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La francophonie et la prévention des conflits post électoraux en Afrique:cas de la Côte -d'Ivoire

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par Stéphane Aloys MBONO
Université de Lyon 3 - Master  2011
  

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B- La posture de la Francophonie après les proclamations des résultats

Un autre moment où on peut voir des actions de la Francophonie après le vote c'est bien après la proclamation des résultats des élections avec la prise de position de l'Organisation. En effet, la publication des résultats s'est accompagné de multiples soubresauts. Tout d'abord, la Commission Electorale Indépendante n'a pas pu montrer une harmonie, un consensus entre ses membres. La preuve a été servie en direct lorsque les résultats provisoires ont été arrachés des mains du porte -parole de la CEI qui tentait de les lire devant les caméras des médias nationaux et internationaux. Cet acte a été attribué à deux individus membres de la CEI, par ailleurs représentants du camp présidentiel. Par la suite, c'est au quatrième jour après le scrutin que la proclamation des résultats s'est faite par Youssouf Bakayoko à l'Hôtel du Golf, état-major du camp Ouattara, la CEI étant occupée par des éléments de la Garde présidentielle56(*). Il proclame le candidat Alassane Dramane Ouattara vainqueur avec 54,10% de suffrages exprimés contre 45,90 % attribués au candidat Laurent Koudou Gbagbo. La même journée du 02 décembre, le Conseil Constitutionnel, à travers son Président, invalide ce résultat en arguant que la CEI n'a pas respecté les délais de trois jours et qu'il n'ya pas de consensus à l'intérieur, et que, de ce fait, ces résultats ne sauraient être pris en compte. Le lendemain, c'est-à-dire le 03décembre, le Conseil Constitutionnel statue et annule le vote dans neuf départements CNO57(*), ce qui a la conséquence de donner les résultats suivants. Laurent Gbagbo obtient 51,45% tandis que Alassane Ouattara obtient48,55%.

A son tour, le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies a de son côté, dans une déclaration du 03 décembre, certifié les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante, confirmant la victoire de M. Ouattara. Il a certes déploré le retard de cette annonce, lié à des divisions internes de la CEI, mais estimé que la proclamation des résultats définitifs par le Président du Conseil Constitutionnel ne pouvait être interprétée que comme une décision ne correspondant pas aux faits.

Au milieu de tout ce cafouillage, le Secrétaire Général de la Francophonie, dans un communiqué du 5 décembre 2010, a appelé toutes les parties à reconnaître les résultats proclamés par la CEI et certifiés par l'ONUCI. Par la suite, la Francophonie s'est mobilisée pour faire reconnaitre le verdict des urnes tel que proclamé par la CEI et certifié par l'ONUCI à travers le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Young Jin Choi. Cela peut être attesté par ce témoignage de Gerard Latortue : « à l'issue du second tour de l'élection présidentielle, la mission électorale francophone, la Francophonie et la mission que j'ai conduite se sont immédiatement mobilisées pour défendre les résultats du scrutin et demander la reconnaissance de la validité de l'élection de m. Ouattara, y compris auprès du président sortant ».58(*)Cette reconnaissance de l'élection de Ouattara ne souffre d'aucune hésitation de la part de la Francophonie qui serait même disposée à ce que tous les moyens soient mis pour faire respecter la vérité des urnes .On le voit, la Francophonie est déterminée à faire prévaloir la volonté des urnes contre vents et marées. On peut juger cette détermination à travers les propos tenus par son délégué à la Paix, à la Démocratie et aux Droits de l'Homme Hugo Sada qui, dans une interview accordée à un média appelle «  le Conseil de Sécurité de l'ONU à prendre ses responsabilités pour faire partir Laurent Gbagbo  afin de respecter le verdict des urnes »59(*).Cet appel a visiblement été entendu car le Conseil de Sécurité par sa résolution1975 exigeant le retrait de Laurent Gbagbo. Ce qui a permis le lancement le 28 mars 2011 de l'offensive militaire dénommée « restaurer la paix et la démocratie en Côte d'Ivoire » par les forces républicaines de Cote d'Ivoire(FRCI) avec le soutien décisif de la Force Licorne60(*) et de l'ONUCI.61(*)

* 56Rapport de la Mission d'information et de contacts op.cit P27.

* 57 Ces sigles renvoient aux zones centre nord et ouest qui sont des zones occupées par les forces favorables à Alassane Dramane Ouattara

* 58 Témoignage disponible dans le rapport 2010-2012 du Secrétaire Général de la Francophonie en page 73

* 59 Interview accordée à la radio ONUCI FM disponible sur http://www.ONU.org.

* 60 La force Licorne est une unité militaire française basée en Cote d'Ivoire sur la base des accords de défense signés entre les deux pays

* 61 Les deux forces ont apporté leur appui à l'offensive militaire, notamment dans la ville d'Abidjan

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille