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Croissance des dépenses publiques et incidence sur le développement au Cameroun: le cas du secteur éducatif

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par Romuald sostaine Foueka Tagne
Université de Yaoundé 2 soa - Master/ dea NPTCI 2009
  

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Section III- Les politiques et stratégies en matière d'éducation

La population camerounaise est estimée à 15,5 millions d'habitants en 2002, avec un âge moyen d'environ 22 ans. Elle est donc particulièrement jeune et croit à un taux moyen estimé à 3% par an. A ce rythme, elle devrait se situer autour de 24 millions d'habitants à l'horizon 2015. Cette évolution rapide nécessite par conséquent une accélération de la création de richesse en vue de satisfaire les besoins de base des populations et de faciliter l'accès de tous aux services sociaux essentiels. Face à ce défi, le gouvernement entend promouvoir la politique nationale de la population qui a été révisée et adoptée en mars 2002. Cette politique vise à assurer une adéquation entre la croissance démographique, la valorisation progressive des ressources humaines et les ressources disponibles et accessibles. Elle vise en particulier : (i) l'amélioration de l'état de santé de la population en général et celui des mères et des enfants en particulier, (ii) la promotion de l'éducation de base pour tous et celle des filles en particulier, (iii) le renforcement de la lutte contre le chômage, (iv) la promotion de l'égalité et de l'équité entre les sexes, (v) la préservation de l'environnement et (vi) l'amélioration des conditions nécessaires à l'épanouissement et à la sauvegarde de la famille et de l'individu. Au-delà de ces objectifs sociaux, la stratégie de renforcement des ressources humaines constitue un axe transversal dans la stratégie de croissance et d'appui au secteur privé. Elle vise à renforcer le capital humain du Cameroun, et ainsi d'améliorer la compétitivité générale de l`économie, la mise en place des mécanismes institutionnels favorisant une plus grande implication du secteur privé dans l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes de formation, incluant des mesures spécifiques de renforcement des capacités professionnelles. Ces orientations générales sont déclinées en stratégies et programmes sectoriels, en particulier pour l'éducation.

II-3-3-1- La politique sectorielle de l'éducation

a) Stratégie sectorielle de l'éducation de première génération

La stratégie de l'éducation vise à atteindre les objectifs de développement du millénaire (ODM), en particulier de porter le taux d'accès et le taux d'achèvement du primaire à 100% en 2015 et l'indice de parité fille/garçon établi à 1 à la même échéance.

Tableau 3.5 : Objectif du développement du millénaire dans l'éducation (%)

ODM

Indicateurs de mesure des projets

Situation actuelle

Objectifs à atteindre

Niveau

Année

Niveau

Horizon

assurer une éducation primaire pour tous

taux net de scolarisation à l'école primaire (6-11ans)

taux d'accès à l'école primaire

taux d'achèvement à l'école primaire

75,2

90

56

2001

2000

2003

100

100

100

2015

Promouvoir l'égalité des sexes

Indice de parité filles/garçons

Indice de parité filles/garçons au niveau secondaire

· Secondaire générale

· Secondaire technique

85

81,5

87,5

61,7

2000

2000

100

100

100

100

2015

2015

Source : MINEDUC (2000), stratégie sectorielle de l'éducation.

Les résultats de l'Enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM II) réalisée en 2001, ainsi que les informations recueillies lors des consultations participatives, ont mis en exergue l'importance de l'éducation et de la formation technique et professionnelle à la fois comme déterminant et facteur de réduction de la pauvreté. A la lumière de ces réalités, les autorités ont adopté, en Octobre 2000, une stratégie sectorielle de l'éducation qui vise à atteindre les objectifs suivants (i) élargir l'accès à l'éducation tout en corrigeant les disparités, (ii) accroître la qualité de l'offre d'éducation, (iii) développer un partenariat efficace avec le secteur privé et la société civile, et (iv) améliorer la gestion et la gouvernance du système éducatif.

Cette stratégie s'articule autour de (i) l'universalisation de l'enseignement primaire, (ii) l'amélioration de l'accès et de l'équité dans les autres niveaux d'enseignement, (iii) l'amélioration de la qualité et de la pertinence des enseignements dispensés et (iv) l'amélioration de la gestion et de la gouvernance.

Conscient du rôle et de la place de l'enseignement supérieur en tant que laboratoire du « know how » et au regard de la forte croissance du nombre d'étudiants, le gouvernement a crée, à travers la reforme de 1993, cinq autres universités d'Etat à Yaoundé (Soa), Douala, Buéa, Dschang et Ngaoundéré. Les orientations fondamentales de cette réforme sont les suivantes :

§ Participation des différents partenaires à la gestion et au financement de l'enseignement supérieur

§ Autonomie la plus large possible sur le plan académique et celui de la gestion

§ Egalité d'accès à l'enseignement supérieur pour tous les camerounais

§ Professionnalisation et augmentation de l'offre d'éducation

§ Pluridisciplinarité et déconcentration

§ Ouverture à l'environnement local, régional, national et international

§ Utilisation rationnelle et optimale des infrastructures existantes et des moyens disponibles

§ Dynamisation de la coopération inter universitaire et internationale.

§ ...

Toutes ces mesures concourent au programme de redynamisation du secteur.

L'absence de coordination et de concertation qui a prévalu lors de la préparation de ces stratégies ministérielles, a eu pour conséquence de mettre en relief des visions fragmentées et non cohérentes de l'ensemble du secteur éducatif. Toutes choses qui ont rendu nécessaire l'élaboration d'une stratégie sectorielle globale pour refléter une vision unitaire et cohérente de l'éducation au Cameroun.

b) Stratégie sectorielle unifiée de l'éducation

Conscient du rôle important de l'éducation dans le développement des ressources humaines en général et partant, dans la lutte contre la pauvreté, le Gouvernement a décidé d'élaborer une stratégie globale du secteur de l'éducation adossée sur le Cadre d'Action de Dakar (EPT 2000) et sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Sept principes sous-tendent les actions entreprises dans le cadre de la stratégie proposée :

· Réduction de toutes sortes de disparités (égalité et équité) 

· Libéralisation de l'offre éducative 

· Partenariat efficace et bien coordonné 

· Responsabilité (gestion transparente et efficace) 

· Gestion déconcentrée/décentralisée renforcée 

· Atteinte par tous des normes de qualité les plus élevées

· Maîtrise des coûts 

Au regard de la situation de l'enseignement et de la formation au Cameroun et du niveau de développement du pays, les priorités du secteur de l'éducation sont  les suivantes : (i) l'universalisation de l'enseignement primaire, (ii) l'amélioration de l'accès et de l'équité dans les autres niveaux et types d'enseignement en fonction des ressources disponibles et des besoins de la société, (iii) l'amélioration de la qualité à tous les niveaux et (iv) l'amélioration de la gestion et de la gouvernance.

De façon plus spécifique, l'enseignement primaire au Cameroun est obligatoire, tel que le stipule la Constitution de 1996. Il a pour but d'assurer à tous les enfants camerounais la satisfaction des besoins éducatifs fondamentaux, de donner à tous les enfants d'âge scolaire l'instruction et l'éducation de base indispensables à leur propre développement et à celui du pays. Par ailleurs, l'universalisation de l'enseignement primaire participe du respect du droit de l'enfant à l'instruction et contribue à la lutte contre la pauvreté. L'expérience d'autres pays en la matière comme l'Ile Maurice, la Namibie, le Cap-Vert, ainsi que les différentes études disponibles, montrent qu'il n'est pas possible de mener à bien le développement durable du pays, d'atteindre des taux de croissance économique escomptés dans le court et le moyen termes, d'envisager une vie sociale mieux organisée avec un taux d'achèvement avoisinant les 60 % dans l'enseignement primaire et un taux d'alphabétisation durable des adultes avoisinant les 48%, comme c'est le cas au Cameroun aujourd'hui.

La généralisation de l'enseignement primaire induit des conséquences contraignantes à tous les autres niveaux d'enseignement. En l'absence d'une politique de régulation des flux, ces niveaux d'enseignement sont appelés à absorber une masse importante d'élèves dont l'augmentation est de loin supérieure aux ressources susceptibles de leur être allouées. Cette situation entraînera ipso facto une dégradation de la qualité de ces niveaux d'enseignement. Le Gouvernement se propose de stopper cette spirale à la dégradation de la qualité de l'ensemble du système éducatif en mettant en oeuvre une politique contrôlée et équitable de régulation des flux à l'entrée de chaque niveau d'enseignement.

Il s'agira de permettre au premier cycle de l'enseignement secondaire de poursuivre dans la mesure des moyens disponibles la formation de base entamée dans le primaire. Quant au second cycle, sa vocation sera de servir de socle à un enseignement supérieur de qualité orienté vers le marché de l'emploi.

Il ne suffit pas d'améliorer l'accès et l'équité pour prétendre à une scolarisation effective et durable. Cette scolarisation, tout en étant massive, doit être efficiente. Elle doit atteindre non seulement les standards nationaux mais aussi les standards universels prônés par l'UNESCO. C'est pourquoi le respect des normes pour tout ce qui touche au système éducatif est de règle. C'est aussi pourquoi l'accent doit être mis sur la recherche de l'efficacité de l'existant, sur l'amélioration du rendement du système à travers les différents acteurs que sont les apprenants, les instructeurs, les enseignants, les administrateurs de l'éducation, la communauté éducative toute entière, sur le développement des curricula avec la priorité accordée aux disciplines pratiques pour favoriser l'émergence d'une culture de l'entreprise ou du travail chez les apprenants, sur le développement et la valorisation de la recherche, sur le développement d'une culture de l'évaluation et sur les perspectives d'avenir par l'introduction dans le système des technologies modernes de l'information et de la communication.

Le système éducatif ainsi conçu ne sera jugé dynamique et performant, à la satisfaction de tous, que si les ressources humaines et matérielles nécessaires et disponibles sont gérées de façon rationnelle et transparente.

Cette exigence induit l'existence d'un système d'information fiable, une décentralisation de la gestion de l'éducation, la responsabilisation et l'instrumentation des différents niveaux hiérarchiques, ainsi que l'obligation des résultats des personnels en charge du pilotage du système.

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"