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Le processus de formation de la culture strategique camerounaise: Analyse du role des écoles militaires

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par Aicha PEMBOURA
Université Yaounde 2(Soa) - Cameroun -  Diplome d`etudes approfondies - Master2 en science politique 2005
  

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ABSTRACT

This memory is founded on the problematic of the existence of a strategic culture in Cameroon. The existence of the aforesaid culture in a given society is determined by a certain number of elements among which is the military culture. In this context, our work is built around the hypothesis according to which the porosity of the Cameroonian military culture predisposes to the formation of a hybride strategic culture. The structuralist constructivism in this perspective permits to demonstrate that the identity of the Cameroonian state on the international stage emerges some interactions with different social environments. From the moment that the process of scholary socialization of the Cameroonian officers is marked by a plurality of schools not sharing the same military culture, it ensures a porosity of the military culture in Cameroon.

INTRODUCTION GENERALE

I-CONTEXTE DE L'ETUDE

La politique sur la scène internationale, aussi bien en diplomatie qu'en matière de défense, ne peut être cohérente sans stratégie. Cette dernière qui selon Beaufre vise à conférer un caractère conscient et calculé aux décisions par lesquelles on veut faire prévaloir une politique (Beaufre, 1985) a par conséquent des liens inaltérables avec la politique dont elle sous-tend le projet. Le mot stratégie connaît aujourd'hui un succès sans précédent. Sorti du champ de la bataille il occupe désormais presque tous les domaines de l'activité humaine ; chacun revendique « sa » stratégie. Ceci pour le plaisir d'utiliser un terme prestigieux encore empreint de résonances guerrières (Reysset et Widemann, 1997 :3). On assiste à ce que J. Paul Charnay qualifie de dérive sémantique et qui risque de vider le concept de sa spécificité, ou encore de le dévaluer ou de le banaliser (De la Maisonneuve 1998). Malgré son origine guerrière, la stratégie vise un but et n'a point pour objectif d'infliger des souffrances ou de gagner des batailles. Ces derniers ne constituent en fait que des moyens plus ou moins nécessaires1(*). Elle peut très bien s'affranchir du conflit, de l'action militaire proprement dite pour se cantonner à la menace. Bien plus, la meilleure des stratégies est celle qui n'est pas appliquée dans son ultime aboutissement qu'est le choc des forces antagonistes. L'on peut pour ainsi dire atteindre un résultat politique en appliquant une stratégie préétablie sans combat inutile.

Dans cette logique, l'objectif de toute stratégie ne se réalisant que dans la pratique, cette dernière ne peut être efficace sans réflexion préalable sur ses déterminations, le poids des expériences historiques et des préférences enracinées dans l'histoire. Dès lors, l'on parle de culture stratégique. Elle peut donc s'entendre comme le produit de la « transmission sociale persistante, d'idées, d'attitudes, de traditions, d'habitudes d'esprit et de méthodes préférées d'opérations qui sont plus ou moins spécifiques à une communauté de sécurité géographiquement située qui possède une expérience historique unique » (Massie, 2006 :2). Elle peut aussi être comprise comme un ensemble d'idées, de croyances, de préjugés et de perceptions qui déterminent la réponse d'une armée aux taches que lui assigne l'autorité politique (De Montbrial et Klein, 2000 :150). De ce fait pour que l'on puisse parler de culture stratégique, il est essentiel que les objectifs politiques cadrent avec les missions militaires.

Le concept de culture stratégique, depuis sa consécration en 1980, par la théorie des Relations Internationales et des études stratégiques (De Montbrial et Klein, 2000 :150) a déjà fait l'objet dans divers pays d'études assez poussées. C'est ainsi qu'aux Etats-Unis, en France ou encore au Canada, des auteurs comme Colson Bruno ou encore Justin Massie ont présenté dans certains de leurs travaux les caractéristiques d'une culture stratégique, et les spécificités des cultures stratégiques américaines, françaises et canadiennes (Colson,1993 ; Massie, 2006). Ces travaux aujourd'hui, accompagnent l'élaboration des choix stratégiques. C'est dans ce sens qu'il nous est opportun dans le contexte camerounais d'étudier le concept de culture stratégique. Ainsi, existe-t-il une culture stratégique camerounaise ? En l'état actuel des études stratégiques au Cameroun, il n'existe pas de documents où l'on parle d'une culture stratégique propre au Cameroun. Nous avons donc pour ambition dans le cadre de notre étude de jeter les bases d'une culture stratégique camerounaise. Cette étude doit à terme permettre de saisir l'apport de la culture dans la prise des décisions stratégiques au Cameroun.

Six éléments déterminent dans un pays l'existence d'une culture stratégique. Il s'agit de : l'assise géopolitique ; l'idéologie et la culture politique ; les relations internationales ; la culture militaire ; les relations entre civils et militaires ; l'armement et la technologie militaire (Colson : 2006). La culture militaire en tant que l'un de ces éléments, est le point qui retiendra notre attention dans le cadre de ce travail. En effet, représentant un ensemble de valeurs partagées par une armée, la culture militaire influence la réponse de cette dernière aux missions à elle confiées par le politique. Les officiers camerounais, lors de leur formation, font l'objet d'une socialisation à de multiples cultures militaires dans les différentes écoles militaires fréquentées. Ce qui entraîne la porosité de la culture militaire camerounaise, prédisposant ce pays à l'acquisition d'une culture stratégique hybride.

II- QUELQUES ECLAIRCISSEMENTS CONCEPTUELS

1-LA CULTURE

A la base de la notion de culture, l'on doit tenir compte d'un présupposé fondamental selon lequel, la culture est acquise. Elle s'oppose à la nature. Les anthropologues américains Alfred Kroeber et Clyde Kluckhonh cités par Nicolas Journet, nomment de ce fait culture : «  la totalité des connaissances, des croyances, des arts, des valeurs, lois, coutumes et toutes les autres capacités et habitudes acquises par l'homme en tant que membre de la société » (Journet, 2002 :1). La culture est donc le propre de l'homme et se transmet par l'apprentissage. La culture peut être comprise sous deux angles. Elle peut être entendue comme la maîtrise d'un ensemble de connaissances : le savoir (Michaud, 2001). C'est cette acception qui est véhiculée par l'expression « être cultivé » (Journet, 2002 :6). Pourtant, si toute culture comporte une part de savoir, c'est surtout parce que ce savoir est l'objet d'une croyance plus ou moins consciente qu'il accomplit son rôle de « culture » et détermine l'action. Ainsi, le rapport entre un homme et sa culture comporte alors une part d'évaluation, de vécu, d'attitudes vis-à-vis des composantes de cette culture. De ce fait, pour autant qu'on y adhère, une culture a une influence sur la manière dont nous pensons, dont nous agissons. Elle se vérifie de ce fait dans ses manifestations pratiques. L'acquisition d'une culture se fait à travers une double dimension immatérielle ou mentale qui renvoie à l'acception, la croyance à certaines normes. Tandis que matériellement, cette acception et cette croyance influencent inconsciemment ou pas nos attitudes et nos actions.

C'est dans cette logique que l'éducation apparaît comme le vecteur essentiel (parmi le patrimoine et d'autres vecteurs) de la transmission culturelle. L'enseignement sous toutes ses formes, est une entreprise de socialisation des jeunes. Jean Pierre Warnier estime dans ce sens que sous couvert d'enseignement, il s'agit d'une politique culturelle forte soumise à un projet national (Warnier, 1999 :66). Les Etats du monde, les uns après les autres, s'emparent de l'école, au travers de laquelle ils visent des objectifs multiples : faire faire à tous les enfants les apprentissages fondamentaux qui feront d'eux des citoyens et des travailleurs compétents. Les socialiser dans un projet national plus ou moins imposé par une minorité et part conséquent unifier le pays autour de la culture véhiculée par l'école. C'est un projet à la fois politique, économique et culturel. Pour les pays pauvres, c'est la condition du développement. De même, Selim Abou soutient qu'une culture vivante est sans cesse en changement, mais elle change à partir de son patrimoine assumé et réinterprété et garde donc un profil qui lui est particulier. Un exemple global est celui du Japon. Pour avoir adopté, à un rythme accéléré, toutes les exigences de la civilisation technologique, ce pays n'a pas pour autant perdu son âme. Sa culture est sans doute en plein changement, mais elle ne se confondra jamais avec une autre. Cela montre assez que l'identité culturelle ne se réfère pas à un dépôt culturel (Selim Abou,1981).

2-LA STRATEGIE

Le terme « stratégie » vient du grec stratêgos, de stratos, armée, et agein, conduire. Mais si la stratégie est née du champ de bataille, elle est aujourd'hui irréductible à l'art de la guerre. En fait, la stratégie militaire, n'est qu'un des moyens parmi d'autres dont dispose la politique. Ainsi, la stratégie militaire n'est qu'une composante de la « grande stratégie ». Jusqu'aux années 50 en effet, la stratégie faisait partie de la guerre. Depuis, la guerre fait partie de la stratégie. La stratégie étant au coeur de la praxéologie ou science de l'action, l'on distingue les stratégistes des stratèges. Les premiers sont les théoriciens et les seconds les praticiens de la stratégie. Le stratège participe à la définition des objectifs de l'unité active dans laquelle il s'incarne, et réciproquement l'autorité politique ne saurait se désintéresser de la manière d'atteindre ces objectifs. Sur le plan opérationnel, le Comte de Guibert cité par François Géré estime que la tactique, cette « science des généraux » embrasse toutes les grandes parties de la guerre : mouvement d'armées, ordres de marche, ordres de bataille. «  Elle est plutôt en un mot, l'art de faire agir les troupes » (Géré, 1999 :253).

En fait, de façon hiérarchique, la politique énonce les finalités, désigne l'adversaire. En fonction de ces  données, la stratégie formule les objectifs, agence dans l'espace et dans le temps les moyens de les atteindre. La tactique gère l'affrontement sur le terrain (Reysset, et Widemann, 1997 :4).

De même Clausewitz énonce clairement que  « la stratégie est la théorie relative à l'usage des combats (Gefecht) ». Par opposition, la tactique est «  la théorie qui porte sur l'usage des forces armées dans l'engagement » (Montbrial et Klein, 2000). La stratégie s'identifie donc, à la conception de la conduite générale des opérations de guerre.

Les armements et les tactiques destinés aux opérations , devraient être logiquement déterminés en fonction de la stratégie alors qu'en pratique on observe souvent au moins partiellement, une causalité inverse en raison entre autres des contraintes humaines, financières ou techniques. Bien que l'objet premier de la stratégie soit la guerre, il est important de souligner avec Edward Luttwack que la stratégie est autant au centre de la réflexion et de la conduite de la guerre qu'elle structure la réflexion sur la recherche voire le maintien de la paix (Luttwack, 2002) . C'est également dans ce même souci de sortir la stratégie de cette perception essentiellement opérationnelle que Thierry de Montbrial et Jean Klein remplacent dans leur définition le mot ennemi par celui d'obstacle en affirmant que la stratégie est «  la science ou l'art de l'action humaine finalisée (tendue vers des objectifs ou des buts identifiés avec précision), volontaire et difficile2(*) » (De Montbrial et Klein, 2000 :527).

La stratégie doit servir des fins politiques. Dans cette perspective, elle convertit l'action propre de la force en instrument au service de la politique. Lorsqu'on affirme que le but poursuivi par la stratégie est la victoire, la soumission de l'ennemi, il convient de compléter cette affirmation en soulignant que la victoire n'est en réalité que l'étape intermédiaire avant le but ultime qui est politique. En effet c'est la politique qui fixe les buts de guerre. Il existe donc une intime liaison entre le politique et le militaire. C'est ce qu'exprime la formule célèbre de Clausewitz : «  la guerre est la simple continuation de la politique, mais, par d'autres moyens » (Géré, 1999 :45). Il faut néanmoins préciser qu'une fois ordonnée, à tort ou à raison, la guerre doit être conduite au mieux possible par les militaires. C'est ce qui a fait dire au général Friedrich Von Bernhardi que « quand la guerre est résolue, le but militaire se substitue aux fins politiques » (Von Bernhadi ,1913 : 194). La politique fixe les buts de guerre alors que la stratégie définit et met en oeuvre les moyens de la gagner.

3-LA CULTURE STRATEGIQUE

La culture stratégique est l'ensemble des pratiques traditionnelles et des habitudes de pensée qui, dans une société géographiquement définie, gouverne l'organisation et l'emploi de la force militaire au service d'objectifs politiques (Carnes, 1985). Elle témoigne de la difficulté qui existe à dissocier la stratégie de la société et de la culture où elle est élaborée. La culture stratégique comme toute culture est acquise. L'éducation apparaît dans ce contexte comme un vecteur essentiel de transmission de cette culture particulière. De ce fait, la culture conformément au principe d'ubiquité qui la caractérise, peut se retrouver partout où il y a relation sociale. Le processus de socialisation à une culture stratégique se fait à travers une double dimension immatérielle et matérielle. Ainsi dans une société donnée, un ensemble de valeurs, d'attitudes, de pratiques traditionnelles formatent l`individu, et s'érigent pour lui en principes et postulats fondamentaux dictés par la politique. Intériorisés, ces principes et postulats régissent et gouvernent naturellement l'organisation et la constitution de la force militaire, ainsi que les buts que cette force est censée servir. Aussi, l'étude d'une culture stratégique dans une société donnée, doit-elle tenir compte des expériences spécifiques de cette dernière. Cependant, comme le disait Clausewitz, il ne faut pas que la grammaire de la guerre impose une logique qui ne soit pas celle de la politique. C'est dans ce sens que Yitzhah Klein, cité par T. de Montbrial et J. Klein définit la culture stratégique comme l'ensemble des attitudes et croyances professées au sein d'un appareil militaire à propos de l'objectif politique de la guerre et de la méthode stratégique et opérationnelle la plus efficace pour l'atteindre (De Montbrial et Klein, 2000 :152). Les militaires ont à ce moment besoin d'un schéma intellectuel cohérent qui leur indique la conduite à suivre. Ce schéma, c'est la culture stratégique. Néanmoins cette définition de Yitzhah Klein a le double défaut de limiter la culture stratégique à un appareil militaire et de la réduire au temps de « guerre » (Colson, 2006).

L'analyse de six facteurs déterminant d'une culture stratégique, permet de déterminer non seulement une culture stratégique dans un pays, mais aussi de cerner les spécificités nationales. Ces facteurs sont : l'assise géopolitique ; les relations internationales : qui sont les alliés ? Les ennemis ?comment fonctionne le système international? L'idéologie et la culture politique ; la culture militaire ; les relations entre civils et militaires ; l'armement et la technologie militaire  (Colson, 2006). Alaistair Johnston cité par T. De Montbrial et J. Klein préconise que la culture stratégique soit également perçue en fonction d'un paradigme central qui met en exergue de façon générale, deux options stratégiques dans une politique de défense : une stratégie offensive qui privilégie l'efficacité présumée de l'usage de la force. Et, une stratégie défensive dans laquelle la guerre est jugée plus ou moins inévitable ou aberrante (De Montbrial et Klein, 2000 :154).

En ce qui concerne la place de la technologie et des équipements militaires dans une culture stratégique, Joseph Henrotin estime que les équipements possèdent une charge culturelle forte. Ainsi aux Etats-Unis, l'architecture de l'A-12 est-elle certes orientée vers sa mission, mais aussi vers sa survivabilité et celle de son équipage, prioritaire pour les armes aériennes américaines depuis le Vietnam, et en partie pour des raisons techno stratégiques. L'utilisation de PGM, techniquement déterminée par la furtivité ressort aussi d'une vision culturellement enracinée et cherchant à contrôler l'application de la force. Plusieurs études ayant pour thèmes des équipements majeurs (Chars et navires) viennent appuyer la thèse des traits culturels marquant un matériel (Henrotin, 2006 :3-4).

L'on peut au bout de l'étude d'une culture stratégique, valablement déterminer quelle est l'option stratégique choisie par un pays. L'on distinguera selon les préférences une conception idéaliste, libérale et défensive de la guerre d'une part (Massie 2006 :2) et d'autre part une conception réaliste, qui met l'accent sur l'utilité de la guerre, sur la menace que représente l'adversaire et sur l'efficacité de l'usage de la force (De Montbrial et Klein, 2000 :154).

4-LA CULTURE MILITAIRE

Au début des années 1990, Applegate et Moore développent une approche plus restrictive de la culture stratégique qu'est la «  culture militaire ». Elle se définit comme un ensemble d'idées, de croyances, de préjugés et de perception qui déterminent la réponse d'une armée aux tâches que lui assigne l'autorité politique (De Montbrial et Klein, 2000 :152). La culture, décrite comme « la base de l'efficacité militaire » peut contribuer à expliquer les « motivations, aspirations, normes et règles de conduite », ce que l'on pourrait appeler l'essence de l'armée (English ,2004). La doctrine officielle constitue une partie du caractère d'une armée. Dans ce sens, Applegate et Moore cités par Thierry De Montbrial et Jean Klein distinguent deux types de culture militaire : la culture d'attrition et la culture de mobilité. Dans la première, la défensive est perçue comme la forme la plus forte de la guerre. On croit que la victoire ne peut être obtenu qu'en attaquant la force principale de l'ennemi, c'est-à-dire sa puissance de combat et ses unités tactiques. La supériorité matérielle et numérique est donc essentielle. Dans la culture de mobilité, l'offensive est vue comme la seule façon d'obtenir la décision. On attaque l'ennemi là où il est physiquement ou psychologiquement le plus faible (De Montbrial et Klein, 2000 :152).

La culture militaire constitue un des fondements de la compétence de l'officier et lui permet d'optimiser ses actions à finalité opérationnelle et sa crédibilité dans un environnement militaire, civil et administratif concurrentiel. Elle est nécessaire à tous les cadres d'une armée professionnelle : les engagements opérationnels placent le chef militaire quel que soit son niveau, dans une situation où, souvent isolé, il doit pouvoir faire preuve dans l'urgence de discernement et d'intelligence face à une situation. Elle est de surcroît un pré requis indispensable pour tous les officiers appelés à tenir des postes d'influence au niveau politico-militaire, ou des postes de conception en Etat-major (« Directive initiale ; culture militaire », 2006).

La culture militaire a pour objet d'aider le militaire à comprendre la guerre et la violence, afin de pouvoir replacer son action dans les contextes toujours nouveaux et complexes, tout en lui permettant de saisir les enjeux et les interactions au sein de la société et du système international, ainsi que les forces qui en constituent le ressort. A cet effet, l'appropriation d'une culture militaire a lieu dès la formation initiale et tout au long du cursus de formation (« Directive initiale ; culture militaire », 2006).

5- LA DEFENSE NATIONALE

A partir du besoin de sécurité, l'idée de défense s'est forgée à travers les siècles pour aboutir à la notion de défense nationale. Selon la loi N°67/LF/9 du 12 Juin 1967 portant organisation générale de la défense au Cameroun, et d'après le préambule du décret N°75-700 du 6 Novembre 1975 portant règlement de discipline générale dans les forces armées, la défense est « le moyen d'assurer en tout temps, en toute circonstance et contre toutes les formes d'agression, la sécurité de l'Etat et l'intégrité territoriale dans le cadre de la souveraineté nationale ». Bien que la défense s'appuie sur bien d'autres réalités (historiques, démographiques, économiques, sociales), elle se manifeste essentiellement par l'existence des forces armées. Conformément à l'article 8 de la constitution du 18 Janvier 1996, et aux textes en vigueur, le Président de la République est le chef des forces armées. Il veille à la sécurité intérieure et extérieure de la République. Au Cameroun « le Ministère de la Défense est placée sous l'autorité d'un Ministre délégué à la Présidence de la République » (Article 1er du décret N°2001/177 du 25 Juillet 2001 portant organisation du Ministère de la Défense). L'article 2 de ce même décret précise que : «  les forces de défense du Ministère de la Défense comprennent : les forces de la Gendarmerie Nationale, les forces de l'Armée de terre ; les forces de l'Armée de l'air ; les forces de la Marine nationale ».

Les types d'agression peuvent être multiples. La défense revêt des formes différentes selon les domaines menacés ainsi que précise l'ordonnance française du 7 janvier 1959 : «  loin de constituer un domaine isolé, la défense doit embrasser l'ensemble des activités du pays ». C'est pourquoi à coté du volet militaire de la défense, l'on peut distinguer trois volets non militaire : diplomatique, civil et économique.

La « défense diplomatique » est assurée par le ministère des Relations Extérieures. La diplomatie vise à résoudre les rivalités et les conflits entre nations sans avoir recours aux armes. L'économie est un facteur essentiel de la défense. Car la puissance économique conditionne la capacité de défense Nationale. Le Ministère de l'intérieur est responsable de la défense civile .Une liaison très étroite est prévue entre le Ministère de la défense et le Ministère de l'intérieur pour deux raisons essentielles : d'une part ces deux forces de défense se conditionnent et se renforcent mutuellement. D'autre part, l'autorité militaire peut être appelée à fournir des moyens à l'autorité administrative et surtout à recevoir la responsabilité du maintien de l'ordre et de la coordination des mesures de défense civile avec les autres opérations militaires dans une zone déterminée sur décision du gouvernement. La défense civile répond donc à trois objectifs : le maintien de l'ordre, la sécurité civile et la protection du moral de la population et de sa volonté de résister. Au final, ces trois volets non militaires de la défense se caractérisent par leur caractère paisible et pacifique, tandis que la défense militaire fait surtout appel aux forces armées et tend vers l'action militaire. Les missions de défense confiées aux forces armées commandent les capacités opérationnelles que doit posséder l'appareil militaire à savoir la dissuasion, la prévention, la protection du territoire national et la projection hors des frontières nationales.

6-LA FORMATION MILITAIRE

Selon l'article premier du titre 1 du décret du 6 Novembre 1975 portant règlement de discipline générale dans les forces armées : « l'armée doit être opérationnelle pour faire face aux périls qui peuvent assaillir la nation. Elle doit l'être professionnellement, mais aussi et surtout moralement. La formation militaire développe les qualités morales :sens de l'honneur, amour de la patrie,respect et défense de ses lois, sens du service, adhésion à une discipline sans faille, conscience des devoirs et des responsabilités des chefs et des subordonnés et volonté de les assurer .Les rapports personnels qui s'établissent ainsi dans l'exécution du service lui confère toute sa valeur ;il se développe dans les activités quotidiennes et dans les manifestations collectives préparant les unités à l'action » (Préambule du décret de 1975). Axée sur le combat en vertu des missions fixées par le chef de l'Etat, exigeant une totale abnégation, la formation des personnels militaires doit leur permettre d'acquérir les qualités morales, physiques et professionnelles nécessaires à l'accomplissement du devoir, aux difficultés du service et aux dangers des combats. Quand nous parlons de personnels militaires, il s'agit des officiers, des sous officiers et des militaires de rang. Notre travail portera donc sur les personnels officiers d'active des forces de défense camerounaises et non sur les personnes militaires non officiers et les militaires de rang. Ceci parce qu'un important écart de statut entre les officiers et le reste des personnels est une caractéristique importante de la hiérarchie militaire. Elle trouve selon Caplow et Venesson, en partie son origine dans la distinction du XVIIIe siècle entre les nobles et le peuple (Caplow et Venesson, 2006 :16). Et aussi parce que les officiers constituent la classe la plus proche du politique et auprès de qui le politique requiert des avis lors de la prise de décisions stratégiques.

La formation se réalise en effet dans les centres de formation académiques et écoles militaires de formation. Le premier impératif d'une armée étant de recruter, le décret N°2001/187 du 25 juillet 2001 fixant les conditions de recrutement et d'admission dans les écoles militaires de formation des officiers détermine le profil des hommes et des femmes qui sont retenus dans ces écoles. L'article 2 définit les quatre filières de recrutement que sont : le tronc «A », le tronc « B », le tronc « C » et le tronc « D ». « Dans le cadre de la coopération militaire entre le Cameroun et plusieurs pays à travers le monde, le Cameroun bénéficie de la formation de ses militaires dans pratiquement tous les domaines des armes. » (Entretien, Colonel Tetmoun (chef de renseignement militaire), novembre 2006). C'est dans ce contexte que l'article 7 du décret sus-cité définit les conditions qui doivent être remplies par les Camerounais désirant être formés dans ces écoles militaires étrangères. En effet, cet article dispose que : « les élèves officiers formés avec l'accord du gouvernement dans les mêmes conditions que ceux du tronc « A » dans les écoles militaires étrangères figurant sur une liste arrêtée par le Président de la République , suivent le régime du tronc « A » .

 Dans toutes les écoles militaires du monde, la formation peut être initiale .C'est-à-dire suivie par des personnes qui accèdent à l'école en tant que civile, et y suivent une formation d'officier. Elle peut aussi être continue dans le sens où elle est un stage de perfectionnement dans les écoles de perfectionnement ou dans les écoles d'enseignement militaire supérieurs (entretien, Commandant Mabaly (chef bureau du suivi de la formation initiale et de la formation continue : BSFIFC), octobre2006).

Les programmes d'enseignements dispensés dans les écoles militaires de formation camerounaise ,sont arrêtés par le Ministre chargé de la défense après avoir été préparés par le commandant de l'école et approuvé en conseil de direction ( article 6 du décret N°2004/180 du 1 juillet 2004 portant réorganisation de l'école militaire interarmées) .Par contre,  les programmes d'enseignement dispensés dans les écoles nationales à vocation régionale (ENVR) situées au Cameroun, associent la France à la définition des programmes de formation ;le respect de ce critère est garantie par la présence systématique d'un directeur des études (ou fonction équivalente) et de coopérant militaire français au sein de chaque ENVR (Frères d'armes, 2006 :12).

III-REVUE DE LA LITTERATURE

Le concept de culture stratégique a déjà retenu l'attention de plusieurs auteurs tant occidentaux qu'africains.

Colson Bruno dans « la culture stratégique américaine  », FEDN, Economica ,1993 présente à la lumière de la culture stratégique américaine, ce qu'est une culture stratégique. Il ressort d'une part de cette étude que, la culture stratégique, dans une société donnée, doit obéir à un certain nombre d'exigences propres au concept. D'autre part, il apparaît après étude de la culture stratégique américaine que cette dernière vise la victoire militaire rapide et favorise l'offensive à outrance. La stratégie américaine est lente à se mette en action, mais est implacable, dès la décision de s'engager. Les américains n'aiment guère les conflits prolongés (Vietnam), les conflits de « basse intensité »  (engagement en Afrique ou en Amérique latine) ou les guerres de « type limité ». Le soutien populaire joue par ailleurs un rôle important dans la réussite des armées.

De même, dans « la culture stratégique française » www.stratisc.org (2006) Colson Bruno pose quelques jalons d'un approfondissement du concept de culture stratégique. Il ressort de cette étude que, la culture stratégique française est défensive, terrienne et tournée plus vers l'exécution que vers la conception. Elle privilégie le combat plutôt que le soutien. Cette posture confère aux soldats français un savoir-faire unanimement reconnu.

Justin Massie dans son article intitulé : « une culture stratégique idéaliste, libérale et défensive ? Analyse de l'énoncé de politique internationale du Canada » http://cdfai.org (8 décembre 2006) fait une analyse du contenu de l'énoncé de politique internationale du Canada, au regard du concept de culture stratégique. En fait, dans son analyse, il se pose la question de savoir si l'énoncé de politique internationale du Canada, témoigne d'une culture stratégique, d'une vision stratégique cohérente, capable de donner un sens clair aux comportements du Canada sur la scène internationale. Au terme de son étude, il conclu que la politique étrangère canadienne, fait preuve d'« idéal politique », ce qui détermine, les perceptions canadiennes de la menace et des moyens adéquats pour les contrer.

Sur un tout autre plan en Afrique, Niagalé Bagayoko-Penone dans l'article intitulé « culture du maintien de la paix et formation militaire des armées Ouest africaines » in Revue Internationale de sociologie (Niagalé, 2006) a eu recours au concept de culture stratégique dans ses travaux sur le maintien de la paix en Afrique de l'Ouest. Ceci dans le but de saisir la nature des normes et valeurs du maintien de la paix dans les cursus de formation militaire en Afrique et transmise à la fois par les acteurs traditionnels que sont les coopérants militaires mais aussi les acteurs nouveaux que sont les ONG.

Au Cameroun, il n'existe pas d'ouvrages qui traitent de la culture stratégique camerounaise.

IV-PROBLEMATIQUE

La politique dans un Etat, est avant tout projet. Le passage de la politique au stratégique, est le passage du dire au faire. La politique énonce les finalités, désigne l'adversaire. En fonction des ces données, la stratégie formule ses objectifs, agence dans le temps et dans l'espace les moyens de les atteindre (Raysset et Widemann, 1997 :4). La culture stratégique quant à elle permet une réflexion préalable sur les déterminations de ces objectifs, le poids des expériences historiques et des préférences enracinées dans l'histoire. Pourtant au Cameroun, aucun chercheur n'a encore traité de la problématique de l'existence d'une culture stratégique camerounaise. C'est dans ce contexte que s'inscrit notre travail sur la culture militaire qui est un facteur structurant de la culture stratégique, prédisposant à la formation d'une culture stratégique camerounaise. Ceci étant, comment s'acquiert la culture militaire au Cameroun ? Comment se transmet-elle ? L'académie militaire étant perçue comme vecteur de transmission de cette culture, comment se structure la culture militaire spécifiquement Camerounaise à partir d'un foisonnement de différentes cultures militaires étrangères ?

V-HYPOTHESE

Par rapport à la problématique de l'existence d'une culture stratégique Camerounaise et à notre choix de privilégier la variable militaire, notre hypothèse est la suivante : les officiers Camerounais font l'objet d'une socialisation à des cultures militaires particulières dans les différentes écoles militaires fréquentées. Dès lors que le processus de socialisation scolaire est marqué par une pluralité d'écoles ne partageant pas la même culture militaire, il en découle une porosité de la culture militaire camerounaise, prédisposant à la formation d'une culture stratégique hybride.

VI-LA METHODE

-LE CONSTRUCTIVISME

Pour parvenir à l'explication du caractère poreux de la culture militaire Camerounaise, qui s'enrichit par le biais des écoles de formation militaire à travers le monde, nous nous appuierons sur la méthode constructiviste.

Le constructivisme social est une approche théorique dans laquelle, la réalité sociale tend à être appréhendée comme construite, et non comme « naturelle » ou « donnée » une fois pour toute (De Singly (dir.),1999 :6). L'approche constructiviste dont il est question dans le cadre de ce travail, est celle développée par Pierre Bourdieu, en l'occurrence le constructivisme structuraliste. Deux notions clés structurent cette approche. Il s'agit des notions de « champs » et d' « habitus ». Les structures sociales que Bourdieu appelle champs renvoient à des structures objectives, indépendantes de la conscience et de la volonté des agents qui sont capables d'orienter ou de contraindre leurs pratiques ou leurs représentation. Le concept d'habitus quant à lui, est à l'origine un mot latin issu du grec et utilisé par Aristote pour désigner les dispositions acquises (Grawitz, 2001 :151). Cela représente pour Bourdieu « un ensemble de systèmes de dispositions durables et transposables » (Bourdieu, 1984 :88). Le constructivisme sur le plan international, insiste également sur le caractère « socialement construit » des relations internationales. L'habitus en fait, s'impose comme une faculté médiatrice, dépassant les oppositions entre les alternatives classiques : objectivisme et subjectivisme, individu et société, inconscient et conscient.

Ainsi, pour bien percevoir dans le cadre de notre étude, la place de l'individu, du militaire, dans une école de formation fréquentée (ou la place d'un pays dans le système international) nous prendrons l'exemple d'un groupe. Il faut comprendre qu'en passant d'un groupe social à un autre, les pratiques sociales subissent des modifications sensibles. Ce qui signifie qu'en passant d'une école à l'autre les pratiques du militaire subissent les mêmes modifications. L'analyse laisse ainsi apparaître l'«habitus » et l'«ethos »3(*)des différents groupes en question c'est-à-dire « l'intériorisation des régularités objectives et communes » (Bourdieu et al ,1965 :24). Car le groupe subordonne la pratique à la règle collective en sorte que la culture propre qui caractérise un individu est influencée par un système de schèmes de perception, de pensée et d'appréciation commun à tout un groupe.

Ainsi, nous verrons qu'une fois de retour au pays, les militaires Camerounais stagiaires dans les pays étrangers adressent des rapports au Commandement des Ecoles et Centre d'Instruction Interarmées (COMECII) dans lesquels ils font non seulement le bilan de leur formation, mais aussi des propositions pour un enrichissement de la défense nationale, à la lumière de leurs expériences étrangères (service du COMECII). La décision prise par la haute sphère de l'Etat (Président de la République sous le conseil de ses collaborateurs en matière de défense), peut s'articuler sur deux points : premièrement, l'intérêt propre du groupe qui est ici la communauté internationale, peut correspondre à l'intérêt propre d'un pays. Le Cameroun, pays ayant une spécificité nationale en matière de défense, produit de son histoire, adhère naturellement dans ce contexte à l'intérêt du groupe. Deuxièmement, l'intérêt de la communauté internationale peut ne pas correspondre directement avec l'intérêt du pays, mais le gouvernement camerounais décide tout de même d'y adhérer pour ne pas être à la marge de l'environnement international. 

Dans cette perspective, l'habitus se présente comme cette faculté médiatrice représentant une capacité de « reproduction » (recueil du passé et production d'un avenir conforme) et une capacité d'« invention ». Ainsi, ce dernier point qu'est l'« invention » nous permet de comprendre que l'intérêt des acteurs, même en matière de défense est aussi déterminé par le contexte international dans lequel ils évoluent. C'est dans ce sens qu'Alexander Wendt précise en ce qui concerne le constructivisme dans les relations internationales que : les structures de l'association humaine sont déterminées principalement par des idées partagées plutôt que par la quête des forces matérielles ; les identités et les intérêts des acteurs sont construits par ces idées partagées, ils ne sont pas donnés (Wendt, 1987).

La méthode constructiviste constituera donc l'axe principal de notre raisonnement mais, celle-ci ne peut reposer que sur des recherches empiriques.

VII-TECHNIQUES DE RECHERCHE

Nous avons eu recours à la base de ce travail, à la technique classique de recherche, qu'est l'enquête documentaire. Cette enquête nous a porté simultanément dans les bibliothèques centrales des Universités de Yaoundé I et II, à la Fondation Paul Ango Ela de Géopolitique en Afrique Centrale, au Centre Culturel Français (CCF) de Yaoundé, à la bibliothèque de l'Ecole Militaire Interarmées du Cameroun (EMIAC) destinée aux élèves militaires de l'EMIAC et à ceux de l'école de l'Etat-major (EEM).4(*) Nous avons également mené une enquête de terrain, qui nous a porté au Ministère de la Défense, à l'EMIAC, à l'Ecole D'Etat-major, au Cours Supérieur Interarmées de Défense (CSID), à la Gendarmerie Nationale, au Quartier Général des Forces Armées Camerounaises (FAC). Nous avons pu obtenir des informations qui sont cependant limitées ; car marquées du sceau du « secret défense » par certains militaires qui personnellement estiment que certaines informations que nous recherchons sont et doivent rester « secret défense ».

Nous verrons dans le cadre de ce travail que la dialectique de l'extraversion et de l'introversion dans la formation des officiers camerounais, est marquée par une prédominance camerounaise puisqu'une bonne partie des officiers camerounais sont formés sur place ; une relative prédominance de la France, suivie par d'autres pays à l'instar du Maroc, de la Grèce et de la Chine (chapitre 1). L'on constate de ce fait que la socialisation pluraliste des officiers par les écoles militaires, a lieu grâce aux enseignements qui y sont dispensés (chapite2). Le résultat se présente donc sous la forme d'une culture militaire Camerounaise poreuse (chapitre3).

* 1 Cette position est défendue par des stratèges tels Clausewitz et Sun zi.

Clausewitz (Carl Von) : Général et écrivain militaire prussien. Auteur de Von Kriege ( De la guerre) . Il est théoricien de la stratégie militaire occidentale à l'aube du XIXème siècle(Géré, 1999 :44)

Sun zi : stratégiste chinois (5ème siècle avant J.C ?). Il n'existe rien de certain concernant la vie de Sun zi. Il démeure néanmoins un texte, le Sun zi Bingya, « L'art de la guerre de Sun zi », qui constitue le plus ancien traité de stratégie connu (Géré, 1999 :257).

* 2 C'est-à-dire que la réalisation de ces objectifs demande des efforts substantiels et donc prolongés pour surmonter des obstacles comprenant généralement des adversaires pourvus de stratégies antagonistes, obstacles assez élevés pour entretenir l'incertitude, au moins pendant un certain temps sur l'issu de l'épreuve ( De Montbrial et Klein, 2000 : 527)

* 3 On parle d'«ethos » et d' « ethos de classe », terme emprunté à weber pour signifier une dimension particulière de l'habitus ou système des dispositions, à savoir l'intériorisation des valeurs du groupe.

* 4 En attendant la mise en place de cette école, les enseignements qui y sont dispensés sont assurés au sein de l'Ecole Militaire Interarmées (Décret de 2005 portant création et organisation du centre de l'enseignement militaire supérieur, article 31).

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault