les relations entre ces deux pays ont été conduites sous le signe de la normalisation et de la convergence politique.

    Deux éléments fondamentaux qui marquent le contexte international d'aujourd'hui créent en revanche une situation favorable à la coopération : la structuration miliaire de l'occident, notamment autour de l'OTAN, la crise économique européenne qui incite russes et chinois à échanger davantage, comme pour compenser le risque de déficit dû à l'affaiblissement du marché européen. Certes, il faudra signaler aussi que, le rapprochement entre la Chine et la Russie a un fondement tout à fait politico-stratégique, qui n'est rien d'autre que de militer pour un monde multipolaire en contrecarrant l'unipolarité américain.

    CHAPITRE III: LA CRISE SYRIENNE

    Le présent chapitre, comme énoncé, traite de la crise syrienne, allant des causes déclencheuses, déroulement et à la localisation des événements. Son importance est donc remarquée du fait qu'il traite la partie clé de notre étude.

    Section 1 : Le printemps Arabe : contexte et points communs des pays concernés.

    Le printemps arabe est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se produisent dans le nombreux pays du monde arabe à partir de décembre 2010. L'expression de printemps Arabe fait référence au printemps des peuples de 1848 auquel il a été comparé.

    §.1. Démographie des révolutions

    Il importe pour nous, avant tout état des choses d'envisager la place des jeunes dans les sociétés arabes au moment du déclenchement spontané des événements. L'actuelle population arabe est composée d'une majorité des jeunes de 15 à 24 ans qui forment bien entendu le quart de cette population, mais nombreux bien sur que lors des émeutes de la faim et de l'apogée de l'islamisme radical à la fin des années 1980. Le démographe Philippe Fargues observait, il y a 25 ans, suite à la transition démographique que les 20 - 30ansn'ont jamais représentée et ne représenteront sans doute plus jamais dans la population de 20 ans et plus une proportion aussi forte qu'aujourd'hui62(*). De ce fait, dans les pays arabes, l'arrivées la plus massive de jeunes sur le marché du travail fait désormais partie du passé comme l'on dit tout excès nuit, de Tunis au Caire en passant par Sanaa, une jeunesse habituée de Facebook ayant par-dessus la tête la souffrance a dit stop aux vieux dictateurs immobiles et corrompus. L'occident a été pris de surprise, alors qu'il n'avinât cessé de réduire le monde arabe au seul risque de l'islam radical63(*). La réalité était subitement autre ; il était peu question de religion mais bien de dignité humaine, de fin de la corruption et de bien être économique. Ceci s'illustre donc en décembre 2010 par l'immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi à Sid Bouzid, où les deux tiers de la population de la région sont sans emplois, est symptomatique du désespoir de la jeunesse de nombreux pays arabes.

    Comme on peut le constater, les jeunes majoritaires de la population arabe, ce sont mobilisés pour dire stop aux régimes politiques autoritaires, oligarchiques en place, faisant ainsi appellent à un pouvoir politique digne et respectable, sans corruption ni favoritisme.Le besoin de liberté et de la dignité a été le monteur des révolutions arabes. Ainsi donc, il importe d'indiquer que, même si les jeunes sont soutenus voire accompagnés dans les manifestations par des membres de toutes les tranches d'âges, ils restent tout de même le moteur principal des révolutions dans le monde arabe.

    §.2. Régime politiques

    Les régimes politiques des pays arabes sont pour la plupart autoritaires, oligarchiques; pour se maintenir, ils multiplient les services de police. Ces Etats policiers s'associent aux milieux affairistes. Les sociétés arabes aspirent à des régimes démocratiques : le chercheur français Olivier Roy avait ainsi pressentie le risque d'un écart entre le soutien des diplomaties occidentales aux dictatures et le chemin pris par ces sociétés, qui rendrait inéluctable la démocratisation des pays arabes64(*).

    Les libertés limitées, la corruption particulièrement développée dans la plupart de ces pays (tout comme les détournements de fonds publics) et des chefs d'Etat très souvent âgés en place depuis plusieurs dizaines d'années (souvent enclins au népotisme et notamment à la transmission héréditaire du pouvoir y compris dans les régimes de type républicain) sont autant de facteurs susceptibles d'exaspérer les populations aboutissant ainsi à des troubles.

    On note aussi dans les années 2010 une baisse du rôle des Etats Unis dans la région, à cause de la guerre en Irak, qui les prive de moyens et d'influencer. Ainsi c'est la Turquie qui propose et fait aboutir sa médiation entre Israël et la Syrie en 2008. La crise à Erbil en novembre 2010 est réglée sans eux. Enfin, c'est l'Arabie saoudite et la Syrie qui jouent le rôle d'intermédiaire au Liban en 2010 et 201165(*).

    Plusieurs observateurs notent avec satisfaction que les tentatives d'importer de force la démocratie dans le monde arabe ont toutes échoués : invasion de l'Irak en 2003, révolution du cèdre en 2005, soutenue par les pays occidentaux et la guerre du Liban de 2006, n'ont fait qu'appauvrir ces pays et y renforcer le communautarisme. Les reformes libérales, censées être le versant économique de la démocratisation et poussées par le fonds monétaire international et l'Union Européenne, ont de la même façon appauvri les populations arabes et renforcé les dictatures. Les privatisations, la spéculation foncière, l'ouverture à la finance internationale, loin de créer des emplois, ont enrichi les oligarchies Kleptocrates et appauvri les populations. L'année2010 Cependant, a été marquée par une autre révolution dénommée printemps arabe, une expression qui fait référence au printemps des peuples de 1848 vue son ampleur. Elle demeure ainsi pour les peuples arabes mémorable et marque également le point de départ de la démocratie pour certains alors que dans les autres pays comme ce le cas en Syrie, les révolutionnaires n'ont rien bénéficiés jusqu'ici et continuent à être réprimer par le régime quasi monarchique de Bachar Al Assad.

    §.3. Aspects socio économiques

    Les récentes révoltes dans les pays arabes ont mis en reflet deux grands problèmes des nations arabes : l'étouffement et l'appauvrissement de la classe moyenne par les régimes autoritaires qui méprisent la liberté d'expression et le rasle bol de la jeunesse en majorité éduquée au chômage et méprisés, dans cette région du monde dans laquelle les 25 ans et moins sont presque la moitié de la population. Il faudrait pour seulement suivre la vitesse de l'éclatement démographique, le monde arabe devra produire 40 millions d'emplois durant les vingt années suivantes pour gérer sa jeunesse66(*).

    Le premier des blocages est l'étouffement c'est-à-dire l'incapacité des pouvoirs en place à créer des emplois pour absorber la masse croissante de jeunes se déversant sur le marché du travail en raison de l'essor démographique observé à partir des années 1960 - 1970. Cette incapacité a été acculée dans un premier temps par l'émigration d'une partie de ce surplus démographique. Mais le durcissement de la politique migratoire européenne a privé les gouvernements d'une solution à bon compte pour régler ce problème. Fondamentalement, cela reflète le sous développement d'un secteur industriel capable d'absorber cette main d'oeuvre à une époque de scolarisation et d'urbanisation accélérée. Les pétromonarchies du Golfe souffrent quant à elles de la faible compétitivité de la main d'oeuvre locale par rapport à la main d'oeuvre importée. Les jeunes Saoudiens, Omanais ou émiraties rechignent à accepter les emplois mal rémunérés dévolus aux immigrés indo-pakistanais, sans disposer des qualifications nécessaires pour remplacer les expatriés européens, américains ou libanais.

    Un deuxième bocage est l'appauvrissement, autrement dit la répartition très inégalitaire des richesses, captées par une élite dont l'emprise sur l'économie s'accroissait à mesure que sa légitimité déclinait. Les pères fondateurs de ces nations ont trahi le contrat moral qui les liait à leurs peuples, en refusant de se retirer après avoir libéré leurs pays. Ces blocages sont devenus intenables avec l'accès des jeunes aux chaines satellitaires et à internet qui ont radicalement changé leur regard sur le monde et sur leurs sociétés. A l'heure où les grands équilibres économiques et géopolitiques mondiaux étaient bouleversés par l'émergence de nouvelles puissances non occidentales, la stagnation du monde arabe devenait de plus en plus évidente.

    La rente tirée des hydrocarbures explique en partie cette situation. En Algérie, en Libye ou dans le golfe cette rente procure une part écrasante des recettes commerciales et fiscale par extension, on peut parler de rente géopolitique dans le cas des pays comme l'Egypte, la Syrie ou le Bahreïn, en raison de leur situation géographique (canal de suez, détroit d'Ormuz, etc.) et de leur rôle pivot dans les grands équilibres géostratégiques du moyen orient, voire de rente touristique dans le cas de la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte.

    Selon Jean François Dagupan, les difficultés économiques des pays arabes causées par la crise économique de 2008 sont un des facteurs clés des révolutions en cours. Les économies des pays arabes auraient en effet été durement touchées par de multiples facteurs67(*) :

    - Baisse des ressources de ces pays par la chute du prix des matières premières de 30 à 40% et des exportations de 30,6% ;

    - Dans le même temps, les importations de biens augmentaient de 18,6% d'où une aggravation du déficit de la balance commerciale de 60,4% (21 milliards de dollars) ;

    - La conjoncture défavorable à tari les sources de financement : les recettes touristiques diminuent de 4,3% (alors que l'activité économique progresse de 6,5% en volume) les transferts de revenus par les expatriés baissent de 6,1% et les IDE (Investissements Directs Etrangers) s'effondrent de 32,2% ;

    - L'aide au développement est également en baisse, alors que les migrants travaillant dans les pays du Golfe ont tendance à revenir dans les pays d'origine.

    Section 2 : La crise syrienne

    La révolution Arabe de décembre 2010 a touchée tous les pays de la région à l'exception du Qatar, laissant ainsi à son passage des conséquences considérables sur le plan politique notamment, sans bien entendu oublier les autres plans.

    §.1. Les spécificités locales

    La Syrie étant aussi concernée par le printemps arabe, il est fait un constat amère de la réaction de la classe politique face à la population civile qui comme les autres peuples du monde arabe réclamé le départ du pouvoir autoritaire de Bachar Al-Assad.

    En effet, il importe de signaler que le régime autoritaire en place est installé par Hafez Al Assad en 1970, qui au départ, était membre de la branche syrienne du parti Baas et membre de la minorité religieuse des Alaouites (chiites) qui s'était allié avec certains sunnites ruraux pour prendre le pouvoir en écartant les élites politiques des grandes villes à majorité sunnite. Pour mieux asseoir son pouvoir la famille Assad résolue d'installer des réseaux dans les organes clés, notamment dans l'armée, au sein des forces de sécurité sans oublier, l'administration et le parti Baas. Dans les années 1980 et 1990, le régime s'est rapproché de la bourgeoisie d'affaires urbaine sunnite pour encadrer une libéralisation économique enfin il a déployé une intense activité diplomatique avec ses voisins pour stabiliser un Etat qui avait connu une gestation difficile après le mandat français68(*). A la mort d'Hafez Al Assad en 2000, le régime est certes parvenu à organiser une succession dynastique en Assurant le passage du pouvoir à Bachar Al Assad, le fils puiné du président défunt69(*). Succédant à son père, le jeune président entrepris une politique de libéralisation des circuits économiques profitant ainsi aux hommes d'affaires, en engageant aussi de légères reformes politiques qui furent bientôt freinées par son entourage.

    Un autre élément important qui mérite d'être évoquer est le système politique syrien qui est soumis à un parti unique désigné selon l'article 8 de la constitution syrienne comme le parti commandant de l'Etat et de la société. A ce titre, Bachar Al-Assad se réserve le privilège comme son père d'être le seul candidat à sa propre succession à la présidence de la République.

    Au-delà de ceci, il convient de signifier qu'aucune promesse faite par Bachar Al-Assad lors de son investiture en 2000 an n'a été tenue. Les libertés publiques sont muselées, les droits à la manifestation, à la grève ou même le droit à la liberté d'expression n'existe pas. Il faut également souligner que, les prisons syriennes détiennent le plus grand nombre de prisonniers politiques.

    Début 2011, à Deraa, dans le sud du pays, des jeunes gens qui se laissèrent aller à des inscriptions et à des imprécations à l'encontre du chef de l'Etat, pour imiter les manifestations du printemps arabe en Tunisie et en Egypte, subirent de graves sévices de la part des forces de l'ordre70(*). Cette incidence provoqua des manifestations dans d'autres villes, ce qui entraina une répression de plus en plus violente jusqu'à ce que la situation prenne peu à peu, la forme d'une guerre civile. Face à cet état de fait, des officiers et des soldats désertèrent, constituèrent peu à peu une armée syrienne libre.

    Cependant, il faut signaler que, face à cette réalité, l'organisation mondiale des Nations Unies ayant en charge la noble mission de maintien de la paix et de la sécurité internationale reste inerte passant ainsi à côté de sa mission étant donné que toute résolution qui condamnerait la situation en Syrie est bloquée par les représentants de la Russie et la Chine.

    §.2. Localisation et évolution des événements

    Une autre spécificité de l'affaire syrienne est la proximité de la plupart des communes qui ont été le théâtre de différents épisodes de troubles, des zones frontalières. Deraa (point de départ) est environ à 10 km de la Jordanie, Tell Kalakh est à moins de 5 km du Liban, Banias est une vitrine maritime, Homs est à proximité du désert, Idlib est à 40 Km de la Turquie, enfin Douma est dans la compagne de Damas. Ceci s'explique notamment par l'extension rapide des mouvements de protestations allant de Deraa à partir du 15 mars 2011 où plusieurs bâtiments symboliques du pouvoir (siège du parti Baas, tribunaux) sont incendiés, jusqu'à Damas, Homs et Banias. Ces manifestations sont toutes réprimées dans le sang par le pouvoir71(*).

    Certes, il faut souligner que, le plus grave des événements a eu lieu dans la commune d'Idlib. Selon le média gouvernemental, plusieurs centaines de Djihadistes ont pris la commune sous leur autorité en brisant les symboles de l'Etat (la poste, le palais de justice, etc.) et ont fini par couper la route internationale liant Alep à Lattaquié faisant 123 mors parmi la police et autre service d'ordre. L'entrée cependant de l'armée trois jours plus tard à permis de mettre en évidence trois charniers où le média international a été invité comme le corps diplomatique étranger à Damas à les constater.

    Quant aux grandes métropoles (Alep et Damas) qui englobent à elles seules plus de 40% de la population, elles sont restées calmes et en contraste avec la situation en Tunisie, l'Egypte, le Yémen ou le Bahreïn où l'essentiel a eu lieu dans les capitales de ces pays.

    Cependant, l'évolution des événements n'a pas été uniforme, étant donné que si en Egypte, en Tunisie ou en Yémen, le slogan principal des manifestations dès le début a été : « le peuple veut la chute du président » en Syrie, le mot dominant a été « Hourriyé, Hourriyé » ce qui signifie simplement « liberté ». Les marches ont ainsi attiré l'attention et obtenu une certaine sympathie auprès de la population.

    Un peu plus tard et avec l'intégration des hommes armés, bon gré mal gré au sein des manifestations, le don a changé et le slogan aussi. L'article du Sunday times daté du 26 Juin 2011 est significatif à cet égard. Il décrit authentiquement comment des hommes armées ont intégré le cortège d'une manifestation pacifique menée par des chefs de tribus dans la ville de ma'ret la Nou'man (pas loin de Turquie), qui réclamait à l'Etat plus d'investissement et plus de projets économiques dans leur région72(*). Dès lors à l'autonome, les défections au sein des forces armées se multiplient, ainsi de nombreux soldats se rebellent pour retourner leurs armes contre les forces de répressions, situation qui fait craindre à l'ONU un mouvement de guerre civile, d'autant plus que les attaques de part et d'autres semblent se multiplier.

    §.3. La crise syrienne et le monde

    La crise syrienne au départ n'était qu'une simple contestation contre le régime baasiste et débute par des manifestations anti-régime et pro-régime pacifiques le 15 Mars 2011, c'est-à-dire trois mois après le début du climat révolutionnaire appelé printemps Arabe. Le mouvement est réprimé par les forces syriennes, se prolonge et se transforme au fil de temps à un conflit opposant deux camps armées au milieu des populations civiles, faisant ainsi beaucoup de morts sans bien sûr compter l'énorme dégât matériel constaté. Face à cette situation, le monde ne pas rester sous silence, mais bien au contraire les réactions se lèvent de part et d'autre.

    En Août 2012, lors d'une allocution, le secrétaire Générale de l'organisation des Nations-Unies,Ban Ki-Moon a eu à dénoncer « une guerre par procuration entre grandes puissances »73(*). La Syrie est en effet l'enjeu d'une lutte géopolitique entre deux camps : l'Iran et la Russie d'un côté, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et les Etats Unis de l'autre. Saoudiens, qataris et Emiratis fournissent à l'armée syrienne libre kalachnikovs, lance-grenades, missiles antichar et sol air contre les hélicoptères et équipements sanitaires, la central intelligence Agency équipe en moyens de transmissions74(*). Les russes ont envoyé de centaines d'instructeurs et de techniciens entretenir le matériel de guerre vendu par Moscou : hélicoptères d'attaque, missiles, radars, batteries antiaériennes. Les iraniens auraient envoyé des soldats combattre aux côtés des troupes loyalistes75(*).

    L'Amnesty International par un rapport rendu public à mars 2012, avait dénoncé un recours de grande ampleur à la torture et à d'autres formes de mauvais traitements en Syrie par le régime. L'ONG recensait au moins 31 méthodes de torture et d'autres formes de traitements attribuées aux forces de sécurité, à l'armée et aux bandes armées progouvernementales connues sous le nom des shabiha. Alors que de son côté, le Human Rights Watch dénonçait dans un communiqué, « les méthodes de terre brûlée » utilisées par l'armée syrienne afin de tenter d'écraser la révolte qui perdure dans le pays. L'ONG basée à New York déplore que le conseil de sécurité de l'ONU soit brisé par la Russie et la chine et considère qu'après au moins deux ans de révolte populaire en Syrie « le conseil de sécurité devrait enfin s'unir et signifier clairement à Assad que ces attaques doivent cesser ».

    L'Union Européenne a quant à elle prit des sanctions à plusieurs reprises contre le régime de Bachar Al- Assad. Une vingtaine de personnes faisant partie du régime de bachar Al-Assad ont été interdits de visa et voient leurs avoirs gelés. Cinq entreprises militaires impliquées dans les violences sont interdites de relations commerciales. Un embargo de l'union Européenne sur les exportations du pétrole syrien est également instauré depuis 201176(*).

    Le gouvernement des Etats Unis de son coté a déjà mis en place des sanctions économiques contre les sociétés de télécommunication syriennes et les banques liées à Damas. Ces sanctions empêchent les citoyens américains de mener des affaires avec la Banque commerciale de Syrie, la Banque syrienne libanaise commerciale ou Syriatel. Les avoirs de ces sociétés situés aux Etats Unis sont gelés. Dans une déclaration écrite publiée en Aout 2011, le président Obama avait pour la première fois dit que Bachar Al-Assad devrait démissionner : le futur de la Syrie doit être déterminé par son propre peuple, pour le bien de ce peuple, le moment est venu pour le président Bachar Al-Assad de s'éloigner ». Il a par la même occasion condamné la répression brutale, mais répété également que les Etats-Unis n'interviendraient pas dans les affaires syriennes au-delà des pressions politiques et économiques pour qu'Assad quitte le pouvoir.

    La Russie et la Chine de leur côté s'opposent à toute résolution ou sanction envers le régime syrien, ce qui pourrait entre autres s'expliquer par des raisons intérieures (craintes de voir le printemps arabe faire tache d'huile chez eux)77(*), par des raisons de principes (ces deux pays sont traditionnellement opposés à tout droit d'ingérence) ou encore par des raisons d'intérêts :

    · La Russie est notamment le premier fournisseur d'armées au régime Syrien, qui reste seul allié de Moscou dans la région, y compris du point de vue militaire grâce à la base navale de Tartous : c'est la dernière qui, en méditerranée, accueille encore en permanence des navires de la flotte militaire russe; la Russie prétend néanmoins ne livrer que des armes de défense anti-aérienne à la Syrie, affirmant même en juillet 2012 qu'elle ne conclurait plus de nouveaux contrats d'armement avec la Syrie avant la stabilisation de la situation78(*).

    · La Chine s'aligne systématiquement sur les positions russes en espérant tout simplement obtenir en retour un soutien de Moscou lorsque ses intérêts seront également menacés79(*).

    Ces deux pays ont notamment boycotté en juin 2011 les discussions à l'ONU destinées à établir un projet de résolution condamnant la répression sanglante en Syrie. Moscou se déclare par la suite opposé aux sanctions prises par l'Union Européenne au cours du mois d'aout 2011. Début octobre 2011 à l'ONU, Russes et chinois opposent leurs vetos à un projet de résolution concernant le régime syrien, puis l'opposent une seconde fois en février 2012.

    Au Moyen-Orient, plusieurs capitales arabes condamnent finalement le pouvoir syrien, se joignent aux pays occidentaux pour provoquer une session spéciale du conseil des droits de l'homme de l'ONU le 22 Aout 2011.Le 12 novembre 2011 la ligue arabe (sauf l'Irak et le Liban) vote la suspension de l'adhésion de la Syrie à toutes ses réunions à compter du 16 Novembre et prône des sanctions politiqués et économiques contre le pouvoir syrien80(*). Le 07 Mai 2012, les chefs de tribus se rencontrent à une conférence au Caire pour annoncer leur support à l'armée syrienne libre et des révolutionnaires en Syrie, à la fin de la conférence les chefs de tribus arabes en Syrie annoncèrent la fondation d'un conseil politique, où toutes les tribus en Syrie sont représentées. Le 15 Aout 2012, le sommet islamique de la Mecque (en Arabie Saoudite) prononce la suspension de la Syrie de l'organisation de la coopération islamique.

    Section 3 : La Syrie et le printemps Arabe : Décodage d'une énigme politique

    Depuis le 15 Mars 2011 lorsqu'a démarré dans les rues de Deraa la première manifestation des groupes d'opposition en Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad, le monde entier à tourné les yeux vers le régime baasiste au pouvoir dans ce pays depuis plus de quarante ans. Contrairement aux événements qui se sont déroulés en Tunisie, en Egypte, en Libye et particulièrement auYémen, qui ont causé en dernier ressort le renversement des régimes au pouvoir, la situation en Syrie présente des complexités particulières tant au plan interne qu'externe.

    §.1. La particularité de la crise syrienne vis-à-vis du printemps arabe

    Vu les caractéristiques spécifiques du système politique du pays, la crise syrienne apparait de plus en plus comme un cas singulier parmi les pays arabes ayant vécu des contestations populaires sociales similaires dès les derniers mois de 2010. Deux ans après les premières contestations dans le pays, le gouvernement de Bachar Al-Assad est loin de satisfaire les aspirations démocratiques du peuple syrien par le bais de la mise en oeuvre de reforme concrètes successives. Les élections parlementaires récemment effectuées en Syrie qui font partie du programme de réforme du régime d'Assad n'ont pas réussi à convaincre l'opposition syrienne qui les a ouvertement boycottées.

    Aujourd'hui, l'exception syrienne s'impose plus largement qu'avant sur la scène internationale. Les événements qui s'y sont déroulés depuis deux ans ont bien montré qu'il est difficile d'attendre en Syrie une révolution à la tunisienne ou à l'égyptienne. Par contre, dans le cas syrien au lieu de pousser pour une intervention militaire en Syrie sous le contrôle de l'OTAN comme on l'a vu dans le cas de la Libye ou celle sous mandat des Nations Unies, les leaders politiques européens et américains ont adopté une attitude d'«attendre et voir » marquée par leurs hésitations et réticences81(*).

    Après que le régime syrien soit entré dans un cycle de violence sanglante et de manifestations continues, le régime d'Asad a effectué certaines concessions politiquement faibles qui auraient en effet pu mettre fin à ce cycle vicieux dans le pays en soulageant « la résistance » populaire qui reste en effet très fragmentée et diversifiée. D'un autre coté, le camp de la résistance ou de l'opposition reste à ce jour incapable de se présenter comme une véritable alternative aux yeux des syriens et de proposer à ces derniers une politique cohérente. De plus après le second véto de la chine et de la Russie au conseil de sécurité en février 2012 à une résolution condamnant la répression sanglante en Syrie, Damas a été de nouveau soulagé par le soutien de ses alliés russes et chinois. Cependant l'isolement de Damas s'est renforcé sur le plan régional aussi bien qu'international avec la montée de la répression internationale, le durcissement des sanctions imposées au régime syrien ainsi qu'avec l'initiative prise par la ligne Arabe en janvier 2012 pour la mise en place d'un plan qui pourrait permettre de mettre fin aux violences de donner la parole au peuple syrien à travers des élections et au président Bachar Al-Assad de s'effacer tout en préservant les structures de l'Etat afin d'éviter au pays de sombrer dans la guerre civile.

    La singularité de la crise syrienne provient également des réticences des grandes puissances majeures telles que les Etats-Unis et l'Union Européenne pour un engagement plus actif dans la crise éclatée dans ce pays en mars 2011 malgré que le risque d'une aggravation de cette crise s'impose de plus avec l'afflux d'environ plus de 150.000 réfugiés syriens en Turquie depuis le début de la crise.

    Par ailleurs, avec la montée de la crise des réfugiés syriens, certains scénarios incluant même la création d'une zone de sécurité sur la frontière turco-syrienne ont commencé à être discutés de plus en plus par certains acteurs internationaux étroitement concernés par les futures conséquences de cette crise tels que les Etats-Unis et la Turquie82(*).

    Contrairement aux efforts diplomatiques qu'ils ont intensivement déployés lors de l'éclatement de la crise libyenne pour mobiliser leurs alliés euro-atlantiques et arabes dans le but de lancer une intervention militaire contre la Libye sous la direction de l'OTAN, les Etats-Unis et l'Union Européenne acteurs préfèrent actuellement de ne pas aller plus loin sans avoir déployé tous les moyens diplomatiques pour la résolution de la crise.Un autre facteur expliquant la différenciation de la révolte syrienne des autres révoltes survenues dans les autres pays du printemps arabe et que le cas syrien a vu un engagement actif sino-russe par le biais de leurs vetos au conseil de sécurité et de leur fort soutien pour le maintien du régime d'Assad dans le pays83(*). La prise de position de l'Iran, des autres acteurs régionaux tels que l'Egypte, la Tunisie, la Turquie ainsi que celle des institutions régionales telles que la ligue Arabe et le conseil pour la coopération du Golf, face à la crise syrienne ont également pesé plus lourdement dans le tableau distinct syrien que dans les différends tableaux politiques des autres pays arabes qui ont tous connu des changements de régime suite à des contestations violentes. Il y a donc multiplicité d'acteurs aussi bien internationaux que régionaux qui se retrouvent directement ou indirectement influencé par les éventuelles conséquences de cette crise. Malgré les efforts de médiation de Kofi Annan, envoyé spécial conjoint des nations unies et de la ligne des Etats Arabes pour la Syrie pour obstiner un cessez le feu dans ce pays à travers la mise en oeuvre complète de son plan en six points, la violence ne cesse pas de monter dans le pays et elle a causé jusqu'à maintenant la mort de plusieurs syriens.

    De ce qui précède, il est noter que l'observation des événements en Syrie dans toute leurs dimensions de même que les relations de cette crise aussi bien avec les puissances majeures qu'avec les pays de la région nous fait compte de la quintessence de cette dernière qui apparait unique dans le cadre des révoltes arabes.

    §.2. La crise syrienne, un test crucial pour l'ONU

    Les débats sur la Syrie lors de l'Assemblée générale de l'ONU semblent se réduire à un concours de propagande mais ce n'est qu'une apparence. En réalité, ce qui est au centre du débat, c'est l'efficacité de la principale organisation internationale et le degré de satisfaction qu'apportent les Nations Unies en tant qu'arbitre entre les grands acteurs de la politique mondiale84(*).

    Tous les efforts diplomatiques pour résoudre la crise syrienne sont au point mort étant donné que la Russie et la Chine ont à trois reprises opposé leur veto à des résolutions autorisant toute intervention militaire extérieure dans les affaires de la Syrie. Les plans des émissaires spéciaux de l'ONU étant échoué, l'opposition de son côté ayant refusé tout dialogue politique avec le régime de Bachar Al-Assad, tous ceux-ci contribuent donc à l'échec de la mission de l'organisation mondiale ayant dans ses attributions le maintien de la paix et de la sécurité internationale.

    Sur le papier, il ne reste que les accords des Genève, par lequel les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU recommandaient la création en Syrie d'un gouvernement de transition, une révision de la constitution sur base d'un dialogue national et le terme d'élections multipartistes. Sur base de ceux-ci, la Russie ne voudrait pas voir l'ONU, changer de tendance afin de chercher à contourner ces dernières pour prendre le chemin d'une intervention militaire sans tenir compte que la Syrie est le théâtre d'une guerre opposant des groupes de personnes lourdement armées85(*). La démission, le départ, ou l'émigration d'Assad constituent en réalité l'unique thèse des attaques rhétoriques qui émanent d'Europe et du Moyen-Orient à l'encontre de Damas chose à laquelle la Russie s'oppose encore une fois farouchement et propose à la place que les acteurs étrangers fassent simultanément pression sur les principales parties syriennes et les forcent à cesser la violence et à lancer un dialogue politique une position partagée aussi par les autres membres du BRICS86(*).

    Dans ce contexte, depuis la tribune de l'ONU des appels ne cessent de ses multiplier demandant d'ignorer l'ONU pour résoudre la question syrienne. Ceci étant, pour sa part l'Emir du Qatar Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani aurait déclaré que les pays arabes devraient même envisager une intervention militaire en Syrie. Il a rappelé à cet effet, qu'il existait un précèdent en 1976, sur décision de la ligue Arabe, des troupes sont entrées au Liban pour mettre fin à la guerre civile. « Cette intervention a été efficace et utile » a-t-il dit. Expliquant pourquoi les pays arabes devraient prendre les devants sur la question syrienne, il a déclaré que les membres du conseil de sécurité de l'ONU ne pouvaient pas parvenir à un consensus sur ce dossier.

    De ce qui précède, il est à constate que, plus les jours passent, plus il y a des centaines de morts en Syrie, une situation qui de plus en plus devienne cruciale devant le conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies qui reste inactif. Ceci étant la solution peut être envisagée ailleurs plutôt que d'entendre cette organisation mondiale agir.

    §.3. Le danger de l'internationalisation du conflit

    Verrouillée sur le plan politique et médiatique, la Syrie reste méconnue. Pourtant la révolte qui y gronde représente un enjeu majeur pour le Proche-Orient.Le pays étant le principal allié de l'Iran, coincé entre le Liban et l'Irak, le Palestine et l'Israël, un changement de régime aurait des conséquences bien au délà des frontières de l'Etat.

    La Syrie était déjà célèbre pour son système répressif en écrasant depuis des jours passés la contestation grandissante à son régime, Bachar Al-Assad ne dément pas cette réputation. L'annonce le 29 Mars 2011 de réformes et de la dissolution du gouvernement n'était pas suffisante pour faire oublier la mort de plusieurs syriens depuis le début de la contestation.

    Les conséquences de cette crise dans la région est à prendre avec considération.Au départ, signalons que du côté de l'Iran considéré comme l'allié numéro un de la Syrie dans la région du Proche-Orient le danger est permanent. Les relations entre les deux sont scellées depuis 1979, solidifiées de temps en temps au cours des trente dernières années.

    Les deux pays se rapprochent à l'époque lors de la signature des accords de camp David, qui réconciliaient l'Egypte et l'Israël, priva ainsi la Syrie de son allié majeur au Proche-Orient. Ce qui va occasionner un rapprochement entre les deux pays (Syrie et Iran). Unis dans un front occidental, les deux pays vont réserver leurs rangs après l'invasion américaine en Irak. Dans son ouvrage « L'exception syrienne ». Caroline Donati explique : que les deux pays ont au départ intérêt à soutenir une résistance irakienne active afin de détourner l'attention des américains. Le combat contre l'hégémonie américaine ainsi que la question Kurde rassemblent aussi Téhéran et Damas87(*).

    Damas soutient alors le droit au nucléaire de l'Iran quand la République islamique supporte la position anti-israélienne de la Syrie. Ainsi donc, privé de son allié dans la région, l'Iran aurait certainement une position plus accommodante sur le nucléaire, même si ce n'est pas exclu qu'il effectue une fuite en avant88(*)

    Un autre point à ne pas négliger est le soutien au Hezbollah qui est un parti chiite libanais intrinsèquement anti-israélien. L'organisation de ce mouvement dépend en partie de l'aide que lui apporte la Syrie. Crée en 1982 en pleine guerre civile, elle est dévoué à la révolution islamiste ce qui est très utile à l'Iran dans sa quête d'influence régionale.

    La Syrie a une grande part d'intérêt à soutenir le Hezbollah, devenu un parti politique à l'influence croissante en 1992. Soutenir le parti permet à la Syrie de contrer l'influence pro-occidentale au Liban, un pays où elle a de nombreux intérêts politiques et économiques. Le coup de main de Damas au Hezbollah est nécessairement logistique ; des camps d'entrainement ont été crées en Syrie pour ses combattants, le pays lui a ouvert ses portes pour le test de missiles, les armes en provenance d'Iran transitent par son territoire. Ceci étant, le leader du Hezbollah sait qu'en cas de la chute du régime syrien, l'influence iranienne diminuera dans la région, et entraînera son affaiblissement.

    Quant au Liban, il faut noter que, quelle que soit l'issue de la révolution syrienne, cela aura des conséquences sur son équilibre politique. Avec l'ouverture d'une ambassade à Beyrouth, la Syrie a franchi en 2009 une étape symbolique; elle a officiellement reconnu la souveraineté de son petit voisin libanais. Il n'en a pas toujours été ainsi.Composants d'une même entité territoriales, le « Bilad el Cham », les deux pays ont été crées de toute pièce par la France lors de sa conquête du territoire, en 192089(*).

    La Syrie n'a jamais digéré cette division qui a donné naissance à un Etat libanais indépendant. Elle a gardé de nombreux alliés pour qui, elle a une légitimité historique au Liban.Les 29 ans de présence syrienne au pays du cèdre (1976 - 2005) ont également renforcé sa position d'acteur incontournable de sa scène politique et économique raison pour laquelle Damas considéré le Liban comme une scène indispensable d'affrontement indirect avec l'Israël. Ce coup de force et la nomination d'un nouveau premier ministre proche de Bachar Al-Assad prouve que l'influence syrienne est toujours importante au Liban.

    De ce qui précède, il importe de signaler que, la chute du régime syrien aura des conséquences sur la région du Proche-Orient avec beaucoup de risques d'éclatement de tensions communautaires.

    CONCLUSION PARTELLE

    Le présent chapitre consacré à la crise syrienne, a eut pourbut le décryptage de la dite crise. Il a été question d'identifier les causes déclencheuses, analyser le déroulement et la localisation des événements, sans oublier la mention de ses effets pervers.

    De manière générale, la crise syrienne trouve son origine dans le printemps arabe qui est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables qui se produisent dans de nombreux pays du monde à partir de décembre 2010. Alors que ce mouvement s'étend en 2011 à tout le monde arabe, le régime de Damas prend des mesures de préventions, répression assorties de tentatives d'apaisement. Plusieurs appels à manifester sont lancés à partir du 4 févier 2011, mais les Moukhabarat reprennent ces manifestations. Ceci va conduire à un conflit armé opposant les régimes baasiste à l'armée syrienne libre (ASL) une structure constituée sur la base d'un noyau de déserteurs et de citoyens.

    Face à cette situation on note le manque de réactivité de la communauté internationale, étant donné que le conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies est bloqué par le véto russe soutenu par son allié chinois, rendant ainsi les choses plus compliquées que cela n'a était dans le cas de la Libye.

    CHAPITE IV : L'AXE SINO RUSSE FACE A LA CRISE SYRIENNE

    La situation s'envenime en Syrie, l'ONU tente par tous les moyens de mettre la pression sur Bachar Al-Assad, mais la Russie et la Chine opposent chaque fois leur veto à la révolution occidentale. Mais pour quoi ces deux pays endossent-ils le costume d'allié inconditionnel de la Syrie ? Voilà donc la question à la quelle on va répondre dans les lignes qui suivent.

    Section 1 : Double veto sino-russe à l'ONU

    La Chine et la Russie continuent à bloquer tout projet de résolution de l'ONU qui condamne la répression sanglante en Syrie, et ce, malgré deux ans de violences qui ont fait de milliers de morts. Le texte présenté par le conseil de sécurité de l'ONU demandent notamment le transfert des pouvoirs du président syrien Bachar Al-Assad à son vice président ce que le couple sino russe n'accepte pas pour diverses raisons.

    §.1. Le rapport de force international

    Il y a plus de deux ans, le 18 mars 2011, le conseil de sécurité de l'ONU adoptait par dix voix sur quinze sans vote négatif ni véto, la résolution 1973 qui autorisait le recours à la force contre le régime du colonel Kadhafi en Libye90(*). Six mois plus tard, Tripoli tombait entre les mains des rebelles soutenus et armés par l'OTAN, et Kadhafi, un vieil ami despotique de Moscou, était achevé après sa capture.

    Vu de pékin et Moscou, les occidentaux les ont roulés dans la farine, utilisant une résolution destinée à protéger les populations civiles pour renverser un régime légal et reconnu. A aucun moment en effet, la résolution 1973 que Pékin et Moscou ont laissé passer sans véto n'autorisait l'armement des rebelles ou le Rôle plus actif qu'il n'a été admis des armées étrangères dans le renversement du pouvoir de Kadhafi91(*). Ce marché de dupes de 2011 qui a donné à l'OTAN une de ses plus éclatantes victoires militaires de son histoire, sans la moindre victime dans ses rangs, sert de leçon aux dirigeants chinois et russes qui continuent d'observer la planète en termes de rapports de force. Autrement dit, l'histoire bégaye avec la résolution 1973 adoptée en mars 2011 qui mettait en oeuvre pour la première fois le concept de responsabilité de protéger développé par Koffi Annan en 2005 pour tirer les leçons de la guerre d'Irak et sortir de l'impasse entre inaction et ingérence. Il s'agissait d'empêcher Kadhafi de faire un massacre sur Benghazi. Longtemps réticentes, la Russie et la Chine ont accepté de s'abstenir sur le vote de cette résolution donnant un cadre légal à l'intervention miliaire qui allait suivre. Malheureusement, cette intervention a été dénaturée par les pays qui participaient.Au lieu de se contenter d'empêcher un massacre sur Benghazi en mettant en place une zone d'exclusion aérienne, on a voulu aller jusqu'à un changement de régime pour renverser Kadhafi. Russes et chinois mais également les autres grandes nations du Sud ont estimé qu'ils avaient été trahis d'où la persistance de leur refus d'une nouvelle décision du conseil de sécurité. Ils ont marqué leur refus de voir se répéter, le même scénario avec une résolution aux apparences anodines, mais qui ouvrait la voie à une ingérence bien plus grande dans les affaires intérieures d'un Etat souverain, vieux client de Moscou de surcroit dans le cas de Russes92(*).

    Ainsi émerge le nouveau rapport de force international, dans lequel les occidentaux ont perdu leur influence dominante et dans lequel les émergents comme la Chine longtemps un acteur passif, ou la Russie qui retrouve progressivement ses marques de l'époque soviétique, se posent en acteurs majeurs d'un jeu biaisé.

    §.2. Le refus de l'ingérence

    « N'autorise pas aux autres ce que tu ne voudrait pas qu'on te fasse », c'est en quelque sorte le principe qui dicte la brutalité du veto chinois et russe au projet de résolution en Syrie.

    Qu'on se place un instant du point de vue des dirigeants chinois. Ceux-ci sont actuellement confrontés à une vague de protestations au Tibet, qui a vu plus d'une dizaine de moines s'immoles, des prestations qui se sont terminaient dans le sang comme ce le cas au Sichuan93(*). C'est donc avec cette grille de lecture que Pékin dissèque les projets de résolution à l'ONU, ne pas créer de précédents qui puissent se retourner contre elle, si demain, l'Inde et quelques autres pays décidaient de demander au conseil de sécurité de protéger les populations civiles des zones tibétaines ou ouigour de la république populaire de la chine94(*).

    Le raisonnement s'applique autant à la Russie qui est impliquée dans plusieurs conflits internes ou sur ses marches, comme la Tchétchénie, l'ingouche, l'Ossétie, etc.

    La caractéristique commune de ces deux pays est l'absence de poids de l'opinion publique sur la politique étrangère lointaine. Autant dans le cas de la Chine, les dirigeants doivent tenir compte des sensibilités de leur population s'agissant du Japon, ou même on l'a vu récemment, de l'aide économique éventuelle ou renflouement de l'Europe, autant, un mouvement de révolte dans un pays inconnu comme la Syrie ne suscite aucune sympathie naturelle en l'absence d'information indépendante.

    D'autant que les révolutions tunisienne et égyptienne ont suscité pas mal de nervosité à Pékin où le mot jasmin a été censuré sur internet, et de maladroits appels à faire de la Chine le domino suivant dans la liste ont provoqué une vagué de répression dans le milieux dissidents. En Russie par contre, ces événements coïncident avec un réveil inattendu de l'opposition et de la société civile, à l'occasion des élections législatives de décembre 2011.95(*)

    Moscou et les grandes villes ont connu des manifestations populaires sans précédent de puis la fin de l'URSS, prenant pour cible Vladimir Poutine et son retour à la présidence de la Russie après l'intermède Medvedev. Poutine a ouvertement accusé les Américains d'être derrière ces protestations qui pouvaient préfigurer une tentative de révolution de couleur comme ce fut le cas en Ukraine, en Géorgie en Moldavie, etc. l'élection présidentielle russe du 04 Mars, justifie amplement le raidissement diplomatique de Moscou : pas de cadeau.

    Le prix à payer pour Pékin et Moscou ne sera pas tant, en interne, seuls les opposants convaincus et politisés seront choqués, que dans les opinions publiques occidentales et arabes, abreuvées d'images des massacres de Syrie, et qui ne comprendront pas que ces deux grands pays se rangent du côté du bourreau. La Chine et la Russie peuvent vivre avec cette impopularité là. L'exercice de leur droit de veto a ainsi un double objectif. D'abord celui de rappeler au monde que la Russie et la Chine ont leur mot à dire sur les conflits du Moyen-Orient et ensuite pour s'auto-protéger contre une répétition de l'histoire chez eux.

    §.3. La face cachée du veto sino-russe en Syrie

    Le dernier double véto de la Russie et de la Chine sur la question syrienne doit bien renseigner que le monde à bien changé dans les rapports de force. Un triple véto doublé sur la Syrie ne se décide pas sur l'humeur, mais sur des analyses géostratégiques objectives. Il s'agit d'un affrontement entre deux conceptions du monde : l'une unipolaire et l'autre multipolaire. Les rapports de force entre les différentes puissances constituent les éléments clés décisifs.

    Dans la vision sino-russe les instabilités dans le monde arabe sont une menace directe pour leurs intérêts aussi bien matériels que dans leur espace politique intérieur surtout pour la Russie. Les musulmans de Russie sont en effet menacés par l'Islam extrémiste salafo-wahabiste qu'encourage la puissance américaine sous couvert de démocratie dans cette vague des printemps arabes, dans la mesure où cela sert ses objectifs hégémoniques dont l'affaiblissement de la Russie est l'une des priorités96(*). Les exemples yougoslaves, Irakiens et Libyens où les lois internationales ont été bafouées pour instaurer le chaos restent des cas graves des méfaits de l'unilatéralisme qu'il faut, coûte que coûte, briser97(*). La Syrie, disent les analyses, « sera un symbole fort du retour de la puissance russe et de sa capacité à s'opposer à l'unilatéralisme occidental, via le levier de l'OTAN ».

    En effet, la Syrie, qui est le lieu stratégique dans ce rapport de force, sera le théâtre qui tranchera vers l'une ou l'autre des deux conceptions. Et c'est précisément sur le dossier syrien que la Russie et la Chine enregistrent une influence internationale.

    Certes, il faut noter également que l'affrontement entre la Russie et la Chine avec l'occident sur le plan politique et diplomatique est non seulement au sujet de leurs zones d'influences et de leurs intérêts respectifs mais aussi et surtout sur les questions des principes des valeurs et des droits de l'homme. Les deux anciennes puissances communistes ne veulent pas abandonner les rares régimes dans le monde arabe et en Afrique qu'elles considèrent toujours comme leurs alliés sûrs. Elles veulent encore moins perdre quelques excellents marchés dans des domaines comme l'armement ou les matières premières.

    Elles ne veulent pas non plus laisser la porte du monde arabe grande ouverte ni aux occidentaux, ni aux islamistes. Enfin, la Russie et la Chine ont peut être du mal à tourner la page et à imaginer un monde moins cloisonné.

    Dans le contexte du jeu géopolitique d'une telle ampleur, les questions sur le sort d'une population ou les valeurs humanistes deviennent secondaires. Ainsi, toutes les conditions d'une montée de la tension dans le monde semblent réunies.

    Section 2 : L'Axe sino-russe en Syrie

    C'est donc sur le dossier syrien que Moscou tient à apparaitre comme le chef du front du refus, celui des pays capables de tenir la dragée haute aux Etats-Unis. Moscou et Pékin ont bloqué ces deniers mois trois résolutions au conseil de sécurité des Nations Unis condamnant la répression en Syrie et entendent bien continuer sur cette ligne. Pourquoi ?

    §.1. Les intérêts économiques Russes en Syrie

    Comment expliquer l'impunité accordée par Moscou à Bachar Al-Assad et le refus de coopérer avec les occidentaux ?

    Les raisons sont multiples. Refus de l'ingérence, protection de la souveraineté érigée en principe sacro saint, volonté de protéger son allié le plus important dans le monde arabe et en fait l'un des derniers craintes de perde les positions stratégiques au profit des occidentaux, très faible sensibilité aux mouvements d'opinions publiques internationale et à la thématique des droits de l'homme. La Russie apparait comme la continuatrice de l'Union soviétique refusant de jouer un rôle moteur pour la protection des droits des populations et constituant à l'inverse un frein permanent au conseil de sécurité.

    Néanmoins, c'est sur la coopération militaro-technique que se focalisé l'essentiel de l'agenda entre Moscou et Damas. A l'époque soviétique, le Régime D'Hafez Al-Assad a bénéficié d'importance livraisons d'armes, au point de faire de l'armée syrienne l'une des plus puissamment équipés de la région. L'effondrement de l'URSS a laissé à la Syrie une dette conséquente à l'égard de la Russie, de discorde entre Moscou et Damas dans les années 1990, en plus de priver le pays de toutes possibilités de moderniser son vaste arsenal98(*). Après une amélioration des relations à l'occasion de la visite du ministre de la défense syrien Moustafa Tlas à Moscou en 2001, un tournant diplomatique intervient en 2005, lorsque le Kremlin décide de ramener la dette syrienne de 13,4 milliards de dollars à 3,6 milliards99(*). Le dialogue stratégique et économique se renforce depuis lors : le président syrien Bachar Al-Assad se rendra à Moscou en 2005, 2006 et 2008. Au centre de ses déplacements figure la reprise de la coopération militaro-technique, contestée par Jérusalem et Washington, d'autant que cette relance s'est inscrite dans le contexte de la crise libanaise déclenchée à la suite du retrait forcé des troupes syriennes du Liban et de l'assassinat du premier ministre Rafic Hariri en 2005. La Russie a vendu à la Syrie des missiles de défense anti-aériens à courte portée et livré des chasseurs MIG-31E de dernier cri100(*).

    En revanche, Vladimir Poutine a interdit la vente de matériels plus sophistiqués qui seraient considérées par Israël comme une menace à sa sécurité. La Russie n'a pas non plus usé de son droit de veto au conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher l'adoption de résolution sur le retrait de troupes syriennes du Liban et sur l'Assassinat de Rafic Hariri.

    Sur le plan stratégique, la Russie entend profiter des atouts que peut lui offrir la Syrie dans sa politique moyen orientale ; les dirigeants russes considèrent donc Damas comme un pivot incontournable en Méditerranée. En particulier, elle devrait réutiliser la base navale de Tartous abandonnée après 1991 faute de moyens101(*). La Russie y stationne une garnison de 100 hommes. Damas offre par ailleurs, des facilités logistiques aux bâtiments de guerre russes dans le port de Lattaquié, ce qui permet à Moscou de disposer d'une plate forme de soutien pour un éventuel déploiement naval dans la région. En effet, depuis l'été 2007, le commandant en chef de la marine, l'amiral Vladimir Massorine, réfléchit au rétablissement d'une présence navale permanente en Méditerranée qu'il considère comme « une mer de la plus haute importance stratégique » et comme «une région où la puissance navale et le drapeau russe doivent être vus ».

    De ce fait, il importe de signifier que, les relations entre la Russie et la Syrie sont essentiellement économiques et stratégiques. Raisons pour laquelle la Russie ne veut pas laisser tomber son allié par crainte de perdre ses intérêts.

    §.2. L'Amitié sino russe

    Pour Pékin le soutien à la Syrie est sur tout idéologique « il est impératif de mettre fin à la violence en Syrie, aurait déclaré le représentant de la Chine à l'ONU. Le processus doit inclure toutes les parties pour résoudre le conflit dans la paix ». A la différence de Moscou qui a des intérêts économiques à défendre en Syrie, Pékin n'a aucun intérêt à défendre en Syrie. De cette affirmation, comment allons nous comprendre, voir justifié le véto chinois au conseil de sécurité des Nations Unies sur le dossier syrien ?

    Le soutien apporté par Pékin à une dictature engagée dans un massacre bien plus grave que celui qui a eu lieu en Libye ne va pas améliorer l'image de marque de la Chine en occident alors que Pékin redouble d'efforts pour rassurer des opinions très méfiantes à son égard. Cela ne va pas favoriser non plus les relations du géant asiatique avec les pays de la ligue arabe et les monarchies pétrolières dont elle dépend pour ses approvisionnements.

    Une première explication qui tient à la crainte partagée par Pékin, comme par Moscou de faire les frais d'un soulèvement populaire similaire à ceux du printemps arable. Certes, il y a une raison plus profonde, la Chine a voulu avant tout préserver ses relations avec la Russie. Pékin n'a pas d'intérêt majeur à soutenir le régime de Damas. Mais en votant contre la résolution des Nations Unies, Pékin s'est déjugé. Car jusqu'à présent les chinois avaient toujours justifié leur veto, comme ce fut le cas sur le dossier Zimbabwéen ou encore le dossier birman par l'absence d'engagement des organisations régionales contre ces régimes. Et c'est le soutien de la ligue arabe à une intervention en Libye qui les avait en quelques sortes forcés à ne pas s'opposer à la résolution 1973. Or dans le cas Syrien, le chinois ont bel et bien rompu leur engagement puisque la ligue arabe s'est trouvée en première ligne pour faire voter cette résolution. Derrière le blocage de la chine et de la Russie, il y a à l'évidence la solidarité de régimes autoritaires qui ne souhaitent pas se voir un jour condamnés par le conseil de sécurité s'il était amené à conduire des politiques profondément répressives.

    En solidifiant un front du refus russo-chinois au conseil de sécurité, Pékin et Moscou auraient passé un accord stratégique.Chaque capitale venant au secours de l'autre pour résister aux pressions occidentales sur les sujets qui lui tiennent à coeur. Après avoir volé au secours du Kremlin pour lui éviter être totalement isolé sur la question syrienne, Pékin peut compter sur la solidarité russe lorsque ses intérêts seront menacés. Il y aurait là une nouvelle façon pour Pékin d'instrumentaliser son pouvoir de veto et l'esquisse d'une nouvelle polarisation mondiale de type de guerre froide.

    §.3. Un jeu multipolaire émergent

    L'apparente rupture qui caractérise le système international au tournant des années 1990 cache en réalité une continuité entre le monde de la guerre froide et celui de l'après guerre froide. Condamnée par la disparition de l'un des deux grands, la bipolarité cède logiquement la place à l'unipolarité en l'absence d'autres acteurs susceptibles d'orienter le système vers un ordre multipolaire. Cet uni polarité par défaut ne représente cependant pas une configuration durable. Elle se voit remise en cause au fil des ans. Par ailleurs, le système international, bien qu'incontestablement marqué par le poids prépondérant des Etats-Unis devient plus hétérogène, laissant devenir une multipolarité émergente.

    Au total, le système international de 1990 à nos jours apparait particulièrement difficile à qualifier. En transition il évolue avec les transformations de la puissance. Cette réalité métisse à conduit Samuel Huntington à proposer la formule d'uni-multipolarité qui met en scène à côté de la superpuissance américaine, diverses puissances régionales de plus ou moins grande importance102(*). Ceci étant, dans les lignes qui suivent nous adopterons une démarche plus séquentielle en envisageant le pansage de la suprématie américaine des années 1990 à sa contestation au tournant du siècle, laissant entrevoir l'émergence d'élément de multipolarité.

    Alors que les Etats Unis partageaient le qualificatif de superpuissance avec l'adversaire partenaire soviétique, la disparition de ce dernier les faits passer au statut « d'hyperpuissante ». A l'issue de la guerre froide, aucun rival ne peut se mesurer à eux. Leur domination est multidimensionnelle sur le plan militaire, leur avance considérable en termes de stocks, d'avantage technologique, de ventes d'armes et de capacité de projection. En matière économique, ils demeurent la première puissance grâce à des richesses naturelles considérables, une gamme industrielle complète, un important complexe agro-industriel et des services de plus en plus internationalisés103(*). Leur domination se vérifie également en matière technologique dans la mesure où ils déposent de nombreux brevets, notamment dans le domaine des hautes technologies. Enfin, leur puissance culturelle est sans égale eu égard à leur capacité à servir de modèle, à attirer les élites étrangères et à façonner les modes de vie. Certes, un constat à mer et fait, selon le quel à peine apparu, le moment unipolaire voit déjà ses jours comptés. Des 1993 à 2012, divers éléments contribuent à faire voler en éclats le mythe de l'unipolarité américain, parmi lesquels on peut citer ; son échec en Somalie (1993), son abstention lors d'une bonne part de la crise Yougoslave et au moment de celle de Rwanda (1994) ; le retour de relations tendues avec la Russie, proche de la Serbie slave et orthodoxe, et avec la Chine, notamment dans le détroit de Formose, l'incapacité à mettre un terme au conflit israélo-palestinien, le choc du 11 septembre 2001 qui révèle l'irruption d'un nouvel ennemi particulièrement difficile à combattre, enfin on peut citer également la crise syrienne qui établie un véritable rapport de force entre les Etats Unis et les pays occidentaux d'un côté, à la Russie et son éternel allié la Chine d'un autre côté. Cette décomposition de la puissance unipolaire mérite quelques explications et nécessite d'évoquer la notion de jeu dualiste qui permet la répartition de la puissance entre deux pôles et le regroupement des clients auprès du leader de chaque camp104(*). Les deux gladiateurs sont des prestataires de sécurité à qui l'on doit allégeance.

    Eu égard à ce qui précède, la tendance actuelle du système international correspond mieux à cette réalité. Nous assistons actuellement à un jeu dualiste mettant en scène deux pôles de puissance à savoir; le premier pôle comprend les Etats Unis et ses alliés (les pays occidentaux) et le deuxième pôle qui est composé de la Chine et la Russie associés aussi à leurs alliés.

    Au coeur de l'organisation de coopération de Shanghai, le duopole Moscou-Pékin joue le rôle de poutre maitresse. L'hostilité russe et chinoise à l'encontre des Etats-Unis lors de la crise irakienne a été l'occasion de renforcer les liens entre les deux puissances. Le 3 décembre 2002 est signé une déclaration conjointe qui s'ouvre sur un appel au respect d'un « monde multipolaire105(*) ». Depuis, la consolidation de ce duopole s'est imposée aux observateurs à travers la multiplication des faits et gestes : commune exigence d'un monde multipolaire et initiation d'un triangle diplomatique Moscou-Pékin-New Delhi à Vladivostok, en Juin 2005, pour donner corps à cette vision de l'ordre internationale; exercices militaires conjoints et signature de nouveaux contrats d'armement ; renforcement de la coopération énergétique avec l'engagement de Moscou à construire deux gazoducs à l'horizon 2015 ; en l'Etat actuel des choses, il ne semble pourtant pas que les membres de l'organisation de coopération de Shanghai, chine et Russie en tout premier lieu-aient la volonté et les moyens de fonder une alliance politico-militaire, destinée à contrebalancer l'OTAN.

    De ce qui précède, il convient de souligner que, comme d'autres hégémonies au cours de l'histoire, française au XVIIe siècle ou britannique au XIX siècle, la domination des Etats-Unis est inscrite dans le temps, un temps particulièrement court dans la mesure où l'unipolarité américaine est rapidement contestée.

    Section 3 : La crise syrienne : quelle issue pour la paix

    Il sied de rappeler que dans ce paragraphe il sera question des analyses et propositions pour une issue favorable à la paix pour la crise syrienne. A cet effet, nous pensons avec le secrétaire général des Nations Unies que la guerre Syrienne est une guerre par procuration entre grandes puissances voilà pourquoi la solution ne peut provenir que d'elles.

    §.1. La responsabilité des grandes puissances dans la crise syrienne

    Avant tout état des choses, il important de signaler que la crise syrienne au niveau interne, a deux grands acteurs, à savoir le gouvernement syrien d'une part et d'autre part l'opposition syrienne. Ces deux acteurs ont chacun un soutien international de la part des grandes puissances qui s'allient ainsi, soit du côté du gouvernement, soit encore du côté de l'opposition. Ceci, confirme donc le propos du secrétaire général des Nations Unies qui pense que la Syrie est devenue l'enjeu d'une lutte géopolitique entre deux camps : d'un côté, l'Israël, les Etats-Unis, les membres de l'OTAN, ainsi qu'une grande partie des pays arabes; de l'autre côté, la Chine, la Russie, l'Inde, l'Iran, le Brésil, le Venezuela, ainsi que tous les pays favorables à un règlement pacifique du conflit.

    Dans cette optique, les influences étrangères jouent ainsi un rôle prépondérant dans cette crise, que ce fut le cas en Libye, et l'ingérence des acteurs internationaux s'observe quotidiennement aussi bien dans le soutien à une partie au conflit de manière directe ou indirecte rendant ainsi compliquer la sortie de la crise.

    Ainsi donc, il est nécessaire pour les grandes puissances de comprendre qu'il ne pas temps d'opposer les idées étant donné que la situation sur terrain devient de plus en plus critique avec beaucoup de risques d'assister à un catastrophe inattendu.Voilà pourquoi, elles doivent comprendre qu'il est question de trouver une solution acceptable et surtout favorable à un retour à la paix dans le pays, et aussi dans la région. Etant donné que, chaque conflit doit trouver une issue pacifique, nous pensons alors que seule la voie diplomatique, politique, bref la négociation est acceptable. Comme l'a confirmé Isabelle FEUERSTOSS, la chute du régime actuel n'implique pas nécessairement une sortie de crise. La crise peut continuer sans Bachar Al-Assad au pouvoir, voilà pourquoi il est primordial de sortir de la crise par une solution pacifique et à ce titre tous les acteurs doivent être représentés et tous devront faire des concessions qu'ils veulent mettre un terme à l'effusion de sang et de destructions qui nourrissent la haine.

    Toutefois, étant donné que les avis des grandes puissances sont partagés, il faut comprendre qu'il est de leur devoir de trouver un commun accord pour résoudre cette crise. A cet effet, il faudra comprendre aussi le risque que peut apporter l'intervention militaire comme proposer par un grand nombre, étant donné que toute intervention de l'OTAN en Syrie serait liée étroitement à une action plus globale contre l'Iran. Frapper le régime alaouite constituerait en effet une première étape pour réduire l'influence iranienne dans la région. Il convient donc, de prendre en compte les répercussions internationales que pourrait avoir ce type d'intervention voilà pourquoi dans ce contexte, la solution d'intervention n'est évidemment pas le premier choix.

    Par ailleurs, il parait difficilement convenable de parvenir à la résolution d'un conflit sans impliquer l'ensemble des acteurs en présence. A maints égards, la situation actuelle, bien que différentes peut être rapprochée de la situation libanaise après l'assassinat de Rafic Hariri le 14 Février 2005. Pour Jacques Chiracet son homologue américain, le dossier de la stabilité libanaise devait être réglé sans passer par Damas. Cette opinion s'avéra être un échec dans la mesure où le régime syrien était un acteur essentiel dans ce dossier au même titre que la France. La situation commença à évoluer lorsque Paris renoua le dialogue avec Damas durant l'été 2008. Ceci étant, cet épisode renseigne combien il est difficilement envisageable que la crise syrienne soit résolue sans l'implication de l'Iran, acteur majeur voilà. Pourquoi, les grandes puissances doivent mener des efforts pour réunir tous les acteurs au conflit syrien en vue de trouver une issue pacifique pour la seule voie diplomatique, politique, bref la négociation, étant donné que la force ne mènera nulle part.

    §.2. La part de l'ONU

    L'idée de la Société des Nations, puis l'organisation des Nations Unies s'enracine dans la philosophie des XVIIe et XVIIIe siècles, notamment dans la notion de contrat social. Le pacte interétatique présente un certain nombre des similitudes avec le contrat social classiques débouchant sur la création d'un Etat arbitre des relations entre les individus ; ces similitudes éclairent le sens, mais aussi les limites, de la mission assignée à l'Organisation des Nations Unies106(*).

    Ceci étant, il convient donc de souligner que, les Nations Unies ont été créées dans la certitude que la paix ne pourrait perdurer et se consolider que dans le cadre d'une coopération entre les peuples, sur la base de l'indépendance et de l'égalité des Etats. Ainsi donc, la paix est perçue comme l'objectif fondateur de cette organisation internationale. Pour preuve, le premier article de la charte des Nations Unies dans son premier paragraphe stipule que; les Nations Unies ont pour buts entre autre, de maintenir la paix et la sécurité internationale, et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix et réaliser par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et de droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix »107(*).

    A cet effet, comment comprendre l'inaction de l'Organisation des Nations Unies ayant en charge le maintien de la paix et de la sécurité internationale face à la crise syrienne qui s'envenime de plus en plus. Cette inaction trouve explication dans le veto russe soutenu par son allié chinois. Toute fois il faut noter que les deux pays, privilégient une solution politique pour résoudre cette crise, contrairement à la solution militaire que proposent les Etats-Unis et ses alliés.

    Par ailleurs étant donné, le risque que peut apporter l'intervention militaire non seulement dans ce pays, mais aussi et surtout dans la région, l'Organisation des Nations Unies entant qu'arbitre des Etats doit prendre ses responsabilités, et surtout comprendre que chaque conflit doit trouver une issue pacifique, par voie diplomatique, politique, bref la négociation, la force ne mène nulle part, d'ailleurs, lorsqu'on regarde les conséquences des aventures militaires impériales à travers le monde, en Irak ou en Libye, on s'aperçoit en effet que les interventions pour soi-disant défendre la démocratie ou les populations civiles causent en réalité plus de dégâts et de victimes que le non interventionnisme. Ainsi donc, elle a cette lourde charge de mettre en place tous les acteurs au conflit syrien,internes ou externes pour trouver une issue pacifique.

    §.3. La responsabilité de la ligue Arabe

    Comme l'a souligné un auteur, une organisation internationale quelle que soit sa vocation est toujours une stratégie de paix108(*). Pour ce faire la ligue Arabe doit prendre sa responsabilité dans la résolution de la crise syrienne pour favoriser la paix dans la région.

    Toutefois, il convient de signaler que de puis le début de la crise syrienne la Ligue des Etats Arabes n'est pas resté indifférente. De manière générale, il est à noter les efforts que cette organisation régionale déploie pour une issue pacifique de cette crise. Les efforts parmi lesquels ont peuvent noter la mise en place d'un projet de résolution à la crise qui met l'accent sur la nécessité d'un dialogue entre les syriens. Ce projet de résolution comprend entre autre la formation d'un conseil de transition qui va diriger pour une période déterminée, qui doit exercer son plein pouvoir exécutif et doit inclure des membres de l'actuel gouvernement, de l'opposition et d'autres groupes qui se sont formés sur la base d'un consensus mutuel, il accueille favorablement et soutient le consensus international et les efforts en cours sur la convocation d'une conférence internationale à Genève et exhorte toutes les parties syriennes afin de trouver une solution pacifique à la crise politique; il prône un cessez le feu et condamne avec fermeté l'escalade de la violence, qui a détruit le patrimoine culturel et historique syrien et la répercussion des massacres dans les pays voisins qui ne menacent pas seulement la Syrie et sa souveraineté, son intégrité territoriale et l'unité de son peuple, mais menacent également la sécurité, la stabilité de la région, la paix et la sécurité internationale ; il souligne l'engagement des Etats membres de la ligue arabe à jouer le rôle de facilitateur et catalyseur du dialogue, etc.

    Certes, il est à reconnaitre les grands efforts que déploie la ligue des Etats arabes sans bien entendu oublier ses faiblesses. Autrement dit, bien que la ligue des Etats arabes s'implique de manière à trouver une issue favorable à la crise syrienne depuis son déclenchement, il est fait un constat selon lequel cette dernière est rendue impuissante par ses Etats membres. La ligue des Etats arabes a été toujours présentée comme une entité relativement homogène, ce qui ne pas le cas. Sur le dossier syrien, il y a des divergences. Deux fronts se forment dont l'un est proche du régime de Bachar Al-Assad alors que l'autre est contre. Le premier groupe est composé des Etats come l'Irak, l'Algérie, le Yémen, le Liban, alors que le second groupe est constitué de l'Arabie Saoudite et le Qatar. De ce point de vue, le manque d'unité est assez préjudiciable à l'efficacité des menaces de la ligue des Etats Arabes. Ceci étant, l'unité de ses membres est impérativement nécessaire pour trouver une issue pacifique pour la sortie de la crise en Syrie.

    CONCLUSION PARTIELLE

    Le quatrième chapitre du présent travail scientifique ayant pour titre l'axe sino-russe face à la crise syrienne, est d'une importance remarquable dans cette étude, étant donné qu'il décrit l'impact de la coopération entre la Chine et la Russie dans la résolution de la crise syrienne constituant ainsi une partie importante de cette étude.

    Pour ce faire, nous sommes parti dès le premier point à la compréhension l'opposition du véto sino-russe au conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies et ce, malgré la violence qui gagne le terrain, faisant ainsi beaucoup des morts et beaucoup de personnes déplacées vers les pays frontaliers rendant à cet effet la situation humanitaire très préoccupante. Pourquoi la Chine et la Russie prennent elles le risque d'apparaître comme les protectrices d'un dictateur qui écrase sans merci son peuple qui demande inlassablement sondépart depuis des mois. Dans un premier temps, il a été dégagé l'idée selon laquelle, il y a un rapport de force international qui émerge de nouveau, dans le quelles occidentaux ont perdu leur influencé dominante, et les émergents, comme la Chine, longtemps un acteur passif, ou la Russie qui retrouve progressivement ses marques de l'époque soviétique, se posent en acteurs majeurs d'un jeu biaisé.Autrement dit, ce veto a moins à avoir avec la volonté des Russes et des Chinois de défendre, coûte que coûte, la dynastie meurtrière des Assads que de rappeler au monde que la bipolarisation est de retour dans les relations internationales. Que la Russie tient à continuer à jouer un rôle au Moyen-Orient en soutenant le dernier allié fidèle qui lui reste dans la région. Ceci, mène à comprendre que, bien qu'ayant des intérêts économiques qu'elle protège, la Russie a dans un premier temps à défendre le retour d'un monde multipolaire en luttant aussi contre l'unipolarité américaine.

    CONCLUSION GENERALE

    Le présent travail scientifique portant sur « l'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne », étant arrivé à sa fin, il est nécessaire pour nous de rappeler les grandes étapes qui l'ont constitué, sans bien entendu oublier de décrire sa préoccupation majeure et démontrer le résultat atteint.

    A cet effet, il est à signaler que, ce travail avait été subdivisé en quatre chapitres, excepté l'introduction et la conclusion.

    Le premier chapitre a porté sur la coopération internationale et a tourné autour de points essentiels suivants : la définition, les acteurs et la dimension de la coopération internationale.

    Le deuxième chapitre a traité la coopération sino-russe et a tourné autour des points essentiels suivants : la présentation de la coopération bilatérale entre la Chine et la Russie, le pacte sino-russe et enfin l'évaluation de la coopération entre ces deux Etats.

    Le troisième chapitre quant à lui a analysé la crise syrienne et à tourné autour des points essentiels suivants : études du printemps arabe : contexte et points communes de pays concernés, l'analyse de la crise syrienne et enfin la Syrie et le printemps arabes : décodage d'une énigme politique

    Le quatrième chapitre enfin a traité l'impact de la coopération sino-russe dans la crise syrienne et a tourné autour des points essentiels suivants : le veto sino-russe au conseil de sécurité des Nations Unies, l'axe sino-russe en Syrie et enfin les moyens de sortie de la crise.

    Pour ce faire, il convient de signifier que, pour traiter cette épineuse question, notre étude a eu comme préoccupation la question suivante : quel est l'impact de la coopération sino-russe sur la crise syrienne ?

    Pour répondre à cette question, nous avons fait recours à la méthode analytique étant donné que cette dernière a la spécificité de présenter ou de décrire, notamment dans une perspective critique, les faits ou les réalisations d'un ou plusieurs acteurs sur la scène internationale, et à la technique documentaire qui nous a permis de mener nos recherches au travers les bibliothèques et l'internet. Ceci, nous a conduit à comprendre que l'objectif principal de la Chine et la Russie st très probablement d'empêcher qu'un directoire occidental vienne s'installer au Moyen-Orient à la faveur des crises qui s'y succèdent, l'épisode libyen pouvait marquer le début d'une pratique, il convenait d'abord et avant tout d'éviter qu'il se reproduise en Syrie terre éminemment stratégique lorsqu'on regarde la carte de la région. La Russie ne pouvait pas regarder et accepter qu'un Moyen-Orient voisin immédiat de sa zone privilégie soit un champ de manoeuvre occidental.

    La Chine ne pouvait pas tolérer aussi de son côté qu'à la faveur d'une intervention, l'édite même de sa souveraineté et d'intégrité territoriale soit légalement bousculée du côté de Moscou, le Zèle est plus marqué non pas tellement parce qu'on craint la chute d'un gouvernement avec lequel on pourrait s'entendre, mais plus fondamentalement, parce que la diplomatie russe trouvait dans les maladresses et les hésitations occidentales un moyen de s'imposer comme un suprême arbitre. En fait à bien y regarder, la crise syrienne va évoluer au rythme du bon vouloir de Moscou.

    Toute fois, il convient donc d'indiquer que, l'exercice de droit de véto par la Chine et la Russie au Conseil de Sécurité des Nations Unies a un double objectif; d'abord celui de rappeler au monde la fin de l'unipolarité américain et le retour à un monde multipolaire dans lequel ces deux puissances ont leur mot à dire sur les conflits du Moyen-Orient, et en suit pour s'auto-protéger contre une répétition de l'histoire chez eux.

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    10. Samuel Huntington P., « The Lonely Superpower», Foreign Affairs, March-April, 1999

    11. Michel GUENEC et Jean Sylvestre MONGRENIER, « l'organisation de coopération de Shanghai : une OTAN Eurasiatique ? » in le monde Fr.

    12. Bertrand Badie : « Axe Moscou Pékin n'existe-t-il pas depuis le début de la guerre froide ? », le monde.fr

    IV. Notes de cours

    1. TSHIPANGA MATALA, Cours de politique extérieur de la RDC, UNILU, 2011 - 2012.

    2. NGUWAY KPALAINGU K., Droit International Public, RDC - Lubumbashi, 2ème édition, 2011.

    3. NGUWAY KPALAINGU K., Organisations internationales, RDC Lubumbashi, 2ème Éditions d'essai, 2012.

    V. Sites internet

    1. www.altavista.com

    2. www.over.blog.com/catégorie12500973.html

    3. www.diploweb.com

    4. www.thesundaytimes/26/06/2011/HalaJaber

    5. http://fr.wikipéda.org/wiki/guerre-civile-syrienne

    6. http://www.lematingdz.net/news/9210

    7. http://laRussied'aujourd'hui.fr

    8. http://www.stato-analyse.org/fr/spip.

    9. http://www.rue89.com/*2012/01/31.

    10. http://Syrie.blog.com

    TABLE DES MATIERES

    INTRODUCTION GENERALE 1

    1. Problématique et hypothèse 1

    2. Choix et intérêt du sujet 8

    3. OBJECTIF D'ETUDE 10

    4. Méthode et technique de recherche 10

    5. Délimitation du sujet 11

    6. Subdivision de l'étude 12

    CHAPITRE I : COOPERATION INTERNATIONALE 13

    Section 1 : Définition de la coopération internationale 13

    §.1. Définition du concept 13

    §.2. Typologie de la coopération internationale 14

    2.1. La coopération bilatérale 15

    2.2. La coopérations multilatérale 15

    §.3. Domaines de la coopération internationale 16

    Section 2 : Les acteurs de la coopération internationale 17

    §1. L'Etat 18

    1.1. Les éléments sociologiques 19

    1.2. Les éléments juridiques 20

    1.3. L'Etat : acteur de la coopération internationale 22

    §2. Les Organisations Internationales 23

    2.1. Typologie des organisations internationales 24

    §3. Les forces transnationales 25

    3.1. Les Organisations Non Gouvernementales 26

    3.2. Les Firmes Transnationales 26

    Section 3 : Les dimensions de la coopération internationale 27

    §1. La dimension universelle de la coopération internationale 27

    1.1. L'organisation des Nations Unies 27

    1.2. Les institutions spécialisées 28

    §2. La dimension régionale de la coopération internationale 29

    2.1. L'organisation des Etats américains : 29

    2.2. La ligue Arabe : 29

    2.3. Union Européenne : 30

    2.4. Union Africaine : 30

    §3. La dimension sous régionale de la coopération internationale 31

    CONCLUSION PARTIELLE 33

    CHAPITRE II : LA COOPERATION SINO-RUSSE 34

    Section 1 : La coopération bilatérale sino-russe 34

    §.1. Présentation générale 34

    §.2. Les fondements de la coopération sino-russe 36

    §.3. Les secteurs prioritaires de la coopération sino-russe 37

    Section 2 : Pacte sino-russe 39

    §.1. Les relations bilatérales sino-russes : entre convergence et divergence 39

    Section 3 : Evaluation de la coopération sino-russe 45

    §.1. Contexte et objectifs 45

    §.2. Caractéristiques 47

    §.3. Résultats de l'évaluation 48

    CONCLUSION PARTIELLE 51

    CHAPITRE III: LA CRISE SYRIENNE 52

    Section 1 : Le printemps Arabe : contexte et points communs des pays concernés. 52

    §.1. Démographie des révolutions 52

    §.2. Régime politiques 53

    §.3. Aspects socio économiques 55

    Section 2 : La crise syrienne 57

    §.1. Les spécificités locales 57

    §.2. Localisation et évolution des événements 59

    §.3. La crise syrienne et le monde 60

    Section 3 : La Syrie et le printemps Arabe : Décodage d'une énigme politique 64

    §.1. La particularité de la crise syrienne vis-à-vis du printemps arabe 64

    §.2. La crise syrienne, un test crucial pour l'ONU 67

    §.3. Le danger de l'internationalisation du conflit 68

    CONCLUSION PARTELLE 72

    CHAPITE IV : L'AXE SINO RUSSE FACE A LA CRISE SYRIENNE 73

    Section 1 : Double veto sino-russe à l'ONU 73

    §.1. Le rapport de force international 73

    §.2. Le refus de l'ingérence 75

    §.3. La face cachée du veto sino-russe en Syrie 76

    Section 2 : L'Axe sino-russe en Syrie 78

    §.1. Les intérêts économiques Russes en Syrie 78

    §.2. L'Amitié sino russe 80

    §.3. Un jeu multipolaire émergent 82

    Section 3 : La crise syrienne : quelle issue pour la paix 84

    §.1. La responsabilité des grandes puissances dans la crise syrienne 85

    §.2. La part de l'ONU 87

    CONCLUSION PARTIELLE 90

    CONCLUSION GENERALE 91

    BIBLIOGRAPHIE 93

    TABLE DES MATIERES 96

    * 1 Revue méridiennes géo. « La position sino russe dans la crise syrienne », www.attavista.com.consultéle30janvier2013

    * 2 Jean Pierre Cabestan, « la chine et la Russie : entre convergence et méfiance », www.altavista.com,consultéle30Janvier 2013.

    * 3 Idem

    * 4 Xavier GUILH « énigme syrienne », in revue géopolitique, http://diploweb.com/L-enigme-syrienne.htlm.consultéle04/02/2013.

    * 5 Karim Emile Bitar, « la Syrie et le bon vieux pragmatisme de la Diplomatie russe », le monde. Fr, consulté le 18Janvier 2013.

    * 6 Milad Jakar, « Guerre en Syrie : la géopolitique du conflit » www.huffingtonpost.fr/.../guerre-syurie-analyse-géopolitique-b-2011, consulté le 07 Février 2013.

    * 7 Chantal Dupille, over blog.com/catégorie 12500973 html. consultéle07/02/2013.

    * 8 BINDUNGWA IBANDA, M., Comment élaborer un travail de fin de cycle ? Contenu et étape, Lubumbashi, Ed. Médias Paul, 2009 ; p.47.

    * 9Labana Lasay'abar, Coopération international, Evolution et Approches théoriques, Kinshasa, éditions Sirius, 2006, p.14

    * 10 Bouhacene. M., Droit International de la coopération industrielle, Paris, Publisud, 1982, p.112

    * 11 Dumont. R., L'Afrique est partie, Paris, Editions Points, 1978, p.226

    * 12 TSHIMPANGA MATALA, Cours de Politique Extérieure de la RDC, UNILU, 2011 - 2012.

    * 13 Labana Lasay'abar, Op Cit, p 35 - 36.

    * 14 Labana Lasay's abar et al, les Relations Internationales, Présentation panoramique et approches théoriques, Kinshasa, édition Sirius, 2006, p.27

    * 15 Max weber, le Savant et le politique, Paris, Edition plan, 1959, p. 100 - 101.

    * 16 Jean BARREA cité par NGOIE TSHIBAMBE G., Relations Internationales Africaines, UNILU, L 1 RI, 2011 - 2012.

    * 17 Brice Soccol, Relations Internationales, Edition Paradigme, 2006, p. 5.

    * 18 Brice Soccol, op cit, p 15.

    * 19 Jean Bodin, les six livres de la république, http://www.JeanBodin.org/sixlivresdelarépublique/html consulté le 15 Mars 2013

    * 20 NGUWAY KPALAINGU K., Droit International Public, RDC-Lubumbashi, 2ème éditions, 2011, p. 205.

    * 21 NGOIE TSHIBAMBE G., Introduction aux Relations Internationales, RDC- Lubumbashi, Labossa, 2007, p.50.

    * 22 Brice Soccol, op cit, p. 56.

    * 23 Charte des Nations Unies chapitre I, article 2, paragraphe 1

    * 24 Charte des Nations Unies, Chapitre I, article 2, paragraphe 3.

    * 25 Brice Soccol, op cit p 99.

    * 26 MWAYILA TSHIYEMBE, Régionalisme et problèmes d'intégration économique, Paris, l'HARMATTAN, 2012, p. 139.

    * 27 Idem

    * 28 LABANA LASAY `ABAR. Op Cit, p. 34.

    * 29 NGOIE TSHIBAMBE, G., op cit,p 54.

    * 30 KWAM KOWASSI, Organisations Internationales Africaines, Paris, Berger Levraut, 1987.

    * 31 MichaletCh. A., Le Capitalisme mondial, Paris, PUF,2ème Edition, 1985, p.11

    * 32 Paquin. S., Economie politique internationale, Paris, PUF, Montchrestien, 2005, p.64

    * 33 Charte des Nations Unies, chapitre IX, article 55.

    * 34 NGUWAY KPALAINGU K., Organisation internationales, RDC Lubumbashi, 2ème éditions d'Essai, 2012,  p. 121.

    * 35 NGUWAY KPALAINGU K., op cit, p. 138

    * 36 Guy Mvelle., L'UNION AFRICAINE: Fondements, Organes, Programmes et Actions, Paris, Harmattan, 2007, P. 36

    * 37 NGWAY KPALAINGU K, op cit p 196 - 197.

    * 38 Bela Balassa cité par Nguway Kpalaingu K, op cit p 208.

    * 39 FACON ISABELLE, « l'organisation de coopération de Shanghai, ambition et intérêts russes », courrier des pays de l'Est, n° 1055, mais-Juin, 2006, p. 26.

    * 40 Source : « la Chine et la Russie, signent huit accords de coopération pour faciliter l'investissement 10 Novembre 2006 » in http://french.ningbo.gov.cn/art/2006/11/10/art-106-35865.html consulté le 07 Mars 2013

    * 41 Idem

    * 42 Source : « Moscou et Pékin sont dans une logique plus réactive et défensive que proactive et offensive », le monde.fr, 2012 consulté le 07 Mars 2013

    * 43 MWAYILA TSHIYEMBE, la politique étrangère des grandes puissances, Paris, l'harmattan, 2010, p. 260 - 261.

    * 44 Bertrand Badie, « l'axe mascou-pékin n'existe-t-il pas depuis le début de la guerre froide ?é », le monde.fr consulté le 07 Mars 2013.

    * 45 www.diploweb.com/Géopolitiquede la Russie et de la Chine consulté le 07 Mars 2013.

    * 46 Locatelli. C. « les enjeux géopolitique des hydrocarbures des la caspienne et de la Russie », in www.diploweb.com consulté le 09 mars 2013.

    * 47 Source : « Asie Pacifique : Le jeu tripolaire de la Chine Russie et des Etats Unies » www.diploweb.com/Revue d'étude de novembre 2005 consulté le 09 Mars 2013.

    * 48 Source : « la difficulté dialogue énergétiques : ce que l'on peut à l'ouest on le gagne à l'Est » RIA Novosti, 23 Octobre 2006, in www.diploweb.Com Consulté le 09 Mars 2013.

    * 49 Bertrand Badié, op cit.

    * 50 Idem

    * 51 Jean Pierre Cabestan, op. Cit.

    * 52 Karim Emile Bitar, op cit.

    * 53 Source : « Organisation de coopération de Shanghai » in www.diploweb.com consulté le 18 Mars 2013.

    * 54 Alexandre Jakovenko : «l'Avenir de l'organisation de coopération de Shanghai » aout 2005 www.diploweb.com consulté le 18 Mars 2013.

    * 55 Annie Jafaliam : « Equilibres géopolitiques en Asie centrale : la montée en puissance de la chine » in annuaire stratégique et militaire 2005, p. 135 à 149.

    * 56 Source : « les relations stratégiques chine - Russe en 2005 : la réactivation d'une amitié pragmatique » Isabelle Facon, in www.diploweb.com consulté le 18 Mars 2013.

    * 57 Source : « Russes, chinois et Américains convoitent ce petit pays, carrefour stratégique » Marie Jégo, in www.lemonde.fr consulté le 18 Février 2013.

    * 58 Source : « la chine et la Russie entre coopération politique et économique » RIA Novasti, in www.leséchos.fr / 21 mars 2006 consulté le 21 Mars 2013.

    * 59 Jean Pierre Cabestan, op cit

    * 60 Mwayila TSHIYIEMBE, op cit p. 65.

    * 61 Michael McFaul et Nikolai Zlobin, « la Russie d'orient à la dérive »: www.diploweb.com consulté le 23 Mars 2013.

    * 62 Philippe Fargues, « La transition démographique dans le monde Arabe de 1980 à 2005 » in www.latribune.fr consulté le 21/04/2013.

    * 63 Mbayo NGOIE, J., la Géopolitique à l'ère de la mondialisation et du printemps arabe, Lubumbashi, Edition du Cresa 2012, p. 136.

    * 64 Olivier Roy, « la démocratie dans le monde Arabe : mythe ou réalité ? », in www.altavista.com/CAP 2005 html consulté le 21/04/2013.

    * 65 Source : « l'influence américaine dans le monde Arabe » in www.lemonde.fr consulté le 21/04/2013.

    * 66 Le monde.fr consulté le 27/04/2013.

    * 67 Jean François Dagupan, « les causes économiques de la révolution Arabe » in, le monde.fr consulté le 24/04/2013.

    * 68Mbayo Ngoie, J. op cit, p. 145.

    * 69 Idem

    * 70 Lacoste Y., Géopolitique : la longue histoire d'aujourd'hui, Larousse, 2012, p. 254.

    * 71 Lacoste Y., op. cit, p. 255.

    * 72 www.thesundaytimes.com 26.06.2011, Hala Jaber consulté le 27/04/2013.

    * 73 http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne-note-Angeli2706-169consulté le 27/05/2013.

    * 74 http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne, note-176

    * 75Idem

    * 76 http://fr.wikipédia.org/wikiguerre-civile-syrienne.note-190 consulté le 27/05/2013.

    * 77 http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne,note-bllion-20.

    * 78 http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civile-syrienne.note-204

    * 79 Idem

    * 80 http://fr.wikipédia.org/wiki/guerre-civique-syrienne,note-216.

    * 81 Emel Parlar Dal et Suna Gulfer Ihlamur Oner, «La Syrie vis-à-vis du printemps Arabe : Décodage d'une grande énigme politique », in www.wikipédia.org/wiki/le printemps Arabe.

    * 82 http://www.lennatindz.net/news/9210-crise-syrienne vis à vis du printemps arabe.

    * 83 Idem

    * 84 http://laRussied'aujourd'hui.fr/articles/2012/12/25 consulté le 27/05/2013.

    * 85 http://larussied'aujourdh'ui.fr/search?/ONUconsultéle27/05/2013.

    * 86 Idem

    * 87 Caroline Donati, l'exception syrienne, Paris édition, la découverte, 2010, p. 42.

    * 88 Pierre Berthelot, « la chute du régime syrien et son impact au proche orient » in http://www.strato-analyse.org/fr/spip. consulté le 27/05/2013.

    * 89 http://fr.wikipédia.org/wiki/bilad-el-cham consulté le 27/05/2013.

    * 90 http://www.lemonde.fr/afrique/article/révolution-sur-la-libye consulté le 01/06/2013

    * 91Idem

    * 92Hexie Farm, « Pourquoi la Russie rechigne-t-elle lâcher Damas », in http://www.rue89.com/2012/01/31 consulté le 01/06/2013

    * 93 http://www.rue89.com/le-tibet-en-feu-ou-sont-les-intellectuels-chinois

    * 94 Idem

    * 95 http:/www.rue89.com/manifs-anti-poutine-en-russie-un-air-de-printemps-arabe consulté le 01/06/2013.

    * 96 Djerrad Amar, « Triple véto sino russe : fin d'une conjuration, fin d'un unilatéralisme » in le monde.fr consulté le 07/06/2013.

    * 97 Idem

    * 98 http://www.wikipédia.org/les-intérêt-économiques-russes consulté le 03/06/2013.

    * 99 Assiya Hamza et Didier François, « l'indéfectible soutien sino russe » in le monde. Fr consulté le 03/06/2013

    * 100 Idem

    * 101 http://Syrie.blog.lemonde/intérêt-russes-enSyrie consulté le 03/06/2013.

    * 102 Samuel Huntington P., «The Lonely superpower», Foreign Affairs, March-April, 1999, P. 35. In www.altaviste.com/SamuelHuntington. consulté le 22/05/2013

    * 103 Philippe Marchesin, Introduction aux relations internationales, Paris, Editions Laballery, 2008, p. 146.

    * 104 Bertrand Badie. L'impuissance de la puissance. Essaie sur les nouvelles relations internationales, Paris, Fayard, 2004, p. 113.

    * 105 Michel Guenec et Jean Sylvestre Mongrenier, « l'organisation de coopération de Shanghai, une OTAN eurasiatique ? », in le monde.fr

    * 106 Moreau Déforces P., la Géopolitique pour le Nuls. Paris Editions First-Grund 2008, p. 205.

    * 107 La charte des Nations Unies, chapitre I, article 1, paragraphe 1.

    * 108 MBAYO NGOIE J in NGOIE TSHIBAMBE G., Les défis de la consolidation de la paix en République Démocratique du Congo, University of Bradford 2008, p. 156.






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