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Apprentissage implicite de régularités: Mise en évidence d'une différence d'apprentissage entre tâches motrices continues et discrètes

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par Stéphanie Chambaron Ginhac
Université de Bourgogne - Doctorat 2005
  

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4.4 Discussion sur les expériences 1, 2 et 3

L'expérience 1 a échoué à mettre en évidence une amélioration sélective de la précision

de poursuite sur le segment répété. Les expériences 2 et 3 ont prouvé que cet échec n'était pas

dû à une quantité insuffisante de pratique. En effet, aucun apprentissage n'a été observé que

ce soit en augmentant l'entraînement avec 4 jours consécutifs de pratique (expérience 2) ou bien en doublant le nombre d'essais dans une session (expérience 3). De plus, augmenter la vitesse de déplacement de la cible dans l'expérience 3 n'a pas donné de résultats plus satisfaisants. De façon générale, en mettant en commun les résultats issus de ces trois expériences, on s'aperçoit que la différence dans les performances entre le segment répété et

les segments aléatoires est tout à fait négligeable (différence moyenne de RMSE de

2.66 pixels soit moins d'un millimètre, et de 1.34 % pour le temps sur cible) et que les

performances ont tendance à être meilleures sur les segments aléatoires ; résultats qui vont à l'encontre de ce que nous supposions au départ. Par contre, les résultats issus des trois tests de reconnaissance, même s'ils ne sont pas statistiquement significatifs, indiquent que les sujets

ont tendance à mieux reconnaître les segments déjà vus (note moyenne de 5.71) que les segments aléatoires (note moyenne de 5.16).

Une différence entre nos expériences et les expériences réalisées antérieurement repose

sur l'effecteur impliqué dans les tâches. Nous avons utilisé une souris pour réaliser notre tâche de poursuite continue, tandis que les études antérieures utilisaient soit un levier manuel (Pew, 1974; Wulf & Schmidt, 1997) soit un stabilomètre (Shea et al, 2001). La littérature sur l'apprentissage moteur indique que les lois de l'apprentissage peuvent différer en fonction du système moteur impliqué dans la tâche. En particulier, Wulf & Shea (2002) ont montré que

les principes dérivés de l'étude d'habiletés simples ne se généralisent pas toujours à l'apprentissage d'habiletés plus complexes. Cependant, il parait difficile d'expliquer notre présent pattern de résultats en se basant uniquement sur cette dichotomie entre tâches motrices simples versus complexes. En effet, l'expérience utilisant le levier manuel a été conçue pour impliquer seulement un degré de liberté (flexion/extension du coude), propriété

qui la définit en tant que « tâche simple » si l'on se réfère aux travaux de Wulf & Shea. Au contraire, le stabilomètre employé par Shea & al se trouve exactement à l'opposé puisque sa commande exige de bouger le corps entier (il s'agit donc d'une « tâche complexe »). Il est donc possible de penser que la commande d'une souris constitue un intermédiaire le long de cette dimension de complexité entre tâches simples et complexes. Dans ce cas, l'argument consistant à dire que notre échec à obtenir un apprentissage implicite du segment répété serait

dû à l'emploi d'une souris ne tient pas, puisque selon Wulf et collaborateurs, un tel apprentissage se produit avec l'utilisation de périphériques renvoyant tantôt à une tâche simple (le levier) tantôt à une tâche complexe (le stabilomètre).

Une autre différence entre nos expériences et les expériences antérieures se situe dans le choix du segment répété. Nous avons utilisé la même fonction trigonométrique pour générer

le déplacement de la cible que celle utilisée dans les études de Wulf et collaborateurs. Cependant, alors que nous avons utilisé un ensemble différent de paramètres pour chaque sujet (S2 propre à chaque sujet), Wulf et collaborateurs ont employé un ensemble unique de

paramètres pour une expérience donnée (S2 identique pour tous les sujets). De plus, ce même

ensemble de paramètres a été employé dans plusieurs expériences (Wulf et Schmidt, 1997, Exp. 1, condition AMP ; Shea et al., 2001, expériences 1 et 2). Le fait d'utiliser un seul segment répété pour tous les sujets est une méthode discutable. En effet, il n'est pas exclu que

les segments répétés et aléatoires diffèrent en ce qui concerne leurs caractéristiques inhérentes. Dans la plupart des études sur l'apprentissage implicite, (dans les tâches de TRS,

par exemple Shanks et Perruchet, 2002), le choix d'une séquence répétée est contrebalancée entre les groupes, afin de s'assurer qu'aucune différence éventuelle dans la performance ne soit due aux caractéristiques spécifiques de la séquence répétée plutôt qu'à la répétition.

Le segment répété employé dans la plupart des études de Wulf et collaborateurs (ci- après désigné sous le nom de segment répété standard) n'est-il pas doté de caractéristiques particulières ? Nous savons que la difficulté de poursuite change en partie en fonction de la vitesse et de l'accélération de la cible. Nous avons calculé la vitesse moyenne (c'est-à-dire la dérivée première) et l'accélération moyenne (c'est-à-dire la dérivée seconde) de la cible pour

le segment répété standard. Ensuite, nous avons calculé les mêmes valeurs pour 10 000 séries aléatoirement produites, en utilisant les contraintes impliquées dans la génération de nos segments et de ceux de Wulf et collaborateurs. Nous constatons alors que seulement 22% des segments aléatoirement produits ont une vitesse moyenne égale ou supérieure à la vitesse moyenne du segment répété standard. De plus, seulement 15.95% des segments aléatoirement produits ont une accélération moyenne égale ou supérieure à l'accélération moyenne du segment répété standard. Ainsi, si on prend la vitesse et l'accélération de la cible en tant que mesures approximatives de la facilité de poursuite, il s'avère qu'il est plus difficile de pister plus de 80% des segments aléatoirement produits comparés au segment répété standard. Ceci suggère qu'au moins une partie de l'apprentissage mis en évidence dans les études antérieures

est dû au choix du segment répété.

Dans l'expérience 4, nous allons utiliser ce segment répété standard tout en conservant

la procédure générale employé dans l'expérience 1. Si nous parvenons à mettre en évidence une différence d'apprentissage entre les segments répétés et aléatoires dans ces conditions, ceci indiquerait qu'au moins une partie des résultats positifs obtenus antérieurement serait due

au choix d'un segment répété biaisé.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams