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Analyse des relations entre les femmes et les autres acteurs dans la chaine de valeur du poulpe à  Pointe Sarène, Nianing et Mbour

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par Daba NDIONE
Université Gabriel Berger de St Louis - DEA 2009
  

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III.2 Présentation du projet « chaîne de valeur »

· Rappel du contexte et des objectifs de la recherche action

Le secteur de la pêche sénégalaise reste confronté à de sérieux problèmes avec notamment une surexploitation des ressources démersales côtières, une surcapacité de pêche nationale, une demande de produits halieutiques en hausse au moment où le consommateur devient de plus en plus exigeant sur le caractère écologique des produits. Cette nouvelle exigence a suscité un certain nombre de questions pour la pêcherie de poulpe orientée exclusivement vers l'exportation et donc génératrice de revenus aussi bien pour l'Etat que pour les opérateurs privés. Ces questions de recherche sont les suivantes :

· Comment se présente la chaîne de valeur du poulpe ?

· Quelles sont les contraintes d'ajouter de la valeur dans la chaîne de valeur du poulpe pour la rendre favorable aux pauvres et sensible au genre ?

· Quelles sont les opportunités d'upgrading' (amélioration) ?

· Est-ce que la certification est une stratégie valable d'upgrading' favorables aux pauvres ?

· Quels sont les impacts de la certification sur la chaîne de valeur du poulpe ?

· Est-ce qu'on peut orienter la certification vers les aspects sociaux en complément de la prise en compte des aspects environnementaux ?

Eu égard au contexte actuel, le projet s'est fixé comme objectif de promouvoir une approche qui permet l'amélioration de la chaîne de valeur du poulpe (upgrading) en prenant en compte les aspects pauvreté et genre.

La recherche action permettra d'apporter des éléments de clarification concernant les implications éventuelles de l'éco-labellisation par rapport à la lutte contre la pauvreté dans la chaîne de valeur. Ces implications découlent des liens existants entre les différents acteurs d'où l'intérêt pour le projet de veiller à la cohérence entre cette recherche action et les autres initiatives au Sénégal sur l'éco-labellisation et la gestion rationnelle des ressources halieutiques particulièrement celles développées par la Banque Mondiale à travers le programme Gestion intégrée des ressources marines et côtières (GIRMaC), la GTZ, les différents organismes de certification (MSC, Fair Fish, Naturland, etc.) afin d'augmenter les chances de réussite de l'éco-labellisation au Sénégal.

C'est dans cet esprit que les villages de Pointe Sarène et Nianing ont été retenus comme sites pilotes du projet. En effet, ces sites sont en avance par rapport aux autres en matière d'organisation des pêcheurs ; les populations participent activement dans la gestion rationnelle des ressources halieutiques à travers l'instauration d'un repos biologique et d'autres initiatives locales. . A cet effet, un Comité de gestion des ressources halieutiques a été mis en place dans chacun des deux villages avec la participation des différentes parties prenantes.

Chapitre IV : Présentation des sites étudiés : Mbour, Nianing et Pointe Sarène

IV.1 La commune de Mbour

IV.1.1 Généralités

Située à 83 km au sud de Dakar, la commune de Mbour, créée par arrêté général le 04 décembre 1926, constitue le chef-lieu de département du même nom. Elle est située à 73 km au sud ouest de Thiès capital de la région. Elle est le principal centre urbain de la Petite Côte qui désigne la portion du littoral comprise entre la presqu'île du Cap Vert et l'embouchure du Saloum.

La commune est ceinturée au nord, à l'est et au sud par la communauté rurale de Malicounda alors que sa frange ouest est longée par l'océan Atlantique.

Sa localisation en bordure de mer lui confère de nombreux atouts physiques qui offrent nombre de potentialités pour les activités comme la pêche, le tourisme qui sont à l'origine du dynamisme économique de la ville.

Cette position de carrefour et d'atouts économiques basés sur le tourisme et la pêche, ont fait de Mbour un pôle d'attraction pour les populations issues des différentes régions du Sénégal, particulièrement les régions composant l'ancien bassin arachidier sénégalais. Les populations sénégalaises ne sont pas les seules à affluer sur Mbour. En effet, beaucoup d'Africains de la sous-région et un nombre de plus en plus élevé d'Européens s'y installent.

C'est ainsi que sur le plan humain, Mbour constitue un véritable brassage ethnique. On y retrouve presque tous les groupes ethniques du Sénégal des Maliens des Guinéens et des Européens. Aux quartiers anciens qui se singularisent par un groupe ethnique ou social donné (Mbour toucouleur, Mbour sérère, etc.), s'opposent les nouveaux quartiers marqués par une hétérogénéité ethnique (Grand Mbour, Médine, etc.).

IV.1.2 Les activités économiques

A l'image de l'économie nationale, l'économie à Mbour est tirée essentiellement par deux locomotives : la pêche et le tourisme. Ces deux activités sont à la base de la croissance démographique de la ville mais également du développement d'activités économiques tels que le commerce, le transport et l'artisanat. Ce faisant, des activités traditionnelles comme l'agriculture et l'élevage ont été reléguées au second plan sans disparaître pour autant puisqu'elles contribuent à la prise en compte des besoins alimentaires d'anciens agriculteurs reconvertis dans les différents secteurs d'activités énumérées ci-dessus.

IV.1.2.1 La pêche

Grâce à un plateau continental très riche en biomasse et un espace littoral poissonneux et protégé par la houle, Mbour va asseoir une partie non négligeable de son économie sur la pêche.

Contrairement au tourisme et à l'agriculture, cette activité se pratique toute l'année avec cependant des pics dans la production surtout durant les mois de mars, novembre et décembre.

A Mbour, la pêche est pratiquée par des familles traditionnelles de pêche, mais aussi par des agents économiques désireux d'accroître leurs revenus parmi lesquels on trouve des jeunes provenant du bassin arachidier, des jeunes diplômés en quête d'insertion provenant de toutes les régions du Sénégal. Ceci, en plus des migrations saisonnières de pêcheurs provenant du Cap Vert et de Saint-Louis, est à l'origine de la croissance constatée dans les populations de pêcheurs.

Les débarquements de cette zone, de par leur quantité, représentent 30% de la production halieutique de la région de Thiès qui offre 40 % de la production nationale. Ils sont répartis entre le mareyage (40 %), la consommation locale (7 à 8 %) et le reste est destiné à l'industrie halieutique et à la transformation artisanale9(*).

Le poisson frais et les produits transformés sont convoyés dans les grands centres urbains (Dakar, Thiès, Touba, Kaolack, etc.) mais aussi dans les zones rurales.

IV.1.2.2 Le tourisme

L'esprit du programme d'aménagement de la Petite Côte était de concilier le développement du tourisme et le développement de la région. La ville de Mbour, se situant à équidistance des principaux centres touristiques à savoir Saly au nord et Nianing au sud, va largement en profiter.

La station de Saly regroupe plus de vingt hôtels parmi lesquels l'hôtel Palm Beach qui est considéré comme le plus luxueux. Il propose à sa clientèle en plus de l'hébergement et de la restauration, des excursions vers certains points de la ville tels que le village artisanal, le quai de pêche et ceci au même titre que les autres hôtels de la station comme Novotel, Savana, Royal hôtel, Filao, etc. il en est de même pour les hôtels situés dans la zone de Nianing à savoir le Domaine de Nianing, ceux qui sont à Somone, Guérew, etc.

L'effet de cette activité sur la ville peut se mesurer notamment par le nombre d'emplois et de débouchés qu'elle crée pour la production locale.

En effet, grâce au tourisme, beaucoup d'emplois directs qui distribuent une masse salariale d'environ 17 millions (Rapport annuel Service régional du tourisme), sont créés. De même, la fourniture des biens et services nécessaires au fonctionnement des établissements hôteliers crée de l'emploi dans les autres sous-secteurs de l'économie comme l'artisanat, le commerce et la pêche.

IV.1.2.3 Les autres activités économiques

· Le commerce

Le commerce est une activité florissante dans la ville de Mbour. En effet, elle est devenue un marché permanent où l'on peut s'approvisionner en marchandises de toutes sortes des produits manufacturés aux denrées alimentaires en passant par les vêtements et autres biens d'équipement.

Cette situation est favorisée par une population en progression constante, des équipements marchands en nombre important, une clientèle renforcée par les établissements hôteliers établis dans le département de Mbour. De même la proximité des zones d'approvisionnement respectivement Dakar pour les produits manufacturés et les Niayes pour les produits maraîchers, est un facteur stimulant.

· L'artisanat

Il est aussi très actif dans la commune. On y rencontre les trois types d'artisanat :

- L'artisanat d'art : pratiqué par des artistes peintres, des sculpteurs, des décorateurs etc. qui vendent leurs produits ou services essentiellement aux touristes.

- L'artisanat de service : pratiqué par les tailleurs, les cordonniers, les sculpteurs de pirogues etc.

- L'artisanat de production : le secteur qui illustre le mieux l'importance de cet artisanat est sans doute la pêche dite artisanale qui est responsable de la totalité de la production halieutique dans la commune.

· Les transports

Nous notons essentiellement deux types de transport : le transport automobile et le transport hippomobile.

Le transport automobile assure la mobilité intra-urbaine et inter-urbaine. En ce qui concerne le transport inter-urbain, il est assuré par des taxis, cars et minicars stationnant à la gare routière d'où ils prennent départ pour plusieurs destinations dont les plus importantes sont : Dakar, Touba, Kaolack et Thiès.

Le transport intra-urbain est le fait de taxis clandos et de cars. Les taxis clandos sont des voitures particulières transformées en véhicules de transport sans bénéficier pour autant de la délivrance de licence d'exploitation conformément à la réglementation en vigueur. Alors que les cars de transport intra-urbain qui desservent les quartiers périphériques à partir du centre-ville, sont en majorité constitués de vieux véhicules ayant fait leur temps à Dakar. Pour cette raison, ils constituent une véritable menace pour la sécurité des usagers.

Le transport hippomobile est le trait d'union entre Mbour et les villages limitrophes et viennent en appui à la manutention et au transport de produits halieutiques vers les sites de transformation comme Mballing, village situé à trois km de Mbour.

· L'agriculture et l'élevage

L'urbanisation rapide, sous l'impulsion de la pêche et du tourisme, s'est faite en empiétant sur les terres réservées jadis à l'agriculture. Ainsi, seules les zones périphériques s'adonnent encore à l'activité.

Concernant la précédente campagne agricole, 83000 ha ont été emblavés dont les 50 % ont été affectés au petit mil, 18 % à l'arachide, le reste est partagé entre les sorghos, le niébé, la pastèque et le manioc. (Source : SDDR10(*) Mbour).

Par ailleurs, à l'image de la situation nationale, l'agriculture est confrontée à de nombreuses contraintes dont les plus importantes sont l'appauvrissement des sols, le manque de semence, le faible niveau d'engraissement.

Mis à part le parcage intra domestique des moutons et des chèvres, l'élevage se réduit essentiellement à l'aviculture localisée surtout dans les quartiers périphériques. La production constituée de poulets de chair et d'oeufs frais est, en grande partie, écoulée dans les hôtels.

IV.2 Le village de Nianing

Nianing est situé au coeur de la communauté rurale de Malicounda dans la région de Thiès plus précisément dans le département de Mbour. Le village se localise sur la route principale Mbour Joal. Il est limité au nord par le village de Mballing, à l'est par le village de Gagnoubougou, au sud par le village de Pointe Sarène et à l'ouest par l'océan atlantique.

IV.2.1 Les aspects humains

La population du village de Nianing est estimée environ à 10.000 habitants. Les jeunes sont estimés à environ 4.687 soit 48 % de la population totale. Les femmes quant à elles représentent 51 % tandis que les hommes font 49 %.

Figure 1 : RÉPARTITION ETHNIQUE DE LA POPULATION DE NIANING

Source : Enquêtes chaîne de valeur, REPAO 2008

Dans le village de Nianing, le groupe ethnique dominant est le sérère (63,7 %) suivi par le poular (15 %), le wolof (14 %) et les autres ethnies à savoir socé, bambara et diola (3,7 %).

IV.2.2 Les secteurs d'activités 

Les activités économiques du village de Nianing tournent autour de la pêche, du commerce, de l'artisanat, du tourisme, de l'agriculture et de l'élevage

Figure 2 : RÉPARTITION DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DANS LE VILLAGE DE NIANING

Source : Enquêtes chaîne de valeur, REPAO 2008

IV.2.2.1 La pêche

Elle constitue un segment important de l'économie locale. Elle est surtout pratiquée par les sérères et occupe près de 37 % de la population active soit un effectif total de 700 pêcheurs. Ainsi, ces derniers sont équipés d'embarcations traditionnelles et une diversité d'engins. Cependant, on note aussi le développement d'autres activités connexes telles que le mareyage et la transformation des produits halieutiques pratiquées par les femmes.

Bien que faisant l'objet de beaucoup de convoitise, de la part des populations, cette activité est confrontée à de nombreuses difficultés parmi lesquels :

ü Le faible niveau de développement des pêcheurs ;

ü L'utilisation irrationnelle des ressources halieutiques et leur surexploitation ;

ü L'insuffisance d'organisation et de formation des acteurs de la pêche.

Face à ces difficultés, des ateliers et séminaires de sensibilisation sur la rareté des ressources furent organisés et un comité de gestion créé qui a entre autres objectifs une meilleure rationalisation de l'activité et, une gestion efficace et durable des ressources halieutiques.

En collaboration avec des partenaires tels que la FENAGIE, l'OCEANIUM, la DPM, des décisions sur les mesures de gestion furent prises et appliquées. Il s'agit de :

· L'instauration d'un repos biologique du poulpe et du cymbium ;

· La confection de vases comme récifs artificiels pour la reproduction du poulpe ;

· La diminution des filets dormants en mer (effort de pêche) ;

· La récupération des bébés cymbium et leur retour en mer ;

IV.2.2.2 Le tourisme

Il occupe une place importante soit 11 % de la population active du fait de la présence des grands centres hôteliers comme le domaine de Nianing, le club Aldiana et quelques dizaines d'hôtels et auberges qui offrent des services aux touristes. Cette activité crée beaucoup d'emplois et a permis aussi le développement de certaines activités comme le commerce et l'artisanat grâce aux services qu'ils fournissent aux touristes.

IV.2.2.3 Le commerce

C'est une activité qui occupe près de 15 % de la population active. Le commerce s'est développé grâce au tourisme qui pousse beaucoup de gens à installer des boutiques dans lesquels sont vendus des objets d'art pour la plupart.

IV.2.2.4 L'artisanat

C'est une activité qui est développée à Nianing à cause du tourisme. L'artisanat occupe 14% de la population active.

IV.2.2.5 L'agriculture

Elle occupe 8 % de la population active du village et reste exclusivement tributaire de la pluviométrie. Elle est surtout pratiquée par les peuls et les sérères. Cependant, le mil est la principale spéculation dans cette zone et constitue la base de l'alimentation des populations en céréale. A côté de la culture du mil, on retrouve la culture du niébé et de l'arachide qui sont des cultures de rente. On assiste de plus en plus à la baisse des rendements du fait de la réduction de la pluviométrie de la baisse de la fertilité des sols mais aussi de la réduction des espaces cultivables vendus à des touristes.

IV.2.2.6 L'élevage

C'est un élevage extensif et occupe environ 5% de la population active. Il est surtout pratiqué par les agriculteurs comme activité secondaire. Cependant son impact économique reste limité.

Le reste de la population du village de Nianing (9 %) est constitué par des enseignants, chauffeurs, gardiens, etc.

IV.3 Le village de Pointe Sarène

* 9 Source : Service des pêches de Mbour

* 10 Service départementale du développement rural

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King