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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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B/La modernisation de secteur hydraulique :

La contrairement de la première partie en parlent beaucoup de la politique hydraulique marocaine, et peut de celle de l'Algérie. Pour des raison politique ou économique, l'Algérie a pris des recule dans ses projet hydraulique, car le gouvernement d'après la guerre a donné une importance considérable au ressource énergétique qui représente la base de l'économie algérien depuis l'indépendance. Par contre au Maroc la rareté des ressources énergétique a poussé le royaume à développer la production agricole, et surtout la quantité des terres irrigués.

Le développement de la politique hydraulique du Maroc :

Le Maroc indépendant en 1956, est celui qui a conduit la politique hydraulique la plus dynamique au Maghreb, lui permettant d'espérer atteindre le million d'hectares irrigués en l'an 2000. Ce au prix d'un gigantesque effort financier et technique, engagé en particulier dans la construction de grands barrages et l'équipement des périmètres les plus grands du Maghreb. Cela lui permet de régulariser de 6000 à 9000 hm3, sur 16000 hm3 régularisables.

L'objet de débat passionné au cours des années 1960, sur les choix à faire en matière de développement rural au Maroc, donnant lieu à des projets parfois audacieux que l'évolution ultérieure a fait oublier. Le débat au profit de l'ambitieuse politique barragiste qui s'épanouit depuis le plan quinquennal 1968 -1972 a été clore progressivement a cause des rapport des forces sociales en présence. Cela n'apparaît pas dans les première année, au cours desquelles sera mené une sorte de politique d'attente : poursuite des projets en cours, mais à un rythme ralenti. Seul le barrage de Mechra Klilla, prévu pour 1961, est achevé en 1967. On centre l'effort sur l'achèvement de l'équipement des périmètres existants, en particulier aux Doukkala, dont la superficie équipée du Beht, qui pris son essor grâce aux agrumes.

Mais à partir de 1960, la politique hydraulique du Maroc a connu deux étapes importantes :

-1960- 1968 : l'ère de l'office national des irrigation ONI.

- Apres 1968 : le grand programme du million d'hectares irrigués.

1- L'ère de l'office national des irrigations ONI :

L` ONI est crée le 3 septembre 1960, pour administrer, de manière centralisée, les cirque périmètre irrigués nés sous le protectorat (basse Moulouya - périmètre de Triffas, Gharb, Abda Doukkala, Tadla et Haouz), avec quelques légères modification de superficies. La compétence de cet office devait ultérieurement s'étendre à onze autres périmètres moins grands. D'emblée, l'ONI se donne une mission ambitieuse, qui articule modernisation et réforme agraire . Selon H. Popp, « les principaux aspects de la nouvelle politique agricole

en matière hydraulique ne sont formulés sous forme d'un programme en même temps d'économie agricole et de politique sociale qui devaient être prioritaires » On peut penser que c'est cette volonté de l'ONI de ne pas dissocier les deux qui va provoquer sa disparition.

La question de la réforme agraire couvre la période 1960 a 1964 est marquée par une intense mobilisation sur cette question, aussi bien de la part des partis politiques que des intellectuelles. Sous le protectorat la question de la modernisation de l'agriculture traditionnelle avait été posée ; J. Berque et J. Couleau avait lance en 1945- 1946 les secteurs de modernisation du paysannat, à partir de la cellule communautaire traditionnelle que constituait l'J'maa (37). En fait, les colons avaient fait capoter le projet, si bien que l'on se retrouve au lendemain de l'indépendance dans une situation fortement marquée par le fait foncier colonial. Les terres de colonisation représentent 1017000ha, dont 289000 ha de colonisation privé. Pour l'essentiel, ces exploitations détenues par des étrangers sont des exploitations des grandes tailles, située sur des zones fertiles, mécanisées et pratiquant des spéculation tournées vers l'exportation.

La propriété européenne au Maroc en 1959 (4)

Catégorie

Nombre d'exploitation

Superficie en ha

% des terres

0- 10 ha

1800

11000

1 ,0

10- 50 ha

1500

51000

4 ,9

50- 300 ha

1700

352000

34, 7

300- 500ha

500

202000

19 ,8

+ 500 ha

400

401000

39 ,6

Total

5900

1017000

100,0

La grande taille de l'exploitation est considérable. Les recherches statistiques faites sous l'égide de l'ONI, montrent que ce type d'exploitation est particulièrement présent sur les périmètres d'irrigation. Les distributions symboliques de terres qui eurent lieu après l'indépendance n'avaient pas corrigé réellement cette caractéristique héritée. (38)

Aussi le plan 1960 -1964 fait il de cette inégale répartition de la terre une des cause principales de stagnation de la production agricole : lorsque 75% des familles rurales dispose de moins de 2ha, il est vrais d'espérer une intensification. Il met aussi en cause la persistance de statuts fonciers traditionnels (hbous), et de faire-valoir qui ne favorisent pas l'intensification.

L`idée se fait jour de distribuer des terres, mais aussi de regrouper les agriculteurs dans des

formes collectives d'exploitation.

37/ Bouderbala, Charibi, la question agraire au Maroc, p 222.2/ ABRAC, l'office national des irrigation, les hommes, la terre, et l'eau 1961.

38/ l'eau et les hommes au Maghreb p 161

L'ONI élabore aussi le projet de la récupération d'une partie de plus-value crée par l'irrigation sur les terres de périmètres, de façon à mieux répartir le potentiel productif.

En 1959, une loi supprime l'aliénation de jouissance perpétuelle acquise sur les terres collectives, mais cela ne concerne que 35000ha. En 1963 sort une loi d'expropriation de la colonisation officielle (250000ha), qui sera appliquée jusqu'en 1966. Il faudra attendre 1973 pour que soient touchées les terres de colonisation privée. (39)

Finalement , sur 100 ha de terre coloniale, 35 sont passés aux mains de propriétaire marocains déjà bien doté, 35 sont gérés par l'état, et 30 seulement sont attribués à des petits agriculteurs dans le cadre de la reforme agraire. Le rapport des forces sociales et la préoccupation de rentabilité ont donc eu raison, en quelques années, d'un projet ambitieux que l'ONI avait contribué à faire mûrir. Et puis il y avait quelques investissements agricoles à caractère social pour éviter les troubles.

Catégorie

Nombre

%

Surface

%

Superficie

moyenne

- 5 ha

53630

77,5

110624

28,4

2,06

5- 20 ha

13070

18,9

102600

26,2

7,8

+ 20 ha

2482

3,6

177524

45,5

71,5

Total

69182

100

390748

100

5,6

Répartition de la propriété dans quelques périmètres Marocains en 1971 (40)

La question de la modernisation des périmètres, c'est le second volet de l'action de l'ONI, celui qui lui survivra le mieux, trois axes principaux sont définis par l'office pour sortir d'une sous- intensification des zones irriguées : réorienter dans le choix de cultures, adopter des contraintes plus nettes de rentabilité, imaginé une trame d'irrigation.

Le souci de rentabilité : les périmètres étant des gouffres financiers, l'état marocain prend des précautions en promulguant en 1969 un des investissement, qui concerne surtout le secteur irrigué. L'état s'engage à prendre en charge l'équipement externe et une partie de l'équipement interne, à charge pour l'agriculteur de rembourser à l'état la plus-value qui résulte de cet équipement et qui est évaluée à 1500 DH/ ha, sauf pour les exploitants qui ont

39/ L'eau et les hommes au Maghreb p 162, source ; P. Pascon, la question agraire

40- Source : Benhadi, p. 288

moins de 5 ha. Ce prix de l'eau, est légèrement majoré non seulement pour couvrir le coût d'énergie mais aussi une part de coût d'équipement. En échange l'état se réserve un droit de regard sur la conduite des cultures et même le droit d'imposer jusqu'à 40% du coût de l'équipement. Cela est applicable sur l'ensemble des zones définies comme grandes périmètre d'irrigation.

Le choix des cultures : l'orientation vers des cultures industrielle destiné au marché intérieur, ou pour les cultures fourragers. Cela ne signifie pas que l'état marocain veuille abandonner son secteur exportateur, car ce ne sont pas les mêmes zones. D'ailleurs, le 9 juillet 1965, L'office chérifien d'exportation est maintenu sous le nom d'office de commercialisation et d'exportation. Pour lancer ces cultures nouvelles, l'ONI propose aux agriculteurs des contrats avec garanties de prix et indemnisation en cas de pertes de récolte.

Le choix technique l' ONI :

Ils consistent pour l'essentiel dans une option prioritaire pour le gravitaire, et l'adoption d'une trame d'irrigation, qui implique au départ un remembrement général. L'option pour l'irrigation gravitaire s'explique par différentes raisons : elle permet d'utiliser beaucoup de main- d'oeuvre, d'économiser des deviser le savoir faire traditionnel des irrigant ; de plus, au Maroc, la contrainte d'économie de l'eau n'est pas très grande. Plus d'autre innovation technique de l'ONI, la plus révolutionnaire, est la trame B, ou trame rationnelle.

Ce fut une structure considérable, partiellement victime des inconvénients d'une administration centralisée, le manque de cadres marocains n'a rien arrangé.

Les pressions politiques s'ajoutant à ces limites techniques, l'ONI voit d'abord réduire ses compétences, le 7 mai 1965, avec la création de l'OMVA (l'office de mise en valeur agricole), qui est une fusion de l'ONI et de l'ONMR (office national de modernisation rurale), qui s'occupait du secteur traditionnel. La dissolution pure et simple sera prononcé le 22 octobre 1966, au profit d'offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), comme des organe indépendant et décentralisé avec des ressources budgétaires propres.

Selon Benhadi « l'Office a doublement échoué dans la réalisation de ce qui apparaît comme la tâche fondamentale qu'il s'était assignée : introduire le progrès dans les petites et moyennes exploitations. D'une part, l'Office n'a pas pu procéder aux mesures de réforme foncière permettant d'élargir cette catégorie d'exploitations. D'autre part, malgré quelques efforts au moment du lancement des premières campagnes betteravières, il n'a même pas pu faire des petits exploitants existants des participation de la paysannerie à la modernisation de l'agriculture avait été conçu sur une lourde erreur d'appréciation du rapport des forces politiques.

· Le programme du million d'hectares irrigués :

Vers la fin des années 1960, le pouvoir marocain va s'engager avec toute son énergie pour réaliser ce vieux rêve. A défaut de réaliser la reforme agraire, on se lance dans la modernisation d'une partie de l'agriculture. Le 3 Mars 1967 le Roi Hassan II a déclaré dans un discoure : « ...L'irrigation concernera grâce à Dieu un million d'hectares de nos terres ». Dans l'extrait de son discoure devant les membres du Conseil Supérieur de l'Union Marocaine des Agriculteurs (1985) a dit : "...Comme vous le savez, j'aime la terre, j'aime l'agriculture et j'aime le monde rural. Je voudrais que toutes vos actions aboutissent à l'amélioration du niveau de vie de l'agriculteur, à mieux le faire connaître et le faire respecter, à honorer la main d'oeuvre et le travail dans les campagnes...".Et pendant la fête de la jeunesse le 9 Juillet 1995 le roi a déclaré : "...Pour faire preuve d'équité à l'égard du monde rural, nous devons instituer une formation professionnelle spécifique à l'agriculteur de demain qu'il soit petit, moyen ou grand...".

 

1965- 67

1968- 72

1973- 77

1978- 80

1981- 85

Investissement total prévu

2933

5100

21845

13220

70620

Investissement total réalisé

2477

6343

33463

25291

55291

Agriculture

847

1622

4105

2504

8062

Hydraulique

447

1667

4378

2809

3971

Equipement

355

671

2143

1628

1071

barrages

92

996

2235

1181

2900

Investissement Hydraulique

149

333

875

936

794

%Hydraulique/ Investissement

18%

26%

13%

11%

7%

%Hydraulique/ Agriculture

53%

103%

106%

112%

49%

Les investissements publics pour l'irrigation (En million DH).plan de développement loi de finance

Investissement d'irrigation :

Pourcentage d'investissement :

dés le plan 1968- 72, la propriété à l'agriculture et à l'hydraulique dans l'investissement publics devient écrasante, puisque le secteur de l'irrigation récupère à lui tout seul 2088 million de DH, soit 41% de l'enveloppe globale des prévision budgétaires du plan.

L'effort exceptionnel de l'état marocain pour le secteur hydraulique à partir du plan 1968- 72 , en particulier pour la construction des barrages, qui aura donc mobilisé jusqu `à 400 million de DH/ an.

A l'intérieur de crédit accordé à l'irrigation, la grande hydraulique mobilise elle-même une majeure des crédits. C'est dire le peu de soutien accordé à la petite et moyenne hydraulique. Pour financer des dépenses aussi importantes, l'état a été conduit à recourir à d'importants financements extérieurs, sources d'endettement. Des experts estiment qu'au cours de la période de 1968- 1972 la part de financement extérieur dans l'exécution du plan est passé de 35% à 60%.

BARRAGE

ANNEE

MOBILISE

CUMUL

Nakhla

1961

7,1

1971,3

Safi

1965

2

1973,3

Mohamed V

1967

595,8

2569,1

Ajras

1969

2,8

2571,9

Ait Aadel

1970

191

2762,9

Hassan Addakhil

1971

362

3124,9

Mansour Eddahibi

1972

567

3691,9

Y. ben Tachfine

1973

310

4001,9

Idriss I

1973

1207

5208

S.M Ben abdelah

1974

493

5701,9

O. el Makhazine

1978

789

6490,9

Timi N'Outine

1978

4

6494,9

Ibn Batouta

1978

41

6536,4

Garde du Loukkos

1978

4

6540,4

Nekor

1978

43

6583,4

Nador

1978

2,2

6585,6

El Massira

1979

2724

9309,6

Tamzaourt

1979

216

9525,6

Sidi Driss

1980

7

9532,6

Total des apports nouveaux

7568,4

Source :HTE, n 65-66, P. 107.

L'évolution des superficies irriguées :

Un document programme de 1975 émanant du ministère de l'Agriculture donne une idée des ambitions du Maroc en matière d'irrigation. (41)

 

1967

1972

1977

Fin d'aménagement

Irrigation moderne

ORMVA

140000

258000

422700

790000

PMH

60000

70000

91000

280000

Total

200000

328000

513700

1070000

Irrigation traditionnelle

Irrigation pérenne

275000

232000

187000

 

Irrigation d'hiver

100000

100000

100000

100000

Irrigation de crues

190000

190000

190000

190000

Estimation

L'effondrement des prix des phosphates à partir de 1975- 76, la monté des dépenses militaires, puis la sécheresse des année 1980- 85 ont plongé le Maroc dans une crise financière grave, et a ralenti les investissement entre 1981 et 85 en terme de superficies nouvelles équipées, puis à mettre en oeuvre des 1983, des politiques des reformes de la grande

41- OULALOU, « l'apport étranger et l'agriculture marocaine » ,n 122, p285.

irrigation. C'est l'objet du Pagi (programme d'amélioration de la grande irrigation), lancé en 1985. En 1987 Casablanca accueillait, le XIII Congrès de la prestigieuse Commission internationale des irrigations et du drainage.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld