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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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Introduction :

« Or, des millions de personnes, partout dans le monde, manquent d'eau. Des millions d'enfants meurent chaque année de maladies d'origine hydrique. Et certains des pays les plus pauvres de la planète souffrent régulièrement de la sécheresse.

Le monde doit trouver de réelles solutions à ces problèmes. Nous devons utiliser l'eau de façon plus rationnelle, surtout dans l'agriculture. Nous devons libérer les femmes et les filles forcées d'aller chercher l'eau, parfois très loin, de cette corvée quotidienne. Nous devons les associer aux décisions relatives à la gestion de l'eau. Nous devons faire de l'assainissement une priorité, car c'est dans ce domaine que les progrès sont les plus lents. Et nous devons montrer que les ressources en eau ne sont pas inévitablement une source de conflit, et peuvent au contraire stimuler la coopération. » a déclaré Kofi Annan à l'initiative de la journée mondiale de l'eau de Nations Unies - New York, le 22 mars 2005). en 1732 THOMAS FULLER, Gnomologia a dit : «Nous ignorons la valeur de l'eau tant que le puits n'est pas sec.»

L'eau est un élément indispensable à la vie, point n'est besoin de longs traités scientifiques pour le démontrer. Aujourd'hui, des analystes militaires avancent l'idée que de prochaines guerres pourraient avoir l'eau pour mobile et dans le cadre de l'AGCS (Accord général sur le commerce des services) de l'OMC, on négocie l'obligation de privatiser les services de l'eau.

La population mondiale devrait passer de 6 milliards d'individus en l'an 2000, à 8 milliards en l'an 2025. La quantité moyenne d'eau douce disponible par habitant et par an devrait donc chuter de 6 600 à 4 800 mètres cubes, une réduction de presque un tiers. Si parallèlement la tendance actuelle à l'augmentation des prélèvements en eau se poursuit, entre la moitié et les deux tiers de l'humanité devraient être en situation dite de stress hydrique en 2025, seuil d'alerte retenu par l'Organisation des nations unies (ONU) et correspondant à moins de 1700 mètres cubes d'eau douce disponible par habitant et par an. Le risque d'une pénurie d'eau douce existe donc bel et bien.

L'un des problèmes majeurs en matière d'eau douce et d'alimentation humaine est posé par l'irrigation, car pour nourrir toute la population de notre planète, la productivité agricole devra fortement augmenter. Alors que l'irrigation absorbe déjà aujourd'hui 70 % des prélèvements mondiaux, une consommation jugée très excessive, celle-ci devrait encore augmenter de 17 % au cours des 20 prochaines années. Le facteur déterminant de l'approvisionnement futur de l'humanité en eau douce sera donc le taux d'expansion de l'irrigation. Autrement dit, seule une nette amélioration de la gestion globale de l'irrigation permettra de réellement maîtriser la croissance de la consommation.

Un autre enjeu de taille pour les années à venir est celui de la satisfaction de l'ensemble des besoins en eau potable de l'humanité. Aujourd'hui, déjà un habitant sur cinq n'y a pas accès. Or, selon l'ONU, sur les 33 mégapoles de plus de 8 millions d'habitants qui existeront dans 15 ans, 27 seront situées dans les pays les moins développés et donc les moins à même de pouvoir répondre aux besoins. En outre, même si de légères diminutions de la consommation en eau sont observées depuis quelques années aux États-Unis et en Europe, les prévisions sont alarmistes, avec 40 % d'augmentation de la consommation municipale et domestique dans les 20 ans à venir.


Pour tenter d'inverser cette tendance, diverses solutions existent qui permettent de diminuer la consommation en eau et d'en limiter les pertes : améliorer l'efficacité des techniques d'irrigation et surtout généraliser l'usage des méthodes les plus performantes, rénover les structures de production et de distribution d'eau potable et en construire de nouvelles, préserver les réserves, lutter contre la pollution, entre autres en assainissant les eaux usées, recycler l'eau. Mais toutes ces mesures demanderont d'énormes investissements et seront donc coûteuses. Ce seront donc les décisions politiques, au niveau national et international, ainsi que les priorités d'investissements des pays et des agences de financement, qui joueront un rôle déterminant dans la gestion future du risque de pénurie d'eau douce à travers le monde.

Les perspectives en matière d'eau douce ne sont pas réjouissantes puisque, de l'avis général, sa raréfaction semble inéluctable. Or, un pays qui manque d'eau est un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se développer. D'ailleurs, la consommation en eau par habitant est désormais considérée comme un indicateur du développement économique d'un pays. Selon une étude des Nations Unies, l'eau pourrait même devenir, d'ici à 50 ans, un bien plus précieux que le pétrole. C'est dire toute l'importance de cette ressource que d'aucuns appellent déjà « l'or bleu ».

Avoir accès à l'eau est donc devenu un enjeu économique puissant à l'échelle planétaire qui pourrait devenir, dans le 21 siècle, l'une des premières causes de tensions internationales. Il est vrai que plus de 40 % de la population mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du globe. Autrement dit, toutes ces populations se trouvent dans l'obligation de partager leurs ressources en eau avec les habitants d'un pays voisin. Or, une telle situation peut être à l'origine de conflits récurrents, notamment lorsqu'un cours d'eau traverse une frontière, car l'eau devient alors un véritable instrument de pouvoir aux mains du pays situé en amont. Qu'il soit puissant ou non, celui-ci a toujours théoriquement l'avantage, puisqu'il a la maîtrise du débit de l'eau.

La situation n'est pas récente. En 1503 déjà, Léonard de Vinci conspirait avec Machiavel pour détourner le cours de l'Arno en l'éloignant de Pise, une cité avec laquelle Florence, sa ville natale, était en guerre. Des chercheurs américains ont également montré que depuis le Moyen Âge, les désordres sociaux en Afrique orientale coïncidaient avec les périodes de sécheresse. Dans les sociétés asiatiques, l'eau était un instrument de puissance politique : l'ordre social, les répressions et les crises politiques dépendaient des caprices des pluies.
Aujourd'hui encore, les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le monde, notamment au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en Amérique centrale, au Canada et dans l'Ouest des États-Unis.

Avec l'essor démographique et l'accroissement des besoins, ces tensions pourraient se multiplier à l'avenir. C'est ce que prédisent certains experts pour le XXI (eme) siècle. D'autres en revanche pensent que la gestion commune de l'eau peut être un facteur de pacification. Ils mettent en avant des exemples étonnants de coopération : le plus fameux est celui de l'Inde et du Pakistan qui, au plus fort de la guerre qui les opposait dans les années 1960, n'ont jamais interrompu le financement des travaux d'aménagement qu'ils menaient en commun sur le fleuve Indus.

Une mobilisation internationale très large est organisée pour faire face au problème de pineraie. Parmi ces mobilisations ; la journées mondiale de l'eau, le programme hydrique internationale, le programme transdisciplinaire internationale, les rencontres internationale, et les journées mondiale de l'eau.

Se sont les grandes lignes de ma recherche, dont qu'elle je commencerais par l'eau enjeux stratégique en XXI siècle, puis j'étudier les politique hydraulique de l'Afrique du nord, et en fin les aspects prospectifs sur une gestion intègre et durable.

1/L'eau matière stratégique pour les états :

I/1 Les enjeux de l'eau pour les états

A- Les populations et les usages de l'eau :

Il est difficile d'estimer le volume d'eau dont on a besoin pour obtenir des niveaux de vie acceptables ou minimum, de la population. En outre, des sources différentes emploient des chiffres différents pour mesurer la totalité de la consommation d'eau et par les divers secteurs de l'économie. (1)

Selon Peter Gleick,- président de l'Institut des études de développement, d'environnement et de sécurité du Pacifique-, on estime en général que 20 à 40 litres d'eau douce par personne et par jour sont le minimum indispensable pour répondre aux seuls besoins en boisson et en assainissement. Si on ajoute l'eau qui sert à l'hygiène personnelle et à la cuisson, ce chiffre varie entre 27 et 200 litres par personne et par jour. (2)

Gleick propose que les organisations internationales et les fournisseurs d'eau adoptent «un chiffre de base de 50 litres par personne et par jour» à titre de norme minimum pour répondre à quatre besoins fondamentaux -- boisson, assainissement, hygiène et cuisson. En 1990, selon Gleick, la moyenne nationale n'a pas atteint ce niveau dans 55 pays comptant près d'un milliard d'habitants (3). Falkenmark emploie le chiffre de 100 litres d'eau douce employés par personne et par jour pour usage personnel comme estimation approximative du volume nécessaire pour donner aux pays en développement un niveau de vie tout juste acceptable, son tenir compte de l'emploi de cette eau dans l'agriculture et l'industrie. 

Le volume d'eau que les habitants d'un pays utilisent effectivement est fonction non seulement des besoins minimum et de la quantité d'eau disponible mais aussi du niveau de développement économique et de l'ampleur de l'urbanisation. Pour l'ensemble du monde, parmi les trois catégories ordinaires d'emploi de l'eau douce -- agriculture, industrie et usages domestiques (usages personnels, ménagers et municipaux) -- l'agriculture prédomine. Sur une

1-European schoolbooks. The battle for water. United Kingdom (traduit en français)

2/3-GLEICK, P. International water, 21 ; 83-92.1996. (trad en fançais)

base mondiale, l'agriculture absorbe environ 69 % de tous les retraits annuels d'eau ; l'industrie, environ 23 % et les usages domestiques, environ 8 %.

Entre les régions, les différences sont considérables. En Afrique, on estime que 88 % de l'eau douce sert à l'agriculture, 7 % aux usages domestiques et 5 % à l'industrie. En Asie également, l'eau sert surtout à l'agriculture, à hauteur de 86 %, contre 8 % à l'industrie et 6 % aux usages domestiques. Par contre, en Europe, la plus grande partie de l'eau sert à l'industrie, à hauteur de 54%, contre 33 % à l'agriculture et 13 % aux usages domestiques.

La consommation de l'eau dans le monde par secteur

Eau douce et développement économique : En règle générale, le niveau de consommation d'eau douce d'un pays exprime son niveau de développement économique, dont il est en fait l'une des principales mesures. Dans les régions du monde qui sont en développement, la population utilise beaucoup moins d'eau par personne que celle des régions développées. En Afrique, les retraits annuels moyens d'eau par personne n'atteignent que 17 mètres cubes (soit l'équivalent de 47 litres d'eau par jour) (4) ; en Asie, leur chiffre est de 31 mètres cubes (équivalent de 85 litres par jour). Par contre, on estime la consommation comparable d'eau à 122 mètres cubes par an (334 litres par jour) dans le Royaume-Uni et à 211 mètres cubes par an (578 litres par jour) aux Etats-Unis.

Les pays en développement consacrent à l'agriculture la plus grande partie de l'eau dont ils disposent. L'Inde, par exemple, emploie 90 % de son eau à des fins agricoles, contre à peine 7% pour l'industrie et 3 % pour la consommation domestique. Plus le développement est avancé, plus l'eau sert à des usages domestiques et à des fins industrielles, et moins à

4-Eurppean scoolbooks, 1994

l'agriculture. Il y a cependant d'importantes exceptions à cette règle. Le Japon, par exemple, continue à employer la proportion la plus importante de son eau pour irriguer ses rizières. En outre, dans certaines régions arides d'Europe, telles que l'Espagne et le Portugal, la plus grande partie de l'eau disponible sert à l'irrigation agricole.

Le prélèvement et la consommation de l'eau dans le monde

Dans le monde entier, la demande d'eau douce par personne s'accroît sensiblement au fur et à mesure que les pays se développent sur le plan économique. Les retraits d'eau augmentent dans toutes les trois grandes catégories d'utilisation -- pour répondre à une demande industrielle grandissante, à l'accroissement de la demande domestique (5), usages municipaux compris, et à l'utilisation accrue de l'irrigation pour la production alimentaire.

Urbanisation : Le niveau d'utilisation de l'eau exprime aussi le niveau d'urbanisation d'un pays. Un faible emploi de l'eau pour usages domestiques, dans de nombreux pays en développement, s'explique souvent aujourd'hui par les difficultés que pose l'obtention de l'eau douce. On trouve rarement des canalisations dans les zones rurales. Les deux tiers de la population mondiale, qui vit surtout dans des pays en développement, obtient l'eau de bornes-fontaines publiques, de puits communautaires, de cours d'eau et de lacs, ou collecte l'eau de pluie qui tombe sur les toits. Souvent, les populations rurales -- d'ordinaire les femmes et les

5- BOWMAN ; water is best, Oxford university presse. (Traduit en français)

filles -- doivent faire de nombreux kilomètres à pied et consacrer de longues heures pour aller chercher l'eau de leurs ménages. En Afrique, par exemple, les femmes et les filles passent 40 milliards d'heures par an pour transporter de l'eau. (6)

L'urbanisation entraîne une augmentation spectaculaire de l'emploi de l'eau. Par exemple, en 1900, le ménage américain moyen utilisait à peine 10 mètres cubes d'eau par an, contre plus de 200 aujourd'huis. Pourquoi ? Il y a un siècle, la plupart des américains tiraient l'eau de puits ou de bornes-fontaines publiques. La plupart des ménages ne disposaient pas d'eau courante, sauf dans les villes, et la plupart des habitants vivaient dans les zones rurales. Par contre, la quasi-totalité des ménages américains d'aujourd'hui ont l'eau courante et cette eau est très bon marché.

Au fur et à mesure que le monde devient surtout un monde urbain, tandis que l'agriculture est de plus en plus tributaire de l'irrigation, il devient difficile pour les villes de répondre à la demande grandissante d'eau douce. Dans les pays en développement, une croissance urbaine rapide exerce souvent des pressions extraordinaires sur des systèmes d'adduction d'eau vétuste et insuffisante. Par exemple, entre 1950 et 1980, de nombreuses villes d'Amérique latine, comme Bogota, Mexico, São Paulo et Managua, ont vu leur population tripler, voire quadrupler. En Afrique, des villes comme Nairobi, Dar es- Salaam, Lagos et Kinshasa ont eu une croissance encore plus rapide et leur population s'est multipliée par sept, essentiellement à cause de l'exode rural. Durant les années 1990, les villes des pays en développement ont dû absorber chaque année environ 60 millions de nouveaux arrivants (7). Or, de nombreux services ne sont pas équipés pour gérer l'alimentation des villes en eau, tandis que certains pays ont des systèmes inefficaces d'affectation de l'eau: ils laissent les villes manquer d'eau alors qu'ils utilisent l'eau disponible pour pratiquer une agriculture subventionnée.

B/ L`eau un intérêt vitale stratégique pour les états :

L'eau douce est indispensable à l'existence et au développement des sociétés organisés. Sans elle, pas de satisfaction des besoins individuels, ni de suffisance alimentaires, mais aussi pas de réalisation industrielle ou énergétique .Sans l'eau les peuples vivaient dans l'insécurité. L'eau est la source de la vie humaine et de la production agricole et industrielle de tous les état développé ou en vois de développement.

6- Ali,A. Water ,sanitetion and a healt, le role des ONG.1992 P1-2.

7-FALKENMARK et LINDH .L'eau et développement économique, ed ;water in crisis ;New York, Oxford university press, 1993.p.80-94.

Il a été toujours l'origine d'établissement des civilisations et des regroupements humains, qui sont installes auprès des sources.

La localisation des sources, des lacs, des fleuves sur le territoire d'un état est une chance géographique. Elle est à l'origine de la puissance hydrique, mais aussi économique, voire politique de cet état, dans la mesure où elle facilite est l'implication de groupes humains et le développement agricole.

Apart des ressources fluente, l'état peut disposer de nappes à des profondeurs différentes. L'état utilise ses réserves pour satisfaire sa population et son économie. Il décide en fonction de ses seuls intérêts nationaux et de ses capacités technologiques de pompage et d'adduction.

Donc, chaque état doit inventorier et mesurer l'ensemble des ressources en eau douce actuelles ou potentielles. L'état analyse la situation hydrique globale, pour savoir si la population sont en état de stresse ou de suffisance. Il est a même de prendre des mesure indispensable pour satisfaire l'approvisionnement en eau de sa population. Il peut conclure des accordes économique et politique avec les états voisins qui possèdes des richesses hydrique supérieur. Car si à partir des accords politiques qu'un état peut assurer la sécurité de sa population et son développement durable. La mise en oeuvre d'une hydraustratégie de paix, par un état lui permet de réaliser son approvisionnement en eau douce, a un prix politique et économique acceptable et admissible pour l'ensemble des sociétés.

L'eau devient vite un enjeu de pouvoir ; le domaine politique contrôle la source et l'approvisionnement en eau de la population. Elle est un élément constitutif de la souveraineté à coté des armes, de la justice, et de la monnaie. Elle sert de moyen juridique et économique de centralisation politique, en se fondant sur les fleuves et les canaux qui traverse le territoire national. L'eau occupe une place éminente dans l'approche politique et économique des pouvoirs publics. Il hisse, depuis plusieurs années, au premier rang les préoccupations politico-économiques des états et de la communauté internationale.

Si au sociologue allemand Karl Wittfogel à qui on doit la première réflexion d'ampleur sur l'hydropolitique .Il estime que la maîtrise de l'eau constitue un élément essentiel du pouvoir. acquisition d'eau potable, irrigation des cultures, navigation fluviale, sont autant de fonction sur lesquelles se sont organisé des forte autorité collectives. Et même assise des grands états comme l'Egypte ancienne, Mésopotamie ou la Chine impériale. Mais Wittfogel ne s'est pas limite à l'étude des sociétés anciennes car il a aussi adressé un parallèle éclairant entre les deux grandes puissances de son époque, l'URSS et l'USA. Des avant la seconde guerre mondiale, le contrôle des systèmes hydraulique est , selon lui, la clef de «  despotisme orientale »(8).A l'époque de Josèphe Staline, l'Union soviétique avait engagé d'immense travaux hydrauliques, notamment le creusement de canaux et l'édification de grands barrages.

Il s'agit de la version despotique et orientale de « l'ère des managers », analysé par le sociologue américain James Burnham.

L'Europe et surtout les USA connurent matrice théorique, de fonder une opposition radicale entre modèle politique d'Orient et d'Occident. L'archétype du despotisme hydraulique oriental est l'Empire chinois dont le sociologue voit un prolongement moderne de la Russie stalinienne ; les USA ne met en pratique qu'une version faible de cette hydropolitique, même si cette dernière implique la mise en parenthèse toute provisoire des pratique usuelles du libéralisme politique ( à l'époque, l'opposition républicaine a pu dénoncer le « césarisme » du président démocrate Franklin D. Roosevelt). (9)

 

Carte1

(8) l'eau arme stratégique de 21 siècles.

(9)- Jean Paul Deléage, manière de voir, le monde diplomatique (octobre 2002).

C/ L'eau un enjeu de sécurité pour les état :

L'eau pourrait être à l'origine d'une nouvelle analyse géostratégique de la sécurité internationale, qui prendrait en compte l'évolution des rapports de force politiques, militaires et économiques. Elle pourrait donner naissance à un nouveau groupe de puissances susceptibles de peser sur la scène internationale et de garantir la sécurité humaine, économique et politique. Elle conférait ainsi une reconnaissance internationale aux neuf états qui se partage 60% des ressources naturelles du monde. Elle conférerait ainsi de constater que sept d'entre eux représentent chacun un continent : le Zaïre et RDC en Afrique , le Canada ,et les USA en Amérique de nord, le Brésil en Amérique de sud,la Chine et l'Inde en Asie de sud et de sud -est , la Russie en Europe. Elle faciliterait une approche globale de la sécurité internationale retenant cinq états sur sept, doté chacun d'un vaste territoire et d'une importante population. L'eau serait un facteur de puissance supplémentaire en XXI siècle pour quatre grands états ; les USA, la Chine, la Russie, et l'Inde, et qui laisseraient en de hors les pays de l'union européens à cause d'un insuffisance des matières hydrauliques. L'eau, de part son intrusion dans le champ stratégique, rentre en histoire de XX siècle aussi bien le groupe de pression des pays producteurs de pétrole- OPEP, que le club de cinq Nations unis. Elle ne devrait cependant pas être un élément d'exclusion pour l'Union Européen, qui s'étend actuellement sur plus de 3millions de Km², pour une population de quelque 380 millions de personnes. L'eau est donc un nouvel élément constitutif de la puissance internationale, à coté des donnes naturelles, ainsi que des donnes économiques et technologiques. Elle suscite ainsi le développement d'une nouvelle doctrine stratégique : l'hydraustratégie.

L'eau est un objet de défense internationale, et les pays de l'union européen son les plus mobilisés pour cela .C'est un intérêt essentiel aux habitants de l'EU. Il serait de bonne politique européen de l'inscrire clairement dans la charte européen des droits fondamentaux. Et même comme un droit pour les hommes et comme un devoir pour les responsables administratifs et politiques de garantir l'utilisation équitable. Aussi l'eau est devenu un sujet important dans la politique, l'économique, et le juridique de UE, car c'est un enjeu de vie et de développement de la population. il se trouve que c'est un élément centrale de la sécurité européen ce qui implique de produire une hydraustratégie européenne.

La protection de l'eau est la responsabilité de l'état, c'est une obligation et une nécessité. Pour cela il faudrait maître en place une organisation intègre couvrant l'ensemble du processus de captage, de distribution, et de retraitement de l'eau après utilisation, sous la responsabilité d'autorité administrative nationale. Elle est établi pour garantir l'approvisionnement régulier des population en eau de qualité et quantité suffisant. Et garantir une surveillance permanant du processus d'alimentation et de distribution de l'eau douce. Et aussi détecter tous les problèmes de fonctionnement du système d'approvisionnement, qui se manifeste par des fuites dans les tuyaux d'adduction, ou par une pollution qui rendait l'eau impropre à la consommation. Une protection efficace exige l'instauration de systèmes d'alerte sur l'ensemble d'un bassin de pompage et de distribution, voir plus modestement sur une agglomération urbaine.

L'utilisation de tout moyens technique de constitue les relais de transmission de radio, télévision, et radar pour assure la sécurité des points sensibles, qui son considère comme des mesures physiques de protection. Certaines installations hydrique son plus appréciées par les orientations de la sécurité, comme les châteaux d'eau qui sont des vecteur de communication d'avenir ; ce qui en fait des cibles privilégiées à double titre pour un éventuel agresseur. L'idée d'établir des distances de sécurité, en imposant une protection renforcé sur les nouveaux points sensibles, devrais faire l'objet d'intérêt nationale de protection physique. Pour les sites les plus importants, il est nécessaire d'établir une garde humaine statique. Et pour les autres sites un système d'alerte automatique, relié à un centre d'alerte en matière d'eau douce, dans le cadre territorial de la zone de sécurité et de défense. Et en plus, il serait normal d'effectuer- de manière régulière- des prélèvement d'eau à différent endroits du réseau, pour en contrôler la qualité et d'eau douce, et qu'elle est propre pour la consommation humaine et agricole.

De telle mesure de sécurité, et de prévention d'alerte pour garantir une eau fiable à l'ensembles de tous usagers, mais aussi pour éviter toutes difficultés à la population .elle devais facilité la détection de la moindre, et la simple agression en provenance d'un groupe terroriste ou de groupes mafieux. Cet disposition seraient destinées non seulement à protéger les bâtiment nécessaires à la production ou a la régénération de l'eau, mais aussi l'eau elle même tout spécialement lors de son passage dans les basins de traitement exposés au ciel. Elle pourrait trouver leur place, en France, dans le dispositif global de défense et de sécurité prévue par l'ordonnance du 7 Janvier 1959 portant sur l'organisation générale de la défense nationale. Car elle prenait l'eau comme un élément indispensable à «  la vie de la population »- 1ert.

Le professeur Yves Jeanclos, a confirmé dans sa conférence -vers l'hydrostraregie, essai de théorisation stratégique-. Pour lui un véritable système de défense et de la sécurité nationale consternant l'eau devrait être mise en place, pour assurer un approvisionnement régulier et fiable en eau douce. Il pourrait reposer sur un système de protection et de sécurité civiles dépendant de l'un des ministères civils ou militaires. Il a même évoque, qu'il fallait mobiliser une équipe d'intervention, en alerte permanente pour être en mesure de confronter tout dysfonctionnement du cycle de l'eau potable. Il veillerait au recrutement de techniciens de l'eau, des soudeurs pour les tuyaux d'adduction, d'analystes - biologistes, de géographes - hydrologues en particulier. Il faut possède des camions citernes en nombre suffisant, pour rependre a toute demande d'eau douce par la population prives d'eau potable, pour des motives diverse (pollution, sécheresse, inondation,...). La mobilisation de tout ses équipe demande un très grand financement, et des moyens techniques moderne, que seule les pays développes et riche peuvent les possèdes. L'auteur prend l'exemple de l'UE, pour assurer une sécurité globale des populations des états membres ; il pose l'idée de créer un Centre Européen Technique de l'eau (CETE). Il s'agirait alors d'un organisme commun, charger a vieller à l'approvisionnement et à la distribution équitable de l'eau douce entre tous les usagers européen. Il serait également utile d'édifier un réseau transeuropéen de l'eau douce permettant « ...aux citoyens de l'union ...de bénéficier pleinement des avantages découlant de la mise en place d' un espace sans frontière intérieur »- TUE- art.129 B

Il conviendrait de garantir la sécurité d'un tel réseau facilitant la régulation de la distribution d'eau douce dans les différents états membres, indépendamment de leurs ressources.

L'organisation représente des risques élevés de vulnérabilité : en effet un agresseur a la faculté de porter une atteinte à n'importe quel endroit du réseau et de démultiplier ainsi sa capacité de nuisance. Il serait par conséquent nécessaire d'instaurée une véritable sécurité civile européenne, placé sous la responsabilité de la commission européenne et mise en oeuvre à la demande du pouvoir politique de l'Union Européen.

2/Les nouvelles contraintes de l'eau :

Un rapport des nations unies a été rendu publique le 05 Mars 2003.Ce rapport indique que la crise mondiale de l'eau prendra dans les année à venir une ampleur sans précèdent avec « une augmentation du déficit par tête dans de nombreux endroit du monde en développement». Les ressources en eau vont diminuer de manière constante en raison de la croissance démographique, de la pollution, et du changement climatique. Ces trois éléments sont les plus grandes contraintes de l'eau au XX et XXI siècle. Elles toucheront touts les populations du monde riche ou pauvre, et tous les pays développés ou en développement.

A/ La croissance démographique et les besoins économiques :

La population mondiale, qui atteint près de 6 milliards d'habitants, augmente à raison d'environ 80 millions par an. Ce chiffre correspond à un accroissement de la demande d'eau douce de l'ordre d'environ 64 milliards de mètres cubes par an -- soit un volume équivalent au débit annuel du Rhin (10). Alors que les taux de croissance démographique se sont légèrement ralentis. Le nombre absolu de personnes qui viennent gonfler chaque année les effectifs de la population -- c'est-à-dire le chiffre à retenir quand on parle des disponibilités en eau et du besoin d'eau -- reste proche des maximums historiques. Par exemple, comme près de 2 milliards d'êtres humains ont été ajoutés à la population de la planète depuis 1970, le

volume d'eau disponible par personne a diminué d'un tiers. Quand on parle de la croissance démographique, on parle de la Chine et de l'Inde, qui viennent en tête des pays les plus peuplés du monde. Ce phénomène montre comment une croissance démographique même modeste s'exprime par des chiffres considérables quand la base de population est importante. En Chine, on a estimé en 1998 que la croissance démographique était de l'ordre d'environ 1 % par an (11). Or, comme la population chinoise dépasse 1,2 milliard d'habitants, une croissance démographique même faible signifie que la population augmente de 12 millions par an. Le taux de croissance démographique de l'Inde est nettement plus élevé que celui de la Chine et atteint environ 1,9 % par an, ce qui signifie que l'Inde voit augmenter chaque année d'environ 18 millions d'habitants une population d'environ 970 millions (12).

Dans les deux régions du monde qui ont déjà de graves pénuries absolues ou saisonnières d'eau -- l'Afrique et le Proche-Orient -- les taux de croissance démographique restent parmi les plus élevés du monde. En Afrique sub-saharienne, la population augmente en moyenne au rythme de 2,6 % par an ; dans le Proche-Orient et en Afrique du Nord, elle s'accroît de 2,2 %.

10. CLARKE, R. Water: The international crisis. London, Earthscan, 1991. 193 p

11. POPULATION REFERENCE BUREAU (PRB). World population data sheet, 1998. [wallchart] Washington, D.C., PRB, 1998.

12. UNITED NATIONS POPULATION FUND (UNFPA). India: Towards population and development goals. New Delhi, Oxford University Press, 1997. 193 p.

 

Carte 2

Ces taux de croissance démographique sont lourds de conséquences pour l'approvisionnement de ces pays ou de ces régions en eau par personne.

Ce serait oublier que le mouvement démographique est un processus lent doué d'une inertie certaine. La baisse de fécondité ne va donc avoir des effets en moyen terme sur la croissance de la population. Cette dernière va continuer de s'accroître. Si aujourd'hui on peut estime la population des pays bordiers de La méditerranée à 440million, il ne faut jamais perdre de vue que d'ici a 2025, ce totale devrait augmenter d'environ 100 millions (13). Dans cette augmentation, la part des pays de sud et de l'est de la méditerrané sera détermine puisque leurs poids dans la population a passe d'un peut plus de 50%, et passera de plus 60% en 2025.

Au fur et à mesure que leur population augmente, les pays qui manquent d'eau sont de plus en plus nombreux (14). On dit qu'un pays a des difficultés d'approvisionnement en eau quand le volume annuel d'eau disponible est inférieur à 1.700 mètres cubes par personne. A des

13- Philippe Dugot .l'eau au tour de la méditerranée. L'Harmattan 2001.

14- FALKENMARK, M. Water scarcity: Time for realism. Populi 20(6): 11-12. Juin. 1993

niveaux compris entre 1.700 et 1.000 mètres cubes par personne, on peut s'attendre à des pénuries d'eau périodiques ou limitées.

Quand l'eau disponible est inférieur à 1.000 mètres cubes par personne, le pays a une pénurie d'eau. Quand un pays a une pénurie d'eau, il peut s'attendre à des pénuries chroniques d'eau douce qui menacent sa production alimentaire, entravent son développement économique et endommagent son écosystème.

Malin Falkenmark a développé les notions de difficultés et de pénurie d'eau, en se fondant sur un indice des besoins en eau douce par personne. Elle a estimé que les ménages avaient besoin au minimum de 100 litres par jour et par personne et qu'il en fallait 5 à 20 fois plus pour l'agriculture et l'industrie (15). Ces notions ont été largement acceptées et employées par

les hydrologues, la Banque mondiale et d'autres organisations. Par exemple, Population Action International (PAI) s'en est servi pour établir des projections des disponibilités en eau par personne et prévoir des pénuries d'eau en 2025 et 2050.

Les calculs des difficultés et des pénuries d'eau se fondent sur les estimations du volume d'eau douce renouvelable d'un pays; ils n'englobent pas l'eau retirée des nappes fossiles. Les eaux souterraines fossiles sont essentiellement une ressource non renouvelable. Il faut des dizaines de milliers d'années pour que ces nappes profondes puissent se reconstituer. Un pays peut éviter temporairement des difficultés d'approvisionnement en eau en exploitant ses nappes non renouvelables, mais cette pratique ne peut pas durer, notamment si la population continue d'augmenter rapidement et si la demande d'eau douce par personne s'accroît.

En 1995, il y avait 31 pays, dont la population atteignait au total plus de 458 millions d'habitants, qui avaient des difficultés ou des pénuries d'eau .Ce chiffre représente seulement 3 pays de plus qu'en 1990. A cette date 28 pays de 335 millions d'habitants, avaient des difficultés ou des pénuries chroniques d'eau. Or, la population qui, d'après ces estimations, vit dans des pays qui connaissent des difficultés ou des pénuries d'eau a augmenté de près de 125 millions durant ces cinq années. Ce qui correspond essentiellement à la croissance démographique des pays à pénurie d'eau.

15- FALKENMARK, M. and WIDSTRAND, C. Population and water resources: A delicate balance.

Population Bulletin 47(3): 1-36. Nov. 1992.

B/ La contrainte climatique et la rareté des ressources :

Des les année 1970, de nombreux scientifique ont alerte la communauté internationale sur les perspectives d'un réchauffement climatique de la planète du a l'enrichissement de l'atmosphère en gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane et oxydes nitreux pour l'essentiel) dont l'origine provient pour une grandes part des émissions de CO2 des secteurs de l'énergie et du transport. Ces perspectives, on fait l'objet de longues controverses car la connaissance des phénomènes climatiques, les interactions entre l'atmosphère, le rôle des forets et surtout les océans dans les grands équilibres de carbone reste relativement imparfaits. Les statiques de température traduisent ce réchauffement en France depuis le début de siècle. Mais il n'était pas facile de distinguer ce qui tenait des oscillations périodiques et inters annuels de températures, profond d'accroissement des températures. La régression des glacières alpines en est une conséquence, mais les chroniques montrent des phénomènes analogues dans l'histoire récente (comme se fut le cas à la fin du moyen age).

La réalité d'un réchauffement actuel de la planète n'est désormais pas plus discutée que sont origine. Les travaux de 4000experts consulte au sein du GIEC conduisent à la conclusion que la planète va vers une hausse des températures de 1°C à 3,5 °C (voire 5°pour certains) d'ici 2100. les bases des nouveaux accords internationaux visant à une réduction des émissions de CO2(gaz carbonique) ont été examinées aux conférences de Kyoto en décembre 1997 et Buenos-Aires en novembre 1998 : les mesures définies concernant d'abord les pays les plus producteurs de GES,aujourd'hui qui sont les pays riches, lesquels se sont engages a stabiliser leurs émissions. Ces accords restent bien timides pour espérer une réduction de l'accroissement mondial des GES au vu des perspectives de développement de nombreux pays émergents, dont la Chine.

L'humanité a connu des écarts importants de températures par le passe, mais jamais un phénomène de cette ampleur n'est apparu en moins d'un siècle. Les conséquences sur les désordres hydrologiques restent mal connues. Certain font état de catastrophes majeures, comme des changement affectant les grands courants océanique et un relèvement du niveau de 15cm à 1métre à cause de dilations thermique et de la fonte des glaciers. Les scénarios les plus sures prévoient des sécheresses plus fréquentes et plus étendues dans les zones arides et semi-arides, des inondations des plus fréquentes et des tempêtes plus nombreuses. La modification des écoulements des grands systèmes hydrographique dépendant des glaciers alpins ou himalayens. Ces tendances générales pourraient être catastrophique pour de nombreux pays d'Afrique et certaines basses régions côtières. A Bangladesh, des dizaine de millions d'hommes pourraient être contrains à se déplacer, car de nombreuses petites îles sous les tropiques sont menacées de submersion. Ces phénomènes conduiront à des migrations de populations qui seront des foyers de tension régionales. Les incertitudes sont beaucoup plus fortes pour les pays tempérés. Les effets pourraient être bénéfiques pour la production agricole des pays septentrionaux, tandis que les sécheresses récurrentes constatées au sud de l'Espagne pourraient prendre de l'ampleur et gagner le sud de la France.

Apres avoir diagnostiqué un phénomène qui n'est désormais plus conteste, le GIEC travaille aujourd'hui à établir les conséquences régionales du réchauffement, en particulier sur les modifications des cycles hydrologiques et sur les écosystèmes aquatiques.

Comment le changement climatique affectera-t-il les ressources en eau ?

La bonne santé des écosystèmes dépend fondamentalement du fait qu'ils reçoivent des quantités adaptées d'eau, d'une qualité donnée et à un moment donné. Le changement climatique ajoutera des pressions sur des écosystèmes déjà sous pression.

Comme conséquence à l'augmentation des températures, la demande en eau augmentera. L'évaporation réduira les ressources disponibles de même que l'évapotranspiration grandissante au niveau des récoltes et de la végétation sauvage ainsi que la demande en eau requise par l'irrigation ou par les systèmes de refroidissement des industries ajouteront une pression sur les ressources en eau.

La qualité de l'eau sera affectée par des écoulements et des infiltrations plus denses, qui augmenteront la pollution. Une pollution due aux produits chimiques agricoles et à une capacité plus faible pour assimiler la pollution à cause de flux moins importants.

Les zones humides souffriront des processus d'érosion et de désertification dus à des étés plus secs et plus chauds, à des sécheresses plus fréquentes et prolongées couplés à des pluies intenses. Les températures plus chaudes assècheront les sols et en augmenteront la salinité.

C/ Les menaces des désastres écologiques et du pollution :

Qu'est-ce que la pollution de l'eau :

La pollution de l'eau est l'introduction de n'importe quelle substance dans une rivière, un cours d'eau, un lac, ou dans l'océan qui altère les ressources naturelles de cet environnement. Il s'agit parfois d'objets fabriqués par l'homme comme des sacs en plastique, des capsules de limonade, du fil de pêche, des balles ou mêmes des chaussures... Mais le plus souvent, la pollution de l'eau n'est pas visible. Des produits agricoles fertilisants ou des produits chimiques industriels sont des sources de pollution de l'eau difficile à voir. Nos activités quotidiennes comme la chasse des toilettes, le lavage des aliments, le nettoyage des voitures sont aussi une cause de pollution de l'eau.

La pollution a donc de nombreuses origines qui sont reliées au cycle de l'eau. Elle peut provenir directement des activités humaines comme le déversement de déchets ou de substances chimiques dans l'eau, qui peut s'introduire n'importe où dans le cycle de l'eau. Il suffit par exemple d'imaginer le chemin parcouru par une goutte de pluie depuis le moment où elle atteint le sol jusqu'à ce qu'elle rejoigne une rivière, une nappe souterraine ou la mer. Quand l'eau ruisselle sur le sol, elle peut se charger de polluants provenant par exemple des routes, des fermes, des pelouses... Quand elle s'infiltre dans le sol, elle peut entrer en contact avec des polluants qui s'échapperaient de décharges de déchets, de dépôts illicites d'ordures ou de produits chimiques. Elle peut être contaminée par des polluants rejetés en rivière par des installations industrielles. Dans l'atmosphère, la vapeur d'eau se condense dans un air pollué par les rejets des automobiles, des cheminées d'usines ou d'autres sources de pollution atmosphérique.
Le décret wallon du 7 octobre 1985 sur la protection des eaux de surface contre la pollution définit légalement la pollution de l'eau au point 12° de son article 2 comme " Le rejet de substances ou d'énergie effectué par l'homme dans le milieu aquatique, directement ou indirectement, et ayant des conséquences de nature à mettre en danger la santé humaine, à nuire aux ressources vivantes et au système écologique aquatique, à porter atteinte aux agréments ou à gêner d'autres utilisations légitimes des eaux ".

Le décret wallon du 30 avril 1990 sur la protection et l'exploitation des eaux souterraines et des eaux potabilisables définit aussi la pollution de l'eau au point 4° de son article premier comme : " Le rejet de substances ou d'énergie effectué par l'homme dans les eaux souterraines, dans les eaux de surface ordinaire et dans les voies artificielles d'écoulement et ayant des conséquences de nature à mettre en danger la santé humaine ou l'approvisionnement en eau, à nuire aux ressources vivantes et au système écologique, ou à gêner d'autres utilisations légitimes des eaux ".

Le problème de la pollution

Selon un rapport publier par « population information program  »; le problème de l'eau ne se pose pas seulement du point de vue de la quantité. La question de sa qualité et donc possibilités de son utilisation, retiennent de plus en plus l'attention. L'industrie, mais aussi l'agriculture, outre leur consommation importante portent atteinte à la qualité des eaux. Dans se dernier secteur, les velléités de développement de production destine au marche mondial poussent a une multiplication des amendements chimiques et l'utilisation de pesticides et de Fongicides.

La pollution est présente partout. Peu de pays, développés ou non, ont suffisamment protégé la qualité de l'eau et maîtrisé sa pollution. Beaucoup n'ont pas de normes leur permettant de contenir la pollution dans des limites raisonnables, tandis que d'autres n'ont pas les moyens d'exiger l'application des normes de qualité de l'eau.

Dans le rapport des nations unis ; la crise de l'eau « est destinée à empirer malgré le débat qui continue sue l'existence même d'une telle crise », insiste le rapport. Environ 2million de tonnes de déchets sont déversés, chaque jour, dans les fleuves, lacs et rivières. Un litre de l'eau usée pollue environ huit litres d'eau douce. Selon des calculs cites dans le rapport, il y a environ 12000Km3 d'eau pollue dans la monde. Cette valeur est supérieur à la quantité totale d'eau des dix plus grands bassin fluviaux du monde et ce, à l'importe quelle période de l'année. Si la pollution continue à un rythme identique à celui de la croissance démographique, la planète va perdre 18000 Km 3 d'eau douce d'ici à 2050 -soit près de neuf fois la totalité de ce que les pays utilisent chaque année pour l'irrigation (qui est de loin l'activité la plus consommatrice en eau, puisqu'elle représente 70% des prélèvement d'eau).

Aux Etats-Unis, des produits chimiques agricoles, des sédiments libérés par l'érosion et des déchets animaux ont dégradé 280.000 kilomètres de voies d'eau. On dit que l'agriculture est responsable de 70 % de la pollution actuelle de l'eau aux USA (17). En Inde, où l'approvisionnement alimentaire est tributaire de l'agriculture irriguée, plus de 44 millions d'hectares de terres de haute qualité ont été abandonnés à cause de la salinisation et de l'engorgement provoqués par une surabondance d'irrigation.

Le monde produit un volume extraordinaire de polluants qui mettent à mal les moyens dont

17- . NEW YORK TIMES. Farms are polluters of nationá ás waterways. New York Times, May 14, 1998. p.

disposent les voies d'eau pour assimiler la pollution ou la lessiver. Les ingénieurs hydrauliciens disent que «la dilution est la solution de la pollution». Cet axiome est en train de prendre des dimensions effrayantes. Chaque année, environ 450 kilomètres cubes d'eaux usées sont déchargés dans les fleuves, les rivières et les lacs. Pour diluer et transporter ces eaux sales avant qu'on puisse les réutiliser, on a besoin de 6.000 kilomètres cubes supplémentaires d'eau pure -- soit un volume égal aux deux-tiers environ de l'ensemble du ruissellement annuel d'eau douce utilisable dans le monde (18). Si les évolutions actuelles se poursuivent, on aura besoin, au milieu du prochain siècle, et d'après une estimation de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, de la totalité du débit stable des cours d'eau pour simplement transporter et diluer les polluants.

1/- Pays industrialisés : L'Europe et l'Amérique du Nord ont d'énormes problèmes de pollution de l'eau. Plus de 90 %des cours d'eau européens ont de fortes concentrations de nitrate, qui proviennent surtout des produits chimiques utilisés en agriculture, et 5 % d'entre eux des concentrations qui représentent au moins 200 fois les niveaux de nitrate qu'on trouve normalement dans les cours d'eau non pollués . En Pologne, les trois-quarts des cours d'eau sont tellement pollués qu'on ne peut même pas les employer à des fins industrielles. Plus de la moitié des lacs européens sont eutrophiés à cause de leur engorgement par des éléments nutritifs agricoles et municipaux. Il y a eutrophisation quand un excédent d'éléments nutritifs stimule la croissance d'algues qui, lorsqu'elles meurent et pourrissent, absorbent l'oxygène de l'eau. En Europe, l'eutrophisation est devenue l'un des problèmes les plus graves des environnements d'eau douce et des environnements maritimes proches.

La pollution des nappes souterraines est en train de s'accroître en Europe. D'ici 50 ans, il est probable que quelque 60.000 kilomètres carrés de nappes souterraines d'Europe occidentale et centrale seront contaminés par des pesticides et des engrais. Sur les 1.600 puits creusés en Hongrie pour capter les eaux souterraines, 600 sont déjà contaminés, surtout par des produits chimiques agricoles (19). En République tchèque, 70% de toutes les eaux superficielles sont fortement contaminées, surtout par des déchets municipaux et industriels. Quelques 30% des

.18- SHIKLOMANOV, I.A. Assessment of water resources and water availability in the world. Stockholm, Stockholm Environmental Institute, 1997. p. 1-88.

19. HAVAS-SZILAGYI, E. National groundwater protection program in Hungary. Presented at the International Conference of Water and Sustainable Development, Paris, Mar. 19-21, 1998. p.1-5

cours d'eau du pays sont tellement envahis de polluants qu'ils ne renferment plus aucun poisson. Aux Etats-Unis, 40 % de toutes les eaux superficielles sont interdites à la baignade ou à la pêche, et 48 % de tous les lacs sont eutrophies.

2/-Pays en développement :

La pollution est un problème difficile dans les pays où la population augmente rapidement, où les demandes de développement sont considérables et où les gouvernements ont d'autres priorités d'investissement. Dans les pays en développement, 90 % à 95 % de toutes les eaux usées, et 75 % de tous les déchets industriels, en moyenne, sont déchargés dans des eaux superficielles sans avoir subi le moindre traitement . Les exemple sont multiplie :

Les 14 principaux cours d'eau de l'Inde sont tous fortement pollués. Ils amènent au total, chaque année, dans les eaux côtières du pays, 50 millions de mètres cubes d'eaux usées non traitées. La ville de New Delhi déverse chaque jour 200 millions de litres d'eaux usées non traitées et 20 millions de litres de déchets industriels dans le Yamunâ qui la traverse avant d'aller se jeter dans le Gange (21).

En Thaïlande et en Malaisie, la pollution de l'eau est telle que les cours d'eau renferment souvent 30 à 100 fois plus de pathogènes, de métaux lourds et de poisons industriels agricoles que ne le permettent les normes sanitaires de l'Etat.

Plus des trois-quarts des 50.000 kilomètres de grands cours d'eau de la Chine sont tellement pollués et pleins de sédiments que les poissons ne peuvent plus y vivre. En 1992, les industries chinoises ont déchargé dans les fleuves, les cours d'eau et les eaux côtières 36 milliards de tonnes métriques d'effluents non traités ou partiellement traités. En 1986, dans certains bras du fleuve Liao, qui traverse une région fortement industrialisée de la Chine du Nord, presque tous les organismes aquatiques vivant sur un parcours de 100 kilomètres ont été tués. Ce phénomène s'est produit à cause du déversement de 1 milliard de tonnes de déchets industriels, dans une période de 3mois, dans ce fleuve.

Dans la zone métropolitaine de São Paulo, au Brésil, 300 tonnes métriques d'effluents non

21-HARRISON, P. The third revolution: Environment, population and a sustainable world. London, I.B. Tauris, 1992. 305 p.

traités provenant de 1.200 établissements industriels sont déchargées chaque jour dans le Tiete, fleuve qui traverse la ville. Ce fleuve contient donc de fortes concentrations de plomb, de cadmium et d'autres métaux lourds. La ville déverse aussi quotidiennement dans le fleuve quelque 1.000 tonnes métriques d'eaux usées, dont 12 % seulement reçoivent un traitement quelconque.

La plus grande ville du Pakistan, Karachi, a un réseau d'usines d'épuration qui sont complètement dépassées. A cause de pannes fréquentes et de l'obturation des conduites, ces usines fonctionnent souvent au maximum à 15 % de leur capacité. La grande majorité des eaux usées s'épandent dans le sol avoisinant, contaminant ainsi les puits où les citadins puisent leur eau potable.

3/- Secteurs responsable de la pollution :

L'agriculture reste la principale source de pollution de l'eau, mais le volume des déchets des industries et des municipalités a énormément augmenté durant ces dernières décennies. On estime qu'entre 200 et 400 produits chimiques contaminent les cours d'eau dans le monde. Souvent, on décharge directement dans les cours d'eau des polluants industriels, tels que les déchets des usines de produits chimiques. Les huiles et les sels répandus dans les rues sont entraînés par le ruissellement. Des métaux lourds et des organochlorés s'échappent des décharges municipales et industrielles.

En outre, des polluants tels que le dioxyde de soufre et les oxydes d'azote, qui se conjuguent dans l'atmosphère pour former la pluie acide, ont exercé des effets subtils sur les écosystèmes aquatiques et terrestres. La pluie acide fait baisser le pH des fleuves et des rivières. En l'absence de l'effet tampon fourni par le calcium (que renferme le calcaire), les eaux acidifiées tuent un grand nombre de poissons sensibles aux acides, y compris les saumons et les truites. Dans le sol, les acides peuvent libérer des métaux lourds, tels que le plomb, le mercure et le cadmium, qui s'infiltrent ensuite dans les cours d'eau.

Les produits chimiques synthétiques comptent parmi les pires polluants. Quelque 70.000 substances chimiques différentes sont régulièrement employées dans le monde entier. Chaque année, on estime qu'on met en vente 1.000 nouveaux composés. Beaucoup d'entre eux finissent par se retrouver dans les cours d'eau, les lacs et les nappes souterraines. Aux seuls Etats-Unis, on a décelé dans l'eau potable plus de 700 produits chimiques, dont 129 jugés particulièrement toxiques.

Un certain nombre de produits chimiques synthétiques, notamment le groupe de polluants organiques persistants (POP), qui englobe les hydrocarbures halogénés, les dioxines et des organochlorés, tels que le DDT et les PCB, ont un effet retard et sont extrêmement toxiques dans l'environnement. Ils ne se décomposent pas facilement sous l'effet des forces de la nature et ont donc tendance à s'accumuler dans la chaîne alimentaire biologique, au point de poser des risques pour les humains. Par exemple, les baleines bélougas du Saint Laurent, fleuve fortement polluer qui relie l'Océan Atlantique aux Grands Lacs de l'Amérique du Nord, ont des niveaux de PCB tellement élevés dans leur graisse qu'elles rentrent désormais, selon la loi canadienne, dans la catégorie de «décharges de déchets toxiques». Les communautés indigènes qui chassaient jadis ces baleines n'ont plus permission de le faire à cause des risques de santé.

La sur utilisation et la pollution des ressources mondiales en eau douce sont des phénomènes récents, dont on ne connaît pas les conséquences à long terme. Cependant, elles ont déjà prélevé un lourd tribut sur l'environnement, et posent de plus en plus de risques pour de nombreuses espèces. La pollution de l'eau et le manque d'hygiène sont également le prélude d'une tragédie humaine dans le domaine de la santé.

D/ L'eau et la dimension de la santé :

Les maladies liées à l'eau sont une tragédie humaine : elles tuent chaque année des millions de personnes, empêchent des millions de personnes de mener une vie saine et sapent les efforts de développement. Environ 2,3 milliards d'habitants, de par le monde, ont des maladies qui sont liées à l'eau.

La mortalité infantile est due, à hauteur d'environ 60 %, à des maladies contagieuses et parasitaires, dont la plupart sont liées à l'eau. Dans certains pays, les maladies liées à l'eau représentent une forte proportion de toutes les maladies des adultes et des enfants. Au Bangladesh, par exemple, on estime que les trois-quarts de toutes les maladies sont liées à de l'eau insalubre et à des installations sanitaires insuffisantes. Au Pakistan, le quart de tous les malades hospitalisés ont des maladies liées à l'eau.

On sauverait des millions de vie en assurant un approvisionnement en eau salubre et en aménageant des installations sanitaires appropriées, ce qui réduirait la prévalence des maladies liées à l'eau . C'est pourquoi, les pays en développement et les organismes d'assistance doivent donner une priorité élevée à la solution de ces problèmes.

Les maladies liées à l'eau présentent des variations considérables sur le plan de leur nature, de leur transmission, de leurs effets et de leur gestion ; on peut cependant répartir en trois catégories les conséquences qu'exercent sur la santé des éléments liés à l'eau : les maladies d'origine hydrique, y compris celles que causent des organismes fécaux-oraux et des substances toxiques ; les maladies à support hydrique, et les maladies transmises par des vecteurs liés à l'eau. Une autre catégorie -- les maladies liées au manque d'hygiène -- ou au manque d'eau sont des maladies qui apparaissent lorsque l'eau salubre se fait rare.

Les maladies d'origine hydrique sont des maladies «de l'eau sale» -- causées par une eau qui a été contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques. Dans le monde entier, le manque de stations d'épuration des eaux usées et d'eau salubre destinée à la boisson, à la cuisson des aliments et à l'hygiène est responsable de plus de 12 millions de morts par an.

Les maladies d'origine hydrique englobent le choléra, la thyphoïde, le shigella, la polio, la méningite et l'hépatite A et B. Les êtres humains et les animaux peuvent être les hôtes des bactéries, des virus et des protozoaires qui causent ces maladies. Des millions de gens n'ont guère accès, pour leur hygiène personnelle, à une évacuation contrôlée des eaux usées ou à une eau salubre. On estime que 3 milliards d'êtres humains, par exemple, n'ont pas de toilette sanitaire. Plus de 1,2 milliard de personnes courent des risques parce qu'ils n'ont pas accès à de l'eau salubre.

Quand il n'y a pas d'installations sanitaires appropriées, les maladies d'origine hydrique peuvent se répandre rapidement. Des excréments non traités qui contiennent des organismes vecteurs de maladies sont transportés par ruissellement ou par infiltration dans des sources d'eau douce, contaminant ainsi l'eau potable et les aliments. La présence d'organismes vecteurs de maladies dans telle ou telle source d'eau douce est fonction du volume d'excréments humains et animaux qu'elle contient.

Les maladies diarrhéiques, qui sont les principales maladies d'origine hydrique, sont prévalentes dans de nombreux pays où l'épuration des eaux usées est insuffisante. En pareil cas, les déchets humains sont évacués à ciel ouvert dans des latrines, des fossés, des canaux et des cours d'eau, ou sont épandus dans les champs. On estime qu'il y a chaque année 4 milliards de cas de maladies diarrhétiques qui causent entre 3 et 4 millions de morts, surtout parmi les enfants.

L'emploi comme engrais d'eaux usées contaminées peut provoquer des épidémies de maladies comme le choléra. Ces maladies peuvent même devenir chroniques quand on manque d'eau salubre. Au début des années 1990, par exemple, les eaux usées non traitées qu'on employait comme engrais dans les champs de légumes ont provoqué des poussées de choléra au Chili et au Pérou . A Buenos Aires, en Argentine, il y avait constamment dans un bidonville des poussées de choléra, d'hépatite et de méningite parce que 4 % seulement des foyers avaient l'eau courante ou de bonnes toilettes, tandis que des régimes alimentaires médiocres et le manque d'accès aux services médicaux aggravaient les problèmes de santé.

Les substances toxiques qu'on retrouve dans l'eau douce sont une autre cause de maladies d'origine hydrique. De plus en plus, on trouve dans l'eau douce des produits chimiques agricoles, des engrais, des pesticides et des déchets industriels. Même à faible concentration, ces produits chimiques peuvent finir par s'accumuler et causer des maladies chroniques, telles que des cancers, chez les habitants qui emploient cette eau.

Presque partout, les problèmes de santé causés par les nitrates contenus dans l'eau deviennent graves. Dans plus de 150 pays, les nitrates provenant des engrais se sont infiltrés dans les puits, où ils ont contaminé l'eau potable. Des concentrations excessives de nitrates causent des troubles du sang. Par ailleurs, des niveaux élevés de nitrates et de phosphates dans l'eau encouragent la croissance d'algues bleu-vert, conduisant à la désoxygénation (eutrophication). Les organismes qui jouent un rôle purificateur et décomposent les matières organiques, telles que les déchets humains qui polluent l'eau, ont besoin d'oxygène pour se métaboliser. Le volume d'oxygène contenu dans l'eau est donc le principal indicateur de la qualité de celle-ci.

3/ La géopolitique conflictuelle de l'eau

A/ Les confrontations pour le contrôle hydraulique :

L'eau a marqué un rentré remarquable sur la scène de politique internationale comme un enjeu stratégique. Matière rare et irremplaçable, l'eau a été la cause de plusieurs conflits au 20e siècle. Et d'après les experts le monde se dirige vers des conflits pour l'eau dans tous les niveaux ; nationaux, régionaux et internationaux. Le siècle précédent a connu des tensions de déférent degré et notamment dans les zones qui connaissaient un déséquilibre hydraulique, comme au nord et sud de l'Afrique, au Proche -Orient et en Amérique centrale.

D'après le géographe Américain Aron Wolf ; la seule vrai guerre de l'eau connue remonte à 4500 ans .Il s'agit de deux cités mésopotamiennes à propos de Tigre et de l'Euphrate, dans le sud de l'Irak actuel.

Mais la planète aura de plus en plus soif et des besoins de plus en plus grand. I l y a consensus sur le diagnostic : toutes les études le confirment. Face à une demande croissante, l'offre sera encore plus limitée, et les déficits «hydrauliques » iront croissante aussi.

Il n'est donc pas surprenant d'assister à une militarisation du vocabulaire à propos du statut de ce bien patrimonial économique et sociale. D'où les formules : la «  bataille de l'eau » ou « pour l'eau », l'eau «  nouvel enjeu stratégique mondial », la géopolitique, la géostratégie de l'eau, ou encore l' « hydropolitique », l' « hydrodiplomatie », les « hydroconflits ». (22)

On peut distinguer deux type des conflits hydraulique intraetatiques et interétatiques. Les premières ne sont pas les plus dangereuses, sauf pour la stabilité des régimes politiques en place. Dans de nombreux pays du tiers monde, la rareté de l'eau et son coûte exorbitant ont déjà déclanche des émeutes, des révoltes et des crises grave ; en Afrique, en Asie, et en Amérique Latine. Les plus récent ont eu lieu en Bolivie, en Ethiopie, en Erytherée, en Inde, et en Chine. Dans certains cas, les fleuves entre un facteur des tension inter et intra étatique comme (le Nil, le Tigre et L'Euphrate, et le Jourdain). (Carte 4 ,5 )

Les situations hydroconflictuelles touchent aussi des zones (conflits interétatiques).Elles ont étés étudies par plusieurs chercheurs et spécialistes, et parmi eux Jaques Sironneau dans son ouvrage (l'eau en tant qu'un enjeu politique et stratégique), et aussi Frederic Lasserre.

Carte 4 :

(22) Yves Jean clos, l'eau arme stratégique aux 21e siècle .page9

Ce dernier aPublié un tableau qui indique les fleuves posant problème, de l'intensité, et des conflits interétatique varie (tension, négociation, crise, conflits ouverts), en fonction des enjeux 

(Accès à l'eau, détournements des eaux, quota internationaux, irrigation, barrages, dépendance extrême vis- a -vis des voisin). Carte 5

Rivière, fleuves

Etat casernés

Objet du conflit

-Brahmapoutre, Gange,

Farakka

-Mékong

-Saluen

-Aquifère cisjordanien, Jourdain, Litani, Yarmouk

-Nil

-Lac Tchad

-Okawanongo

-Danube

-Elbe.

-Meuse, Escaut.

-Szamos.

-Tage.

-Baie de Saint Laurent.

-Colorado, Rio Grande.

-Great Lakes.

-Lauca.

-Parana.

-Cenepa.

ASIE

-Bangladesh, Inde, Népal.

-Cambodge, Laos, Thaïlande,

Vietnam.

-Tibet, chine, Birmanie.

-Israël, Jordanie, Liban,Syrie.

(carte 5)

AFRIQUE

-Egypte, Ethiopie, Soudan.

-Nigeria, Tchad.

-Namibie, Angola, Botswana

Carte (4)

EUROPE

Hongrie, Slovaquie

-Allemagne, Tchéquie.

-Belgique, Pays-Bas.

-Hongrie, Roumanie.

-Espagne, Portugal.

AMERIQUES

-Québec, Etats-Unis.

-Etats-Unis, Mexique.

-Canada, Etats-Unis

-Bolivie, Chili.

-Argentine, Brésil.

-Equateur, Pérou.

*Alluvions, barrage, inondation, irrigation, quota internationaux.

*inondations, quotas internationaux.

*Alluvions, inondations

*détournement d'eau, cotas internationaux.

*Alluvion, détournement d'eau, irrigations, inondation, quotas internationaux.

*Barrage.

*détournement d'eau.

*pollution industrielle.

*Pollution industrielle, salinité des eaux.

*Pollution industrielle

*Répartition des eaux.

*Répartition des eaux

*Aménagements hydraulique.

*Pollution chimique, quotas internationaux, salinité.

*Pollution.

*Barrage, salinité.

*Barrages, inondations de terres.

Il y a sept états qui sont en conflits concernant le Moyen-Orient, et sciez en Asie, prés de vingt cinq en Afrique, et même en Europe et Amérique du nord. Ils existent des problèmes sur le Danube, Elbe, la Meuse, l'Escaut, le Szamos, et le Tage. Et aussi les grandes lacs, la baie du Saint-Laurent, le Colorado, et la Rio Grande.

L'inadéquation croissante entre la demande de l'eau et l'offre limitée, sans négliger son prix, est la cause principale et naturelle des conflits interétatiques .Les explications des conflits lies à la question de l'eau sont insuffisantes, car ils convient d'ajouter quelques facteurs attaches aux rivalités ethniques, au racisme, ..., ceux relatifs aux rivalités et ambitions régionales ; aux impérialismes locaux et aux rivalités religieuses ; et revendications territoriales.

Au Moyen-Orient, l'eau et comme en Afrique ou en Inde, un enjeu économique et stratégique vitale, conditionnant la vie de tous les jours. Mais elle prend en plus pour la Turquie la dimension d'un outil politique tout à fait particulier. Sa position en amont des fleuves transfrontières que sont le Tigre et l'Euphrate, par rapport a la situation en aval de la Syrie et l'Irak, donne à la Turquie le contrôle des deux cours et lui permet d'utiliser l'eau ,en premier, au mieux de ses propres besoins agricole et industriels. La Syrie et l'Irak sont dépendants d'un pays tiers pour une ressource dont ils ne peuvent se passer .La Turquie n'est pas seule à bénéficier d'une situation comparable, d'autres cas se présentent à l'esprit comme celui de l'Ethiopie avec la possible mise en valeur du Nil bleu.

Dans le cas du Tigre et de l'Euphrate, une série de conditions particulières peuvent, d'ici une dizaine d'année, transformer les eaux de ces deux fleuves mythiques en enjeu à haut risque. Pour les trois pays riverains : un climat semi-aride ou très aride, une disparité des ressources naturelles, qui rend certains riches en pétrole mais pauvre en eau. Une longue expérience de gestion aquifère, peu économe mais difficile à faire évoluer. Un accroissement démographique lié a une urbanisation rapide, une volonté politique d'auto-sufisance alimentaire et par conséquent une agriculture en plein développement. Et le tous sur fond omniprésent de conflit israélo-arabe, point de référence de toutes les relations internationales

L'eau bien commun de l'humanité : (Carte2

dans cette zone. L'eau devient donc aussi un élément de relations commerciales puisque tout un réseau de propositions diverses, d'échange ou de vente, se noue dans la région. Mais les antagonismes millénaires et les guerres successives ont crée un climat de suspicion. Tel toutes les tentatives de partage ou de coopération éventuelles sont d'avance considérées par les parties en présence comme une ruse pour prendre un avantage. (23)

Les politiques de développement économique et sociale lies directement a la construction des barrages, a perturbé de plus en plus les relations entres les pays riverains .Pour la Turquie le Projet de Grand Anatolie (GAP) conçue dans les année 70, est considère comme une source d'énergie alternative au pétrole. L'immense projet contient 21 barrages et 17 centrales hydroélectriques,il est destiné a dompter les eau de l'Euphrate (32 milliards de m3 par ans) dont 34% des eaux du Tigre, soit 43 milliards m3 par an. Il contribuera à 53% des besoins en électricité du pays et irriguera une surface de 1,7million d'hectares située le long de la frontière syrienne, une surface qui représente 25% des terres irrigables du pays. Le coût totale du projet est astronomique, puisqu'au moment de la fin des travaux devrait atteindre les 33milliard de dollars, plus une dizaine de milliards supplémentaires pour terminer la totalité de aménagement .Le barrage Atatürk est le coeur de se grand projet, le neuvième plus grand

(23) L'eau un levier de puissance pour la Turquie. Bernadette d'ARMAILLÉ.

barrage du monde .Il mesure 169metres de haut, et une capacité d'irrigation de plus 100000 km² est capable de produire 27 milliards de kw/an.

Le Tabqa un barrage syrien qui mesure 4,5 km de long pour une largeur de 512m à la base et de 19m à la crée, emmagasine 41 millions de m3, a été construit par les soviétiques. Il est considère comme une base de développement économique et sociale de la Syrie. Il a été mise en service en avril 1974 pour irriguer environ 640000 hectares, et fournir de l'électricité avec une centrale hydroélectrique de 800mw, donc il représente 75% d'énergie électrique ; 26 km plus loin en aval se trouve le barrage d'Al Baath, d'une capacité de retenue de 90 millions de m3, il produit 360 millions de m3 par an ; enfin tout à fait en amont se trouve le barrage de Tichrienne à vocation électrique.

La situation pour les Irak est plus désastreuse par apport La Turquie et la Syrie. Car la guerre a détruit presque toute sa base économique.

La tâche énorme à laquelle l'Irak doit actuellement s'atteler est la remise en route de la totalité de ses installations détruites par les bombardements pendant la guerre du Golfe. Tous les sites de production d'électricité ont été détruits, entraînant de grandes difficultées pour l'approvisionnement en eau potable et le retraitement des eaux usées. Une équipe de l'université de Harvard a compté que sur les 20 centrales du pays, 17 avaient été touchées dont 11 totalement détruites (24). Le barrage qui porte le nom de Saddam dam (ou Mosul dam) sur le Tigre, dans la province de Neinawa, qui produisait 1 034 Mw, a été fortement endommagé. La facture pour la reconstruction de l'ensemble de ces infrastructures se monterait à quelque 20 milliards de dollars.

La Turquie, la Syrie et l'Irak ont depuis les années 60 essayé de gérer conjointement les fleuves qu'ils sont obligés de partager (25). Mais les résultats ont été peu probants et se sont plutôt réduits à la mise en oeuvre de gestions nationales qui, par manque de consultations et d'information réciproques, ont conduit à des incompréhensions et des craintes cumulées.

Le seul véritable accord qui existe à propos des eaux de l'Euphrate a été signé le 29 mars 1946 entre la Syrie et la Turquie obligeant les deux parties à informer l'Irak des plans d'aménagement prévus et à essayer de gérer au mieux les intérêts de chaque Etat. Les problèmes ont débuté à partir du moment où les premiers barrages construits, le Keban en Turquie et le Tabqa (Al Thawra) en Syrie, ont commencé à être remplis entre 1973 et 1975. Lorsque les Syriens, en 1975, ont mis en eau le réservoir de leur barrage de Tabqa, réduisant

(24) Thomas Naff et Ruth C. Matson, Water in the Middle East : Conflict or Cooperation, Boulder, Westview 1984.(5) ONU document A.5409, numéro de vente 63 V 4, p. 192.

d'un quart le niveau des flots passant en Irak, ils n'avaient à l'époque consultée aucun de leurs voisins, argument que reprend aujourd'hui Ankara pour justifier sa propre conduite. Les Irakiens avaient alors violemment réagi et aussitôt massé des troupes à la frontière, menacé de bombarder le barrage. Le conflit dura deux mois et fut résolu grâce à la médiation des Saoudiens et probablement des Soviétiques, constructeurs de l'ouvrage. De nombreuses discussions techniques ont par la suite eu lieu entre les trois pays. Mais ce la n'a pas empêche les Syriens de réagir vigoureusement lorsque les Turcs ont, du 13 janvier au 12 février 1990, stoppé les eaux du fleuve pour commencer à remplir le réservoir Atatürk.

D'autres facteurs s'ajoutent au contentieux et donnent de l'ampleur au conflit : Damas soutient le PKK marxiste (Parti des travailleurs du Kurdistan). Elle a hébergé son chef Abdullah Ocalan, et elle offre même des camps d'entraînement dans la plaine de la Bekaa. La Turquie accuse Damas d'avoir facilité les franchissements des frontières par les membres de PKK. En représailles, le président Özal menace de retenir les eaux de l'Euphrate, et en réponse Afez el Assad donne à nouveau un signe d'aide ponctuelle au mouvement terroriste. Un protocole de l'accord de 1987 (laisse passe 500L/se), réactivé le 17 avril 1992 par le ministre turc de l'intérieur, Issmat Sezgin et son homologue syrien Muhammad Harba, prévoit des échanges d'information en matière de sécurité et aussi qu'aucun parti ne doit offrir l'asile aux différents mouvements d'opposition. Enfin, la revendication syrienne sur la province d'Hatay resurgit périodiquement : Hatay, le sandjak d'Alexandrette, a été cédée par la France à la Turquie en 1939 pour empêcher celle-ci de rejoindre les forces de l'Axe, mais a toujours fait l'objet d'une revendication par la Syrie (25) .Qui pourrait au besoin fomenter des troubles parmi les quelque 40 % d'arabes qui y vivent. Pour tenter de forcer Damas à reconnaître sa souveraineté sur cette province, Ankara cherche à lier un accord sur l'Euphrate avec un accord sur l'Oronte (Asie). l'Oronte c'est un fleuve qui prend sa source au Liban, pas très loin du Litani, passe en Syrie, sert sur 40 km de frontière entre la Syrie et la Turquie pour se jeter enfin dans la Méditerranée. (26)

La situation hydropolitique de Proche-orient elle beaucoup plus compliqué. Une grande sensibilité de la question de l'eau, denrée stratégique et fortement politisée, conduit les parrains du processus de paix israélo-arabe à créer une commission destinée à rapprocher la position des parties en conflit sur le partage et la gestion des ressources hydrauliques

(25)Country Report : Syria, (Economist Intelligence Unit), n° 4, 1987.

(26)Sur le Sandjak voir la bibliographie proposée par la revue Historiens et géographes, n° 336, mai-juin 1992, p. 159.

palestiniennes, d'Israël, de la Jordanie et de la Syrie. Les négociations de paix syro- israéliennes ont échoué notamment sur le problème lié à la délimitation des frontières communes et l'accès aux eaux du lac de Tibériade.

Le contentieux de l'eau qui marque cette région, est lié à la géographie physique. La majorité des eaux sont salées (la fosse d'effondrement avec la mer morte). Le seul point d'eau douce c'est le Golan jusqu'au lac de Tibériade. Il faut remonter cette eau de -200m à +800m vers Jérusalem. Les stations de pompage sont de véritables enjeux. Les Israéliens ont foncé , dés le début vers Tibériade ; dans les accords d'Oslo. Les Palestiniens n'ont pas été vigilants avec les problèmes d'hydraulique et les nappes. La consommation de l'eau en Israël par personne est 3 à 4 fois supérieure à la consommation des Palestiniens dans les territoires occupés sous l'autorité palestinienne. La quantité de l'eau Cisjordanie est estimée à 800-850 millions de m3 et celle Gaza à 50-80 millions de m3.Ces ressources permettent à Israël qui les domine, compenser son déficit hydraulique. 82% à 90% de l'eau extraite de la Cisjordanie sert à la consommation des Israéliens ; les palestiniens ne bénéficient que de 18%de ce volume.

La compétition pour l'eau fut encore ravivée avec la guerre de 1967.En occupant les hauteurs du Golan, les Israéliens rendent impossible le projet arabe de dérivation des eaux du Jourdain (aux sources du Dan localisées dans le territoire de 1948, s'ajoutent les sources du Banias).

En occupant le triangle de Yarmouk, ils peuvent contrôler toute la partie aval du fleuve qui marque la limite entre le Jordanie et le Golan, qu'il tire environ 100 millions de m3/an, ainsi que la prise d'eau jordanienne qui alimente le canal du Ghor.

Et puis l'invasion du Liban- Sud (1978) et l'établissement d'une zone de sécurité permet à Israël de contrôler le Hasbani et, de ce fait, la totalité des sources du Jourdain. Israël se trouve désormais en position avantageuse de riverain amont. En outre, Israël contrôle aussi la partie aval du Litani, un fleuve libanais dont les eaux pourraient éventuellement être intégrées au système israélien. Un canal souterrain pourrait relier le cours aval du Litani à la dépression de Houle en Israël. Le pompage pourrait se faire au rythme de chantier, ce qui poserait un grand problème au Liban qui souhaite disposer des eaux du Litani pour étendre ses superficies irriguées en Bekaa.

L'utilisation des eaux du Jourdain par les riverains était conforme aux quotas du plan

Johnston, un dépassement par Israël est très sensible du fait de l'augmentation des pompages.

De l'autre coté de la mer méditerrané, en Afrique une vaste zone qui dispose des ressources hydraulique inégalement répartis dans l'espace .La climatologie d'une part et les problèmes de l'accès a l'eau potable conditionnent l'hydrologie africaine .Elle compte environ 80 grandes rivières et fleuves internationaux (Congo, Niger, Nil, Sénégal, Volta,

Carte 6 :

Zambére), des vaste bassins fluviaux (bassin de Congo,..)de nombreux lacs (Tchad, Victoria, Nyassa,...).

La rareté des eaux en Afrique et la croissance de la demande engendrent des crises inter- communautaires. En sahélo saharienne, des conflits opposent des éleveurs nomades ou semi-nomades et des agriculteurs sédentaires pour l'accès des hommes et des troupeaux à l'eau. Au cours des trois dernières décennies, la vie socio-économique des nomades a été profondément bouleversée, de sort que la communauté du désert (Peuhls, Touaregs, Maures,...) ont d'avantage de difficultés a vivre traditionnellement, notamment au rythme du mode ancestral de gestion de l'eau et des points de l'eau (27).

Par ailleurs, des conflits sociaux liés à la gestion de l'eau éclate dans certains pays d'Afrique en raison de carences politiques et du mauvais état des infrastructures nationales.

Les conflits inter- étatique en Afrique sont lié aux partages de plusieurs bassins hydrologiques avec un ou deux pays voisins .Plus de 50 fleuves et lacs relient et traversent ainsi des Etat ou forment des frontières internationales. Tous ces bassins transnationaux ne sont pas administrés par des institutions conjointes. Des conflits et rivalités surgissent périodiquement du fait que des pays dépendent du débit de fleuves internationaux en amont. Cette dépendance constitue un risque d'insécurité, un risque permanent de conflit lie a l'eau, comme l'ont montré les crises entre l'Egypte et le Soudan ou entre le Sénégal et la Mauritanie à diverses reprises. il importe que l'eau soit gérée et répartie équitablement entre les états. Les effets de la sécheresse a provoqué de très grandes vagues d'immigration vers des régions ou l'eau est présent. Cela a créé des conflits entres certaines tributs africaine sur des sources de l'eau. Les qualités des eaux en Afrique pose une grande inquiétude. Des milliers s de gens meurent chaque année des maladies causées par la pollution des eaux. .

L'Afrique du nord, a aussi marqué sa présence dans les problèmes hydraulique. Un désaccord entre l'Algérie et la Libye concernant le pompage de l'eau de désert, qui est considère comme des réserves hydriques pour les futures générations. Entre l'Algérie et la Maroc, il existe un barrage -algérien- qui prend ses ressources des montagnes de Rife (à travers Oued Malwiya)- Si le barrage de (BOURARA) construit par une entreprise Italienne au début des années 90- le problème est qu'il y a des usines qui jettes leurs déchets dans les sources de barrage ce qui rend les eaux ni potable ni utilisable pour l'irrigation.

(27) -Roger Pons : « le problème touareg : hier, aujourd'hui....demain ? » marchés tropicaux et méditerranéens.n2478, 7mai1999.p.1185

Le caractère conflictuel interétatique sur les ressources hydrauliques, domine les relations internationales de XXI siècle. Les contradictions entre la rareté de cette matière vitale et les besoins de plus en plus élevés, provoquant un énorme déséquilibre sociale, économique, culturelle et politique, non seulement entre les états mais même à l'intérieure de chaque état.

B/ Les partages des eaux et les désaccordes intera- étatiques :

Tout d'abord, à propos d'une ressource rare et vitale comme l'eau, nous avons le plus généralement affaire à des action de concurrence qui n'entraînent pas nécessairement de conflit .La concurrence sur l'eau est une forme sociale non nécessairement réciproque, car elle signifie une lutte qui oppose des groupes ou des individus en vue de valoriser leur chances de vie et de survie en possédant le plus grand sources hydraulique possible. Cette concurrence ou plutôt se conflit est pas seulement interétatique. Mais il est beaucoup plus profond car il touche quelque foi les communauté de la même nation. L'exemple le plus récent et le plus connu est ce lui de l'Espagne, dont qu'elle développe ce titre.

L'analyse du cas espagnol, bien qu'il n'atteigne pas le même seuil de conflictualité qu'aux Proche et Moyen Orient ,confère à ce pays un caractère révélateur de l'impact des situations environnementales sur la sécurité,l'équilibre et la stabilité intérieure mais aussi extérieure d'un Etat.

À l'origine, le nouveau Plan hydrologique national (PHN) soutenu par le Parti populaire espagnol devait pallier l'absence d'une politique de l'eau, par un projet à long terme visant une meilleure régulation de l'utilisation de la ressource en eau. Au final, le projet consiste en une politique de transvasement de l'eau depuis les bassins du Nord vers le littoral Sud, accompagné de la construction de 118 nouveaux barrages, pour un coût de 150 milliards de francs d'investissement. Or l'Espagne ne souffre pas d'une insuffisance d'approvisionnement, mais d'une répartition régionale hétérogène. 70 % des ressources sont dans le Nord (Ebre, Duezo, Pyrénées) et 23 %. Seulement dans le littoral Sud, zone concentrant à elle seule 55 % de la population ibérique et l'essentiel de l'agriculture irriguée.

(28)-Le 05 septembre 2000, le gouvernement fédéral espagnol a finalement rendu public le Plan Hydraulique National (PHN.) en débat depuis plus d'une décennie. Cette planification de la gestion de l'eau, conçue de manière centralisatrice par un Etat qui s'impose comme "grand redistributeur.

Ces tensions politiques sont d'autant plus exacerbées pour la maîtrise des eaux de l'Ebre que son bassin fluvial occupe une position centrale dans la planification projetée par le gouvernement espagnol, du fait non seulement de sa situation géographique, mais également en vertu de son importance économique.

L'Ebre prend sa source dans les Monts Cantabriques et traverse le pays jusqu'à son delta en Mer Méditerranée à proximité de l'île de Buda où il atteint un débit moyen de 614 mètres cubes par seconde. Le bassin hydrographique de ce fleuve recoupe ainsi plusieurs régions dans lesquelles l'expression de "l'identité culturelle" est particulièrement marquée, comme par exemple le Pays Basque ou la Catalogne.

Cette identité culturelle se manifeste politiquement par la défense systématique des Autonomies administratives telles que prévues par la Constitution de 1978. En vertu de ce régime des Autonomies, la Confédération Hydrographique de l'Ebre (qui dépend du gouvernement central mais gère officiellement en toute indépendance le bassin) a dû apprendre à composer avec les représentants des communautés autonomes, notamment en Catalogne où la concurrence est vive avec la Junta d'Aigües de Catalunya qui ont administré en toute indépendance les bassins internes à la Catalogne.

Ce fait est frappant lorsqu'on s'attache à analyser la gestion d`un fleuve intercommunautaire (donc partagé entre plusieurs communautés autonomes multipliant leurs stratégies particulières).l'étude de la gestion d'un bassin intercommunautaire est donc très révélatrice des différents conflits opposant tous les acteurs du cycle de l'eau. L'Ebre traverse, de plus, deux communautés, la Catalogne et l'Aragon, pour lesquelles le problème d'eau se pose véritablement en termes politiques et non pas techniques comme pour les autre. Ces deux études de cas que nous développerons plus loin seront donc extrêmement révélatrices du climat de tension que peuvent déclencher les hydropolitiques locales.

Dans le cadre du Système Intégré d'Equilibre Hydrologique National (SIEHN.), qui consiste à rééquilibrer le réseau hydrographique de la péninsule ibérique, les bassins jugés excédentaires - l'Ebre et le Duero - seront l'objet de dérivations et de transvasements destinés à subvenir aux besoins de bassins déficitaires comme le Jucar, le Segura et les bassins internes de Catalogne. Cette planification prévoit à terme la redistribution annuelle d'un milliard de mètres cubes d'eau, soit 430 millions pour la région de Murcie, 300 millions pour celle de Valence, 180 millions pour la Catalogne et enfin 90 millions pour la région d'Almeria.

Ces projets de transvasement ont soulevé dans tout le bassin de l'Ebre, mais surtout en Aragon et dans les Comarques catalanes du Bas Ebre, des contestations très vives. Les défenseurs de l'environnement craignent notamment la disparition du delta de l'Ebre, la deuxième grande réserve écologique du pays.

Le 8 octobre 2000, soit un mois à peine après l'annonce du PHN, 400.000 personnes ont ainsi manifesté dans les rues de Saragosse (650.000 habitants) contre cette planification nationale. Ce mouvement d'opposition d'une partie de la société civile espagnole a trouvé un écho auprès du Parlement Européen. Le 9 octobre 2001, a « exprimé son inquiétude quant aux récentes séries de propositions de gestion non durable de l'eau en Europe, tel le PHN Espagnol (...) dont les propositions n'abordent pas la question d'un usage et d'une gestion raisonnés de l'eau à travers des mécanismes de tarification ou d'autres moyens de sauvegarde de la ressource ». En septembre 2002, sur l'initiative du COAGRET (Coordinadora de Afectadas por Grandes Embalses y Trasvases), une Marche Bleue, soutenue par de nombreuses associations universitaires et des partis politiques, a été organisée depuis le delta de l'Ebre jusqu'à Bruxelles afin de manifester contre le financement du PHN par l'Union Européenne.

C/ L'eau une arme stratégique dans les conflits internationaux :

Les différents dispositifs nucléaires, chimiques et bactériologiques se présentent comme des armes de la mort et de destruction, alors que l'eau se représente comme une arme de vie. Ainsi son rôle de conservateur de la vie humain, n'empêche pas qu'on puisse utiliser comme une arme de mort très dangereux. L'eau n'est pas considère comme une arme moins mortel dont la mise en oeuvre contre les populations, et qui pourra causer la ruine des états. Il est devenu donc le fondement d'une nouvelle stratégie dénommé hyraustrategie.

L'utilisation de l'eau comme une arme stratégique « est lorsque un état menace un adversaire potentiel de l'empêcher de disposer des ressources en eau indispensable a sa survie -par destruction des installations ou par rétention de l'écoulement-, afin d'obtenir un avantage

politique, territorial ou économique sans combattre ». (29)

(29) Yves Jeanclos (professeur à l'université Robert Schuman, Strasbourg. Une conférence sous titre (vers l'hydraustratégie. essai de théorisation stratégique

Elle pourra être basé sur des éléments objectifs de domination. Elle se réalise par la menace ou la mise en oeuvre un endommagement des réserves, qui est insupportable aux populations à cause de manque de l'eau douce. Cette stratégie permet aussi de prévenir un agresseur de l'inanité de ses actions, pour qu'il ne s'engage pas dans un confit ou l'espoir de gain est beaucoup inférieur par apport aux risques de pertes encourues.

Les site de gestion, de distribution et d'assainissement des eaux son suffisamment localisé pour être, à, leur tour, des objectifs possibles en cas de conflit en cours ou à venir. Les châteaux d'eau répartis sur l'ensemble d'un territoire national et facilement réparable dans le paysage, les usines de traitement de l'eau potable, les installations de traitement et d'assainissement de l'eau uses sont susceptibles d'être frappées. Les site fixes liés à la production, à la distribution et à l'épuration de l'eau douce sont des cibles faciles pour tout agresseur, et apparaissent un intérêt stratégique pour le pouvoir politique .Leur destruction porterait la signature d'un adversaire déterminé à vaincre. Aussi sont-ils de véritables sentinelles qui veillent malgré à la paix et à la sécurité des populations. Ils participent donc au système de sécurité globale d'un état.

Le pire, est d'empoisonné les ressources hydraulique d'un état en guerre avec des produits chimique, et tous cela pour affaiblir l'adversaire, et de l'assoiffé. Parfois, l'accès a l`eau dans les zones des conflits est ainsi bloqué de manière systématique et organisée.

Au Kosovo, par exemple. Durant la guerre, les forces belligérantes ont bloqué ou contaminé de nombreux points d'eau en jetant notamment, dans les puits de différents villages, des produits chimiques et des corps d'animaux morts. Dans les endroits les plus concernés, MSF a par la suite dû nettoyer plusieurs dizaines de puits et de sources d'eau, en vue d'améliorer l'éta t de santé et les conditions hygiéniques des populations. Ce sont bien sûr les produits chimiques et polluants qui ont posé le plus de problèmes.

L'accès à l'eau représente de manière générale un élément essentiel des soins de santé. On parle ici d'eau propre, en quantité suffisante pour remplir les besoins des populations sur le plan de l'alimentation, de la santé et de l'hygiène. Très régulièrement, il faut donc transporter de l'eau pour les personnes déplacées en raison du manque de sécurité, de la guerre, ou d'une catastrophe naturelle. En situation d'urgence, ces personnes n'ont souvent pas d'autre possibilité d'obtenir de l'eau.

Stratégiquement, les états en amont occupant une postions dominante par apport les états en avales. Ils sont incontournables dans leurs domaines économiques, et aussi ils ont le pouvoir de construire des barrages, des station de la production électrique, et même de faire une dérivation des eau des fleuves. Les états en amont ont naturellement entre leurs mains le pouvoir d'exercer des pressions économique, en limitant la quantité d'eau délivrées aux états en aval. Cette capacité de nuisance vis-à-vis les populations des états en aval, n'est utilisée qu'en cas de conflit bilatéral ou multilatéral, pour réaliser ses objectives sans engagement militaire. Ainsi pendant la guerre du golfe, en 1991, un état en amont la Turquie, a limite d'un tiers le débit des eaux s'écoulant vers l'Irak, a la demande de ses alliés occidentaux.

II/ Les politique hydraulique en Afrique du nord

1/ L'eau et sa réalité politico- économique au Maghreb :

La question de l'eau est désormais au coeur de la destinée des pays du Maghreb. Les année de sécheresse que la région a connu a provoqué des vagues migratoires vers les grandes villes ce que a provoque une concentration urbaine. Cela a diminue les récoltes agricole, et a poussé les gouvernements a importé leurs besoins alimentaires de l'étranger ce que a alourdi l'endettement de la région. Les politiques de développement des pays de Maghreb sont très perturbés, à cause de manque de fond d'investissement surtout dans le domaine hydraulique.

Ainsi risque-t-on de se trouver confronté, dans un avenir pas trop lointain, a une véritable situation de crise dans un Maghreb qui verrait, d'un cote, la mise en cause radicale de ses schémas socio -politiques, et d'un autre, des tentions économiques qu'aggraverait une crise des ressource naturelles, notamment hydrauliques.

En effet, si il avait beaucoup d'écrit sur les pays du Maghreb en termes des politiques et de développement, voit en termes de sécurité, on peut constater un assez grand vide dans l'analyse de sciences politique au sujet de l'eau. Certes, il ne s'agit pas d'ignorer les considérables travaux notamment ceux des nation unis ou du plan bleu concernant la problématique hydraulique, mais celle-ci, comme bien d'autres avantages été abordée sur un mode technique qui, la dimension politique des résultats.

En fin, le problème de l'eau de l'eau en Maghreb est le problème de tous les pays de la région de la méditerranée et en particulier de l'Europe, car ils reçoivent les résultats de la pauvreté directement en terme des vagues d'immigration non organise,et une augmentation de la violence transporté en Europe.

Pour cela dans cette partie je vais commence par montre la réalité économique et hydraulique, en Maghreb en générale et les difficulté d'un part, et puis je vais faire une comparaison entre les politique hydraulique de l'Algérie et de Maroc.

A/ La diversité de la situation hydraulique au Maghreb :

Maroc :

Bien que doté d'une position géographique favorable au Nord-Ouest de l'Afrique, le Maroc reste dans la majeur partie de son territoire, un pays à climat essentiellement semi-aride.

A part la région Nord-Ouest et les sommets de l'Atlas, la pluviométrie reste faible, comparativement aux pays riverains du Nord de la Méditerranée.

Les précipitations totales sur l'ensemble du territoire sont évaluées en année moyenne à 150 Milliards de mètre cube (Mm3) dont 121 Mm3 vont à l'évapotranspiration et seulement 29 Mm3 qui représente l'écoulement superficiel et souterrain.

Les écoulements totales des eaux, estimés à 29 milliards de m3 qui représentent notre "potentiel de ressources en eau" se répartissent en :

- 22,5 milliards m3 d'eaux de surface,

- 7,5 milliards m3 d'eaux souterraines.

Il est à signaler que ces sources potentielles sont :

· d'un niveau faible par rapport aux pays bénéficiant d'un climat et d'un régime de pluies tempérées,

· concentrées dans le Nord, le Nord-Ouest et la zone atlantique, parties les mieux arrosées du pays,

· à l'intérieur d'une même année, l'essentiel des débits s'écoulent sous forme de crues souvent courtes et violente et les apports se concentrent en général, sur quelques mois voire quelques jours.

Cours des années 1996, 1997 et 1998, la production énergétique de près de 565 GWH/an, la sécurisation des besoins en eau de la plaine du Gharb, ainsi que le transfert de 520Mm3/an d'eau pour satisfaire le besoin croissant en eau de la ville de Casablanca, capitale économique du Maroc.

La lutte contre les inondations était un objectif essentiel de la planification de l'eau. En effet, les grandes inondations observées dans les régions du Gharb, du Loukkos, du Nekor, de Tafilalet et de la vallée de l'oued Za ont trouvé des solutions significatives dans le cadre de la gestion des retenues des barrages se trouvant dans leurs périmètres, où des tanches importante ont été réservées au stockage des eaux de crues.

Cependant, la prévention et la lutte contre les inondations ne sont jamais totale, et ne peuvent se faire sans une connaissance parfaite des zones sensibles et sans une sensibilisation très poussée des populations avoisinantes.

La Loi 10-95 sur l'eau a, entre autre, chargé les Agences de Bassins de réaliser les infrastructures nécessaires à la prévention et à la lutte contre les inondations. Elles peuvent même imposer aux propriétaires riverains des cours d'eau de procéder à la construction de digues pour protéger leurs biens contre les débordements des cours d'eau. De leur côté, les Collectivités Locales peuvent réaliser les infrastructures nécessaires à la protection contre les inondations avec le concours financier des Agences de Bassins.

Algérie :

Secteur hydraulique a fait un effort important en matière de planification régionale des ressources en eau à moyen et long terme. Ces actions sont poursuivies et consolidées par l'établissement d'un Plan National de l'Eau. Ce Plan a pour objet l'intégration des différents plans régionaux en vue de définir une vision dynamique de la gestion intégrée des ressources en eau à long terme s'articulant autour des deux principaux axes ci-après :

- l'élaboration d'une stratégie nationale basée sur la consolidation des processus mis en oeuvre par la loi 10-95 sur l'eau dans la réalité ;

- La formulation et l'adoption de plans d'actions précis et programmes d'investissement correspondants.

La planification des ressources en eau doit bien évidemment être en cohérence avec les options majeurs de l'ensemble des secteurs connexes dont notamment l'eau potable, l'agriculture, l'assainissement et l'épuration des eaux usées industrielles et domestiques. Le développement de ces secteurs indépendants doit donc être conduit de manière concertée et coordonnée.

L'Algérie se situe parmi les pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques, soit en dessous du seuil théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3 par habitant et par an.

Si en 1962, la disponibilité en eau théorique par habitant et par an était de 1500 m3, elle n'était plus que de 720 m3 en 1990, 680 m3 en 1995,  630 m3 en 1998.

Estimée à environ 500 m3 à l'heure actuelle, elle ne sera que de 430 m3 en 2020 et serait encore plus réduite ramenée aux ressources en eau mobilisables.

La problématique de l'eau est indissociable du développement durable dans la mesure où l'eau doit permettre de répondre aux besoins des générations actuelles sans hypothéquer, par des effets peu ou non réversible, la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.

Il faudrait disposer entre 15 et 20 milliards de m3 par an, en réservant 70% à l'agriculture, pour parvenir à une sécurité alimentaire satisfaisante. C'est un défi titanesque lorsqu'on sait qu'on mobilise à peine au plus 5 milliards de m3 d'eau par an.

Les risques d'appauvrissement des ressources en eau imputables à d'éventuels changements climatiques dans le sens d'une " aridification ", sont à prendre sérieusement en compte, d'autant que la pression exercée sur ces ressources ne cessera de s'amplifier sous les effets conjugués de la croissance démographique et des politiques appliquées vis-à-vis des activités consommatrices d'eau , notamment l'agriculture , l'industrie et le tourisme.

Cette situation liée à la faiblesse de la ressource, aggravée par la sécheresse, impliquera ipso facto entre les différents utilisateurs des conflits sérieux qui nécessiteront immanquablement des arbitrages malaisés pour les pouvoirs publics, et ce d'autant que les besoins en l'alimentation en eau potable (AEP) seront multipliés par 2,5 environ en vingt cinq ans et qu'ils représenteront pratiquement 40 % des ressources mobilisables vers l'an 2025.

Il faut souligner que dans sa dynamique de développement l'Algérie n'a pas accordé à l'hydraulique toute l'attention qu'elle mérite. Il en résulte, dés lors, un retard fort préjudiciable qui affecte aujourd'hui le développement général du pays et qui empoisonne la vie quotidienne du citoyen.

 A ce titre, il n'est pas sans intérêt de signaler:

La disparition de certains vergers traditionnels, suite à des prélèvements opérés au profit de l'AEP sur les eaux d'irrigation

Les tensions fréquentes sur l'eau entre villes et industries en raison d'implantations industrielles mal pensées,

Une diminution très significative de la superficie irriguée équipée pour 1000 habitants qui est passée de 13 ha en 1962 à 5.4 ha en 1999

Or, les finances de l'Etat se raréfient aussi à leur tour, et les infrastructures en la matière sont de plus en plus coûteuses, ce qui complique considérablement la situation.

Les pollutions des eaux et la pression démographique influent négativement sur la disponibilité en eau déjà faible.

L'érosion importante qui affecte les plaines septentrionales diminue à la fois le potentiel agricole et les capacités de mobilisation des ressources en eau du pays.

Par ailleurs, les pertes totales dans les réseaux d'irrigation sont estimées globalement à 40% des prélèvements; elles dépasseraient 50% dans les villes et fluctuent généralement entre 30% et 70%. Ce phénomène, tellement répandu    au point de devenir banal, a fini par donner l'impression qu'il relevait d'une fatalité naturelle.

Certes, toutes ces questions n'ont pas échappé à l'attention des instances concernées.

L'une des préoccupations constantes des pouvoirs publics a été de s'efforcer de résoudre l'épineuse équation entre les ressources en eau et la satisfaction des besoins en eau de la population, de l'industrie et de l'irrigation. A côté des moyens financiers importants qui ont été mis en oeuvre (près de 1000 milliards de dinars courants depuis 1970, dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement), différents cadres institutionnels ont également été définis.

Le cadre actuel régissant, le domaine de l'eau relève de la Nouvelle Politique de l'Eau arrêté en 1995 à l'issue des Assises Nationales de l'Eau.

Mais, plusieurs années après, et malgré cette prise de conscience, aucune amélioration notable n'a été enregistrée. Ce que retiennent les usagers ce sont le rationnement à travers les coupures d'eau du plan Orsec ou les restrictions dans les périmètres irrigués. Il n'y a pas eu pratiquement de mesures concrètes et énergiques issues de cette stratégie nouvelle et destinées à opérer la rupture avec la gestion du passé. (30)

Dés lors, la question qu'il conviendrait légitimement de poser n'est-elle pas de savoir si les actions préconisées sont suffisamment pertinentes lorsqu'on sait que :

-La dotation domestique moyenne nette est de l'ordre de 55 litres par habitant et par jour 

Pratiquement dans toutes les villes le service de l'eau n'est pas continu. 

Les populations sont exposées aux maladies parce qu'elles sont alimentées en eau par citernes ou parce qu'elles stockent de l'eau.

-Les volumes d'eau non facturée au niveau des établissements de l'eau atteint 50%

Toutes les eaux usées sont rejetées dans les cours d'eau sans aucune épuration 

-Les stations d'épuration tombent l'une après l'autre en désuétude parce que non prises en charge. 

-Le contrôle de l'eau d'une population de plus de 8 millions (habitat éparse non raccordé aux réseaux publics) est quasi inexistant.

En tout état de cause, on se rend compte, à la faveur de cette auto-saisine, pourquoi le CNES considère qu'une grande politique de l'eau orientée vers la prise en charge effective des

30-CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de l'Aménagement du Territoire et de Environnement projet de rapport " L'eau en Algérie : le grand défi de demain ».

questions stratégiques se rapportant, entre autres, à la mobilisation de l'eau, à son traitement, à son assainissement et à sa gestion, revêt une importance vitale pour le pays.

L'eau que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier d'or bleu est en train de devenir un des secteurs primordiaux de l'économie mondiale et de prendre une importance de plus en plus stratégique, même pour les pays les plus développés.

Il coule de source, que pour l'Algérie, la situation des ressources hydriques se posera avec une acuité toute particulière.

Deux options s'offraient pour l'élaboration du dossier sur l'eau:

Soit le concevoir sous une forme contractée, au risque de le considérer sec et incomplet;

Soit, en revanche, l'établir en tenant compte de toutes les réalités et en allant dans le détail, au risque de le rendre peu attractif, voire indigeste.

La formule retenue est une voie médiane qui va à l'essentiel, qui s'efforce de donner la mesure de ce qui s'est fait et surtout de ce qui reste à faire dans la perspective d'une amélioration de la situation existante.

B/ Le Maghreb entre le défi de la soif et le défi alimentaire :

D'après les experts de la banque mondiale, et de l'ONU, le Maghreb avec quelques 650m3 d'eau par habitant pour l'année 1995 (En 1995, les estimations étaient de 605 m3 en Algérie, 758 m3 au Maroc et 418 m3 en Tunisie), les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) ont déjà franchi le seuil des 1000m3, où se produisent des pénuries d'eau. Situation qui va largement empirer à l'avenir puisque, du seul fait du quasi-doublement de la population, les ressources renouvelables disponibles par habitant vont diminuer d'ici l'an 2025 de plus de moitié par rapport à celles de 1980 : elle se situeront alors en delà du seuil où se produisent des pénuries véritablement critiques dans certaines régions (500 m3). Très probablement, la situation hydrique du Maghreb sera alors plus tendue qu'elle ne l'est aujourd'hui en Israël. Jouera en effet en ce sens une double concentration : concentration de la demande sur le littoral méditerranéen, résultant de celle de la population et des terres cultivables ; et concentration de l'allocation de la ressource en eau vers le milieu rural, le Maghreb consacrant déjà plus de 80% de ses prélèvements d'eau à un secteur agricole qui satisfait pourtant de moins en moins les besoins des populations. Or, ce défi de l'eau pourrait bien rester sans réponse, ou du moins, ne pas connaître de réponse suffisante. Constat qui risque alors de faire de l'eau un facteur profondément déstabilisant pour des pays qui n'ont pas les moyens de puiser ailleurs la précieuse ressource. Constat qui hypothèque aussi très largement l'équilibre économique et social de la région.

Avec quelques 250 m3 d'eau/an en moyenne, un Maghrébin dispose de bien moins d'eau que ses voisins Mauritaniens ou Libyens (De même, rapportés par habitant, les prélèvements utiles du Maghreb, c'est-à-dire les prélèvements arrivant effectivement à l'utilisateur, une fois décomptées les pertes, ne représentaient en 1990 que les 2/3 de ceux d'Israël ou de Syrie, et moins du tiers de ceux de l'Europe du Sud (France, Italie, Espagne)). A l'avenir, la situation sera bien plus tendue encore du fait de deux éléments principaux : l'ampleur de la demande par rapport à une offre extrêmement limitée et les une réalité peut-être plus grave encore, la faiblesse des possibilités d'accroissement du potentiel hydrique (extrême dépendance du Maghreb vis-à-vis de la maîtrise de la composante irrégulière, usure des sites de barrage avec l'envasement des retenues écourtant la durée de la fonction régulatrice potentielle des réservoirs, caractère trop tardif et trop limité aujourd'hui des actions de prévention mises pour retarder -si ce n'est stopper- le comblement fatal des retenues, encore moins pour le stopper). Compte tenu de la demande, la pression exercée sur les ressources renouvelables en eau s'aggravera nettement dans les prochaines années, et attentera doublement à la sécurité des approvisionnements. Sur le plan qualitatif : la mise en regard des besoins d'investissements en eau et de l'état des finances des pays du Maghreb conduit à prévoir un net recul des efforts d'assainissement, au profit de la production d'eau. Dans le même temps, il faudra aussi compter sur une régression de l'auto-épuration des eaux du Maghreb. Or, les eaux usées des collectivités et industries représentent déjà 9% des ressources régulières du Maghreb, soit nettement moins qu'en Espagne ou en Israël (13%), mais tout de même 3 fois plus qu'en Grèce ou en France. Sur le plan quantitatif aussi : certes, 67% du potentiel régularisable au Maghreb sont aujourd'hui déjà prélevés, mais ce chiffre apparaît presque une panacée lorsqu'on le compare à celui de 2010, celui-ci dépassant 88% dans l'hypothèse d'un maintien des prélèvements utiles par habitant à leur niveau actuel. Or ceci signifie un dépassement du potentiel régularisable de la Tunisie, et, pour les trois pays, une forte pression résultant des actions d'aménagement et d'exploitation : dérivation des eaux régulières en partie non restituées, alors qu'elles sont déjà peu abondantes, ou régularisation des eaux de crue par des réservoirs d'accumulation. D'où des conséquences évidentes : réduction parfois ample du débit d'étiage des cours d'eau, notamment en année sèche, et partant, par l'affaiblissement des capacités d'assimilation des eaux usées retournées (auto-épuration) ; exploitation intensive, voire sur-exploitation, des eaux souterraines (risques aigus de tarrissement en Tunisie notamment) ; risque de déséquilibre profond entre les différentes zones, et notamment entre le littoral et les régions situées plus en amont. Aussi, vue la faible marge de manoeuvre des Etats du Maghreb pour tenter d'enrayer l'ampleur de ces deux phénomènes, il faut s'attendre pour les prochaines années à une vulnérabilité accrue aux sécheresses de tous les secteurs utilisateurs d'eau, les progrès en matière de régularisation étant en partie neutralisés par l'envasement des réservoirs. Ce à quoi devrait se conjuguer une délocalisation probable de certaines activités pour s'adapter aux nouvelles structures de l'offre d'approvisionnement, ce qui devrait se traduire encore par une littoralisation accrue.

Certes, l'inadéquation entre les ressources en eau et les besoins, tant des populations (eau, agro-alimentaire) que de l'économie (industrie et services), peut être résolue par la mobilisation de ressources naturelles supplémentaires, ou par le recours à des ressources non conventionnelles (L'utilisation des eaux usées traitées, par exemple, est pratiquée depuis longtemps déjà en Tunisie, les agrumes de la plaine de la Soukra étant irrigués avec les eaux de la station d'épuration de La Cherguia depuis le début des années 60). Mais, en toutes hypothèses, ces solutions se heurteront alors aux faibles capacités financières des pays du Maghreb. En 1992, les prélèvements utiles du Maghreb représentaient déjà une somme de 1,5 milliard de dollars, c'est-à-dire 7,5% des exportations, plus de 20% des dépenses d'enseignement, et 1,6% du PIB. En termes constants et pour réaliser l'objectif du maintien de la situation actuelle de prélèvements par habitant, ils devraient alors s'élever aux environs de 2,2 milliards de dollars en 2010, ce qui équivaudrait à 11% des exportations, 30% des dépenses d'enseignement et 2,4% du PIB de 1992. Hypothèse qui se base d'ailleurs sur un maintien des coûts actuels d'exploitation, alors même qu'ils ne peuvent qu'augmenter à l'avenir ainsi que sur des capacités financières dont ces Etats ne disposent pas : les procédés coûteux, utilisés dans des pays tels que l'Arabie Saoudite pourvus de disponibilités financières, ne peuvent actuellement être employés à grande échelle au Maghreb, dont la situation économique demeure précaire. Vu ce hiatus entre rareté de la ressource et ampleur de la demande, les politiques hydrauliques du Maghreb devraient au moins conjuguer une politique incitant à une rationalisation de la consommation, et un entretien du potentiel existant dans des conditions d'exploitabilité et d'utilité maximale. Ce dont ces pays sont encore bien loin. En toute hypothèse, en effet, et quel que soit le niveau de satisfaction des besoins en eau du Maghreb, la difficulté majeure à laquelle seront confrontés à l'avenir les pays du Maghreb consiste dans le passage "de l'eau du Ciel à l'eau d'Etat", de la manne naturelle au bien périssable. Ce qui signifie une prise de conscience (traduite dans les faits) à deux niveaux au moins. A l'échelle de l'Etat et des entités territoriales, ceci implique que soit instaurée une véritable politique hydraulique, et donc, une mise en oeuvre effective de ressources humaines affectées à cette tâche. Au niveau des consommateurs, ceci impose de toute urgence la mise en place d'une tarification de l'eau représentative du coût réel (il est d'ailleurs intéressant de noter à cet égard que l'augmentation rapide des tarifs de l'eau entre 1984 et 1988 n'a pas suscité de difficultés majeures, à Tunis tout au moins).

Premier consommateur d'eau au Maghreb, l'agriculture absorbe à elle seule 80 % environ de la consommation totale d'eau, avec une nette concentration sur le littoral : les demandes en eau de l'agriculture y représentent 59% des demandes totales en Algérie, 88% au Maroc et 90% en Tunisie. Or, l'allocation actuelle des ressources en eau vers l'agriculture pourrait sans doute être optimisée grâce aux comblements d'au moins deux lacunes : la négligence concernant le taux de pertes de l'eau affectée à l'agriculture (très forte évapotranspiration, absorbant plus de 4/5 des précipitations annuelles sur le littoral, et pour l'Algérie, par un net recul en matière d'irrigation), l'absence d'organisation des années de sécheresses (ce qui conduit à promouvoir la mobilité des populations et à se priver de facto du facteur irrigation comme élément stabilisant les populations rurales). Passé encore sous silence parce qu'il paraît aujourd'hui moins aigu qu'au Proche et au Moyen-Orient, le problème de l'eau au Maghreb recèle incontestablement un potentiel déstabilisant par ricochet : il est en effet clair

que cette question pèsera lourdement sur les finances de ces pays, déjà rendues exsangues par le poids de la dette et des nécessaires importations alimentaires. Il n'en est pas moins certain qu'elle deviendra, en outre, un facteur supplémentaire de limitation des capacités d'investissement dans des secteurs d'activité plus productifs (En effet, à raison de 20 à 25.000 $/ha, l'irrigation de surfaces supplémentaires par les seules finances des Etats du Maghreb signifie inévitablement éviction de certains secteurs pour ce qui est des investissements) . Au même titre que la satisfaction des besoins alimentaires, celle des besoins en eau va ainsi devenir cruciale en termes de stabilité et de sécurité socio-politique. A la différence des pays du Proche et du Moyen-Orient, ceux du Maghreb ne disposent pas de voisins mieux dotés qu'eux en ressources en eau. Si une "guerre de l'eau" semble donc exclue, une désorganisation accrue de ces pays, par combinaison du manque d'eau, du manque de biens alimentaires, et de l'absence d'investissement suffisant dans les secteurs productifs de devises, pèsera d'autant plus sur la stabilité sociale interne. Dans une telle situation, il est certes vrai que la quasi-inexistence d'une tarification de l'eau au Maghreb, si difficile soit-elle à mettre en place, pèse lourd dans ce gaspillage fatal des ressources. Mais, il n'en reste pas moins que les trois pays concernés devraient s'interroger sans tarder sur le caractère non seulement vain de leur recherche de l'auto-suffisance alimentaire, mais également financièrement et socialement pesant.

2/ Etude comparé des politiques hydrauliques de l'Algérie et de Maroc :

A/ La politique hydraulique coloniale :

Les grandes étapes de la politique hydraulique coloniale étaient les mêmes dans les trois pays du Maghreb, avec quelque décalage de temps. En commençant par établir des procédures juridique pour assure le contrôles des ressources de l'eau. Puis par fournir de l'eau potable pour les nouveaux villages coloniaux. Et en fin la politique des grands barrages.

1-Politique coloniale en Algérie :

La loi du 16juin 1851 a intégré les eaux dans le domaine public. Elle parmi les grandes lois Foncières coloniales, en particulier le sénatus-consulte de 1863 et la loi de Warnier de 1873, qui ont fortement contribué à désagréger les modes précapitalistes d'appropriation de la terre.(31) L'article 2 de cette loi sur la constitution de la propriété indique que les canaux d'irrigation, de navigation et de desséchement exécutés par l'état, ou, pour son compte, dans un but d'utilité publique, et des dépendances de ces canaux, des aqueducs et des puits à l'usage du public. Et aussi a précise que des lac sales, des cours d'eau de toute sorte et des sources. Néanmoins, sont reconnus et maintenus tels qu'ils existent les droits privés de la propriété, d'usufruit ou d'usage légalement acquis antérieurement à la promulgation de la présente loi.

Meyer dans son livre «  Le régime des eaux dans la métropole et en Algérie », a dit que « les juristes font observer que ces dispositions outrepassent largement le droit Français en vigueur en métropole, ou le domaine public n'inclut pas les canaux d'irrigation, mais seulement les cours d'eau navigables et flottables » (32). Cette extension du domaine public relève directement des impératifs de la colonisation que Brunhes le perçoit des 1902 : « si la loi de 1851 a modifié le régime des eaux en Algérie, ce n'est pas en effet qu'on ait une conception très profonde du rôle de l'eau était tout : elle tenait a se réserver la libre disposition de cette richesse, tantôt en faveur des indigènes, toujours comme moyen de domination et de gouvernement ».

En 1872, les autorité coloniale étaient encore devise sur la possibilité d'accaparer ces terre, car la loi de 1851 ne concerne que le Tell. Dans le sud si plus complique, car l' pays ne possède une quantité très peut de l'eau, et que le droit musulman et le droit coutumier qui organise l'appropriation de l'eau indépendamment de la terre, et qui a dure pendant plusieurs siècles.

Un arrêté du 28 Mars 1926 pris par le gouvernement général règlement les forages artésiens. Ils sont nombreux dans la région de l'oued R'hir, ou leur exploitation désordonnée par les gros colons et les sociétés coloniales a engendré des perturbation graves ; assèchement des palmeraies, saturation des bas-fonds par excès d'irrigation et défaut drainage, salure des sols, et toutes les conséquences socioéconomiques. (33)

Les autorités coloniales admettaient que les puits artésiens appartenaient à ceux qui les avaient creusés. Les eaux souterraines firent l'objet d'après controverses, car la loi de 1851 ne concernait que les eaux venant naturellement à la surface. Les performances croissantes des techniques de forage ravivèrent le problème. Un projet de loi tenta en 1929 intégrer au domaine public les eaux souterraines, et la conseil de l'état se prononça en ce sens en 1930. Mais la pression des intérêts coloniaux fut telle que le parlement adopta la loi du 6 juillet 1933, dite loi Roux-Fressineng, pour compléter celle de 1851 dans un sens restrictif ; article1- le paragraphe 3 de l'article 2 e a loi de 16 juillet 1851 est complète comme suit, les

31- Benachenhou, le régime des terres et structure agraires au Maghreb, Alger édition populaire de l'arme, 1970, p 198.

32- Meyer 1953,131P.

33-Pérennés, structures agraires et décolonisation, les oasis de l'oued Rh'ir

eaux souterraines amener a la surface du sole par le fait de l'homme appartiennent sous réserve des droit des tiers à l'auteur des travaux. (34)

La conclusion de ses démarche ; les colons en réussi a modifier la loi a leurs intérêts économique et politique. Et aussi la population algérienne na pas trouver sa place dans les nouvelles lois, car elle concerne les populations Européen installés en Algérie depuis peut de temps. Et en fin cette étape a précède d'autres étapes plus économique que juridique, qu'en va les voir en premier ; la distribution de l'eau aux villages colonial , et puis la politique de grand hydraulique suivis par les colons.

L'eau au service de colonisation :

L'implantation d'une population Européenne en Algérie était le premier objectif pour le gouvernement Français jusqu'à la première guerre mondiale. Pourtant, c'était difficiles des le début, en prenant l'exemple de Cheliff situe en nord West de l'Algérie ; longs mois de sécheresse ,insalubrité de régions marécageuses, insécurité, isolement, tout à décourager très vite les premier colons, à qui l'on a promis l'Eldorado (35). Ils étaient si nombreux à repartir qu'il fallut faire appel aux grands investisseurs capitalistes, comme la société genevoise.

L'administration se lança dans la construction de centre hydraulique pour rendre la vie des colons plus facile.

Environ 230 villages étaient crée en Algérie en 1870, permettant d'implanter quelque 210000 immigrants européens sur 70000ha. Mais il fallait aussi assure entre 100 et 150 litre de l'eau par jour et par habitant. 1870/1900, si la période de la deuxième vague de peuplement, et la plus importante car près de 700000 ha sont ajoutés à la colonie, permettant d'installer 365000 immigrants nouveaux. La concentration de la population européenne, vivant aux deux tiers dans des petites villes autour des garnisons, tenait en grade partie à des soucis de sécurité, mais, du coup, c'est le projet même de colonisation rurale qui était mis en échec.

Une première génération des barrages fut donc réalisée entre 1850 et 1894 pour répondre aux besoins croissants d'eau potable.

Cheurfas (1-2-3) construit en (1849-1880/1882-1886/1892).

Djidiouia : construit (1857/1977).

Tlelat (1-2), construit en (1860-1869/1870).

Fergoug (1-2), construit en 1882).

34-l'eau et les hommes au Maghreb, p 120

35- la colonie de pleines de Chlif - Alger, 1955

Hamiz : construit en (1869-94).

Magoum : (1879-87).

Meurad : construit en (1852-59).

A la lecture de ses donnés, on voit que certains on été reconstruits plusieurs fois. Et pour cela il y a plusieurs raisons :

-la faible maîtrise de la technologie des barrages et puis les controverse entre les ingénieurs pour les types des barrage a construire au Maghreb. Partisans des barrages de dérivation et des barrages réservoirs s'opposent.

-L'insuffisance des moyens technique mobilisé pour la construction des barrages, ce que a provoque beaucoup de perd de temps, et a entraîné les chantiers et les travaux. Par exemple la construction du barrage de Djidiouia (700000m3), s'est étalée sur vingt ans (1857 à1877).

-le régime de oued est male connu pour les ingénieurs et les techniciens hydraulique de l'époque, ce que a sous estime la violence de crues. C'est en 1882 que la gouverneur Tirman a fait un bilan précis de la disponibilité de terre et de l'eau en Algérie du nord ; il y a 365hm3 permettrait d'irriguer 193000ha. Mais la situation hydraulique en Algérie n'avait pas un grand développement. Des 1900, le premier bilan des ressources en eau de l'Algérie avait laissé entrevoir les potentialités des terres susceptibles d'être irriguées. Cependant les crises successives puis le premier conflit mondiale avaient sans cesse différé la réalisation du projet. Et depuis 1900, L'Algérie n'avait pu obtenir les emprunts nécessaires au lancement d'un vaste programme hydraulique.

La deuxième période de 1917 au 1962 :

La déclaration du projet de 1920 les grand travaux d'infrastructure et hydrauliques, confirmant la spécialisation agricole de la colonie en accord avec les intérêt du grand capitale métropolitain. La mobilisation de l'eau reste un problème technique ardu en Algérie. Les

leçons tirées de la premier vague de petits barrages au XIXe siècle conduiront à la conception des grands barrages réservoirs interannuels comme solution technique avancée. Cette

approche apparemment techniciste fait que seule la grande hydraulique sera prise en compte l'attention se polarisera sur la création de grands périmètre irrigues et sur les problèmes de leur mise en valeur au point que dans les années 40 « service de la colonisation » s'appellera désormais le service de la colonisation et de l'hydraulique.(36)

36- RENE ARRUS. L'eau en Algérie de l'impérialisme au développement (1830- 1962).office des publications universitaires. P91

Mais se programme et lourd pour les finance de la colonie. Les crises agricoles, commerciales, et monétaires ne constituent pas un environnement favorable à sa mise en application. Les délégations repousse finalement le programme de 1920 et adopte un programme plus modeste à exécuter à moyen termes (1924- 1929) dans lequel les grandes hydrauliques prennent la première place (12 millions F/an).

Les grands barrages réservoir :

Il apparaît nettement que les deux grands barrages ont un rythme de construction plus rapide que les autre, le record de retard étant détenu par Zardeza. Car les difficulté technique de

construction des barrages ne son pas résolues ; les sites retenus sont généralement constitués de terrains récents peu solides : par exemple le barrage de Zardeza dont le projet est un barrage- poids sera reconçu en coure d'exécution par suite d'une défaillance d'ancrage sur son flac gauche et finalement il sera mi-poids.

Barrage

capacite

1-O. Fodda

 2-Ghirb- boughzoul

3-Beni- Bahdel

4-Bouhanifia

5-Bakhadda

6-Ksob

7-Zardezas

10, 228 Mm 3.

335 Mm3

61Mm3

73Mm3

50Mm3

11,6Mm3

14,9Mm3

Par ailleurs, régime hydraulique de Oueds est encore mal connu. Lors de la construction du Ghrib le débit varie de 20 Mm3 à 500Mm3 annuels alors que moyenne connus est 120Mm3/ans. Mais les problèmes technique n'explique pas tous, la crise de 1929 fait ses ravages et on constate qu'aucun entrepreneur au départ ne pourra mener la réalisation jusqu'au son terme finale ; il était oblige soit de s'associer avec d'autre entreprises ou abandonné radicalement les travaux en déclarant faillite, les travaux étant repris par des sociétés plus stables.

Les moyens et les petit hydraulique ; il existe plusieurs catégorie :

1-les barrages réservoirs : ils aurait faire partie de la grande hydraulique ; en fait les superficies irrigables n'ont pas le statut de périmètres mais d'aires d'irrigation ou les particulier sont regroupés en syndicats d'irrigant :

barrage

Superficie irrigable

ha

Superficie irriguée

ha

Beni Bahdel

Zardezas

Ksob

Foum el Gueiss

Foum el Gheza

Total

12000

5000

12000

5000

20000

54000

1000

2000

5000

2000

3000

13000

Si toute la surface équipée l'est réellement en 1960, la superficie irriguée n'en représentait que 28,6%, ce qui est encore plus catastrophique que pour les grandes hydrauliques. Le coût de l'équipement s'élève a 5milliard de francs en 1960.

Les barrages collinaires :

le coût exorbitant et l'échec des grands hydraulique ramène l'administration vers les projet plus modeste. Il sont de petite taille généralement en terre et irriguent quelques hectares à leur aval. L'exemple viens de l'Italie ou l'opération a réussi ; 100 lacs en 1954, et 2000 en 1960.

Les barrages de dérivation :

il fonction un peu partout, dans le massif des Aurés, 11900 ha sont ainsi irrigués à partir des Ouede el Abiod, Guechtane, el Arab, Abdi, Barika par épandage de crues.

Dans le Sersou le barrage de Hardy sur le Nahr Ouassel inscrit dans la programme de 1920 pour un devise de 820000f et construit en 1933 à1939 par l'entreprise générale d'installation électrique mais il n'a jamais fonctionne.

Les barrages d'inferolux :

C'est un barrage de type très particulier puisque il est souterrain et que son rôle est de retenir sous le lit de l'oued l'écoulement de la nappe phréatique. Le barrage de Tadjemout sur l'Oued M'zi près de Laghouat fut achevé en 1949. Le débit prévu était d 1m3/s pour une superficie de 3000 ha irrigué. En fait, il débit de 160à 300L/s.

Conclusion : pour l'ensemble des barrages de la génération de 1920, la dotation financière prévus de 105 MFF sur 5ans est quelque peu dépassée, puisqu'à l'achèvement des travaux en 1945 il aura été dépensée de plus de 2 milliards de francs pour la seule construction. Et puis la mauvaise gestion des travaux dans des nouveaux terrains semble très conteuse ce que a pousse le gouvernement Français a laissé les grands projets hydraulique, et s'orienté vers les projets petits et les moyens.

2/ La politique hydraulique au Maroc :

Après l'expérience accumulée en Algérie et en Tunis, la politique hydraulique coloniale au Maroc a était capitalisée. Les eaux sont intégrées dans le domaine public par le dahir du 1er juillet 1914, modifier par le dahir du 8novembre 1919. Ces deux textes reprennent les disposition prises ailleurs sur les cours d'eau et les canaux, mais de façon moins hésitante, puisque la législation intègre d'emblée les lits d'oued et les eaux souterraines.

Au Maroc, le juridisme Français a pu réaliser ce qu'il avait rêvé d'appliquer en Métropole sans y parvenir en raison des multiples résistances de la société Française. Le caractère tardif du Protectorat, l'expérience acquise en Algérie et en Tunisie, la faiblesse relative du peuplement coloniale, le modernisme « californien » des entreprise française au Maroc, et bien sur les pouvoirs découlant de la domination politique ont permis de mettre en place, dans une ambiance de nouvelles frontières, des construction juridiques rationnelles allant jusqu'au bout de leur logique ; domanialité de l'eau.

Les règles coutumiers au Maroc concernant l'eau était les plus diverses et les plus vivaces. Cela a contrarie les projets envisage au Maroc, et a poussé l'administration colonial à rectifier les règlements. La tradition juridique française s'accommodait mal de cette diversité de pratiques non unifiées, décrites plus haut à propos des droit musulman qui gère très différemment les ressources hydraulique .la justification de principe de domanialité publique sur la base du droit musulman, a était mener par plusieurs juriste et en particulier A. Sondier en 1935.

En droit musulman, avant la conquête, l'eau était en principe un bien affecte à l'utilité, un bien par suite a la disposition du souverain dont il fallait obtenir concession pour en jouir privativement : la conquête elle-même n'avait pas pu faire tomber cette sorte de principe qui était à l'état latent dans les doctrines, les traditions et les coutumes de l'islam et qui équivaut à notre notion de la domanialité des eaux publique.

En mettant les acquisitions nouvelles sous le contrôle de l'état, la politique lyautéenne montrait une fois des visées des chefferies locales et des appétits du « parti colonial ». En mettant les eaux domanialisées à la disposition des usagers et non des propriétaires, dans un

cadre réglementaire, l'administration confirmait son souci de maintenir la paix sociale en évitant tout ce qui menacerait la coexistence des intérêts marocains et des intérêts coloniaux.

La colonisation sera largement bénéficiaire de l'opération, pourrant elle n'accepta guère ce frein mis à ses appétits. Le confinement des exploitations d'eau dont elles avaient été l'objet.

L'eau au service de colonisation :

La première étape de la politique hydraulique est diffère depuis 1882 au 1912 au Maroc. Mais il y avait un autre type de colonisation, les autorités française cherche a intéresse les grands investisseurs au lieu de suivre la politique des colonisation de peuplement. La première vague de la population européenne est arrive avant 1914 au Maroc, permettant d'établir quelque 21000.Des le début, la conurbation atlantique Casablanca- Rabat- Kenitra attire beaucoup, et la ruralisation ne sera que progressive. Elle se fait par avancée vers les villes de l'intérieur et les régions potentiellement riches comme le Rhab, les plaines de la Chaouia, d'Oujda, du Sais entre Meknés et Fése,...

Ce visage spécifique de la colonisation marocaine explique que la priorité de l'équipement soit allée aux villes, dont l'aménagement passionnait lyauty. Le premier barrage, Sidi Said Maachou, sur l'Oum er Rbia, est construit à partir de 1926 pour approvisionner Casablanca en eau, puis en électricité. L'administration de l'agriculture et celle des travaux publics vont vite s'opposer sur les priorités, mais la pression des gros colons, avec à leur tête Gaston Lebault, président de la chambre agriculture de Casablanca, va hâter la réalisation d'un ouvrage destiné à l'irrigation sur l'oued Beht, le barrage d'El Kansera. Et le rythme va changer avec l'arrivée, en 1925, du gouvernement général Steeg, de retour d'Algérie, ou on le surnommait le « gouverneur de l'eau ». (14)

Entre 1830, date de colonisation de l'Algérie, et les année 1920, seuls les besoins d'établissement des population européennes ont conduit à quelques travaux hydraulique importante. Les échecs techniques et les hésitations sur l'hydraulique agricole font qu'on n'est guère allé plus loin. Mais les choses vont changer.

La construction des barrages au Maroc a connu plusieurs époques qui correspondent à des évolutions du protectorat :

Une première période voit la construction d'ouvrages pour l'alimentation des villes en eau et en électricité. Il s'agit se SIDI SAID Maachou, sur l'Oum er Rbia , en 1929, de Oued Melleh, sur le fleuve de même nom, en 1931 et de Alie Thelat, sur l'oued Laou, en 1934. Ces barrages desservent les villes de Casablanca, Tétouan, Ceuta et Tanger.

La deuxième période s'ouvre au milieu des année 1930 :l'eau mobilise est dévolue en partie à l'hydroélectricité pour les activités industrielles naissantes dans les villes et en partie à l'irrigation. Il s'agit d'El Kansera, sur l'oued Beht, achevé en 1935, Lalla Takerkoust, sur l'oued N'fis, la même année, ainsi que Kasba Tadla, sur tout dépend du point de vue auquel on se place. La construction des barrages, interrompue par la seconde guerre mondiale, reprendra après 1945 et verre la mise en chantier de cinq barrages nouveaux.

Barrages

Année de construction

Capacité de mobilisation hm3

Sidi Said Maachou

1929

2

Oued Mellah

1931

18

Kasba Tadla

1933

1

El Kansera

1935

220

Lala Takerkoust

1935

52

Ouezzane

1937

 

Imfout

1946

83

Zamrane

1950

 

Daourat

1950

24

Bin el Ouidane

1953

1500

Ait Ouarda

1954

4

Ali Thelat

1934

25

Dans La période coloniale la plus part des projets hydraulique étaient faite pour satisfaire les besoin des populations européennes installés au Maghreb. Depuis la fin de 19eme siècle, jusqu'aux l'indépendance, la France a construit plusieurs barrages - mal placé quelque fois -qui sont concéderaient comme l'infra structure hydraulique de Maghreb colonialisé. La période suivante après l'indépendance elle est plus importante car elles représentent le développement économique et l'indépendance alimentaire des peuples après des longues années de la conquête.

B/La modernisation de secteur hydraulique :

La contrairement de la première partie en parlent beaucoup de la politique hydraulique marocaine, et peut de celle de l'Algérie. Pour des raison politique ou économique, l'Algérie a pris des recule dans ses projet hydraulique, car le gouvernement d'après la guerre a donné une importance considérable au ressource énergétique qui représente la base de l'économie algérien depuis l'indépendance. Par contre au Maroc la rareté des ressources énergétique a poussé le royaume à développer la production agricole, et surtout la quantité des terres irrigués.

Le développement de la politique hydraulique du Maroc :

Le Maroc indépendant en 1956, est celui qui a conduit la politique hydraulique la plus dynamique au Maghreb, lui permettant d'espérer atteindre le million d'hectares irrigués en l'an 2000. Ce au prix d'un gigantesque effort financier et technique, engagé en particulier dans la construction de grands barrages et l'équipement des périmètres les plus grands du Maghreb. Cela lui permet de régulariser de 6000 à 9000 hm3, sur 16000 hm3 régularisables.

L'objet de débat passionné au cours des années 1960, sur les choix à faire en matière de développement rural au Maroc, donnant lieu à des projets parfois audacieux que l'évolution ultérieure a fait oublier. Le débat au profit de l'ambitieuse politique barragiste qui s'épanouit depuis le plan quinquennal 1968 -1972 a été clore progressivement a cause des rapport des forces sociales en présence. Cela n'apparaît pas dans les première année, au cours desquelles sera mené une sorte de politique d'attente : poursuite des projets en cours, mais à un rythme ralenti. Seul le barrage de Mechra Klilla, prévu pour 1961, est achevé en 1967. On centre l'effort sur l'achèvement de l'équipement des périmètres existants, en particulier aux Doukkala, dont la superficie équipée du Beht, qui pris son essor grâce aux agrumes.

Mais à partir de 1960, la politique hydraulique du Maroc a connu deux étapes importantes :

-1960- 1968 : l'ère de l'office national des irrigation ONI.

- Apres 1968 : le grand programme du million d'hectares irrigués.

1- L'ère de l'office national des irrigations ONI :

L` ONI est crée le 3 septembre 1960, pour administrer, de manière centralisée, les cirque périmètre irrigués nés sous le protectorat (basse Moulouya - périmètre de Triffas, Gharb, Abda Doukkala, Tadla et Haouz), avec quelques légères modification de superficies. La compétence de cet office devait ultérieurement s'étendre à onze autres périmètres moins grands. D'emblée, l'ONI se donne une mission ambitieuse, qui articule modernisation et réforme agraire . Selon H. Popp, « les principaux aspects de la nouvelle politique agricole

en matière hydraulique ne sont formulés sous forme d'un programme en même temps d'économie agricole et de politique sociale qui devaient être prioritaires » On peut penser que c'est cette volonté de l'ONI de ne pas dissocier les deux qui va provoquer sa disparition.

La question de la réforme agraire couvre la période 1960 a 1964 est marquée par une intense mobilisation sur cette question, aussi bien de la part des partis politiques que des intellectuelles. Sous le protectorat la question de la modernisation de l'agriculture traditionnelle avait été posée ; J. Berque et J. Couleau avait lance en 1945- 1946 les secteurs de modernisation du paysannat, à partir de la cellule communautaire traditionnelle que constituait l'J'maa (37). En fait, les colons avaient fait capoter le projet, si bien que l'on se retrouve au lendemain de l'indépendance dans une situation fortement marquée par le fait foncier colonial. Les terres de colonisation représentent 1017000ha, dont 289000 ha de colonisation privé. Pour l'essentiel, ces exploitations détenues par des étrangers sont des exploitations des grandes tailles, située sur des zones fertiles, mécanisées et pratiquant des spéculation tournées vers l'exportation.

La propriété européenne au Maroc en 1959 (4)

Catégorie

Nombre d'exploitation

Superficie en ha

% des terres

0- 10 ha

1800

11000

1 ,0

10- 50 ha

1500

51000

4 ,9

50- 300 ha

1700

352000

34, 7

300- 500ha

500

202000

19 ,8

+ 500 ha

400

401000

39 ,6

Total

5900

1017000

100,0

La grande taille de l'exploitation est considérable. Les recherches statistiques faites sous l'égide de l'ONI, montrent que ce type d'exploitation est particulièrement présent sur les périmètres d'irrigation. Les distributions symboliques de terres qui eurent lieu après l'indépendance n'avaient pas corrigé réellement cette caractéristique héritée. (38)

Aussi le plan 1960 -1964 fait il de cette inégale répartition de la terre une des cause principales de stagnation de la production agricole : lorsque 75% des familles rurales dispose de moins de 2ha, il est vrais d'espérer une intensification. Il met aussi en cause la persistance de statuts fonciers traditionnels (hbous), et de faire-valoir qui ne favorisent pas l'intensification.

L`idée se fait jour de distribuer des terres, mais aussi de regrouper les agriculteurs dans des

formes collectives d'exploitation.

37/ Bouderbala, Charibi, la question agraire au Maroc, p 222.2/ ABRAC, l'office national des irrigation, les hommes, la terre, et l'eau 1961.

38/ l'eau et les hommes au Maghreb p 161

L'ONI élabore aussi le projet de la récupération d'une partie de plus-value crée par l'irrigation sur les terres de périmètres, de façon à mieux répartir le potentiel productif.

En 1959, une loi supprime l'aliénation de jouissance perpétuelle acquise sur les terres collectives, mais cela ne concerne que 35000ha. En 1963 sort une loi d'expropriation de la colonisation officielle (250000ha), qui sera appliquée jusqu'en 1966. Il faudra attendre 1973 pour que soient touchées les terres de colonisation privée. (39)

Finalement , sur 100 ha de terre coloniale, 35 sont passés aux mains de propriétaire marocains déjà bien doté, 35 sont gérés par l'état, et 30 seulement sont attribués à des petits agriculteurs dans le cadre de la reforme agraire. Le rapport des forces sociales et la préoccupation de rentabilité ont donc eu raison, en quelques années, d'un projet ambitieux que l'ONI avait contribué à faire mûrir. Et puis il y avait quelques investissements agricoles à caractère social pour éviter les troubles.

Catégorie

Nombre

%

Surface

%

Superficie

moyenne

- 5 ha

53630

77,5

110624

28,4

2,06

5- 20 ha

13070

18,9

102600

26,2

7,8

+ 20 ha

2482

3,6

177524

45,5

71,5

Total

69182

100

390748

100

5,6

Répartition de la propriété dans quelques périmètres Marocains en 1971 (40)

La question de la modernisation des périmètres, c'est le second volet de l'action de l'ONI, celui qui lui survivra le mieux, trois axes principaux sont définis par l'office pour sortir d'une sous- intensification des zones irriguées : réorienter dans le choix de cultures, adopter des contraintes plus nettes de rentabilité, imaginé une trame d'irrigation.

Le souci de rentabilité : les périmètres étant des gouffres financiers, l'état marocain prend des précautions en promulguant en 1969 un des investissement, qui concerne surtout le secteur irrigué. L'état s'engage à prendre en charge l'équipement externe et une partie de l'équipement interne, à charge pour l'agriculteur de rembourser à l'état la plus-value qui résulte de cet équipement et qui est évaluée à 1500 DH/ ha, sauf pour les exploitants qui ont

39/ L'eau et les hommes au Maghreb p 162, source ; P. Pascon, la question agraire

40- Source : Benhadi, p. 288

moins de 5 ha. Ce prix de l'eau, est légèrement majoré non seulement pour couvrir le coût d'énergie mais aussi une part de coût d'équipement. En échange l'état se réserve un droit de regard sur la conduite des cultures et même le droit d'imposer jusqu'à 40% du coût de l'équipement. Cela est applicable sur l'ensemble des zones définies comme grandes périmètre d'irrigation.

Le choix des cultures : l'orientation vers des cultures industrielle destiné au marché intérieur, ou pour les cultures fourragers. Cela ne signifie pas que l'état marocain veuille abandonner son secteur exportateur, car ce ne sont pas les mêmes zones. D'ailleurs, le 9 juillet 1965, L'office chérifien d'exportation est maintenu sous le nom d'office de commercialisation et d'exportation. Pour lancer ces cultures nouvelles, l'ONI propose aux agriculteurs des contrats avec garanties de prix et indemnisation en cas de pertes de récolte.

Le choix technique l' ONI :

Ils consistent pour l'essentiel dans une option prioritaire pour le gravitaire, et l'adoption d'une trame d'irrigation, qui implique au départ un remembrement général. L'option pour l'irrigation gravitaire s'explique par différentes raisons : elle permet d'utiliser beaucoup de main- d'oeuvre, d'économiser des deviser le savoir faire traditionnel des irrigant ; de plus, au Maroc, la contrainte d'économie de l'eau n'est pas très grande. Plus d'autre innovation technique de l'ONI, la plus révolutionnaire, est la trame B, ou trame rationnelle.

Ce fut une structure considérable, partiellement victime des inconvénients d'une administration centralisée, le manque de cadres marocains n'a rien arrangé.

Les pressions politiques s'ajoutant à ces limites techniques, l'ONI voit d'abord réduire ses compétences, le 7 mai 1965, avec la création de l'OMVA (l'office de mise en valeur agricole), qui est une fusion de l'ONI et de l'ONMR (office national de modernisation rurale), qui s'occupait du secteur traditionnel. La dissolution pure et simple sera prononcé le 22 octobre 1966, au profit d'offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), comme des organe indépendant et décentralisé avec des ressources budgétaires propres.

Selon Benhadi « l'Office a doublement échoué dans la réalisation de ce qui apparaît comme la tâche fondamentale qu'il s'était assignée : introduire le progrès dans les petites et moyennes exploitations. D'une part, l'Office n'a pas pu procéder aux mesures de réforme foncière permettant d'élargir cette catégorie d'exploitations. D'autre part, malgré quelques efforts au moment du lancement des premières campagnes betteravières, il n'a même pas pu faire des petits exploitants existants des participation de la paysannerie à la modernisation de l'agriculture avait été conçu sur une lourde erreur d'appréciation du rapport des forces politiques.

· Le programme du million d'hectares irrigués :

Vers la fin des années 1960, le pouvoir marocain va s'engager avec toute son énergie pour réaliser ce vieux rêve. A défaut de réaliser la reforme agraire, on se lance dans la modernisation d'une partie de l'agriculture. Le 3 Mars 1967 le Roi Hassan II a déclaré dans un discoure : « ...L'irrigation concernera grâce à Dieu un million d'hectares de nos terres ». Dans l'extrait de son discoure devant les membres du Conseil Supérieur de l'Union Marocaine des Agriculteurs (1985) a dit : "...Comme vous le savez, j'aime la terre, j'aime l'agriculture et j'aime le monde rural. Je voudrais que toutes vos actions aboutissent à l'amélioration du niveau de vie de l'agriculteur, à mieux le faire connaître et le faire respecter, à honorer la main d'oeuvre et le travail dans les campagnes...".Et pendant la fête de la jeunesse le 9 Juillet 1995 le roi a déclaré : "...Pour faire preuve d'équité à l'égard du monde rural, nous devons instituer une formation professionnelle spécifique à l'agriculteur de demain qu'il soit petit, moyen ou grand...".

 

1965- 67

1968- 72

1973- 77

1978- 80

1981- 85

Investissement total prévu

2933

5100

21845

13220

70620

Investissement total réalisé

2477

6343

33463

25291

55291

Agriculture

847

1622

4105

2504

8062

Hydraulique

447

1667

4378

2809

3971

Equipement

355

671

2143

1628

1071

barrages

92

996

2235

1181

2900

Investissement Hydraulique

149

333

875

936

794

%Hydraulique/ Investissement

18%

26%

13%

11%

7%

%Hydraulique/ Agriculture

53%

103%

106%

112%

49%

Les investissements publics pour l'irrigation (En million DH).plan de développement loi de finance

Investissement d'irrigation :

Pourcentage d'investissement :

dés le plan 1968- 72, la propriété à l'agriculture et à l'hydraulique dans l'investissement publics devient écrasante, puisque le secteur de l'irrigation récupère à lui tout seul 2088 million de DH, soit 41% de l'enveloppe globale des prévision budgétaires du plan.

L'effort exceptionnel de l'état marocain pour le secteur hydraulique à partir du plan 1968- 72 , en particulier pour la construction des barrages, qui aura donc mobilisé jusqu `à 400 million de DH/ an.

A l'intérieur de crédit accordé à l'irrigation, la grande hydraulique mobilise elle-même une majeure des crédits. C'est dire le peu de soutien accordé à la petite et moyenne hydraulique. Pour financer des dépenses aussi importantes, l'état a été conduit à recourir à d'importants financements extérieurs, sources d'endettement. Des experts estiment qu'au cours de la période de 1968- 1972 la part de financement extérieur dans l'exécution du plan est passé de 35% à 60%.

BARRAGE

ANNEE

MOBILISE

CUMUL

Nakhla

1961

7,1

1971,3

Safi

1965

2

1973,3

Mohamed V

1967

595,8

2569,1

Ajras

1969

2,8

2571,9

Ait Aadel

1970

191

2762,9

Hassan Addakhil

1971

362

3124,9

Mansour Eddahibi

1972

567

3691,9

Y. ben Tachfine

1973

310

4001,9

Idriss I

1973

1207

5208

S.M Ben abdelah

1974

493

5701,9

O. el Makhazine

1978

789

6490,9

Timi N'Outine

1978

4

6494,9

Ibn Batouta

1978

41

6536,4

Garde du Loukkos

1978

4

6540,4

Nekor

1978

43

6583,4

Nador

1978

2,2

6585,6

El Massira

1979

2724

9309,6

Tamzaourt

1979

216

9525,6

Sidi Driss

1980

7

9532,6

Total des apports nouveaux

7568,4

Source :HTE, n 65-66, P. 107.

L'évolution des superficies irriguées :

Un document programme de 1975 émanant du ministère de l'Agriculture donne une idée des ambitions du Maroc en matière d'irrigation. (41)

 

1967

1972

1977

Fin d'aménagement

Irrigation moderne

ORMVA

140000

258000

422700

790000

PMH

60000

70000

91000

280000

Total

200000

328000

513700

1070000

Irrigation traditionnelle

Irrigation pérenne

275000

232000

187000

 

Irrigation d'hiver

100000

100000

100000

100000

Irrigation de crues

190000

190000

190000

190000

Estimation

L'effondrement des prix des phosphates à partir de 1975- 76, la monté des dépenses militaires, puis la sécheresse des année 1980- 85 ont plongé le Maroc dans une crise financière grave, et a ralenti les investissement entre 1981 et 85 en terme de superficies nouvelles équipées, puis à mettre en oeuvre des 1983, des politiques des reformes de la grande

41- OULALOU, « l'apport étranger et l'agriculture marocaine » ,n 122, p285.

irrigation. C'est l'objet du Pagi (programme d'amélioration de la grande irrigation), lancé en 1985. En 1987 Casablanca accueillait, le XIII Congrès de la prestigieuse Commission internationale des irrigations et du drainage.

3/ Les nouvelles stratégies de gestion de l'eau au Maroc :

3-1- Mise en place des Agences de Bassins :

Les plans de développement économique et social mis en oeuvre au Maroc ont accordé une grande priorité au secteur de l'eau, permettant ainsi la généralisation de l'accés à l'eau potable en milieu urbain, l'irrigation d'un million hectares à la fin de 1997 et la production hydroélectrique de plus de 2000GWH/an en moyenne.

L'importance du volume des investissements du secteur hydraulique est sans raport avec les possibilités du budget de l'Etat. Elle met ainsi en évidence la problématique du recouvrement

41- OULALOU, « l'apport étranger et l'agriculture marocaine » ,n 122, p285

du coût de l'eau brute, de la tarification des services de l'eau (eau potable, irrigation énergie) et la contribution respective de l'Etat et des usagers.

La loi 10-95 sur l'eau, a déjà intégré en partie ces préoccupations et introduit la mise en place de redevances liées aux principes " préleveur-payeur " et " pollueur-payeur " .Ces redevances seront utilisées pour financer les actions d'inventaire, d'évaluation, de planification, de mobilisation, de gestion de l'eau, ainsi que l'entretien courant des ouvrages hydrauliques.

Les agences de bassin constituent désormais le cadre adéquat pour concrétiser la prise en charge progressive du coût de l'eau par les usagers, au partenariat entre l'administration , les collectivités locales et les usagers de l'eau en vue d'une gestion solidaire et participative de l'eau à l'échelon du bassin versant hydrologique.

Après la mise en service effective de l'Agence du Bassin de l'Oum Er Rabia en juillet 1999, il est proposé de retenir le calendrier ci-après pour les autres agences : Agences de Sebou, Tensift, Bouregreg et Moulouya en 2000, Agence du Nord en 2001, celle du Souss Massa en 2002 et l'Agence du Sud Atlasique en 2003.

2-3- Principaux projets de gestion de l'eau :

1. Projet de gestion de l'environnement : Le Projet de gestion de l'environnement PGE financé par la banque Mondiale, comprend quatre volets principaux.

1. renforcement du cadre institutionnel, administratif et juridique.

2. mise en place d'instruments économiques et financiers pour la réduction et le contrôle de pollution.

3. mise en place d'un réseau national d'information sur l'environnement ( réseau des Acteurs Partenaires en Information et Données sur l'environnement RAPIDE).

4. promotion de l'éducation environnementale et des activités de sensibilisation

 2. Projet de pérennité des ressources en eau du Maroc (PREM) : Le projet PREM, financé par l'Agence Américaine pour le développement International (USAID) et le Ministère de l'Environnement, fait partie de la stratégie nationale de gestion durable des ressources en eau.

Le projet PREM, premier projet intégré, a pour objectifs :

2. le renforcement du cadre juridique et institutionnel.

3. la mise en place de sites de démonstration sur la prévention de la pollution de l'oued Sebou.

4. la conservation des sols dans un bassin versant du Nord.

5. le traitement et la réutilisation des eaux usées dans de petites et moyennes communes de la province d'Agadir.

6. la protection des ressources en eau dans les secteurs agricoles, urbains et industriels et l'encouragement de la participation du public aux actions environnementales par l'implication des collectivités locales, du secteur privé , des ONG et des associations professionnelles.

3- Etude du secteur de l'eau : L'étude du Secteur de l'Eau, menée par le Ministère de l'Equipement en concertation avec les autres Ministères et la Banque Mondiale, se propose d'analyser les grandes options sur lesquelles pourrait se fonder la stratégie future de la gestion des ressources en eau

Ces options concernent principalement :

1. La protection et à la conservation des ressources en eau.

2. le freinage de la demande en eau.

3. le financement des investissements.

4. le recouvrement des coûts.

5. l'amélioration du cadre institutionnel.

6. la protection environnementale.

En parallèle, cette étude se propose d'analyser le processus de planification hydraulique et de définir les renforcements éventuels qui pourraient faciliter la préparation et le suivi du futur plan Hydraulique National.

4- Programme National d'Eau Potable Rural : La stratégie pour le développement social adopté par le gouvernement pour la décennie 90 considère comme une priorité l'accès des populations rurales à l'eau potable.

Dans ce cadre un Programme d'Approvisionnement Groupé en Eau Potable des Populations Rurales (PAGER) a été adopté. Ce programme a pour objectif de porter le taux d'accès à l'eau potable qui était de 38% à 62% au terme du plan et à 80% à l'horizon 2008-2009 en desservant 31000 localités regroupant 11millions d'habitants. Depuis son démarrage en 1995, ce programme a pu réalisé 50% de ses objectifs.

5- Programme d'Amélioration de la Grande Irrigation : Le Programme d'Amélioration de la Grande Irrigation (PAGI), s'inscrit dans le cadre des orientations stratégiques du développement agricole dans la perspective de l'an 2020 (sécurité alimentaire, amélioration des revenues des agriculteurs, protection et conservation des ressources naturelles, intégration de l'agriculture au marché national et international). Il vise à réunir toutes les conditions permettant aux grands périmètres irrigués de réaliser pleinement et de manière durable leurs potentiels de production.

Ce programme s'articule autour des trois composantes suivantes :

1. l'amélioration des performances hydrauliques des systèmes d'irrigations;

2. l'amélioration de la productivité ;

3. l'amélioration de l'efficacité opérationnelle des Offices de Mise en Valeur Agricole (ORMVA).

6- Programme d'hygiène du milieu : Le Programme d'Hygiène du Milieu tend à corriger et à maîtriser les facteurs responsables de la transmission et de la propagation des maladies.

7- Projet de gestion des ressources en eau : Le projet de gestion des ressources en eau a pour objectif principal la promotion de la gestion intégrée des ressources en eau du Maroc et l'appui de l'Agence de Bassin de l'Oum Er Rabia (équipement, personnel, formation...).

Les principaux volets du projet sont :

1. l'élaboration du Plan National de l'Eau ;

2. l'élaboration du Plan Directeur de Protection Contre les Inondations ;

3. l'élaboration du Plan National de Protection de la Qualité des Ressources en eau ;

4. la mise en place d'un système de gestion en temps réel des ressources en eau dans le bassin de l'Oum Er Rabia.

8- Etude d'un système de redevance sur la pollution des eaux dans le bassin du Sebou : Cette étude a pour objectif la conception des dispositions de la loi sur l'eau et d'un système de redevances de pollution des eaux à appliquer par la future Agence du Bassin de Sebou.

9- Etude d'un programme d'action visant à minimiser l'impact de l'intensification agricole dans les périmètres irrigués : L'objectif globale de cette étude est la mise au point d'un système de recherche et de contrôle de l'intensification agricole dans les périmètres irrigués, il s'agit de :

1. faire un diagnostic de la pollution dans les périmètres ;

2. collecter les informations et les données nécessaires sur le secteur agricole intensif ;

3. délimiter les zones critiques touchées par la pollution agricole ;

4. instaurer un système de suivi et de contrôle pour la maîtrise et l'utilisation rationnelle des fertilisants et des produits phytosanitaires.

Conclusion :

En 1966, la superficie équipée n'était que de 137.000 hectares, alors que le potentiel irrigable de façon pérenne avoisine 1.353.000 hectares, auquel il faut ajouter une superficie supplémentaire de 300.000 hectares pouvant bénéficier d'une irrigation saisonnière.

Pour réaliser l'objectif du million d'hectares irrigués fixé pour la fin du siècle, le Maroc a entrepris un vaste programme d'aménagements hydro-agricoles. En 1997, la superficie aménagée ou en cours d'équipement a atteint 1.004.000 ha dont 671.700 ha en grande hydraulique et 332.300 ha en petite et moyenne hydraulique. Ces réalisations ont mobilisé durant les trois dernières décennies, 43 à 77 % des investissements publics consacrés à l'agriculture et ont permis de réaliser plus de 28.000 km de conduites et canaux d'irrigation. Ces efforts ont été conduits dans le cadre d'une approche intégrant la mise en place de l'infrastructure hydraulique nécessaire à l'irrigation et la création de conditions favorables pour une mise en valeur agricole intensive.

Le développement de la petite et moyenne hydraulique a contribué de manière significative à l'aménagement d'une grande partie du territoire national et a aidé à atténuer les déséquilibres engendrés par le développement des grands périmètres irrigués et des villes.

Les aménagements hydro-agricoles ont été accompagnés par des travaux d'amélioration foncière (défrichement, défoncement, nivellement, drainage et assainissement) des exploitations agricoles. Un important réseau de voies de circulation a été également aménagé. Plusieurs techniques d'irrigation (gravitaire, aspersion, localisée) sont aujourd'hui utilisées en fonction des sites et des cultures.

Le développement de la politique hydraulique de l'Algérie 

Avant 1970, la politique de l'eau a été une sorte de continuité de ce qui avait prévalu avant l'indépendance; par la suite, de nouveaux objectifs ont été définis par les pouvoirs publics. Ces objectifs sont contenus dans les différents plans de développement depuis le premier plan quadriennal 1970-1973 jusqu'au plan quinquennal 1985-1989.

Le secteur des Travaux Publics et de la Construction assurait l'essentiel des missions à travers une direction centrale au niveau du Ministère et deux services extérieurs : le SES (service des études scientifiques- actuelle ANRH ) et le SEGGTH (service des études générales et des grands travaux hydrauliques, actuelle ANB et en partie l'AGEP). Le Ministère de l'Agriculture, de son côté, assurait toutes les prérogatives relatives à l'irrigation et à l'hydraulique rurale.

Entre 1970 et 1989, toutes des missions relatives à l'hydraulique sont regroupées au niveau d'un seul département ministériel : Secrétariat d'Etat à l'Hydraulique entre1970 et1977, Ministère de l'Hydraulique de la mise en valeur des terres et de l'environnement entre 1978 et 1980, Ministère de l'Hydraulique entre 1980 et 1984, Ministère de l'Environnement et des Forêts entre 1984 et 1989. La première décennie de cette période (celle du Secrétariat d'Etat à l'Hydraulique, essentiellement ) a été marquée par la mise en place de Directions de l'Hydraulique de Wilaya, la création d'entreprises d'études et de réalisation. Les années 80 ont été caractérisées par :

La création d'un bureau de contrôle technique des constructions hydrauliques (CTH) ;

La création de l'Agence Nationale des Barrages, de l'Agence Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement et de l'Agence Nationale de l'Irrigation et du Drainage.

La création d'Offices de Périmètres Irrigués (5 régionaux et 8 de wilaya)

La création des établissements de l'eau.

La promulgation d'un décret définissant les modalités de tarification de l'eau potable, industrielle et agricole et l'affirmation du principe du recouvrement progressif de l'amortissement des infrastructures.

De 1989 à 1999, le secteur de l'irrigation est encore une fois repris par le Ministère de l'Agriculture, d'abord à travers un Secrétariat d'Etat au Génie Rural et à l'Hydraulique Agricole auprès du Ministère de l'Agriculture (février1992- août 1992), puis directement au niveau du Ministère de l'Agriculture. Pendant cette période, il a été procédé à :

La modification du statut des établissements de l'eau (passage du statut d'EPE à celui d'EPIC).

L'institution d'une redevance assainissement de 10% puis de 20% de la facture d'eau potable,

L'amendement du code des eaux pour élargir la concession du service public de l'eau potable au secteur privé national et international,

La création des agences de bassins hydrographiques,

La définition de nouvelles modalités de tarification (tarification régionale et instauration de redevances),

La création d'un fonds national de l'eau potable et de l'assainissement alimenté par les redevances,

La création d'un fonds national de gestion intégrée des ressources en eau alimenté par des redevances "économie de l'eau"' et "qualité de l'eau".

La réalisation des infrastructures hydrauliques.

Barrage :

Depuis 1962, de nombreux barrages ont été réalisés,110 barrages sont aujourd'hui en exploitation dont 43 avec une capacité supérieure à 10 millions de m3 et un volume régularisé globale de l'ordre de1.988 millions dem3; 22 ouvrages sont en construction et 52 en projet. Les barrages ont été réalisés depuis 1970 par des entreprises algériennes (8 barrages), étrangères (18 barrages) et mixtes (4 barrages dont deux surélévations). Les entreprises algériennes sont des entreprises publiques (ENRB, ENATHYD, COSIDER, GENISIDER et SEROR,). Les équipements électromécaniques des barrages sont réalisés en grande partie par l'entreprise ENCC (ancienne NEYRPIC ALGERIE devenue SNMETAL puis ENCC).

Selon certaines études, le besoin théorique de l'Algérie s'élève à 120 barrages supplémentaires pour rattraper le déficit en matière de mobilisation des eaux.

Les barrages algériens sont de moyenne capacité, le plus grand d'entre eux a une capacité de 450 Hm3/an (Gargar sur l'O.R'Hiou - Wilaya de Rélizane). Les experts soulignent que les conditions naturelles et économiques en Algérie ne permettent pas d'avoir des barrages de plus grandes capacités comme c'est le cas par exemple de l'Egypte où le barrage d'Assouan renferme une capacité théorique de 160 milliards de m3 (soit 4 fois les écoulements superficiels de tous les pays du Maghreb) ou du Maroc qui avec 80 barrages mobilise une capacité totale de 10 milliards de m3.

L'évolution de la capacité de stockage ainsi que l'importance des barrages en termes de capacité sont montrés par le graphe et le tableau qui suivent :

Importance des barrages en termes de capacité

 

nombre

capacité

% capacité

>200

entre 150 et 200

entre 100 et 150

entre 50 et 100

< 50

8

4

7

10

16

2279

705

816

683

425

46.5

14.4

16.7

13.9

08.5

 

45

4908

100.0

Les barrages aujourd'hui opérationnels, antérieurs et postérieurs à 1962, sont répartis comme suit entre les différentes régions hydrographiques. (Capacité >10 hm3

Bassin hydrographique

Nombre

 

Capacité

(hm3)

%

Oranie

10

673

14

Chéliff -Zahrez

12

1883

38

Algérois- Soummam -Hodna

9

691

14

Constantinois- Seybouse -Mellègue

11

1206

25

Sud

3

444

9

Total

45

4908

100

 

Selon les dernières évaluations faites par des services techniques, les barrages dont la capacité est supérieure à 10 millions de m3, mis en service à ce jour, permettent avec une capacité totale de 4 ,9 milliards de m3 de régulariser un volume annuel estimé à 1,75 milliard, ce qui représente environ 40% du potentiel mobilisable. Ce taux serait porté avec les barrages en cours de construction à 60%. Si on ne tient pas compte des volumes utilisés pour la production d'énergie électrique à travers les barrages d' Erraguene et d'IghiL Emda, les ressources en eau déjà mobilisées sont réparties approximativement pratiquement à parts égales entre l'irrigation et l'alimentation en eau potable et industrielle. Avec les barrages en cours de réalisation la capacité totale passerait à 7 milliards de m3.

Ces réalisations ont été possibles grâce à un important effort d'investissements (de l'ordre de 65 milliards de dinars courants entre 1970 et 1999,) soit une moyenne de plus de 2 milliards de dinars par an. En dollars US, ces investissements représentent un montant de près de 4 milliards de dollars courants, soit une moyenne annuelle de 130 millions de dollars. Conformément au tableau ci-dessous les investissements annuels ont été de:

 

Période

Investissements annuels

Millions DA/an

Millions de

$US /an

1970/1979 

220

44

1980/1988 

1100

226

1989/1999 

4600

116

C'est pendant la période 1980-1988 que les investissements dans les barrages ont été les plus importants. Seize (16) barrages ont été lancés ou réceptionnés entre 1984 et 1988, soit 3 barrages par an.

2 Les retenues collinaires.

En 1979, il y avait 44 barrages collinaires situés pour l'essentiel dans les wilayas bien arrosées du Nord, ils totalisent une capacité de 21 Hm3/an.

Considéré comme de la petite hydraulique, ce type d'ouvrage ne retient l'attention qu'a partir de la décennie 1980.

En 1982, le secteur de l'hydraulique initial un grand programme d'études et de réalisation au profit des petites exploitations agricoles des zones de piémont du Nord du pays. Un essor remarquable est enregistré, en l'espace de 2 ans; entre 1985 et 1987  ,667 retenues collinaires ont été réalisées.

Cependant, beaucoup d'ouvrages construits à la hâte et sans technique sûre, ont fait que la capacité de mobilisation attendue a été réduite presque de moitié.

A ce jour, la capacité totale de stockage obtenue à partir des retenues avoisine les 90 millions de m3.

Il faut noter qu'il s'agit de petites retenues dont la capacité varie de quelques dizaines de m3 à quelques millions de m3 (70% ont moins de 100 000 m3 cf tableau ci-dessous). A la fin des années 80 la réalisation a été orientée vers des retenues de plus grande capacité.

 

Capacité (1000 m3)

Nombre

%

Inférieure à 100

Entre 100 et 200

Entre 200 et 500

Supérieure à 500

695

101

14

37

77

11.

8

4

Total

847

100

Il faut signaler que 80% des retenues collinaires sont localisées dans 18 wilayas alors que les paramètres hydrologiques, pluviométriques, géologiques et topographiques favorables à ce type d'ouvrage sont réunis dans l'ensemble des wilayas du Tell algérien.

A l'instar des grands barrages, nombre d'entre elles sont affectées par un envasement prématuré.

Une enquête réalisée par le Secteur en 1993 et relative à la gestion et à l'exploitation des retenues a révélé que 80% de ces ouvrages sont opérationnels et que les eaux mobilisées sont utilisés à :

75% (81.000.000 m3) pour l'agriculture (maraîchage, arboriculture et céréaliculture),

4% pour l'élevage

1% pour l'alimentation en eau potable, les loisirs et la lutte contre l'incendie des forêts,

20% des retenues ne sont pas exploitées pour des raisons diverses,  notamment l'absence  d'exploitant, de structure de gestion, de matériel d'irrigation ou de disponibilité de terres à proximité.

3 Les forages.

Selon l'inventaire effectué en 1985 par l'ex MEAT, le nombre de forages exploités était d'environ 5500.

Plus de 2000 forages ont été réalisés par l'Administration entre 1990 et 1999 dans le Nord du pays, fournissant un volume de 1 milliard de m3 répartis entre l'alimentation en eau potable pour 852 millions de m3 et l'irrigation pour 147 millions de m3.

Par ailleurs, 742 forages auraient été également réalisés dans le Sud et mobiliseraient un volume annuel de 221 millions de m3 pour l'alimentation en eau potable et 505 millions de m3 pour l'irrigation. Depuis 1990, le secteur de l'alimentation en eau potable aurait bénéficié d'un volume de 1,073 milliard de m3.

Les investissements en petite et moyenne hydraulique s'élèvent à près de 21 milliards de dinars pour la période 1990-1999.

4 En matière d'alimentation en eau potable.

Les réalisations dans ce domaine peuvent être caractérisées par   le niveau de raccordement de la population à un réseau public d'eau potable, et par la ressource mobilisée et adductionnée à cet effet. Une enquête lancée en 1990, par l'intermédiaire des Directions de l'Hydraulique de Wilaya, a montré que sur une population totale agglomérée de 17 180 000 habitants, 14 305 000 étaient raccordés à un réseau public d'eau potable, soit un taux de raccordement de plus de 83 %. Les éléments d'information obtenus par l'ONS lors des quatre recensements de la population et de l'habitat permettent de mesurer l'évolution de ce taux de raccordement depuis l'indépendance ( cf tableau infra).

Evolution des taux de raccordement au réseau d'eau potable

Désignation

1966

1977

1987

1998

Nombre de logements

1982.1

2290.6

3037.9

4102.1

Logements raccordés (%)

37.1

45.8

57.8

70.8

Logements raccordés (1000)

735.4

1049.1

1755.9

2904.3

Logements non raccordés (1000)

1246.7

1241.5

1282.0

1197.8

 

Le nombre de logements raccordés à un réseau public d'eau potable a connu une progression importante entre 1966 et 1998, le taux de raccordement étant passé de 37,1 à 70,8%.

Le nombre de logements non raccordés est resté aussi important qu'en 1966, autour de 1,2 millions de logements, soit environ 8,5 millions d'habitants, mais l'essentiel de ces logements concerne la zone éparse où l'habitat précaire est difficile à raccorder à un réseau d'eau public.

Selon les services de l'Office National des Statistiques, lors du Recensement Général de la Population et de l'Habitat(RGPH) de 1998, le nombre de logements ayant accès à l'eau potable autrement que par le branchement aux réseaux publics serait de 1,1 million répartis comme suit :

 

Puits

Sources

Citernes

Autres

Total

 

Agglomération chef lieu

56943

37521

51215

200089

 

Agglomération Secondaire

52794

46266

26853

85086

 

Zone éparse

184505

138594

65158

159505

 

Total

294242

222381

143226

444689

 

 

A l'échelle nationale le taux d `accès à l'eau potable serait donc de 97.7%

Le volume d'eau produit par les différents établissements a été de l'ordre de 1 milliard de m3 en 1997 pour une population desservie estimée à 17 millions d'habitants (indicateurs de gestion technique et commerciale - source DRPUE et AGEP), soit une dotation unitaire brute de 161 litres par habitant et par jour.

Comme pour l'alimentation en eau potable la presque totalité de la population agglomérée (urbaine ou rurale) est raccordée aux réseaux publics d'assainissement. L'évolution entre 1966 et 1998 a même été meilleure pour l'assainissement que pour l'alimentation en eau potable, dans la mesure où le nombre de logements non raccordés a baissé entre 1966 et 1998, alors que pour l'alimentation en eau potable le nombre de logements non raccordés est resté pratiquement constant.

.6 En matière d'irrigation.

Les superficies irriguées s'élevaient en 1989 à 378.000 ha ; en 1995, elles ont atteint 454.000 ha ( y compris les épandages de crues) elles se  répartissent comme suit :

ha (8.4%) périmètres gérés par les Offices de périmètres Irrigués( OPI) et irrigués à partir des barrages ,

142.000 ha (31.3%) dans les 10 wilayas du Sud (Adrar, Biskra, Béchar, Ouargla, Illizi,Tindouf, El Oued, Laghouat, Tamanrasset et Ghardaia), 000 ha (60.3%) à travers la Petite et Moyenne Hydraulique(PMH) dans le Nord.

Au lendemain de l'indépendance, la superficie équipée dans les grands périmètres irrigués était de 105.700 hectares. Les périmètres du K'sob, du Safsaf, de Maghnia, de Kais étaient considérés comme des aires d'irrigation. On peut relever que tous les périmètres équipés sont situés dans les plaines à l'aval des barrages et donc irrigués plus aisément par gravité.

La localisation de ces périmètres par région hydrographique se présente comme suit :

Localisation des périmètres en grande hydraulique

Bassin

hydrographique

Superficie

Equipée (ha)

%

Oranie Chott Chergui

31 400

24.0

Chéliff Zahrez

59 600

45.5

Algérois Soummam Hodna

30 000

22.9

Constantinois Seybouse Mellègue

10 000

07.6

Total

131 000

100.0

Pour ce qui est de la PMH (petite et moyenne hydraulique), elle concerne les réseaux traditionnels privés ou des réseaux publics modernes qui couvrent des superficies allant de quelques dizaines à quelques centaines d'hectares.

C'est dans ces dernières que les pouvoirs publics sont intervenus à travers la réalisation du réseau proprement dit ou de l'ouvrage de mobilisation de la ressource (retenues collinaires, forage ou captage de source). Pour le reste, il s'agit de superficies de petite taille où l'irrigation est assurée en général par les propres moyens de l'agriculteur.

Le volume d'eau utilisé par ce type d'irrigation reste encore difficilement cernable. Certaines études avancent le chiffre de 1,939 million de m3.

L'irrigation en petite et moyenne hydraulique (PMH) quant à elle s'appuie pour l'essentiel sur les eaux souterraines (forages, puits et sources) qui constituent 56% environ de la ressource utilisée.

5 Les stations d'épuration, et le dessalement :

Dès les années 70, la protection des ressources en eau contre les effets de la pollution, a été prise en considération par les pouvoirs publics. C'est ainsi que de nombreuses stations d'épuration ( STEP) ont été réalisées, d'abord dans le cadre des programmes locaux, ensuite dans le cadre des programmes sectoriels centralisés ou décentralisés. Quarante neuf(49) stations d'épuration d'une capacité totale de près de quatre (4) millions équivalent-habitant ont été édifiées. La capacité de traitement de ces stations varie de 100.000 à 750.000 équivalents/habitants.

L'effort en matière de systèmes d'épuration a été fait essentiellement depuis le début des années 80, puisque 70% des STEP ont été livrées après cette date, avec une capacité totale de 3,5 millions d'équivalent-habitant, soit 83% de la capacité totale.

Les STEP en Algérie ont "la mauvaise réputation", d'être des ouvrages destinés fatalement à tomber en désuétude, à cause dit-on du degré trop élevé de sophistication technique, d'un manque de compétence de gestion (rapport de la CEE sur la situation des STEP en Algérie) et/ou d'un manque de financement d'exploitation.

Les investissements réalisés dans le secteur eau potable et assainissement ont été plus importants que ceux relatifs à la construction des barrages, dans la mesure où ils ont atteint 221 milliards de dinars courants entre 1970 et 1999, ce qui représente près de 16 milliards de dollars courants.

Malgré tous ses efforts la politique hydraulique algérienne est jugée insuffisante et tardive. Plusieurs année de sécheresse ont provoqués un très grand stresse hydraulique, et face à la colère des populations à travers le pays lors de l'été 2001, le gouvernement a orienté sa politique hydraulique vers le dessalement de l'eau de la mer.

Les pouvoirs publics n'avaient pas de solutions immédiates pour faire face à la crise. A Alger, et pour apaiser dans les réserves d'urgence qui y régnait, les responsables de l'hydraulique ont donné l'ordre de puise dans les réserves d'urgence qui restaient encore dans les barrages.

On se rappelle le cas de Keddara où des agents sont descendus tout au fond du barrage et ont fait monter l'eau à l'aide de moyens manuels. La situation était tellement préoccupante que les concernés par le domaine n'ont pas écarté l'idée d'importer l'eau de l'étranger et particulièrement de France. Finalement, les pouvoirs publics ont opté pour le dessalement de l'eau de mer, convaincus que cette opération leur revenait nettement moins cher que l'importation d'eau. Il faut dire qu'un élément essentiel a joué en faveur de cette option. Il s'agit du fait que la grande partie de la population et aussi des unités de productions industrielles se trouve sur la côte. Une côte large de 1 200 km.

21 petites stations sont opérationnelles à 70% depuis l'été 2003
Le programme d'urgence annoncé, au début de l'année 2002, prévoit la réalisation de 21 petites stations de dessalement, d'une capacité totale de 57 500 m3/jour, dans les wilayas côtières suivantes : Tlemcen, Tipasa, Alger, Boumerdès, Skikda et Tizi Ouzou. La capacité de production de chaque unité varie entre 1 000 et 2 500 m3/jour. Deux grands opérateurs ont un quasi-monopole d'intervention en matière de réalisation de ces usines de dessalement. Il s'agit de l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Algerian Energy Company (AEC) dont Sonatrach et Sonelgaz se partagent la propriété des actions. La réalisation de ces unités a été faite sur concours définitif, c'est-à-dire le budget de l'Etat. Les services du ministère des Ressources en eau rassurent que l'ensemble de ces unités sont actuellement opérationnelles, quoique leur production ne soit que de 70% par rapport à leur capacité réelle. Leur mise en service n'a toutefois commencé qu'en été 2003, en raison de certaines difficultés techniques liées à la nature marneuse du sol qui a fait que les forages aménagés ne donnaient pas les quantités souhaitées. Cela a poussé les promoteurs du projet à abandonner quelques forages et mettre à leur place des prises d'eau ralliées aux stations par des conduites. L'eau traitée par ces stations coule actuellement des robinets et est consommée normalement par les populations qui ne font pas de différence entre cette eau non conventionnelle et celle conventionnelle provenant des barrages. Les consommateurs ne s'interrogent pas sur son origine. Pourvu qu'ils aient de l'eau et qu'elle soit de bonne qualité. Concernant justement la qualité de cette eau, les services concernés assurent que tout un système est mis en place pour faire en sorte que l'eau dessalée soit d'une meilleure qualité. De ce fait, même les tarifs ne diffèrent pas, notent-ils, contrairement à ce qui a été laissé entendre par certaines parties qui s'appuient dans leur argument sur « le coût très important de cet investissement ».

Le dessalement de l'eau de mer, c'est des projets complexes auxquels les sociétés nationales ne se sont pas habituées. C'est une option coûteuse. Elle représente une proportion importante dans l'investissement étranger direct dans le secteur de l'énergie, dont les hydrocarbures tiennent le haut du pavé. Par les chiffres, un montant de 8,6 milliards de dollars en investissements étrangers a été consenti dans l'intervalle 1999/2003, pour ne citer que cette période-là, par des sociétés étrangères en association avec le groupe Sonatrach et ses filiales dans les domaines de l'exploration et du développement des gisements existants.

Dans le domaine de l'exploration, plus de 874 millions de dollars ont été ainsi mobilisés par les compagnies étrangères durant la même période. Par pays, les sociétés américaines se placent en tête avec 35%, suivies de celles de l'Italie (14%), de l'Australie (9%), de l'Angleterre, de l'Indonésie et du Canada avec 8% chacun et 7% pour la France, le reste est partagé entre les sociétés russes, espagnoles et autres. L'investissement dégagé par des partenaires étrangers sur des gisements existants est établi, pendant la même période, à 7,7 milliards de dollars. Les principaux projets ont été réalisés avec des compagnies anglaises (30%), américaines (20%), australiennes (16%) et espagnoles (15%). Deux projets sont par ailleurs en cours de réalisation avec la société chinoise CNPC. Il s'agit en fait d'une raffinerie à Adrar d'une capacité de six cent mille tonnes par an pour un montant d'investissement de 350 millions de dollars et de la réalisation, avec une société allemande, Linde, d'une usine de production d'hélium à Skikda pour un montant d'investissement de 90 millions de dollars. Le dernier contrat pétrolier entre Algériens et Chinois a été signé à l'occasion de la venue en Algérie du chef de l'Etat chinois, fin 2003.Les projets en association se développent ainsi en amont et en aval. Tous produits confondus, la part des associés de Sonatrach était de 4% en

Ressources

Localisation

Année de réalisation

Capacité (m3/j)

Affectation

Eaux dessaléesGhazaouat

20022 x 2 500

Ghazaoaut

 
 
 
 
 
 

Eaux déminéraliséesBredeah

En cours51 840

Oran

 
 
 
 
 

 

Bassin hydrographique : Constantinois - Seybouse - Mellegue

Ressources

Localisation

Année de réalisation

Capacité (m3/j)

Affectation

Eaux dessaléesLarbi Ben M'Hidi

20022 000

Larbi Ben M'HidiStora

20023 000

Stora

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

2003. Elle est passée autour de 7,3% sur l'exercice 2004. Dans le pétrole brut, la part des associés était de 14% en 2002 et de 19,4% en 2004. Dans les exportations, elle était de 8% en 2002 et 9,2% en 2003. Le groupe a enregistré en moyenne 2,4 milliards de dollars en investissements en 2002-2003. 8 Grandes stations de dessalement à l'horizon 2008
Pour s'assurer une alimentation pérenne en eau potable, une stratégie à moyen et à long terme s'impose. Ainsi, apprend-on, en matière de dessalement de l'eau de mer, les pouvoirs publics ont prévu la réalisation de 8 grandes stations d'une capacité de production globale de plus d'un million de mètres cubes/jour à l'horizon 2008. La capacité moyenne de chaque unité est fixée à 50 000 et 200 000 m3/jour. Elles seront réalisées dans les wilayas côtières suivantes : Oran, Mostaganem, Tipasa, Tlemcen, Beni Saf, Alger, Boumerdès et Skikda. Une fois réalisées, ces unités de dessalement seront à même de répondre aux plus grands besoins des populations, alors que les eaux des barrages seront réorientées à 70% vers l'agriculture.

7- Les cinq principes contenus dans la Nouvelle Politique de l'Eau

 Les fondements de la nouvelle politique de l'eau en Algérie issus des Assises Nationales de l'Eau organisées en 1995, concernent cinq principes mondialement admis et universellement appliqués :

1. L'unicité de la ressource : l'eau est par définition un bien collectif national, propriété de l'ensemble de la collectivité nationale. Ce principe implique l'unicité de l'action quant à la mobilisation, la gestion, l'utilisation et la préservation la ressource. La mise en oeuvre du principe de l'unicité est du ressort des Agences Régionales de l'Eau dont la mission correspond à l'organisation de la gestion de l'eau à l'échelle du bassin hydrographique, sans distinction, sur ce plan, entre les eaux de surface et les eaux souterraines, ni entre la quantité et la qualité des eaux.

2. La concertation : La question de l'eau est à la fois sensible et complexe qui ne peut être objectivement traitée sans associer à la réflexion, à la décision et à l'exécution, tous les concernés (collectivités locales, usagers, etc...).Seule une organisation de la gestion solidaire de la ressource commune à l'échelle de son Bassin est à même de conduire à dépasser les découpages administratifs et les sphères territoriales de compétence. 

L'application du principe de la concertation relève du Conseil national et des Conseils régionaux de l'eau.

3. Le principe d'économie: Un cadre et un régime d'incitation porteurs de mécanismes institutionnels et organisationnels nouveaux sont nécessaires pour corriger la médiocrité et la mauvaise qualité dans la gestion de la ressource et des infrastructures.

La concession et la contractualisation, la tarification économique et juste basée sur la régionalisation et indexation des prix ainsi que le Fonds National de l'Eau Potable constituent les principaux instruments d'application du principe d'économie.

4. Le principe de l'universalité : l'eau est élément naturel qui ne reconnaît aucune frontière géographique, physique, biologique ou sectorielle. Elle revêt un caractère universel ; elle est l'affaire de tous et elle doit être la préoccupation de tous.

L'industrie et l'agriculture en tant que gros consommateurs et pollueurs potentiels de l'eau, sont tenus d'avoir une conduite conforme avec la politique nationale de l'eau et ce, en développement des politiques spécifiques d'économie et de protection de la ressource .

5. Le principe d'écologie : le principe d'écologie repose sur la défense de l'intégrité de l'écosystème, sur la protection de la santé publique et sur la mise en valeur des ressources humaines en mesure de mettre en place les stratégies de protection de sauvegarder de la ressource. Ce principe est axé sur la rareté et la qualité de l'eau et la stratégie a mettre en oeuvre en la matière.

La protection de l'eau par le traitement et l'épuration constitue l'instrument par excellence pour l'application du principe d'écologie. Des mesures à la fois institutionnelles et financières sont dirigées pour assurer la protection de la ressource, notamment à travers une politique de prise en charge de l'assainissement, en termes de réseaux et de gestion et l'exploitation des ouvrages.

II/ Aspects prospectifs sur une gestion intègre et durable en XXI siècle

La pénurie de l'eau relève d'abord d'une pression trop importante de la demande. Une des premières démarches doit consister à se soucier de l'évolution de cette population perçue comme le principal aiguillon à la croissance de la demande en eau et donc au problème de sa pénurie. De multiples organismes, nationaux ou internationaux, gouvernementaux ou pas, de grandes entreprises, des chercheurs provenant de tous horizons disciplinaires, réfléchissent à la question de l'eau. Chacun propose une solution ou plus souvent plusieurs. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces efforts ont accouché des propositions hétérogènes basées sur des visions du fonctionnement économique et sociales différentes.

On peut regrouper les solutions en deux : celles relevant d'une politique à la demande, à savoir une meilleur utilisation des ressources existant. Et celles procédant à une politique de l'offre, c'est à dire la quête de nouvelles ressources.

1 /Les stratégies de gestion de la crise hydraulique et ses moyens techniques et humaines

A/ Une meilleure gestion des ressources existantes.

1- La lutte contre le gaspillage.

L'usage de l'eau domestique : la lutte contre le gaspillage commence par la correction des comportements de la population même si les particuliers ne sont pas les grand consommateurs. Mais il faut que la population ait les moyens de pouvoir ajuster sa consommation ce qui est de loin d'être évident dans ces pays ou la consommation a atteint le seuil. L'aspect quantitatif en terme d'économie de consommation est mis de coté. Car la gestion de l'eau domestique doit surtout être l'occasion d'une information et d'une responsabilisation des citoyens. Celle-ci peut contribuer à amener sur le terrain du débat politique des questions de fond sur l'utilisation globale de l'eau ou s'entremêlent les considérations sociales, économiques à plus ou moins en long terme mais aussi stratégiques.

La réfection des réseaux et l'usage de techniques d'irrigation moins coûteuses :

L'absence d'une volonté politique conjuguée à une situation économique dépréciée, aboutissent à une fatalité inacceptable. Le réseau parisien affiche aujourd'hui un rendement supérieur à 90% par apport à 60% en 1960. La Lyonnaise des eaux affirment avoir économiser prés d'une dizaine de millions de m3 d'eau en 2000 par rapport à ce qui avait été consommé en 1998. Souvent à coté de quelques réalisations modernes d'irrigation, voisinent des techniques ancestrales d'irrigation s'appuyant sur d'antédiluviens réseaux de Khettaras (canaux souterrains) et de Seguias. Ces dernières notamment aboutissent à un gaspillage énorme de l'eau, d'après une étude menée par une agence japonaise (Nippon Koel co) au Maghreb.

- Le LEPA (low energy précision application) : ce système a été perfectionné dans les plaines texanes notamment pour la culture du coton, on connaît la gourmandise en eau. Il ressemble à un classique sprinkler, c'est à dire ces installations d'arrosage géantes, parfois circulaires. Il consiste en un tuyau d'arriver de l'eau montée sur des roues et qui à partir de cette ligne mobile permettent l'arrosage de superficies importantes. La modernisation de LEPA, évite l'évaporation contrairement au modèle classique.

-Le goutte à goutte : il permet presque d'annuler les pertes d'eau. En effet, il consiste à apporter de l'eau directement aux racines des plantes par le biais de tuyaux percés de multiples trous, enterrés à une trentaine de centimètres de profondeur. Il existe également des ersatz de surface qui fonctionne un peu sur le même principe. L'avantage de cette technique, très appréciable dans des pays méditerranéens à l'ensoleillement prolongé et aux températures importantes, est de rendre quasi nuls les risques d'évaporation. Mais ce système d'irrigation n'est cependant pas exempt de défaut. Le premier problème est lié à la faible déperdition d'eau entre le tuyau et les racines, donc les plantes peuvent mourir dans les périodes très chaudes à cause de forte évaporation. Le second problème est le coût de telles installations ; celui- ci peut atteindre jusqu'à 14000 francs par hectare.

En Tunisie, l'état finance entre 40 et 60% du prix du matériel. Grâce aux efforts financiers du gouvernement, on estime en 2000- 2001, que les superficies équipées en irrigation, localisées sont de 34000. Et au Maroc, moins de 20% des surfaces irriguées sont dotées d'équipements économes en eau.

Par conséquent, Il faut d'abord utiliser moins d'eau pour le même résultat, tant en irrigation qu'en industrie notamment en ville. Cela suppose la recherche, l'introduction de nouvelles technologies, aussi la nécessité de réduire les fuites, de recycler afin d'éviter de polluer. Mais surtout un effort considérable d'éducation et de changement des comportements.

2- Une vision globale et intégrée :

Visant à la satisfaction optimale de l'ensemble des besoins légitimes, dans le respect des écosystèmes aquatiques.

D'une façon générale dans le Monde, c'est encore malheureusement une gestion éclatée entre secteurs qui prévaut (agriculture, villes, transport, hydroélectricité, industrie...), sans qu'une coordination existe entre les différentes entités administratives sur un même territoire.

Cette gestion suppose que des fonctions soient assurées en permanence de façon complémentaire et cohérente sur l'ensemble des territoires. Il s'agit :

· de l'administration générale,

· de la sécurité, et de la prévention des risques et de la police,

· de la planification,

· de la réalisation des aménagements structurants, notamment pour réguler les ressources et prévenir l'érosion,

· de la construction des équipements individuels et collectifs, liés directement à l'utilisation de l'eau à son économie et à son recyclage, ainsi qu'à l'épuration des rejets polluants,

· de l'exploitation, de la maintenance et du management des infrastructures hydrauliques et des services collectifs,

· de la recherche et des études,

· de la formation, de l'éducation et de la sensibilisation,

· de l'organisation des systèmes d'observations et d'information sur l'état des ressources et des milieux aquatiques et sur les usages,

C'est bien l'ensemble de ces fonctions qui doivent être organisées de façon pérenne et dont le financement en investissement et en fonctionnement doit être mobiliser et garanti quelles qu'en soient les modalités.

L'ensemble de ces fonctions, n'est jamais assuré par un seul organisme et le cas le plus fréquent est celui de la coexistence dans un même territoire, de compétences et d'initiatives nombreuses, tant individuelles que collectives, tant publiques que privées.

Il est donc indispensable d'établir de façon claire, indiscutablement et de manière transparente le rôle et les compétences de chacun.

Créer des nouvelles capacités de formation

Il est indispensable de créer dans les pays à capacité suffisante de formation professionnelle initiale et continue, notamment dans les secteurs telle que l'administration, la gestion, l'exploitation et la maintenance ou des "relations clientèle" avec les usagers. Compte tenu des effectifs en cause, les formations doivent être organiser sur place, dans la langue et le contexte de chaque pays et avec des formateurs locaux, et être plus orienter vers l'apprentissage pratique "au poste de travail" que théorique.

La formation des agriculteurs, notamment des irrigants, est aussi à renforcer, voire à réorganiser. Si, de plus en plus, les ingénieurs de projet ont un bon niveau, les gestionnaires et les exploitants, sont encore le plus souvent trop peu nombreux. La formation initiale des techniciens, ouvriers et des administratifs reste, balbutiante et plus théorique que réellement pratique. La formation professionnelle continue reste à être organiser.

Les décideurs doivent aussi, et peut-être surtout, être mis à même d'exercer leurs responsabilités, qu'il s'agisse d'élus locaux ou nationaux, de chefs d'entreprises, de responsables professionnels, de dirigeants d'associations ou d'ONG. Un apprentissage approprié à leur situation doit être envisager dans le secteur de l'eau, et en priorité pour les membres des comités de bassin.

. Une organisation appropriée : à l'échelle des grands bassins versants et aquifère. L'eau ne connaît pas les frontières, et la seule échelle de gestion cohérente, est celle des bassins versants ou des aquifères, qu'ils soient nationaux ou transfrontaliers. On estime que les deux tiers des grands fleuves sont transfrontaliers, sans compter ceux partagés entre les différents Etats de grands pays fédéraux, sans que des accords de gestion n'aient été en général conclu entre les autorités responsables.

C'est un des principes, qui fait notamment le succès du Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB). Regroupant déjà 149 organismes de 45 pays et dont l'Office International de l'Eau assure le Secrétariat Technique Permanent, avec l'appui des Agences de l'Eau françaises et des Ministères des Affaires Etrangères et de l'Environnement.

Il va de soi que la gestion intégrée des ressources partagées des grands fleuves transfrontaliers, sera fondamentale pour l'avenir de certains pays. Il en va de même de la gestion des grands fleuves, lorsque dans des pays fédéraux, les responsabilités sont partagées entre le niveau gouvernemental national et les Etats fédérés.

. L'application du principe "utilisateur pollueur payeur : qui, en rendant la contribution de chacun proportionnelle à ses usages ou aux dommages qu'il cause, est la seule approche économique possible permettant de mobiliser d'énormes moyens financiers nécessaires, tout en créant les conditions d'incitation économique auprès des usagers pour réduire le gaspillage et les rejets polluants.

Le recouvrement des coûts est encore trop peu répandu. Dans une majorité de pays, d'énormes réticences culturelles, voire religieuses, s'opposent à une approche industrielle et commerciale de la gestion de l'eau. Or, les investissements à consentir dans les prochaines décennies et les frais d'exploitations et de maintenance des équipements, sont considérables et ne pourront pas, dans la plupart des cas, être couverts par les budgets publics locaux ou nationaux traditionnels. On estime à environ 180 milliards de dollars par an sur 25 ans les investissements indispensables pour renverser les tendances actuelles et faire face aux nombreux besoins, notamment d'assainissement.

Toutes les institutions internationales s'accordent désormais pour affirmer qu'il n'y a pas de solution au problème de l'eau en dehors de la participation financière directe des usagers et du secteur privé local. En particulier, il est important d'assurer :

· d'une part, une réelle solidarité entre l'amont et l'aval d'un même bassin et entre les différentes catégories d'usagers de l'eau, car leurs intérêts sont liés. De nombreux usagers payant une petite contribution, peuvent mobiliser des sommes considérables dans un bassin suffisamment grand et peuplé.

· d'autre part, une gestion économique et efficace des services collectifs des eaux, en particulier l'irrigation, l'alimentation en eau , l'assainissement domestique et industriel, de manière à satisfaire les besoins à moindre coût pour les usagers. Il faut recouvrir, en même temps, les coûts directs des services de distribution et d'épuration, ainsi que les coûts indirects d'administration et de gestion de la ressource et de protection contre les risques.

L'expérience montre que des services modernes peuvent être rendus à des coûts faibles, en tout cas raisonnables. Par exemple le prix d'un mètre cube d'eau potable, englobant l'assainissement et l'épuration, les redevances et les taxes, ressort en Europe de l'Ouest à l'équivalence de celui de 2,5 litres de super carburant, d'un paquet de cigarettes ou d'une consommation de "soft drink" ou d'un café dans un bar.

Des expériences réussies menées depuis plusieurs décennies montrent que l'ensemble de ces approches financières aux modalités différentiées peuvent permettre, si elles sont mises en oeuvre efficacement, de mobiliser en tout cas une part importante des sommes nécessaires à la modernisation du secteur de l'eau et à la préservation de la ressource, replacée dans une perspective à moyen et long terme définissant des objectifs réalistes.

Il est clair que les subventions publiques restent possibles, voire indispensables. Pour compenser les très grandes inégalités entre situations locales ainsi que les péréquations entre les différentes catégories d'usagers, afin de tenir compte de leurs capacités contributives réelles. De même, il faudrait concentrer l'aide publique internationale dans les pays les plus démunis sur des projets dont les coûts ne pourraient être équilibrer immédiatement et dont l'efficacité économique et sociale seraient fortes.

Dans le cadre de contrats pluriannuels, de grandes entreprises privées spécialisées peuvent apporter des compétences et des financements pour faciliter la mise en oeuvre de cette gestion industrielle et commerciale des ressources en eau et des services collectifs de qualité. Ces contrats doivent garantir les capitaux investis et leur rémunération, définir les termes de référence des investissements et des prestations, préciser le prix des services et prévoir sur une durée suffisante la bonne fin d'activité.


3- La recette de la banque mondiale :

« L'eau gratuit tue tous les jours des dizaines de millier de personnes dans le monde et rend malades en permanence de millions de personnes. Cet état n'est pas une fatalité,il correspond au refus de donner à l'eau un haut degré de priorité économique »(1). Une des façon les plus évidentes de réduire le gaspillage, c'est d'augmenter le prix de l'eau. Le modèle macroéconomique d'ajustement de la demande aux nouvelles conditions du marché doit aboutir inévitablement à une réduction de la consommation, celle-ci ne se faisant pas obligatoirement au détriment d'un utilisateur, mais étant le résultat d'une rationalisation des usages subséquente à la hausse du prix de l'eau.
Cette façon de voir une partie du problème alimente le credo d'acteurs privés et d'organisations internationales au premier rang desquelles, il convient de mettre la Banque Mondiale. Des rapports d'études plaident pour cette solution en lui donnant toutes les apparences de l'évidence économique .Lors de la deuxième Forum mondial de l'eau qui s'est tenu à La Haye en mars 2000, la déclaration ministérielle conclusive propose un concept de gestion de l'eau global.

La proposition a d'ailleurs été faite de déterminer le prix sur la base du coût réel de mise à disposition. Parmi les principaux défis rappelés lors du forum de La Haye, on relève la volonté de « pratiquer une gestion de l'eau qui reflète les valeurs économiques, sociales et culturelles, et qui procède à une tarification des services courant la totalité des coûts liés à ces

1- Teniere Buchot ; interventions économiques pour améliorer l'usage de l'eau, p427- 433, en UNISCO, Water

valeurs ». Il est certes dit que « cette approche devrait prendre en compte le besoin d'équité et les besoins élémentaires des pauvres » 2 .Mais sans doute s'agit-il là plus d'une concession à certaines organisations non gouvernementales agissantes qu'une réelle volonté d'agir dans un sens rompant avec une logique perçue comme inévitable ? Celle d'un marché laissant la part belle à des acteurs privés ? On mesure le chemin parcouru depuis la première conférence internationale sur l'eau, d'autant que dés 1992 cette dimension économique se devinait dans les travaux de la conférence de Dublin.

Il est un fait que partout ou le prix de l'eau a augmenté, une baisse de la consommation a suivi. Appliquant l'évolution des prix selon les volumes consommés, la société Nationale de Distribution de l'Eau tunisienne a pu mettre en évidence qu'entre 1984 et 1994, des bonnes parties des consommateurs (consommation inférieure à 70 m3 par trimestre) 3.

Dans ce même pays, la tendance est à augmenter de 15% par an les tarifs de l'eau dans les périmètres publics et les réseaux collectifs d'irrigation.

.Entre la mise à l'encan de l'eau, ce qui est inacceptable, et une eau totalement gratuite ou peu chère ce qui est source de gaspillage, il existe une autre voie, socialement et économiquement responsable.

La question de l'eau dans le monde est une question strictement économique. La Banque mondiale défend l'idée suivante : en donnant un prix à l'eau celle-ci sera moins gaspillée. Pour bien répartir l'eau dans le monde, il faut respecter la loi de l'offre et de la demande.
Autour de la question de l'eau, il y a beaucoup de conflits très graves, mais il n'y a pas de guerre. Pour avoir une guerre, il faut qu'il y ait un certain rapport de force entre deux parties. Les petits pays ou les pays pauvres n'ont pas le pouvoir, actuellement, d'affronter les décisions des grands ou des riches pays. La Banque mondiale donne des sous à des pays proches voulant s'approprier la même eau pour que ceux-ci n'entrent pas en conflit ou en guerre. Dans son geste, la Banque n'encourage pas ces pays à pratiquer une gestion commune de l'eau, ce qui constituerait une réelle prévention de guerres ou conflits, voire une solution.

On nous dit que faire payer l'eau permettrait sa distribution, ce que sauverait le monde. Pourtant, il y a encore plus de 1,5 milliard de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable. La privatisation de l'eau a engendré des histoires d'horreur dans le tiers-monde. Les gens sans

2-declaration ministérielle de la Haye, forum mondiale de l'eau, 22 mars 2000.

3- HABAIEB H. ALBERGEL ; vers une gestion optimale des ressources en eau

argent restent sans eau. La Banque disait solvabiliser les gens dans le besoin, mais pour une banque, prêter des sous à un pauvre, ce n'est pas très rentable. Où vont donc les sous de la privatisation ? À la Banque mondiale et aux multinationales qui exploitent l'eau.
Les politiques de la Banque mondiale ont dégradé la qualité de l'eau. Par exemple, en entreprenant de grands ouvrages comme la construction de barrages. Cela a permis le détournement de l'eau ,qui a entraîné des dégâts irréparables sur le plan environnemental et sur le plan humain. Des milliers de gens pauvres en Chine ont perdu leur maison, leur village et leurs champs pour cultiver après que l'eau détournée ait inondé leur environnement. S'en sont-ils trouvés plus riches ?

4- La protection des ressources en eau

La protection des ressources en eau, est à la base d'une gestion pérenne. Cet objectif nécessite à la fois de connaître qualitativement et quantitativement ces ressources mais aussi de les protéger et d'impliquer des acteurs à priori disparates.
La fragmentation des responsabilités entre les différents acteurs est bien souvent à cause d'une gestion inefficace. Il convient donc de la combattre et ceci par différents moyens : il faut planifier l'utilisation, la protection et la conservation des ressources en eau sous forme de plans d'actions chiffrés et précis. La prise en compte de tous les aspects de la protection est également indispensable : sauvegarde des ressources hydrauliques mais aussi des sols, des forêts avoisinantes, des berges, c'est à dire l'ensemble du bassin versant.

Une constitution de bases de données, est également nécessaire pour gérer les pics de demande mais aussi les risques naturels. Car les sécheresses et les crues doivent faire l'objet de plans d'urgence afin d'être à même de gérer les situations de crise.
L'aspect pédagogique des choses ne doit pas non plus être oublier : des actions de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage peuvent s'avérer fructueuses. Il faut encourager les mesures individuelles du type récupération des eaux pluviales ainsi que l'implication du public dans les prises de décision.
La fragmentation peut également se cacher dans les façons d'appréhender les phénomènes naturels : citons pour mémoire le fossé qui existe encore entre l'hydrologie et l'écologie terrestre.
L'évaluation des ressources : Elle est nécessaire pour leur gestion optimum et durable mais il faut souligner qu'elle est plus soigneusement respectée, si elle fait l'objet de lois cadres qui fixent des objectifs précis. Comme dans tout système de mesure, les quantités de données à traiter sont bien souvent énormes et la mise en place d'outils informatiques, est dans la majeure partie des cas indispensable. La première étape consiste à s'assurer de l'efficacité, de la performance et de la fiabilité des systèmes de mesure notamment pour ceux qui délivrent de l'information en temps réel. On comprend donc qu'un système de normes strictes en amont, est indispensable pour valoriser les informations collectées.

Cette collecte serait inutile sans systèmes performants de traitement de données permettant de classer et de délivrer des informations statistiques pertinentes utilisables par les gestionnaires. Il est nécessaire également de mettre en place des modèles de simulation informatique afin d'anticiper les conséquences de phénomènes tels que les crues ou la sécheresses.
La protection des ressources : Elle passe d'abord par la mise en place d'un arsenal juridique dissuasif afin de protéger non seulement l'eau mais l'écosystème dans son ensemble, et notamment les bassins versants qu'il convient de restaurer s'ils ont fait l'objet de dégradations de grande ampleur. La prévention est un autre volet de la lutte contre la pollution. Elle se traduit dans les faits par l'institution de normes pour les rejets d'effluents dans l'environnement. Elle doit donc être accompagnée de la mise en place de structures de traitement des eaux usées qu'elles soient domestiques ou industrielles. Et si cela est possible à des démarches de réemploi de ces eaux usées dans l'agriculture ou l'aquaculture par exemple. La lutte peut se dérouler également plus en amont par l'incitation des industriels à mettre en oeuvre des technologies respectueuses de l'environnement. On peut penser par exemple aux dégâts considérables infligés à l'environnement par l'industrie des pâtes à papier. L'amélioration des techniques peut également trouver sa place dans les stations d'épuration elles-mêmes sous forme de biotechnologies. La protection des nappes d'eau souterraines est également un enjeu vital. La mise en place de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement (on peut penser par exemple à une utilisation plus raisonnée des engrais et autres pesticides) est essentielle. La mise en place de zones de protection est parfois nécessaire pour protéger les lieux de pompage, voire la nappe dans son ensemble, des pollutions dues aux infiltrations de produits toxiques. On pense tout de suite aux décharges et celles-ci doivent faire l'objet d'études d'impact voire de mesures d'étanchéification.
En surface il est également indispensable de réhabiliter les écosystèmes dégradés. Que ce soit par la régénération des étendues d'eau polluées impropres à la survie des espèces aquatiques ou par la remise en état des terres agricoles dégradées par les techniques de culture modernes. Aboutissant à des politiques de remembrement désastreuses du point de vue hydrique parce qu'elles amplifient les phénomènes de crues mais aussi du point de vue géologique. Car elles provoquent un emballement des phénomènes d'érosion qui peut impacter les étendues d'eau par des phénomènes d'envasement. Il est également indispensable de protéger les zones humides ainsi que les organismes qui les peuplent en surveillant l'état de leurs populations.

B/ La mobilisation des nouvelles ressources :


1-Le dessalement de l'eau de mer

Les trois quarts de la surface de notre planète sont recouverts d'eau mais d'eau salée malheureusement. Il n'empêche, ces réservoirs inépuisables que sont les océans font rêver. Et s'il était possible de transformer cette eau salée en eau douce ? Cela résoudrait en effet toutes les difficultés de pénurie d'eau que connaissent beaucoup de pays. Car nombreux sont ceux qui ont un accès aux océans, quand ils ne disposent pas d'un littoral maritime conséquent.

En fait, dessaler l'eau de mer de manière à la rendre consommable, c'est possible. On dispose même aujourd'hui de nombreux systèmes dont beaucoup, ont atteint le stade industriel. Les deux procédés les plus couramment utilisés sont, la distillation et l'osmose inverse. Leur principe est simple. La distillation consiste à évaporer l'eau de mer, soit en utilisant la chaleur des rayons solaires, soit en la chauffant dans une chaudière. Seules les molécules d'eau s'échappent, laissant en dépôts les sels dissous et toutes les autres substances contenues dans l'eau de mer. Il suffit alors de condenser la vapeur d'eau ainsi obtenue pour obtenir une eau douce consommable. L'osmose inverse nécessite quant à elle de traiter au préalable l'eau de mer en la filtrant et en la désinfectant afin de la débarrasser des éléments en suspension et des micro-organismes qu'elle contient. Le procédé consiste ensuite à appliquer à cette eau salée une pression suffisante pour la faire passer à travers une membrane semi-perméable : seules les molécules d'eau traversent la membrane, fournissant ainsi une eau douce potable.
L'inconvénient majeur de ces systèmes est qu'ils sont très coûteux. Les installations sont peu rentables.

Les quantités d'énergie nécessaires au chauffage ou à la compression de l'eau sont trop élevées, et les volumes d'eau produits trop faibles. L'utilisation de cette technique de production d'eau potable reste donc encore très marginale. Seuls certains pays ne disposant que de très faibles ressources en eau mais suffisamment riches, comme le Koweït et l'Arabie Saoudite, utilisent le dessalement de l'eau de mer pour produire l'eau douce destinée à la consommation humaine. Quoi qu'il en soit, cette question, dont l'enjeu est de taille, a déjà fait l'objet de nombreuses recherches qui se poursuivent. Des évaporateurs dits "multiples effets" ont ainsi été développés visant à limiter la dépense énergétique des systèmes précédents en utilisant la chaleur produite lors de la condensation de la vapeur d'eau pour évaporer l'eau de mer. Mais, techniquement très complexes, ces systèmes nécessitaient la présence d'un personnel très qualifié. Une amélioration vient cependant de leur être apporter qui permet de réduire encore les pertes énergétiques tout en gagnant en simplicité. Peu coûteux, modulable, très simples à installer et à entretenir, et capables de produire, à un moindre coût énergétique, de 20 à 30 litres d'eau douce à partir de 100 litres d'eau de mer, ces nouveaux systèmes devraient plaire aux pays les plus intéressés par le dessalement que sont nombre de pays en voie de développement.

Selon les estimations, moins de 1% de l'eau potable mondiale est fourni par les 12 500 usines de dessalement dispatchées dans 120 pays.
Elles produisent 20 millions de mètres cubes par jour, soit 14 millions à partir de l'eau de mer et 6 millions à partir d'eaux saumâtres* (en 2001).

Répartition du potentiel de désalinisation dans le monde

%

Moyen-Orient Asie

63%

Amérique du nord

11%

Afrique

7%

Europe

7%

Dans un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - sur les directives révisées pour l'eau de boisson dans le cadre de la prévention de maladies hydriques - datant de septembre 2004, plus de 60 % des installations de désalinisation sont situées dans les pays de la Méditerranée orientale et de l'Asie occidentale. Cela concerne le Moyen-Orient (Iran, Irak, Arabie saoudite...) ; l'Asie du sud (Afghanistan, Pakistan), l'Afrique occidentale et orientale (Egypte, Maroc, Tunisie,...).

 85 % des usines de dessalement pratique la distillation. Dévoreuses d'énergie, les unités géantes de distillation sont, en général, implantées dans les pays producteurs de pétrole et gaz tels que le Koweït, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite. Ainsi, une unité de dessalement a été implantée au Qatar (7 000 mètres cube par jour).
Souvent l'unité de désalinisation est associée à une centrale de production électrique. Depuis quelques années, des unités d'osmose inverse se sont développées, associées ou non, à des installations de distillation existante. Ainsi, à Jebel Dhanna à Abu Dhabi, la société Degrémont appartenant au groupe Suez, a construit une centrale de 160 millions de mètres cube par an dans laquelle l'osmose inverse assure une production de 62 millions de mètres cube par an. La centrale thermique a une puissance de 630 Mégawatts.

 Certaines îles des Caraïbes, telles les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy aux Antilles française ; l'île de Curaçao aux Antilles néerlandaises et de nombreuses îles de la Méditerranée (Malte) possèdent également des usines de dessalement utilisant le procédé de distillation.

2- La question des transferts :

Cette opération a été déjà utilisée dans des nombreux pays. Le PHN espagnol, l'approvisionnement par bateaux- citernes ou conduites sous marines de plusieurs îles grecques ou espagnoles, le projet d'alimentation d'une partie de la Catalogne par les eau du Rhône, l'effort turc qui est réalisé vis-à-vis de la République Turque de Chypre du nord et plus généralement, les projets qui au Proche Orient puisent leur origine dans la relative abondance des eaux turques, sont autant d'exemples de transferts d'eau existants ou sérieusement envisagés. Les transferts dont il est question de parler maintenant sont d'une tout autre ampleur géographique et quantitative. Ils sont parfois plus ambitieux techniquement et soulèvent des interrogations multiples sur les possibilités de leur réalisation.

C'est donc tout naturellement que la possibilité d'échanger l'eau, à l'image en définitive de bien d'autres marchandises, a été envisagée. Cette éventualité semble acceptée par des dirigeants du Sud : inaugurant le barrage Al Wahda en mars 1997, le défunt Roi Hassan il eut ces mots : « le monde connaîtra, le prochain siècle, une période difficile pour la vie de l'humanité, une période marquée par la rareté de l'eau. Les besoins en eau seront tels qu'on peut dire, sans nous tromper, qu'à l'image du pétrole..., l'eau deviendra un jour commercialisable à l'échelle, et des pays se mettront à vendre de l'eau à des pays qui ne disposent pas de potentialle naturelle ».

La question du transfert de l'eau des zones excédentaires aux zones déficitaires, aiguisée par l'éventualité de réaliser des profits donne lieu à bien des projets, parfois aussi farfelus que celui consistant à « capturer » et à tracer jusque sous des latitudes plus chaudes et sèche des icebergs. Le prince Mohammed El Fayçal, neveu du roi d'Arabie Saoudite annonçait ainsi dans les années soixante-dix, lors d'une conférence internationale sur les icebergs qui se déroulait à l'Université d'lowa, que dés la décennie suivante, son pays pourrait être approvisionné par des icebergs de 100millions de tonnes provenant de l'Atlantique Nord. Celui-ci avait même fondé une société, Iceberg Transport Internationale qui à terme devait atteindre un rythme de livraison annuel de 100 icebergs ! Beau projet en apparence mais qui laisse rêveur. Passons sur des difficultés techniques réelles (question du remorquage d'une masse énorme dont l'instabilité irait croissante au fur et à mesure de la descente en latitude ; puis problème de l'exploitation de l'iceberg principalement pour la raison précédente) pour douter surtout de la possibilité de récupérer l'eau de fusion à des conditions économiques décentes. D'autre ont imaginé de transporté l'eau ou retour de pétroliers à vide, oubliant que cela nécessite de nettoyer les cuves ce qui est à la fois une source de pollution et un coût non négligeable. D'autres ont conçu l'idée des réservoirs flexibles remplies d'eau douce tractés par des remorqueurs ; là encore, le procédé ne parait pas irréalisable, il reste à en mesurer la faisabilité et la capacité à assurer les énormes besoins qui s'affirment.

3- L'exploitation des ressources aquifères fossiles:

Les ressources en eau de la plupart des pays du Sahara et du Sahel ont fait l'objet de monographies et d'évaluations assez récentes, le plus souvent dans le cadre d'études de base des schémas directeurs d'aménagement des eaux liés aux plans de développement. De leurs résultats, il convient de mettre en lumière deux faits majeurs:

· de tous les grands espaces géopolitiques du monde, la région du Sahara et du Sahel est la plus démunie en ressources en eau naturelles, en grandeur absolue aussi bien que par rapport à sa population, pouvant entraver fortement le développement durable;

· à l'intérieur de cette région, les ressources en eau sont différemment et inégalement réparties: les types et les structures de ressources en eau des différents pays sont très contrastés et leurs degrés d'indépendance sont variés, ce qui crée des conditions de gestion très variées. Dans la plupart des pays, la politique de l'eau et l'économie de l'eau doivent dès à présent faire face aux problèmes posés par une tension grandissante entre les ressources en eau limitées et les besoins croissants en eau. La gestion de l'eau y prend donc une importance cruciale pour le développement et la paix.

 

Superficie

Millions de km²

Population 1990

Millions d'habitants

Ressources en eau douce naturelles, renouvelables

Milliards de m/an

Région du Sahara et du Sahel

16,57 (11,1%)

282 (5,3%)

Intérieures* : 420 (1,05%)

Totales : 510

(avec ressources externes* potentielles)

Monde entier

149

5 292

40 000

Il existe de fortes disparités des ressources intérieures par pays, et la grande irrégularité saisonnière et pluriannuelle des écoulements, aggrave, en outre, la faiblesse des moyennes.

Les groupements en "sous-régions" mettent aussi en évidence des contrastes majeurs : ainsi, le Maghreb est le plus démuni, avec des ressources en moyenne inférieures à 1 000 m/an par habitant, mais ses ressources sont intérieures pour l'essentiel, avec une part de ressources non renouvelables notable en terre saharienne.

Sur des bases de connaissance, souvent fort approximatives et inégales, les faits dominants qui conditionnent la gestion de l'eau dans la région du Sahara et du Sahel peuvent se résumer ainsi:

- Les 4/5 des quantités d'eau totales sont utilisées dans le bassin du Nil et l'Afrique de l'Est -70 % dans la seule vallée du Nil : Égypte et Soudan (poids prépondérant des irrigations)- 1/4 au Maghreb et seulement 5 % dans les pays du Sahel.

- L'accélération de la croissance globale des demandes en eau depuis le milieu du XXème siècle semble due davantage à celles des populations qu'à une augmentation sensible des demandes par habitant.

Mais Les tensions à venir et les inadéquations grandissantes entre les besoins en eau croissants et des ressources conventionnelles limitées, seront génératrices de problèmes aggravés et de conflits d'usage que la gestion de l'eau aura pour objectif de résoudre.

· Les plus classiques et les plus répandus sont les conflits d'usage entre usagers (compétitions pour l'accès aux ressources les moins coûteuses, les plus facilement mobilisables et celles qui offrent le plus de sécurité) qui naissent de l'intensification d'exploitation de systèmes de ressource définis, superficiels ou souterrains. Ces conflits s'exacerbent naturellement en temps de sécheresse.

· Une autre forme de conflit tient aux difficultés de coexistence entre les modes traditionnels et les procédés modernes d'exploitation gravitaires traditionnels, par exemple entre l'exploitation d'une nappe souterraine par galeries captantes à potentiel imposé (Foggaras du Maghreb) et l'exploitation par pompage qui entraîne de forts rabattements.

· Les grands systèmes aquifères des bassins sédimentaires transfrontières peuvent aussi donner lieu à des conflits qui restent toutefois actuellement potentiels. Dans ce cas l'objet du partage à régler est plus complexe qu'un écoulement : il s'agit de répartir équitablement les influences, notamment dans les plans d'exploitation de ressources non renouvelables. (4)

Plus les demandes en eau approchent et a fortiori excèdent les ressources conventionnelles, comme c'est déjà le cas dans plusieurs pays de la région, plus les objectifs de gestion et de politique de l'eau deviennent indissociables des objectifs de la politique socio-économique et de développement.

L'un des plus grands de ces bassins correspond au Système Aquifère du Sahara Septentrional, SASS, qui couvre une large superficie répartie à travers les territoires de l'Algérie, de la Libye et de la Tunisie. Dans ces trois pays, les nappes sahariennes communes du Continental Intercalaire (CI) et du Complexe Terminal (CT) sont à l'origine de programmes de développement économique dont l'importance est capitale et basés principalement sur la mobilisation massive des ressources en eau de ces nappes.

Les ressources du SASS connaissent une exploitation de plus en plus soutenue pour faire face aux besoins de la région. Ceci commande une meilleure maîtrise des connaissances à l'échelle du bassin et à même de permettre une gestion optimisée et rationnelle.

Depuis les années 1980, l'intensification des prélèvements d'eau au niveau des trois pays concernés provoquent des rabattements importants des niveaux piéométriques, l'assèchement de nombreuses sources et le recours de plus en plus généralisé au pompage à partir de nombreux forages. Depuis lors, le nombre important de nouveaux forages réalisés a permis de rassembler un grand nombre de nouvelles données sur les aquifères, ce qui permettrait aujourd'hui de lever plusieurs des hypothèses simplificatrices adoptées jusqu'ici et donc de préciser le fonctionnement du Système Aquifère du Sahara Septentrional.

Initiée dès 1992 l'action de l'OSS concernant le Système Aquifère du Sahara Septentrional, a permis de rassembler l'ensemble des partenaires concernés, que ce soit les pays et les institutions nationales impliquées, ainsi que les organisations internationales ou régionales qui souhaitent s'associer ou partager leur expérience et enrichir une telle démarche au profit des pays partageant les ressources en eau de ce bassin.

La démarche de l'OSS a nécessité plusieurs réunions de concertation et études techniques, (évaluation actualisée des connaissances hydrogéologiques, synthèse, etc.) afin de mobiliser davantage les pays concernés et créer les conditions pour le succès des actions communes à atteindre.

Par ailleurs, l'OSS a mené en partenariat avec la FAO une réflexion sur le volet juridico-

4- Jean-Marc LOUVET rapport sur LES AQUIFERES DES GRANDS BASSINS UNE RESSOURCE VITALE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION DANS LES ZONES ARIDES ET SEMI-ARIDES

institutionnel de la gestion durable des ressources en eau souterraines profondes du Système Aquifère du Sahara Septentrional. S'agissant d'un bassin partagé par trois pays, la réflexion a porté à la fois sur le droit interne des pays concernés et sur les aspects de droit international en matière de gestion et de mise en valeur des ressources en eau en général et des eaux souterraines en particulier.

Dans le cadre de l'action de l'OSS, les conditions sont aujourd'hui favorables pour une actualisation de l'évaluation des ressources en eau du Système Aquifère du Sahara Septentrional. Cette actualisation permettra en particulier d'établir de nouvelles bases scientifiques sur lesquelles pourront être ajustés les plans directeurs de développement des pays concernés d'une part et de considérer l'approche qu'ils jugeront nécessaires d'adopter pour un mécanisme de concertation sur un échange soutenu d'information en vue de la protection, de la mise en valeur et de l'utilisation concertée des ressources en eau communes à ces États.

Ce dernier volet requiert au plan du droit interne, l'analyse approfondie des règlements d'application des codes et lois des eaux en vigueur dans les trois pays en vue d'un rapprochement de règlements définis par les trois pays qui permettra dans un premier temps d'assurer l'harmonisation des actions nationales de gestion de la ressource commune. Au plan sous-régional, il s'agit de jeter les fondements d'une gestion concertée de la ressource partagée, à travers les propositions opportunes d'arrangements institutionnels souhaités par les pays eux-mêmes.

La gestion est intégrée à partir du moment où "la démarche du gestionnaire d'un certain nombre de relations et d'interactions physiques, économiques et sociales importantes. Mais tous cela sans une mobilisation internationale ne limite pas la crise. Des déférentes organisations en pris le problème très en sérieux, et ils ont proposés plusieurs solutions comme le programme hydraulique internationales de l'UNISCO, et Le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau - une initiative de l'ensemble du système des Nations Unies.

2/ La mobilisation des organisations internationales contre la crise hydraulique

A/ Le programme hydraulique internationale (UNISCO)

L'UNESCO, intervient dans le domaine de la gestion de l'eau pour deux raisons essentielles. D'une part, elle contribue au développement de la recherche scientifique, de l'éducation et de la coopération dans ce domaine. D'autre part, la défense du droit des hommes pour l'accès aux ressources en eau participe de la défense de leur dignité et des principes de base selon lesquels l'éducation et la culture ne peuvent être accessibles que dans la mesure où les gens ont un minimum de ressources pour vivre et non pas seulement pour survivre. Cette philosophie humanitaire marque l'institutionnalisation du problème de l'eau au niveau international depuis de nombreuses années, notamment dans le cadre de l'intervention des organisations spécialisées de l'ONU et des Communautés européennes.

Concernant plus particulièrement l'U.N.E.S.C.O. le Programme Hydrologique International a été lancé en 1975, et est dans sa cinquième phase (1996-2001) Pour reprendre les termes mêmes de son énoncé, il "est au centre d'efforts scientifiques visant à améliorer la connaissance fondamentale que l'on a du cycle hydrologique" et a pour principal objectif de "développer les bases scientifiques et technologiques pour une gestion rationnelle des ressources en eau, tant au niveau de la quantité que de la qualité, tout en tenant compte de la protection de l'environnement" Il faut retenir de cette définition la "gestion rationnelle" et la "protection de l'environnement" qui sont les pôles clés. Sortie des débats eschatologiques des années 60-70 sur les dangers de la société industrielle et des progrès de la science, la lutte pour la protection de l'environnement est entrée dans une phase qui paraît être contradictoire avec ses débuts, celle de la rationalité et de l'efficacité.

C'est la phase actuelle que nous connaissons sous les termes de "développement durable"dont les principes ont été définis au début des années 90 (voir Conférence internationale de Rio de 1992 sur le développement et l'environnement.) Le développement durable peut se résumer ainsi : promouvoir le développement économique et social de la société actuelle sans compromettre celui des générations futures. L'accomplissement de ce principe suppose la mise en oeuvre d'une gestion dite "rationnelle", c'est-à-dire fondée sur des instruments de modélisation, de contrôle et de planification qui font appel aux méthodes économiques de gestion mises en oeuvre dans les entreprises. Concernant plus spécifiquement le domaine de l'eau, les principes du développement durable ont été systématisés au cours de la Conférence de Dublin sur l'eau et l'environnement et la Déclaration qui en est ressortie en 1994.

L'aspect le plus important est le quatrième principe selon lequel l'eau a une valeur économique et doit être reconnue comme un bien économique. En pratique, cela signifie qu'elle doit faire l'objet d'une évaluation donnant lieu à l'établissement du coût des services qui y sont attachés et au recouvrement d'un prix susceptible de compenser tout ou partie des coûts. L'autre aspect important lié au développement durable et à sa mise en oeuvre dans la gestion de l'eau est la notion de gestion intégrée.

1- L'hydrologie et la mise en oeuvre durable des ressources en eau dans un environnement évolutif 1990- 1995 :

Le thème choisi pour le PHI-IV (1980-1995) était : "L'hydrologie et la mise en oeuvre durable des ressources en eau dans un environnement évolutif". Il comprenait trois sou-programmes :

La recherche hydrologique dans un environnement évolutif :

Ce sous-programme visait à améliorer la connaissance des processus d'interface du transport de l'eau à travers le système atmosphère-végétation-sol et à étudier comment décrire ces processus de la façon la plus adéquate à différentes échelles temporelles et spatiales, en particulier afin d'établir des couplages corrects avec les modèles climatiques.

La gestion des ressources en eau au service d'un développement durable :

Le PHI-IV a offert aux scientifiques une tribune où délibérer des techniques et approches de l'évaluation des ressources en eau. Celles-ci sont présentées dans la monographie sur les Ressources hydriques mondiales à l'aube du XXIe siècle ( World water resources at the beginning of the 21st century), établie à titre de contribution au rapport de la cinquième session de la Commission du développement durable ( CDD) de l'ONU sur l'Inventaire exhaustif des ressources mondiales en eau douce ( Comprehensive assessment of freshwater resources of the world). Par ailleurs, la collaboration poursuivie avec l'Association internationale des hydrogéologues ( AIH) a débouché sur la publication de manuels et guides de cartographie et d'évaluation des ressources en eau souterraine.

L'enseignement, la formation, le transfert des connaissances et l'information du public :

La composante éducative du programme, qui couvre tous les niveaux d'enseignement, a été conçue plus particulièrement en fonction des besoins des pays en développement. On y a privilégié la formation d'hydrologues de pays ne disposant pas de possibilités locales de formation, et un réseau englobant tous les degrés de l'enseignement a été mis en place. L'hydrologie a été intégrée à plusieurs domaines d'études universitaires. Différentes disciplines ont été analysées et un système concret permettant diverses combinaisons a été élaboré, de même que des programmes et plans d'études types.

2- Les résultats de programme hydraulique international de (1996- 2001) :

Les huit thèmes du programme hydraulique international s'inscrivent dans trois groupes qui se recoupent :

* Le Groupe 1 englobe les projets de recherche scientifique de priorité mondiale (1-2- 3-4).

* Le Groupe 2 reconnaît l'importance particulière des problèmes liés à l'eau dans différentes régions prioritaires (5-6-7).

* Le Groupe 3, qui s'appuie sur les travaux relatifs aux deux groupes précédents, comprend le transfert de technologies et d'information et les composantes formation (8).

1-Processus hydrologiques et biogéochimiques mondiaux :

Ce thème s'inscrit dans la continuité du PHI-IV, en poursuivant plusieurs activités sur les régimes d'écoulement, les changements et la variabilité climatiques, ainsi que la modélisation du transport vertical, des échanges d'eau et d'énergie.

Régimes d'écoulement déterminés à partir de données internationales expérimentales et de réseaux ( FRIEND) : Un Comité de coordination intergroupes FRIEND (FIGCC) a été créé pour coordonner les activités des groupes existant en Europe et en Afrique.

La troisième Conférence FRIEND, organisée en octobre 1997 à Postojna (Slovénie), a passé en revue les résultats des recherches menées par les groupes FRIEND de 1994 à 1997 dans le domaine de l'hydrologie à l'échelle régionale.

Une brochure sur les objectifs et les principales activités du projet FRIEND a été publiée.

 

Atmosphère et climat :

La composante hydrologique et hydrochimique de la LBA (Expérience à grande échelle sur la biosphère et l'atmosphère dans le bassin de l'Amazone) a été approuvée.

La Deuxième conférence internationale sur le climat et l'eau a eu lieu en août 1998 à Espoo (Finlande). L'accent a été mis sur l'analyse des séries de données hydrologiques sur les longues durées eu égard à la nécessité de dissocier les effets des activités humaines des incidences de la variabilité climatique.

plusieurs documents sur la surveillance mondiale et les fluctuations des glaciers entre 1990 et 1995 ont été publiés, ainsi que l'Atlas mondial des ressources en neiges et glaces.

Le projet ARCHISS (Enquête archivistique sur l'histoire du climat) a poursuivi son expansion en Amérique latine et dans les Caraïbes à la suite de la mise en place de nouveaux projets pilotes au Chili, au Pérou et en Equateur.

2- Processus écohydrologiques dans l'environnement de surface :

Ce thème permet d'étudier l'écologie des eaux douces conjointement avec l' écohydrologie.
Un Colloque international sur l'écohydrologie a été organisé en mai 1997 à Salzbourg (Autriche) dans le but de mettre sur pied un réseau de projets pilotes internationaux afin d'établir des guides de planification et de gestion écologiques des ressources en eau.

. Le Colloque international sur la Modélisation de l'érosion du sol, le transport solide et les processus hydrologiques connexes, organisé en juillet 1998 à Vienne, conjointement avec l' AISH (Association internationale des sciences hydrologiques), a traité de la nécessité d'intensifier les essais de modèles sur le terrain.

3- Ressources en eaux souterraines menacées :

Ce thème traite des menaces qui pèsent sur les ressources en eau souterraine.

Mettant actuellement au point les bases techniques d'un inventaire de la contamination des eaux souterraines ainsi que des méthodologies pour déceler les problèmes qui concernent leur qualité. Des ateliers régionaux ont été organisés en Afrique et dans la région arabe pour former des hydrologues à la cartographie de la vulnérabilité des eaux souterraines. Un observatoire de la qualité des eaux souterraines alimentant les mégapoles africaines se met actuellement en place.

La Conférence internationale sur "L'avenir menacé des ressources en eau souterraine", organisée en juillet 1998 par l'Université de Changchun (Chine) sous le patronage de l'UNESCO, a examiné tous les aspects de l'évaluation des futurs risques qui menacent les eaux souterraines, ainsi que des moyens pratiques de les maîtriser et peut-être de les réduire ou d'y remédier.

4- Stratégies de gestion des ressources en eau en cas d'urgence et de situations conflictuelles :

Dans le cadre de ce thème, une attention particulière est prêtée aux stratégies de gestion des ressources en eau des systèmes hydrologiques internationaux ainsi qu'aux outils techniques et scientifiques d'aide à la négociation.

Negotiations over Water (Les négociations relatives à l'eau), à Haïfa
- "Averting a water crisis in the Middle East : make water a medium of cooperation rather than conflict" (Comment éviter une crise de l'eau au Moyen-Orient.

L'initiative lancée par l'UNESCO concernant le bassin de la mer d'Aral a été annoncée lors de la 155e session du Conseil exécutif (1998). Un Conseil consultatif scientifique sur les problèmes du bassin de la mer d'Aral (SABAS) a été créé. Par l'entremise de ce Conseil, le PHI aide les républiques d'Asie centrale à procéder à des consultations régionales sur leur vision des problèmes liés à l'eau et à analyser divers scénarios possibles, afin d'organiser un atelier régional sur l'eau et la paix en Asie centrale.

5- Gestion intégrée des ressources en eau dans les zones arides et semi-arides

Il mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ( CCD). Un guide sur les processus hydrologiques et un rapport présentant l'état des connaissances sur les méthodes d'évaluation des ressources en eau sont en préparation.

Pour achever les recherches menées en coopération pendant toute la décennie sur les ressources en eau dans le monde à l'aube du XXIe siècle, une conférence internationale a été organisée en 1998 à Paris sur le thème "L'eau - une crise imminente?". On y a fait le point des connaissances sur les ressources en eau dans le monde et cerné les problèmes relatifs à l'eau qu'il faudra résoudre au XXIe siècle.

-Un atelier sur "Les ressources en eau souterraine du désert du Kalahari" a été organisé au Botswana et un dossier de présentation d'un projet d'évaluation des ressources en eau de l'ensemble du système aquifère a été établi. L'UNESCO coopère avec l'Observatoire du Sahara et du Sahel ( OSS) à l'évaluation des ressources en eau des principaux aquifères profonds de la partie nord de l'Afrique saharienne; cette activité est actuellement étendue à la partie sud de cette région.

- Un document technique et un document de vulgarisation sur la gestion des ressources en eau pour le développement durable des zones arides sont en préparation. Une conférence sur "La gestion des sécheresses" organisée à Pretoria (Afrique du Sud) en 1999 et ses conclusions serviront de base à l'établissement de politiques nationales.

Une autre conférence a eu lieu à Tripoli (Libye) en 1999 sur le thème "Les systèmes aquifères régionaux des zones arides - comment gérer des ressources non renouvelables" qui avait pour but de définir des orientations en vue de la gestion de ces aquifères, très souvent communs à plusieurs pays. Un document faisant le tour des moyens pour faire face à la pénurie d'eau, actuellement en cours d'élaboration, doit servir de guide aux gestionnaires de l'eau.

6- Hydrologie et gestion de l'eau dans les zones tropicales humides :

Ce thème s'inscrit dans le prolongement de nombreuses activités lancées dans le cadre du PHI-IV et les complète.

- Centres pour les zones tropicales :

Le Centre régional pour l'hydrologie et la gestion des ressources en eau des zones tropicales humides a été établi à Kuala Lumpur (Malaysie), afin de gérer et de coordonner les activités de l'Asie du Sud-Est et du Pacifique.

- Gestion de l'eau : Un projet sur l'hydrologie forestière est en cours dans les Ghats occidentaux en Inde, en collaboration avec l'Office des forêts du Karnataka et l' Institut national d'hydrologie.
En Asie du Sud-Est, une étude a été consacrée à la situation et aux perspectives positives de la gestion de l'eau dans le Delta du Mékong.
7-Gestion intégrée des eaux urbaines :

- Problèmes urgents en zones urbaines :

De nouvelles mesures de contrôle des inondations, autres que les constructions d'ouvrages, ont été examinées lors d'un colloque international qui s'est tenu à Sao Paulo. Des directives sont en préparation sur ce sujet. Le Colloque international sur l'eau, la ville et l'urbanisme qui s'est tenu à Paris en 1997 a abouti à la publication de la Déclaration de Paris qui souligne les problèmes pressants des zones urbaines et appelle à adopter des approches nouvelles dans ce domaine.

-Les centres régionaux de l'IRTCUD (Centre international de recherche et de formation sur le drainage urbain) de Sao Paulo (Brésil), pour les zones tropicales humides, et d'Oslo (Norvège), pour les zones climatiques froides, ont commencé leurs activités; le projet de créer dans la région des États arabes un centre pour les zones arides progresse.

-Projet Essaouira :

Une initiative transdisciplinaire de l'UNESCO sur la gestion des eaux urbaines dans les régions côtières, qui comporte une importante composante culturelle, est en cours de réalisation. La ville ancienne d' Essaouira au Maroc fait l'objet d'un projet pilote et une collaboration a été entamée au sujet d'Alexandrie (Égypte), avec le concours de CSI (Section pour les régions côtières et les petites îles).

8- Transfert de connaissances, d'information et de technologie :

- Projet en Afrique du Sud : L'Office des eaux et forêts ( DWAF) de la République sud-africaine, l'UNESCO et l'OMM ont fait réaliser conjointement une évaluation des besoins de formation théorique et pratique des services de gestion des ressources en eau de ce pays.

Système d'information géographique (SIG) :

La deuxième Conférence HYDROGIS s'est tenue à Vienne (Autriche). La mise au point d'une application des SIG à l'étude des ressources en eau et au projet FAO/UNESCO d'établissement du bilan hydrique de l'Afrique, axé sur le bassin du Niger a été achevée.

-Sensibilisation du public :

Le Programme s'emploie à élaborer du matériel d'information et d'éducation non formelle, des émissions de télévision, des vidéos et des CD-ROM et fait fonction de conseiller technique en la matière.

3 -Interactions de l'eau : systèmes en danger et défis sociaux 2002- 2007 :

Les conflits entre intérêts rivaux sont devenus plus fréquents. La mauvaise utilisation des ressources en eau et des pratiques de gestion peu satisfaisantes entraînent souvent une diminution des approvisionnements, la baisse des nappes phréatiques, la réduction de la superficie des lacs intérieurs, la diminution de l'écoulement des cours d'eau jusqu'à des niveaux écologiquement dangereux. La pollution de l'eau, essentiellement imputable à des activités humaines, est de plus en plus fréquente et de plus en plus répandue, ce qui diminue le volume d'eau utilisable pour de nombreux usages. Bien que le Programme hydrologique international (PHI) de l'UNESCO se concentre sur tous les aspects possibles de l'hydrologie, chacune de ses phases - tout en conservant une vision d'ensemble - fixe certaines priorités. La sixième phase met ainsi l'accent sur les aspects sociaux des ressources en eau. Cependant, cette mise en relief ne se substitue pas à la préoccupation principale, à savoir l'étude de la présence et de la répartition de l'eau dans l'environnement naturel.

Dans le prolongement, la sixième phase du PHI (2002-2007) repose sur le principe fondamental selon lequel l'eau douce est aussi essentielle au développement durable qu'elle l'est à la vie et qu'au-delà de ses fonctions géophysiques, chimiques et biologiques dans le cycle hydrologique, elle possède une valeur sociale, économique et écologique, ces différents aspects étant interdépendants et complémentaires.

Le lancement du PHI-VI coïncide avec une profonde évolution dans la façon dont la société perçoit l'eau. Cette évolution se traduit par des appels à la gestion intégrée des ressources en eau. Il convient d'y intégrer également la recherche hydrologique. Cela nécessite de multiplier les approches interdisciplinaires et multidisciplinaires mais aussi d'intensifier la coopération et les partenariats pour mettre en oeuvre les programmes de recherche. À cet égard, les OIG et les ONG devraient coopérer et coordonner leurs projets relatifs à l'eau. Cette synergie pourrait être le fondement essentiel de la bonne mise en oeuvre du PHI-VI.

Cependant, Reconnaissant que la réflexion scientifique a cessé de compartimenter la recherche relative à l'eau pour adopter une approche plus intégrée, le thème général choisi pour le PHI-VI est le suivant : « L'eau - phénomènes d'interaction : systèmes menacés et grands problèmes sociaux ». Lors de la définition des composantes essentielles de la recherche pour la période 2002-2007, il est apparu clairement que ce qui avait fait jusque-là défaut était une étude rigoureuse des sciences et de la politique de l'eau "aux marges".

Les ressources en eau sont de plus en plus sollicitées dans le monde entier alors même que l'on enregistre des changements anthropiques et climatiques à l'échelle planétaire; il faut donc une approche multidisciplinaire intégrée très dynamique pour s'attaquer aux problèmes scientifiques et se de société qui impliquent les ressources en eau. D'où la nécessité d'étudier de près les sciences et la politique de l'eau " aux marges ". Nous avons besoin de savoir ce qui se passe dans l'interface entre les eaux de surface et les eaux souterraines, l'eau douce et l'eau de mer, l'échelle mondiale et celle des bassins hydrologiques. Il faut étudier les phénomènes et les éventuels changements intervenus en s'intéressant simultanément aux aspects quantitatifs et qualitatifs, scientifiques et politiques, ainsi qu'aux rapports entre eau et civilisation.

le développement des technologies de l'information donne accès à des moyens informatiques plus puissants, ce qui exige un réexamen des principes fondamentaux afin de mieux diversifier les modèles destinés à divers usages. Ces évolutions nécessitent l'élaboration d'une nouvelle génération d'outils de modélisation en science de l'eau, qui non seulement tireront parti des technologies et des données disponibles, mais fourniront une analyse plus fiable des interactions en tenant compte des changements d'échelle, de l'interface eau-chimie-biologie et autres. Il s'agit toutefois d'une démarche progressive et le PHI-VI met l'accent sur l'interaction de ces éléments fondamentaux afin de former les spécialistes et les professionnels des sciences de l'eau à mieux comprendre ces éléments et à les utiliser de manière appropriée. La fiabilité des données et des modèles acquiert à cet égard davantage d'importance, raison pour laquelle les activités proposées et les projets spécifiques en tiennent dûment compte.

Afin de tenir compte de cette meilleure compréhension des phénomènes d'interaction de l'eau, de l'évolution technologique en matière d'acquisition des données et de l'amélioration des modèles de processus et d'interaction, les sujets du programme de recherche hydrologique, de gestion des ressources en eau et d'enseignement du PHI-VI sont regroupés en cinq thèmes. Ces thèmes ont pour idée maîtresse la transition et l'interaction entre échelle mondiale et échelle du bassin versants, sans oublier les relations complexes entre l'eau et la société et la nécessité d'assurer le transfert de connaissances, d'information et de technologie.

1: Évolution à l'échelle mondiale et ressources en eau :

Il est vital pour la société humaine comme pour la biosphère de pouvoir compter sur un approvisionnement fiable en eau propre. Il s'est toutefois avéré difficile d'évaluer avec précision l'état des ressources mondiales en eau et leur réaction aux principaux facteurs déterminant l'évolution à l'échelle mondiale, à savoir l'effet de serre et la variabilité climatique; les modifications de la couverture végétale, l'industrialisation et la croissance démographique ; et le contrôle du cycle naturel de l'eau par le biais des aménagements hydrauliques. Les données quantitatives permettant de dire comment, quand et où ces changements imputables à l'homme, associés à des conditions météorologiques et climatiques extrêmes, influenceront certains écosystèmes-clé dont l'humanité est lourdement tributaire, sont rares. Il n'existe aucun corpus de données clair et soigneusement tenu à jour de l'évolution hydrologique à l'échelle mondiale susceptible de permettre d'évaluer l'effet cumulatif des activités humaines sur les systèmes mondiaux d'eau douce et sur les systèmes côtiers. Contrairement à l'atmosphère, qui est bien brassée, l'eau douce et les écosystèmes côtiers ont, selon le site et la région, des caractéristiques physiques très spécifiques et la qualité de l'eau y est très particulière, ce qui rend une telle évaluation extrêmement difficile. Et compte tenu de la détérioration des réseaux ordinaires de surveillance dans de nombreuses régions du monde, une évaluation précise à toutes fins pratiques est actuellement impossible.

2 : Dynamique intégrée des bassins hydrologiques et des aquifères :

Avec la croissance démographique et l'aggravation des contraintes pesant sur les systèmes naturels, de vastes régions du monde sont désormais confrontées à des problèmes liés à l'eau, imputables à de nombreuses activités humaines. Il faut donc extrapoler les connaissances acquises à l'échelle locale afin d'évaluer les problèmes et d'élaborer les stratégies hydrologiques et de gestion de l'eau qui permettront d'assurer la pérennité écologique, sociale et économique de vastes espaces.

La nouvelle initiative intitulée « Programme international mixte AIEA/UNESCO d'application des isotopes à l'hydrologie » (JIIHP) est destinée à améliorer l'utilisation des isotopes en hydrologie et entreprendre des expériences sur les résultats hydrologiques. Il faudra renforcer l'application à l'échelle mondiale des résultats de ces projets et activités expérimentales dans le cadre du PHI. Les nouveaux ensembles de données à haute résolution recueillis par les systèmes d'observation de la terre et les mesures in situ à l'échelle du bassin donneront des descriptions plus fiables des processus régissant le cycle hydrologique, puis conduiront à l'élaboration de nouveaux concepts permettant de représenter les flux de l'eau et des éléments associés (nutriments, charges de pollution) dans les modèles à l'échelle du cours d'eau.

L'échelle du bassin versant convient pour comparer les ressources en eau (précipitations, eaux souterraines et eaux de surface) et la consommation ou la demande d'eau (domestique, industrielle et agricole). C'est l'échelle naturelle pour les processus hydrologiques mais c'est également l'approche pertinente pour la cartographie des paysages et de l'utilisation des sols, car la structure du bassin versant est fonction de la topographie.

3 : Hydrologie de l'habitat terrestre :

Ce Thème offre un grand nombre d'interactions entre les axes d'études régionaux selon le climat (aride, humide, tempéré, froid), la topographie (zones sèches, zones humides, montagnes, petites îles, zones côtières) et l'utilisation des sols (environnement urbain, rural, naturel). L'utilisation du terme « habitat », dans le titre de ce thème, se réfère à une dimension supplémentaire de l'interaction, celle de l'environnement physique (topographie/utilisation des sols et climat) avec l'environnement écologique, en mettant en avant le fait que la topographie, l'utilisation des sols et le climat définissent des habitats pour les être humains.

5: Éducation et formation relatives à l'eau :

Le programme d'éducation et de formation relatives à l'eau (WET, Water Education and Training) forme l'ossature globale de soutien du PHI-VI. Thème prioritaire, il est aussi étroitement lié aux autres thèmes. Tous les thèmes de la sixième phase du PHI devraient tendre vers des résultats applicables à l'éducation et à la formation permanentes (EFP) afin de renforcer ses résultats par des activités de formation et de sensibilisation. Le thème 5 est toutefois conçu de façon à offrir aux institutions des États membres spécialisées dans l'élaboration de matériels de formation et dans l'organisation de cours la possibilité d'organiser des activités à différents niveaux, s'adressant aux milieux spécialisés en hydrologie et aux organismes de coopération intéressés en partant du postulat que la technologie disponible au moment de la mise en oeuvre de la sixième phase du PHI permettra à un public beaucoup plus large d'accéder aux sources de données, d'information et de connaissances. Les hydrologues tout comme le grand public bénéficieront par conséquent davantage du transfert de connaissances, d'information et de technologie.

4- Programme transdisciplinaire  :(FRIEND)

Le projet FRIEND a été lancé en 1985 en Europe dans le cadre du PHI-III en partant du principe que des améliorations pouvaient être réalisées si les hydrologues échangeaient leurs données et leurs expériences avec leurs homologues des pays voisins. À ce jour, huit projets FRIEND ont été mis en place en Europe du Nord, en Afrique australe, dans la région Alpes-Méditerranée (AMHY), en Afrique occidentale et centrale (AOC), dans la région Hindu Kush-Himalaya (HKH), dans la région Asie-Pacifique, dans le bassin du Nil et dans les Caraïbes (AMIGO). Un certain nombre d'autres projets régionaux FRIEND sont en cours d'étude en Asie Centrale, en Amérique du Sud et en Amérique du Nord.

Le projet FRIEND cherche à répondre au problème de l'évaluation et de la gestion des ressources en eau au moyen de la recherche appliquée, centrée sur des problèmes définis régionalement. Il s'agit d'une collaboration internationale dont l'objectif premier est de développer les connaissances et les techniques à l'échelle régionale par l'échange mutuel des données et de susciter une meilleure compréhension de la variabilité et de la similarité hydrologiques à travers le temps et l'espace. La connaissance approfondie des processus hydrologiques et des régimes d'écoulement acquise grâce à FRIEND contribue à améliorer les méthodes de gestion des ressources en eau.

FRIEND fournit également un appui aux chercheurs et au personnel des services hydrologiques des pays en développement et renforce ainsi leur capacité à évaluer et gérer leurs ressources nationales en eau. Avec ses caractéristiques et sa structure particulières, mises au point lors des phases précédentes du PHI, FRIEND joue non seulement un rôle de premier plan dans le PHI-VI mais interagit également avec chacun des cinq thèmes du programme. Ainsi, l'apport spécial de FRIEND est illustré par son statut de programme transdisciplinaire.

5- WWAP - Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau :

Le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau - une initiative de l'ensemble du système des Nations Unies - vise à développer les outils et les compétences nécessaires à une meilleure compréhension des processus fondamentaux, des pratiques de gestion et des politiques qui contribueront à améliorer l'approvisionnement de la planète en eau douce et sa qualité.

La nécessité d'aborder la gestion et la mise en valeur des ressources en eau selon une approche plus intégrée et davantage orientée vers la dimension humaine a été reconnue progressivement sous l'impulsion de plusieurs grandes conférences et initiatives internationales. Le Plan d'action de Mar del Plata adopté par la Conférence des Nations Unies sur l'eau en 1977, la Conférence de Dublin sur l'eau et l'environnement en 1992, le Sommet de la planète Terre, tenu la même année à Rio, et son très important document - Action 21-, et enfin les activités de la Vision mondiale de l'eau, ont tour à tour réaffirmé qu'une évaluation complète des ressources en eau douce du monde était la base indispensable d'une gestion plus intégrée de l'eau. Donnant suite à la recommandation expresse de la Commission sur le développement durable, et avec le soutien sans réserve de la Conférence ministérielle de La Haye en mars 2000, le Sous-comité de coordination des Nations Unies sur les ressources en eau (SCWR/CAC) a lancé un processus continu d'évaluation mobilisant l'ensemble du système des Nations Unies, le Programme mondial pour l'évaluation des ressources en eau (WWAP, World Water Assessment Programme).

La nature du programme : Le WWAP, s'appuyant sur les résultats des nombreuses tentatives précédentes, est focalisé sur la situation évolutive de l'eau douce à travers le monde. Le produit principal du WWAP est le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau.

Les recommandations formulées dans le WWDR viseront, entre autres, au renforcement des capacités d'évaluation au niveau national, en particulier dans les pays en développement et notamment dans le domaine de l'éducation et de la formation, de la surveillance, de la science et de la technologie des bases de données et de la gestion des institutions intervenant dans l'évaluation. Le Programme identifiera aussi les situations de crise de l'eau et pourra ainsi donner des avis aux agences donatrices, et proposer les connaissances et le savoir qui serviront de base au renforcement continu des capacités.

Le Programme est focalisé sur l'eau douce continentale, mais il s'intéressera aussi à l'environnement marin à proximité du rivage et aux zones côtières qui sont des réceptacles de la pollution et de la sédimentation d'origine continentale, et dans lesquelles la menace d'inondations et l'impact potentiel de la montée du niveau de la mer sur les ressources en eau douce sont particulièrement élevés.

Le Programme, y compris le nouveau WWDR, est mis en oeuvre par les institutions des Nations Unies participantes, à l'aide d'un fonds d'affectation spéciale, les donateurs fournissant un soutien en espèces et en nature, soit par l'intermédiaire d'agences spécifiques, soit à travers le fonds d'affection spéciale. L'UNESCO a accueilli le secrétariat du WWAP et gère le fonds à son siège à Paris.

Le Programme jouera un rôle de coordination des initiatives du système des Nations Unies existantes dans le domaine de l'évaluation des ressources en eau douce. Il sera étroitement relié aux systèmes de données et d'information des institutions des Nations Unies.

 

Résultats du programme :

Proposer, pour la première fois, un processus complet d'évaluation des ressources en eau englobant:
 - la surveillance de ces ressources au niveau national;
 - la création de bases de données et d'indicateurs au niveau mondial;
 - l'évaluation de la situation au niveau sectoriel et à celui du bassin versant;
 - le renforcement des capacités et l'évaluation des tendances mondiales.

Aboutir à l'élaboration d'un rapport périodique qui deviendra progressivement plus complet.

Offrir un cadre pour la coordination et le réalignement des programmes existants des membres du Sous-comité de coordination des Nations Unies sur les ressources en eau (SCWR/CAC) , afin de mettre à profit les synergies, de renforcer les programmes intérieurs et d'améliorer les chances de financement extérieur.

Fournir, à l'intention des éventuels donateurs, un cadre et un mobile pour des investissements stratégiques ciblés sur des composantes particulières du WWAP, tout en soulignant l'ampleur de l'ensemble du programme à financer.

Reconnaître l'importance de la mise en place de bases de données géographiques, d'un système complet et détaillé d'indicateurs et d'une harmonisation des normes relatives aux données.

Reconnaître la nécessité de mettre au point une méthodologie efficace pour les évaluations concernant les bassins fluviaux et les aquifères.

Tenir compte du rôle essentiel des pays en ce qui concerne la fourniture, au niveau national et à celui des bassins versants, des données de base nécessaires au processus d'évaluation.

Tenir compte du besoin critique et continu de créer ou de renforcer la capacité de nombreux pays en développement à effectuer eux-mêmes leurs évaluations.

Fournir un mécanisme pour aborder systématiquement les problèmes de l'eau qui ont été jusqu'à présent insuffisamment pris en compte, tels que:
 - la qualité de l'eau;
 - la dégradation des écosystèmes aquatiques;
 - les aspects économiques de la gestion de l'eau.

Fournir un mécanisme institutionnel prestigieux et systématique pour favoriser les interactions avec des partenaires extérieurs au système des Nations Unies et avec les institutions du secteur de l'eau concernées par l'évaluation dans les pays en développement.

Fournir une base de connaissances qui puisse être utilisée par d'autres programmes de gestion de l'eau et de renforcement des capacités, à l'intérieur et à l'extérieur du système des Nations Unies.

B/ la coopération régionale et internationale

1 -La coopération Nord Sud dans l'encadrement de plan bleu :

Un travail de réflexion sur la région méditerranéenne dans sa totalité et sa complexité, un centre d'études où s'effectuent ce travail,  et une structure associative qui en permet la gestion et le fonctionnement.

Par son travail de réflexion, le Plan Bleu offre donc d'abord un ensemble de données et d'études systémiques et prospectives, assorties le cas échéant de propositions d'actions, qui est destiné à fournir aux pays riverains de la Méditerranée des informations utiles pour la mise en oeuvre d'un développement socio-économique durable n'entraînant pas de dégradation de l'environnement.

, le Plan Bleu est amené à jouer un rôle important de "centre support" de la Commission Méditerranéenne du Développement Durable (CMDD). Il a contribué notamment dans ce cadre aux travaux de propositions stratégiques sur l'eau, le tourisme et les indicateurs pour le développement durable et il apporte actuellement son concours aux travaux sur les relations libre-échange/environnement et sur le développement urbain et rural dans le contexte euro méditerranéen.

Les travaux du Plan Bleu portent sur la région méditerranéenne. Celle-ci ne peut être définie de façon scientifique et opérationnelle à la fois. Certains pays comme la France ou le Maroc ne sont en effet que partiellement méditerranéens. Le Plan Bleu est amené, selon les problèmes étudiés, à prendre en compte, soit la totalité du territoire des pays riverains, pour des données à caractère national, soit le bassin hydrologique, pour ce qui touche à l'eau, soit les régions côtières, définies alors de façon concrète par les unités administratives territoriales bordant le littoral.

 

Ces travaux attirent l'attention sur le caractère non durable de certaines évolutions en cours en Méditerranée, lesquelles sont à la fois très rapides et lourdes de conséquences (changements démographiques et économiques, dégradation d'un patrimoine et d'un environnement particulièrement fragile et précieux, écarts de niveaux de vie entre Nord et Sud du bassin). Ils montrent aussi l'importance déterminante des ressources en eau et des régions côtières ainsi que de certains secteurs du tertiaire (comme le tourisme) pour lesquels la qualité de l'environnement constitue une condition fondamentale du développement. Ces travaux doivent inciter à une meilleure prise en compte du long terme (et notamment de l'environnement) dans les décisions et à la mise en oeuvre d'une coopération Nord-Sud et Sud-Sud qui soit à la hauteur des défis à surmonter. 

L'eau dans les pays méditerranéens est soumise à des pressions croissantes. Les prélèvements croissants sont essentiellement liés à la progression de l'irrigation et de façon générale à l'augmentation démographique dans les pays du Sud et de l'Est du bassin méditerranéen (PSEM). Ainsi, sur les 12 pays PSEM ("Pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée"), 8 pays exploitent aujourd'hui annuellement plus de 50% de leurs ressources en eau renouvelables ; deux d'entre eux exploitent déjà plus que leurs ressources renouvelables (Autorité palestinienne et Libye) comme le montre la carte ci-dessous. En l'an 2025, selon un scénario tendanciel, ils devraient être 10 pays sur 12 à consommer plus de 50% de leurs ressources renouvelables, dont 8 plus de 100% de leurs ressources naturelles renouvelables.

Dans ce contexte tendu, quelques pays ont recours à l'exploitation -non-durable- de nappes fossiles et à la surexploitation des eaux souterraines renouvelables ; les dégradations parfois irréversibles d'écosystèmes, d'aquifères par intrusions d'eaux salées deviennent plus fréquentes. L'opinion publique se sensibilise de plus en plus et, dans de nombreux endroits, les risques de conflit augmentent.

Le Plan Bleu a depuis longtemps contribué à cette sensibilisation par les visions prospectives qu'il a développées en 1989 (révisées en 2000).

Pour orienter l'action, le Plan Bleu a également animé un réseau d'experts méditerranéens et un groupe de travail auprès de la Commission Méditerranéenne de Développement Durable (CMDD) qui ont produit des recommandations validées par les Parties Contractantes à la Convention de Barcelone en 1997 : face aux stratégies classiques de développement de l'offre de ressources nouvelles, de plus en plus coûteuses à l'avenir et qui atteindront leur limite, la CMDD préconise d'explorer d'avantage la voie des économies d'eau par une rationalisation de la demande.

A la demande des Parties Contractantes à la Convention de Barcelone et de la Commission Méditerranéenne du Développement Durable, le Plan Bleu a organisé, avec le soutien du Global Water Partnership, de l'Italie et de la France, un forum Avancées de la gestion de la demande en eau en Méditerranée. Ce forum, qui s'est tenu à Rome, du 3 au 5 octobre 2002, fait suite à l'Atelier "Gestion des demandes en eau en Méditerranée" que le Plan Bleu avait organisé à Fréjus, en septembre 1997.

2- Le plan d'Action du G8 contre la crise de l'eau :

L'eau étant essentielle à la vie, le manque d'eau peut porter atteinte à la sécurité de l'homme. La communauté internationale doit aujourd'hui redoubler d'efforts dans ce domaine. Il`faut promouvoir la bonne gouvernance, renforcer la capacité des pays bénéficiaires d'une aide à adopter des politiques de l'eau appropriées et orienter les ressources financières vers le secteur de l'eau de manière plus efficace et plus efficiente afin d'atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire et du Programme de mise en oeuvre du`Sommet mondial sur le développement`durable (SMDD) dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, et d'inverser la tendance actuelle à la`dégradation de l'environnement grâce à la protection et à la gestion équilibrée des ressources naturelles.

Le G8 a pris l'engagement de jouer un rôle plus actif dans les efforts déployés à l'échelle internationale pour atteindre ces objectifs, sur la base du consensus de Monterrey et des conclusions du troisième Forum mondial sur l'eau et de la Conférence ministérielle qui se sont tenus au Japon en mars 2p03. En nous appuyant sur cet acquis solide et en répondant aux besoins et priorités des pays partenaires, nous adopterons les mesures suivantes, individuellement et/ou collectivement, en tenant compte plus particulièrement de l'importance d'une bonne gestion de l'eau en Afrique, en appui au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, comme cela a été indiqué dans le plan d'action du Gx8 pour l'Afrique.

1. Encourager la bonne gouvernance :

- Le G8 est déterminés à aider en priorité les pays qui font la preuve de leur engagement politique en faveur de l'eau potable et de l'assainissement de base, dans le cadre de leur stratégie de promotion du développement durable et d'éradication de la pauvreté, à :
" élaborer les plans les plus complets pour la gestion intégrée et l'utilisation efficace des ressources en eau " mettre en place un cadre institutionnel stable, transparent et reposant sur l'état de droit, respectant les besoins fondamentaux de l'homme et la préservation des écosystèmes, et favorisant la responsabilisation des acteurs locaux et une`approche appropriée`du recouvrement`des coûts.

-Soutenir les efforts déployés par ces pays pour renforcer leurs capacités à développer les compétences nécessaires pour offrir des services publics efficients, en cherchant les aidant à ; " instaurer un cadre juridique, réglementaire, institutionnel et technique approprié ;
" renforcer les établissements de formation professionnelle initiale`ou continue en gestion de l'eau ou à les créer le cas échéant.

- Compte tenu de l'importance de la gestion des bassins fluviaux, ils intensifieront leurs efforts pour : " aider au développement de plans de gestion intégrée et d'économie des`ressources en eau ; " appuyer une meilleure gestion et la mise en valeur des bassins fluviaux partagés ;" promouvoir, au`niveau mondial,`la coopération à l'intérieur des bassins fluviaux, avec une attention particulière pour`les bassins fluviaux africains.

2-Utiliser toutes les ressources financières Dans le prolongement du Consensus de Monterrey et du Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial sur le développement durable et ayant à l'esprit les besoins différents des populations rurales et urbaines, le G8 a pris l'engagement:

-D'accorder une importance prioritaire, dans l'affectation de l'aide publique au développement, aux propositions de qualité des pays en développement partenaires en matière d'eau et d'assainissement.

- De contribuer à mobiliser l'épargne locale pour le financement d'infrastructures pour l'eau en développant et renforçant les marchés de capitaux et les institutions financières au plan local, notamment grâce à : " la création en ` tant que de besoin au niveau national et au niveau local, de fonds renouvelables en monnaie locale.

- D'encourager les institutions financières internationales à accorder à l'eau la priorité nécessaire.
- De promouvoir un recouvrement des coûts prenant en compte l'octroi d'aides en fonction des résultats, afin de permettre aux personnes qui n'en ont pas les moyens d'accéder aux services proposés.

-D'appliquer, sur une base volontaire, des outils d'aide au développement pour des projets d'eau et d'assainissement pouvant comporter des mécanismes de financement tels que: des financements concessionnels compatibles avec les règles internationales en matière d'aide financière, des techniques de financements de projets, le recours aux micro et méso-crédits, ainsi que des opérations de conversion de dette en investissement.

- D'encourager le financement de pratiques d'irrigation adaptées.

- D'améliorer la coopération et la concertation entre`donateurs, en recherchant une meilleure synergie entre nos diverses initiatives.

: Créer des infrastructures en s'appuyant sur des autorités ou communautés locales responsabilisées et aider les pays partenaires à élaborer et à améliorer les infrastructures adaptées aux différents besoins dans le domaine de l'eau et de l'assainissement, de la manière suivante:

- En aidant à mettre en place, des systèmes de gestion locale de l'eau dans les zones rurales et des dispositifs d'adduction d'eau potable et d'assainissement dans les zones urbaines, grâce à une utilisation efficace des ressources publiques et à l'encouragement des partenariats public-privé en tant que de besoin.

-  En favorisant les approches fondées sur les communautés locales, et en particulier la participation de la société civile à`la fourniture d'eau et de services d'ssainissement`et d'hygiène.

- En encourageant l'utilisation par les ménages de technologies adaptées sur une base durable`pour la fourniture de services d'assainissement de base et l'alimentation en eau potable saine.

- En renforçant les compétences et les connaissances des différents acteurs dans le secteur de l'eau, en particulier les autorités locales et les acteurs concernés de la société civile.

- En favorisant la prise en compte du renforcement des capacités dans chaque projet de coopération, plus`précisément sous la forme d'actions permettant " d'apprendre en faisant.

- renforçant la coopération Sud-Sud.

4. Renforcer le suivi, l'évaluation et la :

- le renforcement des capacités`de suivi du secteur`de l'eau dans les pays partenaires en complément des efforts de suivi existants.

- le développement de mécanismes de coopération sur la recherche liée au cycle de l'eau et nous intensifierons les efforts de recherche dans ce domaine.

5. Renforcer l'engagement des organisations internationales :

- l'importance de rôle qu'elle joue les nations unis dans le domaine de l'eau, la nécessité de renforcer la coordination au sein du système des Nations Unies, et entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woodsl les banques régionales de développement et les différentes parties prenantes.


-Le G8 demandent la Banque mondiale, en consultation avec les autres institutions financières internationales, d'étudier et de recommander les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les propositions suivantes émises par le panel mondial`sur le financement des infrastructures dans le domaine de l'eau. (1)

Conclusion:

La rareté de l'eau a des incidences sur tous les habitants de la planète -- elle menace notre bien-être, met en péril notre gagne-pain et, parfois même, met notre vie en danger. Dans les pays les plus prospères, elle freine la croissance économique et diminue la qualité de vie. Déjà, dans les pays en développement -- particulièrement parmi les populations pauvres -- le manque d'eau potable en quantité suffisante a des conséquences dramatiques. Elle engendre des maladies, ralentit le développement, exacerbe les inégalités de revenus, limite les possibilités, et compromet la survie de sociétés tout entières. Partout dans le monde, la pénurie d'eau -- et les démarches peu judicieuses entreprises pour la contrer -- sont désastreuses pour le milieu naturel. Et lorsqu'elle oppose des groupes d'origine ethnique différente ou des collectivités urbaines et rurales, qu'elle devient une question de privilège ou qu'elle se produit à une frontière, la pénurie d'eau peut aggraver le risque de conflit.

Certes, les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles dans l'histoire de l'humanité. La Bible, le Coran et d'autres textes sacrés font abondamment mention de l'eau , et des conflits qui y sont liés. Mais les pénuries actuelles et futures importent plus que jamais, et pour un plus grand nombre d'entre nous. La croissance démographique, l'industrialisation et l'urbanisation épuisent et polluent irréversiblement les lacs, les rivières et les aquifères. Les nouvelles technologies nous donnent le pouvoir de capter l'eau plus rapidement qu'elle ne peut réalimenter les nappes souterraines. Il en résulte à l'échelle planétaire des dommages environnementaux catastrophiques, inimaginables jusqu'à présent.

Mais l'insuffisance des ressources en eau ne cesse de s'accroître. Les régions aréiques, qui ne disposent pas de réseaux hydrographiques permanents, sont définies comme étant celles qui comptent moins de 1 000 mètres cubes d'eau douce par personne, par an. À ce niveau, il n'y a pas assez d'eau pour alimenter les populations ou soutenir le développement économique, et de graves problèmes écologiques peuvent prendre naissance. Les pays qui disposent de 1 000 à 1 700 mètres cubes d'eau par personne par année sont considérés comme des pays souffrant de stress hydrique. Le FNUAP estime qu'en 2000, 508 millions de personnes vivaient dans 31 régions aréiques ou pays souffrant de stress hydrique ; en 2025, il s'agira plus vraisemblablement de 3 milliards de personnes dans 48 pays. Le nombre de personnes souffrant du manque d'eau doublera au cours des 25 prochaines années et le nombre de celles qui souffriront de stress hydrique aura sextuplé pendant la même période. Et cela se produira même si, depuis peu, la consommation mondiale d'eau s'est stabilisée et augmente à peu près au même rythme que la population.

Pour cela depuis plus de 20 ans, les rencontres internationales sur l'eau se succèdent, signe d'une inquiétude des États participants, qui tous souhaitent réfléchir à la manière de gérer de façon durable les ressources en eau. La dégradation des réserves, les difficultés d'accès à l'eau potable que connaissent nombre de pays et le risque de pénurie qu'encoure une part croissante de l'humanité ébranlent en effet de plus en plus les consciences internationales. Mais si la nécessité de penser la gestion de l'eau à l'échelle planétaire gagne progressivement du terrain, jusqu'à présent toutes ces rencontres n'ont guère été suivies de décisions ni de mesures concrètes, les états ne parvenant pas à définir une stratégie d'action commune.

La perception de la valeur de l'eau a progressivement évolué au cours des deux dernières décennies. Lors de la première conférence internationale sur l'eau, qui se déroulait à Mar del Plata en Argentine en 1977, l'eau fut définie comme « bien commun », un bien donc auquel chacun devait pouvoir accéder pour ses besoins primordiaux. Mais à cette conception idéale et proprement publique de l'eau s'est progressivement substituée, au fur et à mesure de sa raréfaction, une vision beaucoup plus marchande : en 1992 à la conférence de Dublin, l'eau fut cette fois clairement déclarée « bien économique ».

Aujourd'hui, le constat est unanime parmi les experts qui diagnostiquent une crise grave si les gouvernements n'améliorent pas leur gestion des ressources en eau. Sur les remèdes pour enrayer cette crise, en revanche, les avis divergent. C'est ce qui est clairement apparu au cours du deuxième Forum mondiale de l'eau, qui se tenait en mars 2000 à La Haye (Pays-Bas).
Entre les 4 500 représentants d'une centaine de pays, la discussion a en effet essentiellement porté sur la question de la privatisation de l'eau. Tandis que la Commission mondiale de l'eau, une émanation du Conseil mondiale de l'eau, plaidait pour une large privatisation de ce secteur à l'échelle mondiale. De nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) condamnaient cette vision « technico-économique et marchande » et prônaient l'accès à l'eau comme un « droit fondamental de l'homme », gratuit ou tarifé à prix coûtant.

La Journée Mondiale de l'Eau de cette année est l'occasion choisie pour le lancement de la Décennie internationale d'action: «l'eau, source de vie 2005-2015» qui vise à mettre l'accent sur l'importance de l'eau potable pour préserver la vie. Pour cela une initiative internationale visant à fournir les foyers et les écoles du monde entier en eau potable et en installations sanitaires de base. La fourniture de ces services aux ménages les plus démunis est au centre des initiatives visant à la réalisation, d'ici 2015, d'un grand nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l'OMD n° 4, qui appelle le monde à faire baisser d'au moins deux tiers les décès d'enfants évitables..

A New York, le 22 mars 2005 - A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, la Directrice générale de l'UNICEF Carol Bellamy a rappelé que 400 millions d'enfants, soit un cinquième de la population enfantine mondiale, ne disposent pas du minimum vital en eau potable. D'après La Situation des enfants dans le monde 2005, le rapport de l'UNICEF, 21 % des enfants vivant dans les pays en développement souffrent d'un grave manque d'eau, car ils n'ont pas de source d'eau potable à moins d'un quart d'heure de marche de chez eux. De plus, on compte 2,6 milliards de personnes qui ne disposent pas de l'assainissement le plus élémentaire. Ces privations provoquent beaucoup de décès et expliquent au moins 1,6 des 11 millions de décès d'enfants que l'on pourrait éviter chaque année.

De Rome le directeur général de « l'Organisation des nations unis pour l'alimentation et l'agriculture » Jacques Diouf a exhorté toutes les parties concernées à assurer l'approvisionnement en eau et la sécurité alimentaire de tous tout en préservant l'environnement. "Il s'agit de produire davantage en utilisant moins d'eau afin d'économiser l'eau nécessaire aux ménages et à l'industrie."

Mais Les stratégies élaborées et actuellement utilisées et la participation des gouvernements et du secteur privé restent insuffisants. La possibilité d'avoir de l'eau potable pour tous et l'assainissement sont des conditions indispensables à la réalisation rapide de tous les objectifs du millénaire.

L'attention ne se situe pas dans la quantité d'eau disponible: le chiffre n'évolue que très peu depuis des années. Mais la croissance démographiques, la répartition de cette ressource et les usages que nous en faisons constituent le noyau du problème. L'agriculture industrielle consomme 70% de l'eau douce disponible et pollue les nappes phréatiques, déjà diminuées. Tout le cycle de l'eau est contaminé. L'eau potable devient un produit rare et cela constitue une menace pour la paix mondiale. L'eau devient ainsi le centre d'enjeux fondamentaux comme la démographie, l'environnement et la paix.






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