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L'eau matière stratégique et enjeu de sécurité au 21ème siècle

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par Abdessamad DRIS
Université Paris 10 - DEA Sciences Politiques 2005
  

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Conclusion:

La rareté de l'eau a des incidences sur tous les habitants de la planète -- elle menace notre bien-être, met en péril notre gagne-pain et, parfois même, met notre vie en danger. Dans les pays les plus prospères, elle freine la croissance économique et diminue la qualité de vie. Déjà, dans les pays en développement -- particulièrement parmi les populations pauvres -- le manque d'eau potable en quantité suffisante a des conséquences dramatiques. Elle engendre des maladies, ralentit le développement, exacerbe les inégalités de revenus, limite les possibilités, et compromet la survie de sociétés tout entières. Partout dans le monde, la pénurie d'eau -- et les démarches peu judicieuses entreprises pour la contrer -- sont désastreuses pour le milieu naturel. Et lorsqu'elle oppose des groupes d'origine ethnique différente ou des collectivités urbaines et rurales, qu'elle devient une question de privilège ou qu'elle se produit à une frontière, la pénurie d'eau peut aggraver le risque de conflit.

Certes, les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles dans l'histoire de l'humanité. La Bible, le Coran et d'autres textes sacrés font abondamment mention de l'eau , et des conflits qui y sont liés. Mais les pénuries actuelles et futures importent plus que jamais, et pour un plus grand nombre d'entre nous. La croissance démographique, l'industrialisation et l'urbanisation épuisent et polluent irréversiblement les lacs, les rivières et les aquifères. Les nouvelles technologies nous donnent le pouvoir de capter l'eau plus rapidement qu'elle ne peut réalimenter les nappes souterraines. Il en résulte à l'échelle planétaire des dommages environnementaux catastrophiques, inimaginables jusqu'à présent.

Mais l'insuffisance des ressources en eau ne cesse de s'accroître. Les régions aréiques, qui ne disposent pas de réseaux hydrographiques permanents, sont définies comme étant celles qui comptent moins de 1 000 mètres cubes d'eau douce par personne, par an. À ce niveau, il n'y a pas assez d'eau pour alimenter les populations ou soutenir le développement économique, et de graves problèmes écologiques peuvent prendre naissance. Les pays qui disposent de 1 000 à 1 700 mètres cubes d'eau par personne par année sont considérés comme des pays souffrant de stress hydrique. Le FNUAP estime qu'en 2000, 508 millions de personnes vivaient dans 31 régions aréiques ou pays souffrant de stress hydrique ; en 2025, il s'agira plus vraisemblablement de 3 milliards de personnes dans 48 pays. Le nombre de personnes souffrant du manque d'eau doublera au cours des 25 prochaines années et le nombre de celles qui souffriront de stress hydrique aura sextuplé pendant la même période. Et cela se produira même si, depuis peu, la consommation mondiale d'eau s'est stabilisée et augmente à peu près au même rythme que la population.

Pour cela depuis plus de 20 ans, les rencontres internationales sur l'eau se succèdent, signe d'une inquiétude des États participants, qui tous souhaitent réfléchir à la manière de gérer de façon durable les ressources en eau. La dégradation des réserves, les difficultés d'accès à l'eau potable que connaissent nombre de pays et le risque de pénurie qu'encoure une part croissante de l'humanité ébranlent en effet de plus en plus les consciences internationales. Mais si la nécessité de penser la gestion de l'eau à l'échelle planétaire gagne progressivement du terrain, jusqu'à présent toutes ces rencontres n'ont guère été suivies de décisions ni de mesures concrètes, les états ne parvenant pas à définir une stratégie d'action commune.

La perception de la valeur de l'eau a progressivement évolué au cours des deux dernières décennies. Lors de la première conférence internationale sur l'eau, qui se déroulait à Mar del Plata en Argentine en 1977, l'eau fut définie comme « bien commun », un bien donc auquel chacun devait pouvoir accéder pour ses besoins primordiaux. Mais à cette conception idéale et proprement publique de l'eau s'est progressivement substituée, au fur et à mesure de sa raréfaction, une vision beaucoup plus marchande : en 1992 à la conférence de Dublin, l'eau fut cette fois clairement déclarée « bien économique ».

Aujourd'hui, le constat est unanime parmi les experts qui diagnostiquent une crise grave si les gouvernements n'améliorent pas leur gestion des ressources en eau. Sur les remèdes pour enrayer cette crise, en revanche, les avis divergent. C'est ce qui est clairement apparu au cours du deuxième Forum mondiale de l'eau, qui se tenait en mars 2000 à La Haye (Pays-Bas).
Entre les 4 500 représentants d'une centaine de pays, la discussion a en effet essentiellement porté sur la question de la privatisation de l'eau. Tandis que la Commission mondiale de l'eau, une émanation du Conseil mondiale de l'eau, plaidait pour une large privatisation de ce secteur à l'échelle mondiale. De nombreuses Organisations non gouvernementales (ONG) condamnaient cette vision « technico-économique et marchande » et prônaient l'accès à l'eau comme un « droit fondamental de l'homme », gratuit ou tarifé à prix coûtant.

La Journée Mondiale de l'Eau de cette année est l'occasion choisie pour le lancement de la Décennie internationale d'action: «l'eau, source de vie 2005-2015» qui vise à mettre l'accent sur l'importance de l'eau potable pour préserver la vie. Pour cela une initiative internationale visant à fournir les foyers et les écoles du monde entier en eau potable et en installations sanitaires de base. La fourniture de ces services aux ménages les plus démunis est au centre des initiatives visant à la réalisation, d'ici 2015, d'un grand nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l'OMD n° 4, qui appelle le monde à faire baisser d'au moins deux tiers les décès d'enfants évitables..

A New York, le 22 mars 2005 - A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, la Directrice générale de l'UNICEF Carol Bellamy a rappelé que 400 millions d'enfants, soit un cinquième de la population enfantine mondiale, ne disposent pas du minimum vital en eau potable. D'après La Situation des enfants dans le monde 2005, le rapport de l'UNICEF, 21 % des enfants vivant dans les pays en développement souffrent d'un grave manque d'eau, car ils n'ont pas de source d'eau potable à moins d'un quart d'heure de marche de chez eux. De plus, on compte 2,6 milliards de personnes qui ne disposent pas de l'assainissement le plus élémentaire. Ces privations provoquent beaucoup de décès et expliquent au moins 1,6 des 11 millions de décès d'enfants que l'on pourrait éviter chaque année.

De Rome le directeur général de « l'Organisation des nations unis pour l'alimentation et l'agriculture » Jacques Diouf a exhorté toutes les parties concernées à assurer l'approvisionnement en eau et la sécurité alimentaire de tous tout en préservant l'environnement. "Il s'agit de produire davantage en utilisant moins d'eau afin d'économiser l'eau nécessaire aux ménages et à l'industrie."

Mais Les stratégies élaborées et actuellement utilisées et la participation des gouvernements et du secteur privé restent insuffisants. La possibilité d'avoir de l'eau potable pour tous et l'assainissement sont des conditions indispensables à la réalisation rapide de tous les objectifs du millénaire.

L'attention ne se situe pas dans la quantité d'eau disponible: le chiffre n'évolue que très peu depuis des années. Mais la croissance démographiques, la répartition de cette ressource et les usages que nous en faisons constituent le noyau du problème. L'agriculture industrielle consomme 70% de l'eau douce disponible et pollue les nappes phréatiques, déjà diminuées. Tout le cycle de l'eau est contaminé. L'eau potable devient un produit rare et cela constitue une menace pour la paix mondiale. L'eau devient ainsi le centre d'enjeux fondamentaux comme la démographie, l'environnement et la paix.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld