CHAPITRE I : LES GENERALITES
1.1. HISTORIQUE DE L'EVOLUTION DE LA MEDECINE D'URGENCE
Auguste Comte disait : « qu'on ne connaît
bien une science que lorsqu'on en connait l'histoire ». Pour cette raison,
nous allons faire un Rappel historique sur la prise en charge des urgences.
Depuis l'aube de l'humanité, l'homme s'est préoccupé de
l'urgence ou du moins des soins urgents et il faut d'emblée signaler que
malheureusement la guerre a toujours constitué malheureusement un moteur
du progrès de la médecine d'urgence. Durant la
période préhistorique, bien que la maladie soit perçue
comme un phénomène étranger à l'individu en rapport
avec des causes surnaturelles, des pratiques thérapeutiques plus
pragmatiques se sont développées exclusivement destinées
à la cure de maux apparents et accessibles, telles que les blessures
survenant lors d'affrontements. Durant la civilisation Egyptienne des
papyrus Ebert et Edwin Smith respectivement découverts à Louxor
et à Thèbes remontant à 2700 avant J.C proposaient un
éventail de conduite immobilisation de fractures, potions
analgésiantes à base d'opiacés). A la même
période de l'humanité et cette fois en Mésopotamie au XIIe
siècle avant J .C, le code d'Hammourabi énonce droits et devoirs
de la profession de chirurgien et propose une définition de la notion
d'urgence. Durant l'antiquité Gréco-romaine Hippocrate
(460-377 avant J.C) qu'avait l'intuition d'une physiopathologie clinique
fondée sur les tempéraments humains (sanguin, bilieux,
lymphatiques atrabilaire) définit la notion d'urgence en écrivant
: `' Il faut parfois agir vite, comme lors des défaillances ou ne
peuvent pas couler l'urine, ni sortir les matières fécales ou
encore en cas de suffocation et quand les femmes font de fausses couches.
Les moments favorables pour intervenir passent
promptement et la mort survient si on a trop différé, il faut
profiter de l'occasion de porter secours avant qu'elle n'échappe et on
sauvera le malade pour avoir su en profiter. Il existe ainsi des occasions
opportunes dans toutes les maladies ». Galien (131-201 après J.C)
qui partage les idées d'Hippocrate propose que « les
médecins aient toujours sous la main, leurs appareils et leur trousse
pour des soins à donner d'urgence ». Il s'agit des premiers soins
d'urgence, encore d'actualité de nos jours. Dans la civilisation
Arabo-musulmane on s'est également préoccupé des urgences.
Er-Rhazi (Razès 841-926) écrit encyclopédie
Médicochirurgicale dans laquelle il décrit des méthodes de
traitement des fractures et d'extractions des flèches Ibn sina (Avicenne
980 - 1037) décrit la première intubation dans son traité
le canon de la Médecine. Les premières sorties de
l'hôpital en dehors de ses structures remontent en 1956 grâce
à Ibsen à Copenhague lors de l'épidémie de
poliomyélite. Durant la deuxième guerre mondiale, les services
de santé des armées américaine réalisaient les
soins sur les champs de bataille et lors des transports. Les premiers
transports médicalisés héliportés remontent
à la guerre de Corée (1950-1953). Dans les
années 1980 la spécialité des urgences s'est
développée principalement aux Etats Unis, mais également
au Canada Anglais et dans différent pays du monde, mais plus lentement
au Québec. La diversité de son expertise est une
caractéristique forte de la spécialité de la
médecine d'urgence. La définition proposée par CanMeds en
cerne bien les caractéristiques fondamentales.12 La
médecine d'urgence est la branche de pratiques
spécialisées qui s'intéresse à la prise en charge
d'un large spectre des maladies aigues ou traumatiques dans toutes les tranches
d'âge.12 Les premiers urgentistes ont d'abord mis en
place les moyens appropriés pour évaluer rigoureusement la
variété des patients d'une unité d'urgence. Cette nouvelle
discipline a ensuite développé des activités de recherche
clinique des standards de pratique, des mécanismes d'assurance de la
qualité et de maintien des compétences.12 La
spécialité de médecine d'urgence transversale, est en
lien, dans les hôpitaux et dans les différents champs qu'elle
occupe, avec la plupart des autres spécialités médicales,
essentiellement dans la phase aigüe des problèmes graves pouvant
causer la mort ou des séquelles irréversibles.13
La médecine d'urgence a su ensuite élargir son expertise en
dehors des salles d'urgence, notamment aux différents secteurs de la
société présentant une menace pour la santé de la
population et aux systèmes et organismes permettant d'y répondre
tel que le système pré hospitalier d'urgence, le réseau de
traumatologie.
Nous terminerons cet historique des urgences par une
définition de la réanimation par Jean Hamburger en 1950 et qui
peut parfaitement correspondre à la Médecine d'urgence.
« Au concept physiologique de constance du milieu intérieur,
des médecins doivent répondre par un dispositif de surveillance
permanente et correction immédiate de tout désordre
éventuel de l'homéostasie ».14
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