WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'application des regles du droit international humanitaire dans les conflits internes en afrique: Etude du cas Ivoirien et Congolais (RDC)

( Télécharger le fichier original )
par Sedar Sengor Nouwezem
Université de Nantes - DU de troisiéme cycle en droits fondamentaux 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

ALes

règles minimales de protection de la personne humaine

Pour permettre que soit assurée une meilleure protection de la personne humaine dans les

CANI, l'article 3 commun procède par l'énonciation de quelques prohibitions absolues de

certains actes et mesures (2), actes incompatibles avec le minimum de traitement humain de la

personne humaine (1) qu'il prône pendant les CANI.

1Le

principe général de traitement humain des personnes ne participant pas directement

ou plus aux hostilités

C'est le fondement même des quatre conventions, et il est fort heureux que ce principe se

trouve dans cet article 3 commun, première tentative de réglementation des CANI. En effet le

premier message de l'article 3 est la règle selon laquelle, en toute circonstance, les belligérants

doivent traiter avec humanité et sans discrimination préjudicielle toutes les personnes qui ne

prennent pas directement ou plus part aux hostilités. Cellesci

comprennent notamment les

blessés et les malades, les prisonniers et toutes les personnes ayant déposé les armes et surtout la

population civile. L'article 3 assure à ces derniers un traitement humain sans quelque forme de

discrimination que se soit. Et ceci se matérialise par l'énumération de certains critères

discriminatoires complétés par la formule « ou tout autre critère analogue »45.

A la lecture de l'article 3 commun, on se rend compte qu'il est très bref en la matière, en ce

sens qu'il se limite à l'énoncé d'un principe et de quelques règles considérées comme un

minimum acceptable par tous, même à l'égard des rebelles. Il contient l'obligation

spécifiquement humanitaire selon lequel il faut prendre soin des blessés et malades ; car devant la

44Francis Bugnion ; Le CICR et la protection des victimes des conflits armés, précité p383

45 Hans Haug, Humanité pour tous : le mouvement international de la croix rouge et du croissant précité p. 572.

13

souffrance, il n'est plus question de distinguer entre le frère en arme, l'ennemi ou l'allié :

l'homme en tant qu'Homme doit dans toutes ces circonstances être traité avec humanité.

L'obligation de recueillir et de soigner les blessés et malades est absolue, inconditionnelle. Bien

plus, elle est complétée par les prohibitions de certains actes et mesures qui en sont le corollaire

.Aussi, il ressort que l'article 3 comporte une autre série de règles fondamentales concernant la

protection de l'individu notamment l'interdiction de certaines mesures arbitraires46.

2La

prohibition de certaines mesures attentatoires aux droits de la personne humaine

Pour concrétiser l'idée de protection de la personne humaine et de l'inviolabilité de la

dignité humaine, l'article 3 interdit certains actes et mesures qu'aucun Etat ni aucun mouvement

insurrectionnel ne saurait transgresser sans se mettre au ban du monde civilisé.

La prohibition de ces actes et mesures incompatibles avec un traitement humain est

absolue comme on peut le constater : « A cet effet, sont et demeurent prohibées en tout temps et

en tout lieu ». Il n'y a pas d'excuse ou de circonstances atténuantes possibles.

Pour ce qui est de la prohibition des atteintes à la vie et à l'intégrité corporelle suivies des

atteintes à la dignité de la personne humaine, on note que cette prohibition est d'une importante

nécessité ; car ces atteintes très couramment observées choquent la conscience humaine et sont

incompatibles avec le traitement humain. Cette prohibition est à la fois absolue, permanente.

En effet, les prohibitions de la prise d'otage, des condamnations prononcées et exécutions

effectuées sans jugement régulier, visent à interdire des pratiques assez générales de guerre. Si

courantes qu'elles soient jusque là dans de nombreux conflits, ces pratiques n'en choquent pas

moins les esprits civilisés47. La prise d'otage a ceci de contraire au sens actuel de la justice qu'elle

repose sur la responsabilité pénale collective et frappe des personnes innocentes de crime que l'on

prétend prévenir ou punir. Les condamnations et exécutions sommaires « sans jugement »

comportent quant à eux un trop grand risque d'erreur. La « justice sommaire », si efficace qu'elle

soit par la crainte qu'elle suscite augmente le nombre des victimes innocentes du conflit.

46 Jean Philipe Petit ; Actualisation de la protection des journalistes en mission périlleuse dans les zones de conflits

armés ; Université Panthéon Assas (Paris II) DESS de droit de l'homme et droit humanitaire 20002001

in

www.uparis2.

fr/crdh

47 Jean Pictet, Les conventions de Genève du 12 Août 1949 ; commentaire I : la convention de Genève sur

l'amélioration du sort des blessés, malades en campagne précité p. 57.

14

Ainsi, la prohibition de ces actes et mesures énoncée par l'article 3 est d'une nécessité

même en tant de guerre ; elle ne prétend interdire que la « justice sommaire » et ne confère

derechef aucun immunité quelconque.

Fort de ce qui précède, on note que les règles de protection de la personne humaine

consacrées à l'article 3 commun, bien que maigres, sont d'une nécessité importante. Qu'en estil

de l'initiative humanitaire ?

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery