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Croissance des dépenses publiques et incidence sur le développement au Cameroun: le cas du secteur éducatif

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par Romuald sostaine Foueka Tagne
Université de Yaoundé 2 soa - Master/ dea NPTCI 2009
  

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Section II- Le marché de l'éducation au Cameroun

Nous analyserons successivement la demande d'éducation et l'offre d'éducation au Cameroun.

II-3-2-1- Situation de la demande d'éducation

Le système éducatif a subi les contrecoups des difficultés économiques qu'a connues le pays sur la période 1985-1995. Ceci s'est traduit en général par une faible évolution des effectifs scolarisés (voir graphique 3.1). Toutefois, cette tendance connaît de légères différences lorsque l'on s'intéresse au niveau et au type d'enseignement.

a) Evolution des effectifs scolarisés

Concernant l'enseignement préscolaire, l'effectif des enfants scolarisés est resté faible. En 1990, on compte 94 000 enfants. Le début de la décennie est caractérisé par une diminution des effectifs. Depuis 1995, les effectifs inscrits dans l'enseignement préscolaire connaissent d'année en année une augmentation, qui s'est accentuée en 2003/04 avec une hausse de près de 27%. Cette tendance résulte de deux évolutions contrastées : l'enseignement privé s'est développé alors que l'enseignement public perdait un quart de ses effectifs dans les premières années de la décennie pour rester stable par la suite. Le sous-système anglophone détient 22% des effectifs en 2003.

Dans le niveau primaire, on dénombrait presque 2 millions d'élèves en 1990. Cet effectif a baissé au cours des années 1993-1995 du fait de la crise économique citée par ailleurs, pour remonter ensuite et atteindre pratiquement 3 millions en 2004 (dont 22 % dans le sous-système anglophone). Cette situation est essentiellement due à la suppression des frais d'écolage (1 500 Fcfa par an et par enfant) à compter de la rentrée scolaire de 2000-2001 dans le secteur primaire public qui détient près de 76,54% des effectifs, contre 24,46% pour le privé en 2003.

Dans le post-primaire, les effectifs évoluent de 13 000 élèves en 1990-91 à 17 000 élèves en 2000-01. Comme l'idée était de privilégier le niveau secondaire diplômant, entre 1990-91 et 1995-96 les effectifs ont diminué de façon notable (de 13 000 à 8 000 élèves). Ce niveau d'enseignement est entièrement contrôlé par le secteur public.

Concernant l'enseignement secondaire général, l'évolution est tout à fait comparable entre les deux cycles, les effectifs enregistrés en 2000-01 dépassant de 67 % ceux observés en 1990-91. Le taux de croissance moyen s'est établi au rythme de 5,3 % sur la décennie, alors que celui des enfants d'âge correspondant a progressé à un rythme annuel un peu inférieur à 2 %. Le pays a donc augmenté sa couverture scolaire au cours de la période à ces niveaux d'enseignement. En 2003, sur 669 129 élèves, l'enseignement public en encadrait 471565, soit 70,47% des effectifs contre 29,53 pour le secteur privé.

Dans l'enseignement technique et professionnel de niveau secondaire, les effectifs évoluent à un rythme moyen de croissance d'une part comparable pour ce qui est des deux cycles d'études et d'autre part très proche de celui enregistré dans l'enseignement secondaire général. Il s'ensuit que la proportion des effectifs scolarisés dans le technique au sein des effectifs globaux du secondaire a été à peu près constante (autour de 18 %) sur l'ensemble de la décennie. Ici encore, la part belle des effectifs scolarisés revient au public, le secteur privé ne représentant que 38,98% en 2003.

Dans l'enseignement normal, les effectifs ont évolué de 5 000 étudiants en 1996-97 à près de 13 000 en 2000-01, manifestant la reprise de la formation des enseignants lorsque le pays est progressivement sorti de la crise des finances publiques dans la seconde moitié des années 90. Mais, il faut remarquer les baisses de près de 47,8 % des effectifs en 2003/04 du fait de la non intégration dans la fonction publique de la cohorte d'instituteurs formées dans les années précédentes.

Pour ce qui concerne enfin l'enseignement supérieur, contrairement aux autres niveaux d'enseignement qui ont connu un tassement de leurs effectifs au milieu des années 90, les effectifs ici ont augmenté de façon assez importante sur la décennie, de 29 000 étudiants en 1990-91 à plus de 92 000 étudiants (hors étudiants à l'étranger81(*)) en 2004.

Au total, hormis le préscolaire dominé par le secteur privé, l'ensemble du système éducatif camerounais qui a connu une hausse sensible des effectifs scolarisés est marqué par la large emprise du secteur public (cf. tableau 3.1). Si on assiste aujourd'hui à un boom du côté de la demande sociale d'éducation, c'est à cause du modèle qui a été conçu à l'aube des indépendances qui, pour relever le défi au développement, ont beaucoup misé sur l'éducation formelle.

: Courbe des effectifs scolarisés

b) Evolution des taux bruts de scolarisation82(*) (TBS)

De manière générale, le taux brut de scolarisation est resté stable dans le préscolaire et le secondaire. En revanche, il a régressé dans le primaire et a connu une progression notable dans le supérieur. Concrètement, hormis le cas particulier de l'enseignement normal, le reste du secteur éducatif a connu au cours des dix dernières années, une augmentation sensible du taux de scolarisation pour atteindre un niveau de plus de 100 % dans le primaire et 25% dans l'enseignement secondaire général. Ceci peut être mieux appréhendé par la lecture du tableau 3.2 en annexe.

Le taux brut de scolarisation (TBS) est un indicateur à utiliser avec précaution83(*), notamment pour évaluer la couverture scolaire. D'où l'importance du profil de scolarisation84(*). Celui-ci permet de mieux appréhender le nombre d'enfants ayant réellement accès à l'école et de ceux d'entre eux qui réalisent une scolarisation complète dans les différents cycles d'enseignement. Le système camerounais est caractérisé par un bon accès à l'école, mais un achèvement faible du cycle primaire, notamment dans le sous-système francophone La réduction de la fréquence des redoublements constituerait sans doute un élément important pour améliorer la rétention dans l'enseignement primaire.

c) Analyse des disparités dans la demande d'éducation

Le système éducatif camerounais est marqué par des disparités selon le genre dans le primaire (accès et rétention), dans le premier cycle secondaire (où elles sont moindres), par contre elles sont plus importantes dans le second cycle et se stabilisent au niveau de l'enseignement supérieur.

Le phénomène de la scolarisation est loin d'être homogène sur l'ensemble du territoire national. La zone de résidence géographique constitue de loin le facteur différentiel le plus important avec près de 40 points d'écart entre le milieu urbain et le milieu rural. Cet écart est de 60 points si on oppose les Provinces du Nord et de l'Extrême Nord à celles du Centre, du Littoral ou du Sud. Dans les provinces septentrionales, on note une faible scolarisation de l'ensemble des enfants (filles et garçons confondus) pratiquement à tous les niveaux d'enseignement.

D'après l'enquête Camerounaise auprès des ménages ECAM II (2000/2001), la chance pour un enfant d'aller à l'école est fonction du revenu des parents. Le tableau 3.3 illustre ce fait (voir annexe).

On déduit qu'un enfant d'une famille pauvre (appartenant au 2ème quintile de revenu) a 30% plus de chance d'aller à l'école qu'un enfant d'une famille appartenant au 1er quintile de revenu (20% + pauvres) et cette probabilité d'accès va croissant au fur et à mesure que la famille appartient à un quintile de revenu plus important. La disparité (quant à l'accès au primaire) par rapport au revenu constaté va s'accentuant avec un niveau d'études plus élevé ainsi que le montre en annexe le tableau 3.4 du taux brut de fréquentation au niveau secondaire tel qu'il ressort de l'enquête EDSC85(*) III (2004).

Enfin, dans le Supérieur il n'y a pratiquement aucun étudiant originaire du premier et du second quintiles de revenu. Ces chiffres révèlent un degré très élevé d'inégalités économiques et sociales dans le système éducatif camerounais.

Quoiqu'il en soit, l'accroissement significatif de la population scolarisée peut être recherché par des actions dans trois directions : la demande, l'offre et les dépenses d'éducation.

* 81 Dont l'effectif est estimé en 2002/2003 à 4776 avec 553 boursiers de la coopération

* 82 Le taux brut de scolarisation (TBS) mesure pour un niveau d'étude donné, la population d'élèves scolarisés par rapport à la population scolarisable de cette tranche d'âge. Ex dans le primaire, ce taux est égal au nombre d'élèves du primaire, multiplié par 100 et divisé par la population de six à onze ans (dans le système francophone).

* 83 Non seulement il est gonflé par les redoublements (à cause du double compte, si bien qu'un TBS égal ou supérieur à 100 % ne signifie pas que tous les enfants sont scolarisés), mais ne représente qu'une moyenne sur le cycle d'études alors que des abandons peuvent exister en cours de cycle

* 84 En 2002-2003, environ 94 % des enfants en âge d'entrer à la SIL (dans le sous-système francophone) et en Class 1 (dans le sous-système anglophone) ont accès à l'enseignement primaire, mais seulement 57 % d'entre eux atteignent le CM2 dans le sous-système francophone et, 75 % la Class 6, dans le sous-système anglophone

* 85 Enquête Démographique et de Santé du Cameroun

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore