WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Chouaibou MOUNTON
Université de Yaoundé II SOA - Master II professionnel en politiques urbaines et des collectivités territoriales décentralisées 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A.2. la vision du DSCE par rapport au territoire Camerounais

Le Cameroun semble s'inscrire dans la vision d'organisation des villes décrite par le scénario du polycentrisme maillé, dans la mesure où le DSCE intègre en son sein la logique sous-entendue par ce scénario10 tout comme la loi d'orientation pour l'aménagement et le

10 Selon le MINHDU, la réalisation de la vision 2035 passe par la rationalisation de l'occupation de l'espace urbain, l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations, la maîtrise de la croissance urbaine à 57.4% en

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

développement durable du territoire au Cameroun. Cette vision pousse à réfléchir sur la structure de l'Etat, laquelle structure doit favoriser l'action publique et la structuration de l'économie.

Schéma 2 : Le polymorphisme maillé du territoire camerounais

Taille des villes

Plus de 100 000 habitants

Plus de 10 000 habitants

Plus de 500 000 habitants

Plus de 1 000 000 habitants

Source : traitement de l'auteur.

Le schéma ci-dessus traduit l'image du territoire camerounais lorsque ce dernier aura mis en oeuvre le polymorphisme maillé. On note une intégration des différentes villes avec des effets de contagion, de diffusion du développement, de la technologie d'une ville, d'une partie du territoire vers les autres.

2020, l'entretien et/ou la mise en place des infrastructures urbaines, la maîtrise de la gestion foncière en milieu urbain, la mise en réseau des villes , l'aménagement de nouvelles trames foncière.

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

B. Les approches pratiques des dirigeants pour faire face aux désordres urbains.

Deux principales interventions visent à mettre fin au désordre urbain. Celle des délégués du gouvernement auprès des communautés urbaines et celles des services centraux (MINHDU).

B.1. Interventions des délégués du gouvernement dans les grandes villes

Dans leurs approches, les délégués du gouvernement auprès des communautés urbaines ont essayé plusieurs opérations de planification urbaine parmi lesquelles le déguerpissement la réhabilitation/restructuration et la résorption intégrale.

- Le déguerpissement.

Jusqu'en 1960, la pauvreté se concentrait dans les espaces très circonscrits des villes. Les quartiers précaires étaient alors considérés comme la manifestation d'une transition urbaine, et devaient rapidement disparaître. Et lorsqu'on s'est aperçu qu'il ne s'agissait pas d'un phénomène passager, des réponses ont été apportées souvent sous la forme de déguerpissement, une façon d'affirmer l'autorité de la puissance publique.

Les déguerpissements ont en effet montré leurs limites. Ils induisaient des coûts élevés sur les plans social, économique et sécuritaire, et étaient souvent à l'origine de troubles sociaux. C'est ce qui explique qu'à la fin des années 60 des courants de pensée se sont affirmés. John Turner en était la figure emblématique pour soutenir une approche qui privilégie, plutôt que la démolition, l'amélioration de l'environnement des pauvres et leur implication directe dans les projets qui les concernent.

- La réhabilitation/restructuration.

Le consensus a été fait autour de la réhabilitation/restructuration. Du point de vue des bailleurs de fonds, il s'agit de la nécessité d'une intervention vigoureuse, dans ces quartiers précaires, lieux de concentration de la pauvreté, dans le but d'enclencher un cercle vertueux, qui conduira à l'évolution, tant physique que sociale, des quartiers. Pour les autorités, il s'agit d'intervenir pour éliminer les divers risques sanitaires, environnementaux, sécuritaires et sociaux auxquels sont exposées les populations, la nécessité de soigner l'image de la ville en éliminant ce

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

qui pourrait l'entacher, vu de l'extérieur, lutter contre la pauvreté, l'exclusion, et la recherche d'une amélioration des conditions difficiles d'existence dans ces quartiers.

- La résorption intégrale des quartiers précaires.

Comme dans les déguerpissements, le but recherché dans la résorption intégrale est l'élimination pure et simple du quartier. Dans cette situation, les quartiers précaires occupent soit des terrains publics, soit des terrains privés. L'intervention peut avoir une légitimité lorsqu'ils occupent des terrains privés alors que dans le cas du squat des terrains publics, il est plus difficile de justifier les déguerpissements. Dans tous les cas de figure, il s'agit d'interventions risquées surtout lorsqu'aucune solution d'accompagnement n'est proposée comme c'est malheureusement souvent le cas. La nouvelle donne aujourd'hui est la restructuration in-situ.

- La restructuration in situ.

C'est celle qui vise l'amélioration du quartier sur place, en minimisant les déplacements de populations. Même si les projets sont tous différents, les démarches conduisant à la restructuration sont identiques.

Elles comprennent, dans une première phase, la préparation et l'état des lieux ; dans une seconde phase, les travaux de viabilisation ; et dans une troisième phase, les travaux d'ingénierie sociale, sous forme d'accompagnement et de soutien des populations à se réinstaller dans le nouveau quartier.

La restructuration in situ des quartiers précaires est une opération complexe, qui imbrique plusieurs tâches et exige souvent l'intervention coordonnée de plusieurs structures. Elle a cependant l'avantage de maintenir le quartier et ses populations sur place, pour un traitement parfois sur de longues années. Cela diffère naturellement les résultats dans le temps, et rend moins visible l'impact d'une action souvent lourde qui nécessite une préparation minutieuse et des moyens importants dont on n'a souvent pas l'entière maîtrise.

Cette approche est celle encouragée par les bailleurs des fonds parmi lesquels la Banque Mondiale. Pour elle en effet, les interventions n'ont de sens que si elles permettent de rendre les villes plus compétitives et d'améliorer les conditions de vie des plus pauvres. Autrement dit, il s'agit de cibler les actions dont la mise en oeuvre permettra d'accroître la compétitivité des villes, de dégager des ressources durables, qui donneront les moyens d'équiper les quartiers précaires et de les intégrer dans les structures des villes. Toujours pour la Banque Mondiale, la forte concentration des populations, dans les grandes villes du Sud, est inéluctable et peut constituer

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

une chance de développement pour les pays, même si elle se fait, dans un premier temps, de façon désordonnée et incontrôlée.

Pour la Banque Mondiale, l'urbanisation est inévitable. Elle est essentielle pour le maintien de la croissance économique, construite sur l'effet d'agglomération. Les villes sont, en effet, le moteur de la croissance économique. Elles se spécialisent et interagissent pour soutenir l'économie nationale, et les quartiers précaires ne sont qu'une conséquence du dysfonctionnement du marché foncier. Cette idée maîtresse est lancée par la Banque Mondiale, et renforcée par une succession de paradigmes, dans l'objectif d'assister les pays, pour créer des richesses, qui seront équitablement partagées.

La Banque Mondiale considère en effet, que même si la concentration urbaine peut constituer un atout, la non maîtrise des flux de migration vers les villes peut constituer un danger, surtout lorsque les demandes sociales ne sont pas satisfaites.

Depuis l'an 2000, la Banque Mondiale s'est engagée énergiquement dans la lutte contre la pauvreté. Elle reconnaît ainsi les insuffisances des stratégies fondées sur les politiques d'ajustement structurel (PAS), credo des années 80-90. Sa nouvelle stratégie, la réduction de la pauvreté doit tenir compte des conditions économiques spécifiques, et de la situation sociale de chaque pays. C'est cela qui aboutit à la définition des stratégies nationales de réduction de la pauvreté, élaborée par les différents groupes sociaux, dans le cadre d'une démocratie participative. Les objectifs économiques et les objectifs sociaux sont désormais placés sur un même plan.

Cet engagement nouveau de la Banque Mondiale s'est traduit par la définition d'objectifs du millénaire pour le développement (OMD), lesquels ont été remplacés par les objectifs de développement durable (ODD). Au départ, 8 objectifs, 18 cibles et 40 indicateurs avaient ainsi été retenus, cela correspondait à un engagement de la communauté internationale, pour améliorer la situation des habitants des quartiers précaires, réduisant de moitié la pauvreté à l'horizon 2015. Depuis le 25 septembre 2015, un nouvel ensemble d'objectifs mondiaux pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous, a été adopté dans le cadre d'un nouveau programme de développement durable. Chaque objectif a des cibles à atteindre d'ici les 15 prochaines années.

70

Aménagement du territoire et croissance urbaine au Cameroun

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault