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La francophonie et la prévention des conflits post électoraux en Afrique:cas de la Côte -d'Ivoire

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par Stéphane Aloys MBONO
Université de Lyon 3 - Master  2011
  

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B- Les rencontres avec la CEDEAO, l'Union européenne, RSA, et les

ambassadeurs francophones

En ce qui concerne la mission de la CEDEAO, conduite par Théodore Holo, membre de la Cour constitutionnelle et président de la Haute Cour de Justice du Bénin, il a été exprimé, avant le premier tour, des craintes quant à la gestion des résultats et à la formation des agents. Au second tour, il fait part de son inquiétude quant aux dérapages de ton et aux éventuelles violences physiques. Il a aussi rappelé qu'une détérioration de la situation en Côte d'Ivoire porterait de graves risques de déstabilisation pour la sous-région.

Pour le chef de la délégation de l'Union européenne, M. Christian Preda, il a souligné, avant le premier tour, une certaine faiblesse dans la formation des agents électoraux, notant également que le recrutement des agents n'avait pas été formalisé. Il s'est inquiété de la décision de la CEI de ne pas faire afficher les résultats dans les bureaux de vote ainsi que des éventuelles difficultés à remplir, de façon uniforme, les multiples procès verbaux.

Pour ce qui est de l'ONG Reporters Sans Frontières(RSF) elle a dépêché une mission de monitoring des médias ivoiriens, chargée d'observer et de mesurer l'accès réservé aux candidats et forces politiques. Le chef de la mission de RSF en Côte d'Ivoire a dressé un bilan

globalement satisfaisant du comportement des médias d'Etat dans les strictes périodes de campagne, notant une amélioration de l'égalité de traitement à la RTI pour le second tour. Ce satisfecit ne concerne pas la presse privée, qui n'a pas respecté les principes d'équité et surtout a fait monter le ton, particulièrement entre les deux tours. Les journaux ont en outre repris sans distance les propos haineux tenus par les hommes politiques.

Pour ce qui est des Ambassadeurs francophones, la mission a rencontré ceux ci à deux reprises. Elle a voulu, d'une part, informer les diplomates de l'action menée par la Francophonie en faveur de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme dans l'espace francophone, et d'autre part, recueillir leurs points de vue respectifs sur le déroulement de l'élection, ainsi que sur les chances d'un second tour qui se tienne dans un climat aussi pacifié que le premier. Tous ont salué la qualité et l'apaisement de la campagne du premier tour, la mobilisation exceptionnelle des Ivoiriens et noté que le pluralisme démontré par ce scrutin est un témoin fort de l'avancée démocratique de la Côte d'Ivoire et de la maturité politique de la population. Ils se sont également félicités de la très bonne tenue du débat télévisé entre les deux candidats. Les ambassadeurs ont cependant appelé l'attention de la mission sur la nécessité d'une vigilance continue, notant les crispations de la période de l'entre-deux tours. S'affirmant confiants dans la sécurisation du scrutin par le Centre de Commandement Intégré (CCI), ils ont déploré l'instauration d'un couvre-feu.63(*)

A l'issue de toutes ces rencontres, la Francophonie au travers de la Mission d'information et de contacts déployée sur le terrain a pu s'enquérir des différents points de vue et actions des autres partenaires .Elle a pris note de leurs attentes et de leurs actions envisagées. Ce qui lui permet de comprendre que ceux-ci agissent de concert avec les objectifs généraux que s'est fixée la Francophonie, notamment avec la Déclaration de Bamako et celle de Saint Boniface quant à la volonté de rendre soluble la pratique de la démocratie et partant, de contribuer à l'instauration d'une Afrique de paix, non pas précaire, mais durable. La présence de tous ces partenaires témoignent de leur volonté d'accompagner ce pays vers une nouvelle voie, celle de la stabilité des institutions, celle d'une paix durable. C'est tout logique que la Francophonie accompagne ces actions car il y va de son intérêt que la situation soit normalisée dans ce pays qui est, rappelons le, l'un des fondateurs de la Francophonie que l'on connait aujourd'hui avec son Président d'alors, Félix Houphouët- Boigny.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

En guise de conclusion de cette partie, il est fort judicieux de rappeler le fil conducteur des idées développées. En effet, il était question de traiter des actions préventives de la Francophonie en Cote d'Ivoire. Cela a permis tout d'abord de revisiter l'histoire de ce pays au moins depuis 2002 à travers les différents Accords politiques qui ont été conclus par les acteurs politiques ivoiriens avec l'apport d'acteurs extérieurs. Ces différents Accords qui ont structuré le jeu politique dans ce pays en ceci qu'ils ont constitué un moyen d'aboutir à un minimum de consensus entre acteurs politiques n'ont pas été accompagnés par la Francophonie en dehors de celui d'Accra II. Ce moment était pourtant très important, voire même décisif car il aurait permis à cette Organisation de se montrer plus utile avant même que les élections ne soient organisées. En effet, au vu des différents enjeux qui ont été présentés et qui permettaient de comprendre la délicatesse de la situation de ce pays, on aurait pu s'attendre à ce que la Francophonie se bouge un peu plus. Dans la suite des développements, il a été montré que la Francophonie s'est déployée sur le terrain lors du processus électoral des élections de 2010 à travers une Mission d'information et de contacts que dirigeait Gérard Latortue. Cette Mission avait pour objectif de prendre la mesure des efforts des acteurs politiques ivoiriens en faveur des élections libres, fiables et transparentes. Aussi a -t on pu présenter ses actions qui se résument en des rencontres de concertation avec les autres partenaires, mais aussi avec les acteurs politiques et administratifs ivoiriens. La mission a également couvert quelques bureaux de vote afin de voir comment se déroule effectivement le processus sur le terrain. Enfin, la Francophonie a pris clairement position quant à la publication des résultats par la CEI, que l'ONUCI a certifiés. Sauf que cette prise de position n'a pas été écoutée par le Président Laurent Gbagbo qui n'est parti du pouvoir qu'après avoir été neutralisé militairement le 11 avril 2011. Ainsi, de par son objectif à la base limité, elle a pu jouer également un rôle minimal, se circonscrivant plus sur l'accompagnement des actions des autres acteurs en présence. C'est donc le moment d'envisager ce qu'on peut qualifier de « ventre mou » dans l'action de la Francophonie afin de pouvoir améliorer ses actions futures.

* 63Rapport Mission op.cit P.20.

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