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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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B/ La mobilisation des nouvelles ressources :


1-Le dessalement de l'eau de mer

Les trois quarts de la surface de notre planète sont recouverts d'eau mais d'eau salée malheureusement. Il n'empêche, ces réservoirs inépuisables que sont les océans font rêver. Et s'il était possible de transformer cette eau salée en eau douce ? Cela résoudrait en effet toutes les difficultés de pénurie d'eau que connaissent beaucoup de pays. Car nombreux sont ceux qui ont un accès aux océans, quand ils ne disposent pas d'un littoral maritime conséquent.

En fait, dessaler l'eau de mer de manière à la rendre consommable, c'est possible. On dispose même aujourd'hui de nombreux systèmes dont beaucoup, ont atteint le stade industriel. Les deux procédés les plus couramment utilisés sont, la distillation et l'osmose inverse. Leur principe est simple. La distillation consiste à évaporer l'eau de mer, soit en utilisant la chaleur des rayons solaires, soit en la chauffant dans une chaudière. Seules les molécules d'eau s'échappent, laissant en dépôts les sels dissous et toutes les autres substances contenues dans l'eau de mer. Il suffit alors de condenser la vapeur d'eau ainsi obtenue pour obtenir une eau douce consommable. L'osmose inverse nécessite quant à elle de traiter au préalable l'eau de mer en la filtrant et en la désinfectant afin de la débarrasser des éléments en suspension et des micro-organismes qu'elle contient. Le procédé consiste ensuite à appliquer à cette eau salée une pression suffisante pour la faire passer à travers une membrane semi-perméable : seules les molécules d'eau traversent la membrane, fournissant ainsi une eau douce potable.
L'inconvénient majeur de ces systèmes est qu'ils sont très coûteux. Les installations sont peu rentables.

Les quantités d'énergie nécessaires au chauffage ou à la compression de l'eau sont trop élevées, et les volumes d'eau produits trop faibles. L'utilisation de cette technique de production d'eau potable reste donc encore très marginale. Seuls certains pays ne disposant que de très faibles ressources en eau mais suffisamment riches, comme le Koweït et l'Arabie Saoudite, utilisent le dessalement de l'eau de mer pour produire l'eau douce destinée à la consommation humaine. Quoi qu'il en soit, cette question, dont l'enjeu est de taille, a déjà fait l'objet de nombreuses recherches qui se poursuivent. Des évaporateurs dits "multiples effets" ont ainsi été développés visant à limiter la dépense énergétique des systèmes précédents en utilisant la chaleur produite lors de la condensation de la vapeur d'eau pour évaporer l'eau de mer. Mais, techniquement très complexes, ces systèmes nécessitaient la présence d'un personnel très qualifié. Une amélioration vient cependant de leur être apporter qui permet de réduire encore les pertes énergétiques tout en gagnant en simplicité. Peu coûteux, modulable, très simples à installer et à entretenir, et capables de produire, à un moindre coût énergétique, de 20 à 30 litres d'eau douce à partir de 100 litres d'eau de mer, ces nouveaux systèmes devraient plaire aux pays les plus intéressés par le dessalement que sont nombre de pays en voie de développement.

Selon les estimations, moins de 1% de l'eau potable mondiale est fourni par les 12 500 usines de dessalement dispatchées dans 120 pays.
Elles produisent 20 millions de mètres cubes par jour, soit 14 millions à partir de l'eau de mer et 6 millions à partir d'eaux saumâtres* (en 2001).

Répartition du potentiel de désalinisation dans le monde

%

Moyen-Orient Asie

63%

Amérique du nord

11%

Afrique

7%

Europe

7%

Dans un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) - sur les directives révisées pour l'eau de boisson dans le cadre de la prévention de maladies hydriques - datant de septembre 2004, plus de 60 % des installations de désalinisation sont situées dans les pays de la Méditerranée orientale et de l'Asie occidentale. Cela concerne le Moyen-Orient (Iran, Irak, Arabie saoudite...) ; l'Asie du sud (Afghanistan, Pakistan), l'Afrique occidentale et orientale (Egypte, Maroc, Tunisie,...).

 85 % des usines de dessalement pratique la distillation. Dévoreuses d'énergie, les unités géantes de distillation sont, en général, implantées dans les pays producteurs de pétrole et gaz tels que le Koweït, les Emirats arabes unis et l'Arabie Saoudite. Ainsi, une unité de dessalement a été implantée au Qatar (7 000 mètres cube par jour).
Souvent l'unité de désalinisation est associée à une centrale de production électrique. Depuis quelques années, des unités d'osmose inverse se sont développées, associées ou non, à des installations de distillation existante. Ainsi, à Jebel Dhanna à Abu Dhabi, la société Degrémont appartenant au groupe Suez, a construit une centrale de 160 millions de mètres cube par an dans laquelle l'osmose inverse assure une production de 62 millions de mètres cube par an. La centrale thermique a une puissance de 630 Mégawatts.

 Certaines îles des Caraïbes, telles les îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy aux Antilles française ; l'île de Curaçao aux Antilles néerlandaises et de nombreuses îles de la Méditerranée (Malte) possèdent également des usines de dessalement utilisant le procédé de distillation.

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