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Les enjeux de l'Union Africaine (U.A.)

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par Adingra Prince-Florent MENZAN
ENA COTE D'IVOIRE (Abidjan) - Brevet section Diplomatie 2001
  

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B - UNE CLAIRE DETERMINATION DE LA FORME DE L'UNION

1 - Lever l'ambiguïté contenue dans l'acte

«Aujourd'hui, l'individualisme à tort. Partout se fait jour le besoin de s'unir16(*) Mais encore faudrait-il que préalablement, les parties qui décident de «s'associer» déterminent clairement les contours et l'allure à donner à leur union.

Force est de reconnaître que l'acte constitutif de l'Union Africaine ne donne en aucun moment avec précision, la forme sous laquelle le continent devrait réaliser son union. S'agirait-il d'une fédération, d'une confédération, ou encore d'une association ou organisation d'Etats ?

Voici la question essentielle à laquelle l'acte devra répondre de façon claire et définitive pour donner avec précision, l'orientation des actions de l'Union.

A l'analyse, on constate effectivement que l'acte constitutif de l'U.A reste muet, pour ne pas dire très ambiguë sur la question.

En son article 2, il est simplement stipulé qu'il « est institué une Union Africaine conformément aux dispositions du présent acte ». Or dans sa définition telle que nous le restitue le petit Larousse illustré, le terme « union d'Etats » désigne « un ensemble d'Etats qui se regroupent sous un même gouvernement ou pour défendre des intérêts communs. »

De cette définition du terme « union des Etats », on peut supposer deux alternatives. Soit il s'agit d'une organisation dans le sens d'une association, auquel cas on aurait pas bougé par rapport à l'O.U.A.. Soit il s'agit d'une fédération des Etats africains avec un gouvernement supranational. En tout cas, l'acte ne précise pas laquelle option elle a choisi.

Mais un parcours minutieux de l'acte fait penser à une structure hybride qui associe les deux options.

En effet, l'institution de certains organes tel le parlement panafricain, la création d'une cour de justice dont les décisions sont obligatoires pour tous les Etats membres, la mission de l'Union de « défendre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres », ainsi que son droit « d'intervenir dans un Etat membre sur décision de la conférence », achèvent de convaincre sur la tendance fédéraliste que s'imprime l'Union Africaine.

Pourtant, venant en contradiction à cette option, beaucoup d'autres éléments contenus dans l'acte indiquent que rien n'est encore totalement amorcé clairement. Puisque l'acte consacre les principes de la non-ingérence et du respect de la souveraineté des Etats.

Cette ambiguïté de l'acte constitutif de l'Union est certes à l'image du compromis trouvé à Lomé pour rapprocher les positions divergentes, mais gagnerait à être élucidée et traitée avec objectivité pour imprimer à l'Union Africaine un coup d'accélérateur.

2 - Opter pour la fédération des Etats africains

Comme l'estime EDEM KODJO, « l'on n'a pas beaucoup bougé avec le système de multiplicité des Etats, chacun ayant sa souveraineté. »17(*) Toute chose qui indique que l'acte constitutif de l'Union aurait pu opter clairement pour une fédération des Etats africains.

L'occident et le reste du monde avec, s'est coulé dans un vaste mouvement de création de communautés économiques et politiques. Aux relations privilégiées entre Etats de jadis, se sont peu à peu substitués des rapports nouveaux de type à asphyxier les petits Etats. L'heure est désormais à la constitution de grands ensembles. Et le contexte de mondialisation et de globalisation de l'économie font de l'union une contrainte absolue pour espérer affronter les mutations qu'elles engendrent.

Dépassant de loin les potentialités des Etats pris individuellement, les fléaux tels le SIDA et les conflits commandent aux petits Etats une nouvelle organisation politique et économique.

Alors, pendant combien de temps l'Afrique, avec ses 53 Etats souverains mais très peu outillés pour faire face aux exigences du nouveau millénaire, pourra-t-elle encore ramer à contre-courant ?

En effet, l'Afrique ne peut plus se contenter de ce qu'elle a été jusque là. Elle doit oser. « Sous peine de végéter à la périphérie du village planétaire »18(*) elle doit réaliser au plus vite son unité politique.

Pour IDE OUMAROU, ancien secrétaire général de l'O.U.A., « une Afrique balkanisée ne pourra jamais rien dans ce monde porté vers les grandes reconstitutions »19(*). Il faut donc tendre vers un Etat africain plus fort et plus uni qui n'aura de frontières qu'avec les autres continents. En clair, fédérer les Etats africains.

Cette idée n'est point nouvelle, de nombreuses voix l'avaient préconisée. Des intellectuels l'avaient soutenue comme voie de salut du continent.

CHARLES-HENRI FAVROD, dénonçant l'arbitraire des frontières en Afrique, soutient que « si les divisions politiques ont coupé le continent en tranches, la géologie lui restitue son unité foncière ». Raison pour laquelle, il pense que « l'avenir exige la constitution d'un ensemble cohérent ».

CHEIKH ANTA DIOP, lui est allé plus loin en affirmant dans la préface à l'édition de 1954, de son oeuvre, nations nègres et culture, que « c'est seulement l'existence d'Etats africains indépendants fédérés au sein d'un gouvernement central démocratique, des côtes libyques de la Méditerranée au cap, de l'océan atlantique à l'océan indien qui permettra aux africains de s'épanouir pleinement et de donner toute leur mesure dans les différents domaines de la création et de se faire respecter voire aimer, de tuer toutes les formes de paternalisme, de faire tourner une page de la philosophie, de faire progresser l'humanité en rendant possible une fraternisation entre les peuples ».

Ces différentes positions doivent être perçues comme un appel aux gouvernants africains à opter pour la fédération de leurs Etats afin de construire à la longue les Etats unis d'Afrique à l'instar des USA ou encore de l'U.E. Cette option doit clairement figurer dans leurs projets et faire l'objet d'un consensus qui viendrait clore le débat sur la forme de l'Union.

A défaut de faire une union unitaire qui fera de tout le continent un seul et même Etat, l'Afrique peut opter pour une union fédérale comme les USA avec des Etats qui auraient chacun des compétences, de même que l'Etat fédéral qui aura ses compétences bien définies et qui seul pourra représenter le continent à l'extérieur.

* 16 le fil de l'épée p96 cité par Edmond Jouve dans Le général de Gaulle et la constitution de l'Europe (1940-1966), Paris, 1967, 881 pages

* 17 continental, Août-Septembre 2000, N°16 p14

* 18 ces propos de Wade sont extraits de son discours à l'ouverture d'un séminaire international consacré à l'Union Africaine et organisé par le Centre d'Etudes Diplomatique et Stratégique de Dakar en collaboration avec le Ministre sénégalais de l'intégration africaine.

* 19 Jeune Afrique Economie du 17 juillet au 06 août 2000, nnN°313, p15

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon