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L'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS au Togo

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par Komivi OGOUWA
Université de Lomé - Maà®trise en sciences de l'éducation 2009
  

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CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS

IV-1 : L'inégalité sociale et l'orientation des étudiants dans

les BTS

La volonté des autorités de favoriser l'accès de tous à l'enseignement supérieur voit ses limites dans les inégalités qui perdurent. Si les enfants des pauvres ont plus de chance aujourd'hui que par le passé d'accéder à l'enseignement supérieur, il n'empêche que les disparités existent entre les parcours de formations, qui dépendent du sexe, de l'âge et des origines sociales. D'aucun se sont alors interrogés sur la démocratisation de l'enseignement. C'est dans cette optique que l'historien PROST A. (1986)  distingue la démocratisation quantitative de la démocratisation qualitative. Pour lui la démocratisation quantitative se confond la massification ou au populisme de l'enseignement utilisés par d'autres auteurs pour exprimer l'accès de tous à l'enseignement et à la formation. Et c'est à elle que répondent les programmes et les dispositifs pris par les autorités togolaises pour favoriser l'accès tant des filles, que des garçons, des enfants des pauvres que des enfants des riches, des enfants des instruits que des enfants des analphabètes, et des enfants de village que des enfants des villes à l'enseignement et à la formation. Quand à la démocratisation qualitative, elle consiste à favoriser la réussite de tous selon les orientations correspondant aux aspirations et aux compétences des individus. Les inégalités que nous observons aujourd'hui dans l'orientation (Tableau 2) et dans la réussite des étudiants sont les expressions de l'absence de cette démocratisation qualitative de l'enseignement et de la formation. Dans cette étude, malgré la massification des nouveaux bacheliers dans les premiers cycles de l'université, les échecs et les abandons sont notoires (Tableau 6) surtout au niveau des filles. L'échec au cours des premières années d'université relève aussi du social. Il met en exergue une certaine incohérence entre une politique d'éducation qui veut l'accès libre des bacheliers à l'enseignement supérieur, et le manque d'orientation efficace dans les différentes filières de cet enseignement. Pour ROMAINVILLE M. (2000), c'est « l'hiérarchie implicite des filières, des sections et des établissements qui à permis à l'école de concilier cet accès massif avec sa fonction classique de reproduction des hiérarchies sociales ». Dans les écoles de BTS au Togo, près de 56% des étudiants sont des filles. Et parmi les étudiants ayant fait l'université avant de se réorienter, environ 69% des étudiants de notre échantillon, 57% sont des filles. Cette réorientation sexiste s'explique par la progression annuelle du nombre de bachelières et les échecs qu'elles connaissent à l'université. En effet l'étude des inégalités selon le sexe dans l'enseignement supérieur au Togo indique que l'indice de parité a évolué très rapidement depuis les années 2000. Il a évolué de 0,79 en 2000 à 1,03 en 2005. Ce qui exprime la supériorité en nombre de filles que connait l'université au Togo. Cependant la féminisation des effectifs n'a pas effacé les différences d'orientation entre filles et garçons. Les filles sont plus représentées dans les filières qui correspondent à des métiers réputés féminins comme Secrétariat de direction, Secrétariat commercial bilingue, Assurance, Action commerciale et force de vente et Communication des entreprises.

Par ailleurs les abandons et les échecs des étudiants de l'université qui se réorientent vers les BTS, sont aussi mis en lumière par leurs origines sociales. Ici, contrairement aux théories qui expliquent les échecs scolaires par l'origine sociale défavorable, les étudiants qui se sont réorientés vers les BTS ont des conditions sociales moyennement favorables (Tableau 3). Le statut socioprofessionnel des parents de ces étudiants est favorable à la réussite à l'université. Ils sont issus des familles intellectuelles (Tableau 1). Près de 45% de ces étudiants ont des parents qui ont fait l'enseignement supérieur, et parmi ces derniers 53% ont des parents fonctionnaires. Pour la plupart de ces étudiants, la situation professionnelle et sociale des parents sert de modèle et de référence. Qu'est-ce qui explique alors l'échec de ces étudiants à l'université ? L'insatisfaction qu'ils expriment à l'entrée d'université était très grande et révélatrice de leur démotivation qui les sépare de la formation de l'université. Ils ont souvent abandonné très tôt dès les premiers échecs. Insatisfaits de leurs échecs et démotivés par les conditions d'étude défavorables de l'université (Graphique 1-4), tous les jeunes qui échouent au DEUG ne sortent pas immédiatement du système de formation supérieure. Les réorientations sont multiples. Face aux nouvelles filières de formation des BTS et les écoles de formation professionnelle de l'université, ces `'ratés'' de l'enseignement général se donnent une nouvelle chance. D'autres part, l'âge de la majorité des jeunes (64% des enquêtés) qui sortent de l'université sans DEUG varie entre 15 et 25 ans (Tableau 4). Ce qui témoigne de leur durée de séjour très réduite à l'université. Celle-ci dépend aussi de l'âge d'obtention du baccalauréat. Mais leur durée de séjour à l'université varie entre 1 et 3 ans. Ainsi ces jeunes qui sortent de l'université accusent des variances d'âge et de durée d'étude très limitées. Pourtant nous remarquons qu'ils sont pressés d'entrer dans la vie professionnelle, alors que l'âge et la durée d'étude jouent de manière déterminante sur les conditions d'insertion professionnelle.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand